le dernier article : Le vrai choc pétrolier reste à venir pour l’Europe ! (15 - 11 – 2010)
La quantité de pétrole qui pourra être sortie du sous-sol de la planète va bientôt diminuer sans espoir de retour, et cela quels que soient les progrès technologiques et les investissements réalisés. C’est déjà le cas de la seule province pétrolière et gazière importante d’Europe, la Mer du Nord : sa production de pétrole a plafonné de 1999 à 2001. Elle a maintenant diminué de 40 %, malgré d’immenses progrès dans les techniques d’exploration, d’exploitation et de récupération. Car les véritables causes de ce déclin ne sont pas technico-économiques, mais géologiques: voilà en effet bien longtemps que l’on ne découvre plus assez de gisements en Mer du Nord pour remplacer les gisements qui sont en voie d’épuisement ! Pour les mêmes raisons, les productions de nombreux pays pétroliers sont déjà sur la pente descendante, et parfois depuis longtemps. C’est le cas des Etats-Unis, en son temps premier producteur mondial, dont la production a connu un maximum en 1971, puis diminué de presque moitié malgré les développements de l’Alaska et du Golfe du Mexique.
La production mondiale elle-même chutera fortement. On observe déjà que depuis 2004, malgré l’augmentation des prix du pétrole qui aurait dû la stimuler, malgré le renfort croissant des pétroles non-conventionnels1, la production mondiale de pétrole fluctue autour de 85 millions de barils par jour (4,25 milliards de tonnes par an) toutes catégories confondues ! La population mondiale ayant continué d’augmenter, la quantité de pétrole disponible par habitant de la planète a en fait déjà commencé à décliner!
Plus inquiétant encore, les quantités disponibles sur le marché international pour les grands pays consommateurs sans ressources pétrolières notables que sont la France et la très grande majorité des pays européens vont décroître plus vite que la production mondiale, du fait de la concurrence effrénée des grands pays émergents et de l’utilisation croissante par les grands pays producteurs de leur pétrole pour leur propre développement. Ces pays producteurs voudront aussi de plus en plus garder du pétrole en terre en prévision de l’avenir. Les quantités disponibles sur le marché pourraient ainsi diminuer d’un tiers au cours des quinze à vingt ans à venir2, avec pour conséquence une envolée des prix !
Il est donc d’un intérêt stratégique pour la France et plus généralement pour les pays européens, de diminuer très rapidement leur consommation pétrolière, tout particulièrement dans le domaine des transports. En effet 70 % des produits pétroliers issus des raffineries sont en Europe des carburants, et les transports en dépendent à 98 % !