La fée électricité : pour quelle utilisation ? Un des effets pervers du développement massif de l’énergie nucléaire en France, a été celui du chauffage électrique des logements. Ce type de chauffage est une aberration thermodynamique et donc énergétique. En effet pour fournir un KWh électrique destiné à chauffer un logement à20°C on renvoie 2KWh à 35°C dans la nature.
Aujourd’hui où 80% des chauffages de logement sont électriques, cela impose une puissance installée pour fournir l’électricité de 123 GW à comparer au 90 GW de l’Allemagne pourtant plus peuplée.
Partons des chiffres fournis par le Ministère de l’Industrie, pour bien situer la problématique en 2010 :
Puissance installée. GW |
Production électricité.TWh |
Type d’énergie |
63,1 |
407,9 |
Nucléaire |
7,9 |
19,1 |
Charbon |
10,4 |
7,9 |
Fuel |
9 |
30 |
Gaz |
25,4 |
68 |
Hydraulique |
5,6 |
9,6 |
Eolien |
0,8 |
0,6 |
Photovoltaïque |
1,2 |
4,8 |
Autres énergies renouvelables |
123,4 GW |
547,9 TWh |
TOTAL |
Production d’énergie: TWh= Téra wattheure=mille milliards de Wh=milliard de kWh
Puissance installée : GW=gigawatt=milliard de watts=million de kilowatts
On estime la consommation du chauffage électrique environ 10% de la production totale, soit 55 TWh.
La vraie problématique du chauffage électrique est qu’il régit la puissance installée compte-tenu de son temps de fonctionnement très limité (équivalent à 2000h/an à pleine charge),très éloigné du fonctionnement continu souhaité pour une centrale (8760 h/an) C’est donc lui qui dimensionne le parc des centrales pour satisfaire les pointes de consommation électriques d’hiver. La puissance installée nécessaire au chauffage électrique est voisine de 30 GW.
Les faibles temps de fonctionnement obligent à utiliser des énergies fossiles et en particulier du gaz. Là le système devient aberrant, car on brule du gaz avec un rendement de 30% par le biais de l’électricité, alors qu’avec une chaudière il serait de 90%. Le système n’est pas neutre non plus vis-à-vis des gaz à effet de serre (500 grCO2/kWh) .
Il est grand temps d’arrêter cette dérive, liée à une recherche toujours accrue de l’utilisation de l’énergie nucléaire, le tableau ci-dessous en est une bonne illustration, montrant l’explosion de la consommation électrique dans le résidentiel.
Consommation finale d’électricité. |
1973 |
2007 |
Sidérurgie |
12 |
12 |
Industrie (hors sidérurgie) |
72 |
123 |
Résidentiel, Tertiaire |
59 |
286 |
Agriculture |
1 |
3 |
Transports urbains, ferroviaires |
6 |
12 |
TOTAL |
150 TWh |
434 TWh |