Démographie, migrations et décroissance : sujets tabous ?
Une erreur de croire les décroissants et les écologistes suffisamment ouverts pour aborder des sujets jugés soit « tabou » pour la démographie, soit « d’extrème-droite » pour les migrations. Nous nous demandons comment faire pour être heureux en étant moins nombreux et si cette croissance démentielle du nombre d’humains n’est pas aussi une conséquence de la religion productiviste. En ce qui concerne les migrations, nous nous demandons si le déracinement et le nomadisme planétaire conséquences de notre productivisme sont chose normales et comment faire pour accueillir dignement ceux qui ne sont pas encore arrivés dans une Terre dévastée par la religion de la croissance. Nous espérons que le débat organisé le 8 juin à Paris pourra apporter des réponses à nos questions.
Intervenants :
Denis Garnier, président de « Démographie Responsable ».
La conjonction de la croissance de la population mondiale (qui rappelons-le a été multipliée par 7 en 2 siècles) et de celle de l’économie consumériste a causé d’innombrables dégâts environnementaux (biodiversité, climat,…) et est en passe de provoquer la pénurie de diverses ressources (énergies fossiles, métaux, eau douce,…). Partant du principe que l’on ne peut croître indéfiniment dans un monde fini et avec l’aide des indicateurs écologiques les plus performants à ce jour (empreinte et biocapacité), cette intervention tentera de montrer que la poursuite annoncée de l’augmentation du nombre d’humains (près de 4 milliards supplémentaires d’ici à la fin du siècle) pourrait conduire à des maux écologiques difficilement surmontables, voire à un effondrement, tant il est vrai que le seuil de population soutenable de la planète est d’ores et déjà dépassé.
https://www.demographie-responsable.org/
Dernier article (été 2018) : « Notion de population soutenable et de population optimale)
https://www.demographie-responsable.org/notion-de-population-soutenable-et-de-population-optimale.html
Jean Loup Bertaux
Il expliquera le mécanisme du changement climatique actuel, dû à une production massive de CO2 et de son effet de serre. Il démontrera ensuite que cette production massive de CO2 est liée à l'augmentation de la population mondiale et qu'il convient de réduire cette population puisque les calculs d'empreinte écologique montrent que la Terre ne pourrait supporter que 2 milliards de personnes consommant et polluant comme un français moyen. Si rien n'est fait, la population humaine risque d'atteindre 11 milliards en 2100 dans des territoires devenus peu à peu invivables à cause du réchauffement climatique, ce qui génèrera des catastrophes sanitaires importantes et des migrations massives. Et même si on arrivait à zéro émission de CO2, les atteintes à la biodiversité seront irréversibles avec une trop grande population, comme c’est déjà le cas aujourd’hui.
Michel Garenne
Rattaché à la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi), Michel Garenne a analysé en détail la situation des six pays francophones – Sénégal, Mauitanie, Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad – qui se partagent cette étendue de plus de 5 millions de kilomètres carrés. Il pointe l’échec des politiques de population menées jusqu’à présent et met en garde contre une « situation insoutenable », dont l’une des conséquences sera la migration de plusieurs dizaines de millions de personnes. A l’heure où l’Union européenne entend répondre au problème migratoire par plus de développement, le chercheur exhorte à ne plus laisser la question démographique de côté.
Le 8 juin à partir de 14h jusqu'à 20h à la Mairie du IIème arrdt, 8 rue de la Banque 75002, Paris. Métro Bourse.