No impact man de Colin Beavan est un livre qui pose le problème de l’articulation entre comportement individuel et décision collective. Ces deux aspects sont absolument complémentaires d’autant plus que nous agissons par mimétisme ou interaction spéculaire, en miroir : tu fais parce que je fais parce que nous faisons tous de même. Colin Beavan espère une « réaction en chaîne » : plus nous serions nombreux à imiter Colin Beavan, plus la nécessité de limiter ses besoins se répandrait dans la société.
Un certain nombre de livre abordent cette problématique de l’acte individuel qui a valeur exemplaire. Ainsi Serge Mongeau nous parle de la simplicité volontaire. Et Frédéric Mars nous explique comment il a arrêté de CONsommer. Un Américain, un Canadien et un Français commencent à parler un langage commun, celui de la sobriété. Mais, particulièrement en France, la volonté d’exemplarité est trop souvent absente : les individus attendent surtout de l’Etat que l’on agisse à leur place. Et les politiques attendent que leurs électeurs abandonnent le slogan du « toujours plus » pour promouvoir la modération. La situation est bloquée ! Il faut donc que quelqu’un commence à limiter ses besoins, ce sera toi, ce sera moi, ce sera toi et moi, il suffit de s’y mettre.
Sur notre BLOG, nous avons une rubrique « simplicité volontaire » dont voici quelques éléments ponctuels :
Alcool : Dur pour un écolo de refuser de trinquer
Extraits : C’est dur, il s’agit de refuser l’apéritif offert quand on est invité par des amis. C’est dur, il s’agit d’avoir une pensée élargie, refuser l’alcool dans notre verre et aussi l’alcool dans les moteurs. C’est dur, il s’agit de combattre les lobbies de l’alcool, tellement influents auprès des parlementaires. Mais si c’est dur d’être écolo, c’est d’autant plus palpitant…
Cadeaux de Noël : Noël sans cadeau
Extraits : Les enfants sont trop gâtés à Noël ; ils ont complètement oublié avec leurs parents que le Christ est né dans la plus pauvre des conditions. Le véritable message de Noël est celui du partage, certainement pas cette outrance des marchands du Temple qui nous proposent leurs gadgets plus ou moins soldés…
Cannabis : La dépénalisation du cannabis, Cécile Duflot est pour, l’écologie contre
Extraits : La dépénalisation du cannabis, c'est « la position » des écolos depuis « très longtemps »… Ce positionnement résulte de l’amalgame qu’il y a eu au moment de la formation des Verts entre un gauchisme issu de mai 1968 bercé par les illusions du slogan « il est interdit d’interdire » et l’écologie scientifique qui s’intéressait réellement au devenir des écosystèmes…
Cigarette : le tabac tue et rend esclave, un écolo ne fume pas
Extraits : Le plaisir procuré par la cigarette est une pure fabrication de l’industrie. Contrairement à l'alcool et au cannabis, la cigarette n'est pas une drogue récréative : elle ne procure aucune ébriété, aucune ivresse. Fumer, c’est devenir directement accro…
Coca-Cola : Boycottons Coca-cola, buvons de l’eau, c’est plus écolo
Extraits : Pour ceux qui ne peuvent pas se passer du beaujolais américain (9 morceaux de sucre dans une canette de 33 cl), je vais vous indiquer un truc qui rend malade Coca-Cola : clamez haut et fort que vous ne boirez plus que de l’eau - il paraît même que cela a meilleur goût…
Eau : Eau de source ou eau en bouteille ?
Extraits : La fédération France-Nature-Environnement nous rappelle que l’eau du robinet est tout à fait potable, qu’elle est contrôlée un grand nombre de fois avant d’arriver chez le consommateur et qu'elle coûte cinquante fois moins cher que l'eau de source que l'on trouve en magasin. D’ailleurs, l’eau de source ne présente pas de grande différence avec la plupart des eaux du robinet et provient parfois des mêmes nappes phréatiques…
Mode : se démarquer des marques
Extraits : En Utopie, les vêtements ont la même forme pour tous les habitants de l’île ; cette forme est invariable. Ces vêtements réunissent l’élégance à la commodité ; ils se prêtent à tous les mouvements du corps, le défendent contre les chaleurs de l’été et le froid de l’hiver. Un seul habit suffit d’ordinaire pendant deux ans…
Parfum : Saloperie de parfum
Extraits : Quand une personne achète un parfum, avant d’acheter une odeur, elle achète une image : celle que livre la publicité. Quand on achète un parfum, on achète à 90 % de la pub. Le parfum pousse à son paroxysme la logique consumériste : on achète les moyens de son endoctrinement…
Portable : Pour une année 2012 sans portable
Quelques extraits : Qui a un téléphone portable ? Pratiquement tout le monde. Selon mon avis d’écolo, aucun d’entre nous pourtant ne devrait en posséder. La téléphonie fixe était parvenue en France à son degré de maturité ; on pouvait téléphoner partout et de n’importe quel endroit. Toutes les familles ou presque étaient équipées, des cabines téléphoniques étaient facilement accessibles…
Rasage : se raser, c’est rasoir
Extraits : Comme l’exprime Georgescu-Roegen, « Il faut nous guérir du circumdrome du rasoir électrique, qui consiste à se raser plus vite afin d’avoir plus de temps pour travailler à un appareil qui rase plus vite encore, et ainsi de suite à l’infini… Il est important que les consommateurs se rééduquent eux-mêmes dans le mépris de la mode. »…
Viande : Lundi végétarien, mardi… ?
Extraits : Il ne suffit pas de s’alimenter « un peu différemment », il s’agit de bousculer nos habitudes. Tu peux adhérer à la campagne « Nous sommes d’accord avec les lundis végétariens » …
CONCLUSION :
- Il y aura un peuple écolo quand chaque militant d’EELV commencera à donner l’exemple de la sobriété énergétique et de la simplicité volontaire… (Pour un peuple écolo, l’austérité est notre destin)
- Ma mère envisageait la vie comme une gigantesque tapisserie constituée de millions d’actes infimes qui, tous, contribuaient à sa réalisation. Elle ne croyait pas aux grands actes héroïques, mais aux petites actions entreprises avec beaucoup d’amour et d’imagination… (Satish Kumar)