1972, rapport sur les limites de la croissance

Au sortir des écoles de tous niveaux, nos jeunes adultes devraient tous connaître le livre de 1972 sur « les limites de la croissance ». En voici le résumé, fait par notre réseau de documentations des écologistes biosphere.ouvaton.org, rubrique bibliographie.

A vous par la suite d’aller volontairement sur ce site si vous voulez mieux connaître nos productions, fruit d’un travail ininterrompu depuis 2005.

Les limites de la croissance

ou rapport au club de ROME

édition Fayard, Halte à la croissance ? 318 pages, 26 francs

Introduction

L’un des mythes les plus communément acceptés de la société actuelle est la promesse que la poursuite du processus de croissance conduira à l’égalité de tous les hommes. Nous pouvons démontrer au contraire que la croissance exponentielle de la population et du capital ne faisait qu’accroître le fossé qui sépare les riches des pauvres à l’échelle mondiale. Dès que l’on aborde les problèmes relatifs aux activités humaines, on se trouve en effet en présence de phénomènes de nature exponentielle. Considérant le temps de doublement relativement court de nombreuses activités humaines, on arrivera aux limites extrêmes de la croissance en un temps étonnamment court.

La plupart des gens résolvent leurs problèmes dans un contexte spatio-temporel restreint avant de se sentir concernés par des problèmes moins immédiats dans un contexte plus large. Plus les problèmes sont à longue échéance et leur impact étendu, plus est retreint le nombre d’individus réellement soucieux de leur trouver une solution. Pour examiner la problématique mondiale de l’écosystème, nous avons choisi la dynamique des systèmes mise au point par le professeur Jay W. Forrester au MIT. Il n’est cependant par nécessaire d’être un spécialiste de l’informatique pour appréhender nos conclusions et les discuter. Ce que nous cherchons, c’est à ouvrir largement le débat.

1/4) La variable démographique

La croissance de la population humaine obéit à une loi exponentielle. En 1650, la population s’élevait à quelque 500 millions d’habitants et augmentait d’environ 0,3 % par an, ce qui correspond à un temps de doublement de 250 ans. En 1970, la population du globe atteint 3,6 milliards et le taux de croissance 2,1 % ; le temps de doublement n’est plus que de 23 ans. Nous pouvons nous attendre à un chiffre global de l’ordre de 7 milliards d’humains aux environs de l’an 2005 (ndlr : ce chiffre est atteint le 31 octobre 2011). La population a mis plus d’un siècle pour passer de un à deux milliards, trente ans plus tard nous avons dépassé le troisième milliard et nous disposons d’à peine vingt ans pour accueillir le quatrième milliard (ndlr : il y a désormais 1 milliard de plus d’habitants tous les douze ans en moyenne). La rapidité des progrès techniques nous a permis jusqu’ici de faire face à cette démographie galopante, mais l’humanité n’a pratiquement rien inventé sur le plan politique, éthique et culturel qui lui permette de gérer une évolution sociale aussi rapide.

Que faudrait-il pour maintenir la croissance de la population ? La première condition concerne les moyens matériels indispensables à la satisfaction des besoins physiologiques. Les terres les plus riches sont effectivement cultivées de nos jours. Le prix d’un aménagement de nouvelles superficies serait si élevé que l’on a jugé plus économique d’intensifier le rendement des zones actuellement cultivées. Le manque de terres cultivables se fera désespérément sentir avant même l’an 2000. Les conséquences d’une multiplication par deux ou par quatre de la productivité des terres se traduisent respectivement par un ajournement de la crise à 30 ans et à 60 ans, ce qui correspond à chaque fois à un délai inférieur au temps de doublement de la population. Toute duplication du rendement de la terre coûtera plus cher que la précédente. Chaque crise successive sera plus dure à surmonter. Ce phénomène pourrait s’appeler la loi des coûts croissants. Pour augmenter de 34 % la production mondiale de denrées alimentaires entre 1951 et 1966, les dépenses se sont accrues de 63 % pour les tracteurs et de 146 % pour les engrais azotés. Parallèlement, la consommation annuelle de pesticides a triplé. La seconde condition comprend les nécessités sociales comme la paix et la stabilité sociale, l’éducation, le progrès technique. Notre rapport ne peut traiter explicitement de ces données socio-économiques.

Combien d’hommes notre planète peut-elle nourrir ? La réponse est liée au choix que la société fait entre diverses possibilités. Il existe une incompatibilité entre l’accroissement de la production alimentaire et celui de la production d’autres biens et services. Il apparaît actuellement que le monde se soit donné pour objectif d’accroître à la fois la population et le niveau de vie matériel de chaque individu. Aussi la société ne manquera pas d’atteindre l’une ou l’autre des nombreuses limites critiques inhérentes à notre écosystème, que ce soit les ressources non renouvelables ou la pollution par exemple. Une population croissant dans un environnement limité peut même tendre à dépasser le seuil d’intolérance du milieu au point de provoquer un abaissement notable de ce seuil critique, par suite par exemple de surconsommation de quelque ressource naturelle non renouvelable. Une colonie de chèvres ne rencontrant plus d’ennemis naturels épuise sa zone de pacage jusqu’à l’érosion des terres ou la destruction de la végétation. Pendant un certain temps, la situation est extrêmement dramatique car la population humaine, compte tenu du temps de réponse relativement long du système, continue à croître. Un réajustement à un niveau démographique plus bas ne pourra se produire qu’après une période de recrudescence de la mortalité par suite de carence alimentaire et de détérioration des conditions d’hygiène.

Le processus de croissance économique, tel qu’il se présente aujourd’hui, élargit inexorablement le fossé absolu qui sépare les pays riches des pays pauvres. Le plus grand de tous les obstacles à une répartition plus équitable des ressources mondiales est l’accroissement de la population. C’est un fait partout observé, lorsque le nombre de personnes entres lesquelles une quantité donnée de produits doit être distribuée augmente, la répartition devient de plus en plus inégale. Une répartition équitable devient en effet un suicide social si la ration individuelle disponible n’est plus suffisante pour entretenir la vie. Les familles les plus nombreuses, et en particulier leurs enfants, sont statistiquement ceux qui auront le plus à souffrir de la malnutrition.

2/4) La technologie et les limites de l’expansion

Il n’est pas question pour nous de vouer aux gémonies le progrès technique, nous-mêmes sommes des technologues, travaillant dans un Institut de Technologie (le MIT). Nous sommes aussi opposés à un refus irraisonné des bienfaits de la technologie que nous le sommes à une foi aveugle en son omnipotence : par d’opposition aveugle au progrès, mais une opposition au progrès aveugle.

L’espèce humaine s’étant trouvée à maintes reprises au cours de son histoire dans l’impossibilité de vivre confinée à l’intérieur de limites de nature matérielle, c’est son aptitude à franchir ces limites qui a constitué la tradition culturelle de la plupart des nations dominantes. Durant les trois derniers siècles des progrès technologiques spectaculaires ont reculé les bornes apparentes de la population et les limites de l’expansion. Il est donc normal que bien des gens continue à espérer des solutions techniques permettant d’élever indéfiniment le plafond qui limite matériellement la vertigineuse ascension de l’humanité. Rares sont ceux qui imaginent devoir apprendre à vivre à l’intérieur de limites rigides lorsque la plupart espèrent les repousser indéfiniment. Cette foi s’est trouvée renforcée par une croyance en l’immensité de la terre et de ses ressources et en la relative insignifiance de l’homme et de ses activités dans un monde apparemment vaste. Cette foi en la technologie est un comportement dangereux car elle détourne notre attention du problème le plus fondement – celui de la croissance dans un monde fini – et nous empêche d’en rechercher les solutions. Il ne reste plus qu’à attendre que le prix de la technologie soit devenu prohibitif pour la société ou que surviennent des problèmes qui ne comportent aucune solution technique.

Lors de la mise en œuvre de toute technologie, les effets parallèles sont inséparables de l’effet principal. Prenons l’exemple de la Révolution verte. Son objectif est de combattre la faim dans le monde grâce à de nouvelles variétés de semences à haut rendement. La Révolution verte va accentuer les inégalités entre paysans quand celles-ci préexistent à son application. Les gros fermiers sont toujours les premiers à se saisir des innovations techniques. S’enrichissant, ils achètent de nouvelles terres, contraignant les paysans défavorisés à aller grossir les rangs des chômeurs citadins. C’est ce qui s’est passé au Pakistan occidental et au Mexique. Ces conséquences non prévues de la Révolution verte entraînent dans certaines régions un échec au plan social et humain. La longue liste des inventions humaines a abouti au surpeuplement urbain, à la détérioration de l’environnement et à l’accroissement des inégalités sociales.

D’autre part, bien des problèmes aujourd’hui ne comportent pas de solution technique, entre autres la course aux armements, le racisme, le chômage. Même si le progrès technologique dépasse toutes nos espérances, ce sera vraisemblablement l’un de ces problèmes sans solutions techniques, ou la combinaison de plusieurs d’entre eux, qui mettront un terme à l’accroissement de la population et des investissements. La croissance se trouvera bloquée par des phénomènes qui échappent au contrôle de l’homme et à ce stade, comme le modèle global le suggère, les inconvénients seront d’une nature et d’une gravité tout autres que ceux résultant de restrictions volontairement consenties.

3/4) l’interaction entre les cinq variables

Notre modèle d’analyse des systèmes traite cinq tendances fondamentales : l’industrialisation, la population, l’alimentation, les ressources naturelles non renouvelables et la pollution. Les interactions sont permanentes. Ainsi la population plafonne si la nourriture manque, la croissance des investissements implique l’utilisation de ressources naturelles, l’utilisation de ces ressources engendre des déchets polluants et la pollution interfère à la fois avec l’expansion démographique et la production alimentaire.

Il est possible que la généralisation des réacteurs à fusion permette d’accroître considérablement la durée d’utilisation de matériaux fissiles. La possibilité de traiter les minerais à faible teneur et d’exploiter les fonds marins se traduira par la duplication des réserves disponibles. Mais s’il n’y a pas de risque immédiat de pénurie de matières premières, la croissance se trouvera entravée par la pollution. La possession de ressources illimitées ne semble pas devoir être la clé d’une expansion continue.

On peut aussi penser qu’une société humaine ayant à sa discrétion les sources d’énergie pourrait mettre au point des techniques susceptibles d’empêcher la génération des polluants d’origine industrielle. Mais cette élimination totale se heurte à des impératifs économiques. Le coût de l’élimination des polluants croît vertigineusement en fonction du pourcentage éliminé. S’il y a contrôle de la pollution, la population et le produit industriel par tête augmentent au-delà du maximum précédent. L’effondrement du système est dû cette fois au manque de nourriture. Des terres arables sont transformées en zones industrielles ou urbaines, une partie des terres commence à s’éroder à la suite des méthodes de culture intensive. L’ultime limite du potentiel cultivable est atteinte. La population continue de croître, mais les quotas alimentaires individuels diminuent. Le taux de mortalité commence à croître.

La validité de notre modèle réside dans le fait que, quelles que soient les conditions initiales, il y a toujours un point sur le graphique où l’expansion s’arrête et où l’effondrement commence. Partout dans le réseau des interactions existent des délais sur lesquels les techniques les plus élaborées n’ont aucun effet. Les conséquences d’une politique de régulation des naissances ne pourront devenir sensibles qu’avec un retard de l’ordre de 15 à 20 ans. Le cycle de la pollution est très long, pour certains cancérigènes il peut atteindre 20 ans. Le transfert des investissements d’un secteur à l’autre n’est pas une opération instantanée. Dans les systèmes à croissance rapide ou exponentielle, les changements d’orientation doivent intervenir tellement vite que les impacts des changements précédents n’ont pas encore pu être déterminés.

4/4) Solutions : vers l’état d’équilibre global

Nous avons le droit d’envisager des hypothèses qui soient en concordance avec notre conception d’une échelle des valeurs. Nous avons affirmé notre système de valeurs en rejetant comme indésirable tout phénomène de « surchauffe » entraînant un effondrement du système. Dans tout système fini, il faut qu’il existe des contraintes dont l’action contribue à l’arrêt de la croissance exponentielle. Ces contraintes sont représentées par des boucles négatives. L’autre solution aux problèmes nés de la croissance serait d’affaiblir l’action des boucles positives qui entretiennent le caractère exponentiel de cette croissance.

La théorie des modèles dynamique met en évidence l’existence d’une boucle positive ou boucle d’amplification modérée par une boucle négative. Par exemple les populations ont connu des variations régies par la naissance et la mort. La croissance stupéfiante de la population mondiale est un phénomène récent résultant essentiellement d’une réduction victorieuse de la mortalité dans toutes les parties du monde, le taux de natalité brut restant sensiblement inchangé. Il n’y a que deux façons de rétablir l’équilibre : ou abaisser le taux de natalité au niveau du taux réduit de mortalité, ou il faudra bien que le taux de mortalité augmente à nouveau. On a vu qu’en laissant le système poursuivre son évolution exponentielle, la croissance de la population se trouve fatalement stoppée par un accroissement brutal de ce taux de mortalité. Toute société qui tient à éviter ce résultat doit prendre des mesures délibérées pour contrôler le fonctionnement de la boucle positive : réduire le taux de natalité. En d’autres termes, nous demandons que le nombre de bébés à naître au cours d’une année donnée ne soit pas supérieur au nombre de morts prévisibles la même année. Les actions des boucles positives et négatives se trouvent rigoureusement équilibrées. Lorsque l’amélioration de l’alimentation et de l’hygiène entraînent une réduction supplémentaire de la mortalité, il faut encore faire baisser d’autant le taux de natalité. Un état d’équilibre ne sera pas exempt de contraintes, aucune société ne peut les éviter. Il nous faudra renoncer à certaines de nos libertés, comme celle d’avoir autant d’enfant que nous le souhaitons.

Stabiliser uniquement la population ne suffit pas à empêcher la surchauffe et l’effondrement. Nous pouvons stabiliser le niveau des investissements en posant pour principe que le taux d’investissement reste égal au taux de dépréciation du capital. Nous pouvons aussi combiner des changements de technologie avec des changements de valeur, afin de réduire les tendances à la croissance. Au niveau technique, favorisons le recyclage des ressources naturelles, l’utilisation de dispositifs anti-pollution, l’accroissement de la durée de vie de toutes les formes de capital et l’utilisation de méthodes de reconstitution des sols. On ne pourra plus éluder le problème de la répartition des biens en invoquant la croissance. L’indice de la production industrielle étant stabilisé, toute amélioration de la productivité devrait avoir pour résultat des loisirs supplémentaires qui seraient consacrés à des activités peu polluantes et ne nécessitant pas de consommation notable de matières premières non renouvelables.

La fonction la plus importante d’un monde en équilibre sera de distribuer et non plus de produire. L’état d’équilibre prélèvera moins de nos ressources matérielles, mais en revanche exigera beaucoup plus de nos ressources morales. Les données dont nous aurions le plus grand besoin sont celles qui concernent les valeurs humaines. Dès qu’une société reconnaît qu’elle ne peut pas tout donner à tout le monde, elle doit commencer à procéder à des choix. Doit-il y avoir davantage de naissances ou un revenu individuel plus élevé, davantage de sites préservés ou davantage d’automobiles, davantage de nourritures pour les pauvres ou encore plus de  services pour les riches ? L’essence même de la politique consiste à ordonner les réponses à ces questions et à traduire ces réponses en un certain nombre d’orientations. Si après nous avoir lu, chacun est amené à s’interroger sur la manière dont la transition doit s’opérer, nous aurons atteint notre objectif premier.

Accepter que la nature se venge des agressions de l’homme ne demande pas plus d’efforts intellectuels que de « laisser courir et voir venir ». Chaque jour pendant lequel se poursuit la croissance exponentielle rapproche notre écosystème mondial des limites ultimes de sa croissance. Etant donné les temps de réponse du système, si l’on attend que ces limites deviennent évidentes, il sera trop tard. Décider de ne rien faire, c’est donc décider d’accroître le risque d’effondrement. Adopter un tel comportement, nous l’avons maintes fois démontré, c’est finalement courir au déclin incontrôlé de la population et des investissements par voie de catastrophes successives. Cette récession pourrait atteindre des proportions telles que le seuil de tolérance des écosystèmes soit franchi d’une manière irréversible. Il resterait alors bien peu de choses sur terre permettant un nouveau départ sous quelque forme envisageable que ce soit.

(Donella H.Meadows, Dennis L.Meadows, Jorgen Randers et William W.Behrens III du Massachusetts Institute of Technology)

annexes

1) le rôle clé d’Aurelio Peccei

Ce rapport est dédié par ses auteurs à Aurelio Peccei (1908-1984). Ce n’est certes pas son activité professionnelle de vice-président d’Olivetti et de chef de l’organisation Fiat en Amérique latine qui mérite grande attention. Ce sont ses préoccupations pour l’humanité et son avenir qui ont incités beaucoup de personnes à entreprendre une réflexion à long terme sur notre monde. Aurelio Peccei est l’homme qui a voulu nous faire prendre conscience du désastre en cours. Voici quelques extraits de son interview par Janine Delaunay :

« Je suis né en homme libre et j’ai tâché de le rester. Alors j’ai refusé, j’ai refusé… vous comprenez ce que ça veut dire, surtout en Italie à mon époque : la soumission au conformisme religieux, le fascisme. Je me sens obligé de faire tout ce que je peux pour mettre à la disposition des hommes ce que je sais, ce que je sens, ce que je peux faire. Nous avons tellement développé notre capacité de production qu’il nous faut soutenir une économie dont le côté productif est hypertrophique.  On le fait avec ces injections de motivations artificielles, par exemple par la publicité-propagande. Ou on le justifie par la nécessité de donner du travail à des gens, à une population qui sont enfermés dans un système dans lequel, s’il n’y a pas de production, tout s’écroule. Autrement dit nous sommes prisonniers d’un cercle vicieux, qui nous contraint à produire plus pour une population qui augmente sans cesse.

Nous avons été fascinés par la société de consommation, par les bénéfices apparents ou les satisfactions immédiates, et nous avons oublié tout un aspect de notre nature d’hommes. Le profit individuel, ou la somme des profits individuels, ne donne pas le profit collectif ; au contraire, la somme des profits individuels donne une perte collective, absolue, irréparable.  Nous le voyons maintenant avec le plus grand bien commun qu’on puisse imaginer : les océans. Les océans seront détruits si on continue à les exploiter comme on le fait actuellement. Ils seront exploités à 100 % pour les bénéfices personnels de certaines nations, de certaines flottes, de certains individus, etc. Et le bien commun disparaît. Les richesses que nous avons reçues des générations précédentes disparaissent. Notre génération n’a pas le droite de volatiliser un héritage, nous devons à notre tour le passer aux autres.

Nous sommes en train de détruire, au-delà de toute possibilité de recyclage, les bases mêmes de la vie. L’homme achèvera son œuvre irresponsable, maudite – il a détruit les formes animales les plus évoluées ; les grands animaux, les baleines, la faune africaine, les éléphants, etc. C’est l’aspect le plus voyant de notre puissance destructrice dans la biosphère. Quand nous coupons du bois pour en faire l’édition du dimanche d’un journal à grand tirage, qui est constitué pour 90 % de publicité qui est une activité parasitaire, quand nous reboisons, il nous semble que nous reconstituons la nature. En fait le fait d’avoir détruit un bois détruit tous ces biens infinis de vie qui avaient besoin de l’ensemble de ces grands arbres, et  qui étaient un tissu de cycles, de systèmes enchevêtrés l’un dans l’autre ; tout ce bouillonnement de vie est dégradé par le fait que nous avons, sur une grande superficie, coupé les arbres. C’est comme une blessure : après le tissu de reconstitue mais la cicatrice reste. Si nous le faisons sur des superficies très grandes, comme nous le faisons partout dans le monde, nous provoquons d’une façon irrémédiable une dégradation de la biosphère. L’homme, servant son intérêt immédiat, réduit la déjà mince capacité de support de vie humaine dans le monde : la biosphère, cette mince pellicule d’air, d’eau et de sol que nous devons partager avec les animaux et les plantes.

Parce que nos connaissances nous ont donné des possibilités supérieures, nous pouvons engranger toutes les calories que nous savons puiser dans la terre, nous pouvons nous entasser dans des communautés plus vastes que celles que nous savons manier, nous pouvons obtenir des vitesses plus grandes que celles que nous savons maîtriser, nous pouvons avoir des communications plus rapides entres nous sans savoir quel contenu leur donner. Nous agissons comme des barbares, l’homme n’a pas su utiliser ses connaissances d’une façon intelligente. Les bêtes, elles, quand elles ont satisfait leurs besoins, ne tuent pas, ne mangent pas, n’accumulent pas, elles gardent leur nature primitive et belle.

Savoir communiquer demande la reconnaissance de valeurs communes, une possibilité créatrice et une vision de la vie. Nous avons perdu ces trois choses, et nous nous obstinons à créer des moyens de communication qui restent sans contenu. Nous donnons à nos enfants le téléphone, la motocyclette, la télévision, l’avion, etc., mais aucunement la capacité d’utiliser ces moyens techniques de façon créatrice. L’homme emploie ses connaissances pour créer des biens matériels, des machines, des biens consommables, et ce que nous appelons le progrès : ce ne peut pas être notre but. Nous sommes prisonniers des machines que nous avons créées. L’essentiel reste les élans spirituels, la morale, qui n’ont rien à voir avec la technologie, la technique, les gadgets. Notre culture s’est essentiellement axées, dans sa forme capitaliste ou socialiste, sur des valeurs purement matérielles. C’est ce que nous devons réformer en nous. Il existe d’autres cultures, métaphysique en Inde, instances d’amour du Bouddhisme, cultures naturistes de l’Afrique… »

2) les limites des ressources renouvelables

Il y a plus de quarante ans, l’impossibilité de poursuivre une croissance indéfinie dans un monde fini était déjà démontrée par le rapport du Club de Rome dont voici ci-dessous un extrait :

« Rares sont ceux qui imaginent devoir apprendre à vivre à l’intérieur de limites rigides lorsque la plupart espèrent les repousser indéfiniment. Cette foi s’est trouvée renforcée par une croyance en l’immensité de la terre et de ses ressources et en la relative insignifiance de l’homme et de ses activités dans un monde apparemment vaste. Ce rapport entre les limites de la terre et les activités humaines est en train de changer. Même l’océan, qui, longtemps, a semblé inépuisable, voit chaque année disparaître, espèce après espèce, poissons et cétacés. Des statistiques récentes de la FAO montrent que le total des prises des pêcheries a pour la première fois depuis 1950 accusé une baisse en 1969, malgré une modernisation notable des équipement et des méthodes de pêche (on trouve par exemple de plus en plus difficilement les harengs de Scandinavie et les cabillauds de l’Atlantique.

Le secteur de l’industrie baleinière est un secteur marginal de l’économie globale, mais il fournit l’un des exemples les plus caractéristiques de l’accroissement sans frein d’une activité dans un cadre matériellement limité : les baleines les plus rentables, les baleines bleues, ont été systématiquement exterminées avec des moyens sans cesse plus puissants et plus perfectionnés. Pour maintenir et accroître le tonnage d’huile produit chaque année, on a mis en œuvre des bateaux de plus fort tonnage, plus rapides et dotés de moyens de traitement plus productifs. En conséquence il a fallu pourchasser en nombre croisant les baleinoptères dont le rendement en huile était inférieur. Cette seconde espèce puis une troisième étant en voie de disparition, les baleiniers en sont maintenant à chasser le cachalot. C’est l’ultime folie. Déjà depuis les années 1965, le tonnage capturé accuse une baisse sensible. On a voulu que l’industrie baleinière survive à la baleine, ce qui se passe de commentaires. »*

Nous en sommes là en 2014, le « choc de croissance » qu’attend François Hollande n’est pas celui qu’il imagine… le rapport du club de Rome a été récemment actualisé. En voici la conclusion : « Une chose est claire : chaque fois que la transition vers un équilibre soutenable est repoussée d’un an, les choix qui restent possibles s’en trouveront réduit. Les problèmes augmentent, alors que les capacités de les résoudre sont moindres. Attendre vingt ans supplémentaires, et on se trouve embarqué dans une expérience chaotique et finalement sans issue. »**

3) les limites des ressources non renouvelables

Gros titre, « le MIT se trompe en assimilant les réserves naturelles à un trésor ». Suit dans LE MONDE du 15 août 1972 un article de Pierre Laffitte, ingénieur en chef des mines : « Les réserves minières ne correspondent pas à des objets, à un stock de métal déposé dans un hangar… Plus on exploite les ressources naturelles, plus les réserves reconnues augmentent… es-ce à dire qu’il ne faille pas se préoccuper de l’avenir ? Au contraire ! Mais en se défiant de l’emploi de l’ordinateur avec de gros modèles, de multiples paramètres…On évoque le cas du chrome… »

Cet article du MONDE est symptomatique de l’ensemble des réactions qui, en dénigrant le rapport commandité par le Club de Rome*, nous ont empêché depuis plus de quarante ans à réagir à la finitude des ressources confrontés à une croissance irrationnelle de l’activisme humain. Voici donc ce que disait  réellement ce rapport à propos des ressources minières :

« En dépit de découvertes spectaculaires récentes, il n’y a qu’un nombre restreint de nouveaux gisements minéraux potentiellement exploitables. Les géologues démentent formellement les hypothèses optimistes et jugent très aléatoires la découverte de nouveaux gisements vastes et riches. Se fier à des telles possibilités serait une utopie dangereuse… les réserves connues du chrome sont actuellement évaluées à 775 millions de tonnes. Le taux d’extraction actuel est de 1,85 millions de tonnes par an. Si ce taux est maintenu, les réserves seraient épuisées en 420 ans. La consommation de chrome augmente en moyenne de 2,6 % par an, les réserves seraient alors épuisées en 95 ans… On peut cependant supposer que les réserves ont été sous-estimées et envisager de nouvelles découvertes qui nous permettraient de quintupler le stock actuellement connu. Il serait alors épuisé théoriquement en 154 ans. Or l’un des facteurs déterminants de la demande est le coût d’un produit. Ce coût est lié aux impératifs de la loi de l’offre et de la demande, mais également aux techniques de production. Pendant un certain temps, le prix du chrome reste stable parce que les progrès de la technologie permettent de tirer le meilleur parti de minerais moins riches. Toutefois, la demande continuant à croître, les progrès techniques ne sont pas assez rapides pour compenser les coûts croissants qu’imposent la localisation des gisements moins accessibles, l’extraction du minerai, son traitement et son transport. Les prix montent, progressivement, puis en flèche. Au bout de 125 ans, les réserves résiduelles ne peuvent fournir le métal qu’à un prix prohibitif et l’exploitation des derniers gisements est pratiquement abandonné. L’influence des paramètre économiques permettrait de reculer de 30 ans (125 ou lieu de 95 ans) la durée effective des stocks. »

Le rapport concluait : « Etant donné le taux actuel de consommation des ressources et l’augmentation probable de ce taux, la grande majorité des ressources naturelles non renouvelables les plus importantes auront atteint des prix prohibitifs avant qu’un siècle soit écoulé ». Vérifions cette conclusion de 1972 avec les données de 2014 : les gisements métalliques et énergétiques, à la base de notre économie moderne auront pour l’essentiel été consommés d’ici 2025 (date de la fin de l’or, de l’indium et du zinc) et 2158 (date de la fin du charbon). La fin du chrome, dont la production mondiale varie de 17 à 21 M t par an, est estimée à l’an 2024.

* édition Fayard 1972, Halte à la croissance ? 318 pages, 26 francs

** traduction française de The limits to Growth – The 30-year update (2004)

27 réflexions sur “1972, rapport sur les limites de la croissance”

  1. Jean-Paul Musso

    Je me suis toujours intéressé aux problèmes engendrés par la démographie .
    Je peux vous envoyer mon DOSSIER :
    LE GRAND DOSSIER DE L’ECOLOGIE ++ Vraies menaces Réels espoirs N 12 DECEMBRE 2017 3.doc
    Jean-Paul Musso
    jpmusso2@orange.fr

  2. D’abord je signale qu’à côté de l’édition Fayard ( 26 € ) indiquée en référence il existe depuis quelques années une édition poche ( intégrale) de ce même Rapport pour le prix plus modique de 12 € ( de mémoire !) , aux éditions  » rue de l’ Echiquier  » ( catalogue tout écologique ) .
    Et je ne résiste pas à la tentation d’inviter les lecteurs de Biosphère à lire le tout frais livre intitulé  » Ralentir ou périr : Pour une économie de la décroissance  » ( Le Seuil ) … d’un auteur dont j’ai oublié le nom , mais qui prouve avec brio et sens pédagogique convaincant que le mouvement de la Décroissance a du sang jeune et qu’il est bien , comme la femme , « l’avenir de l’homme  » !

  3. Le Monde peut aller tranquillement vers la fin des ressources en accentuant les inégalités de redistributions:
    mais il y a quelques fous qui vont accélérer les choses. Si vous avez quelques bonnes bouteilles, ne les garder pas trop…

    1. Parti d'en rire

      Oui, et en plus ce ne sont pas les fous qui manquent. Et n’allons surtout pas croire que les fous ne sont que du côté des détracteurs du Club de Rome.
      En tous cas vous faites bien de m’y faire penser, je vais m’en déboucher une bonne sans plus tarder. 🙂

  4. Quelle connerie ce site ; faudrait remettre tous les écologistes au travail manuel et pas derrière un écran ; le progrès a toujours réduit la population et il va falloir foncer dans le nucléaire de troisième génération, en s’aidant des énergies fossiles pour y arriver

    1. Il y a , hélas, des gens comme vous qui sont prêt à tout sacrifier, y compris les générations futures, leurs enfants, et même la vie sur terre !
      C’est vraiment triste ………

      1. Désolé , j’ai travaillé toute ma vie pour trouver du pétrole et du gaz pour nous assurer une bonne retraite et une vie confortable pour nos générations futures et maintenant des gens à c^té de la plaque que sont les écologistes veulent nous obliger à laisser toutes ces énergies en terre à cause d’une absurdité climatologique soit disant liée au CO2
        Le CO2 n’est qu’un prétexte pour vous pomper un peut plus via les taxes sur le fossile et embaucher des fonctionnaires pour résoudre le chômage

    2. Il faut appartenir à la classe des bidochons pour avoir un tel raisonnement de crétins. Bien que je ne partage pas l’idéologie petite bourgeoise étriquée et workiste de nos écologistes de partis, je reconnais le bien fondé des rapports du club de Rome qui avant nos singes savants d’aujourd’hui avaient posé la question centrale de l’avenir de notre humanité.
      Il faut être aveugle et biberonné à l’idéologie des marchés et de la croissance infinie pour ne pas voir la catastrophe annoncée bouleverser le monde actuel et notre vie quotidienne; sécheresse, canicule ,feux de forêt historiques, catastrophes climatiques liées à l’activité productiviste des hommes.

  5. Un objectif, vraiment ?

    – « Il apparaît actuellement que le monde se soit donné pour objectif d’accroître à la fois la population et le niveau de vie matériel de chaque individu. Aussi la société ne manquera pas d’atteindre l’une ou l’autre des nombreuses limites critiques [etc.] »

    Qu’on nous dise qu’il semblerait… que le monde se soit donné pour objectif etc. … OK !
    Par contre qu’on nous laisse entendre qu’il y a là une réelle volonté… alors là !
    Et déjà, volonté de qui exactement ? Même si je sais que les discours ne reflètent que rarement les réelles intentions, et que l’enfer sera toujours pavé de bonnes intentions… qu’il y ait une volonté largement partagée d’accroître le niveau de vie matériel de chaque individu, ça oui je veux bien le croire. Cette croissance-là est indissociable de notre vieille idée du Progrès, celui qui progresse pour des siècles et des siècles amen. ( à suivre )

    1. Maintenant, pour ce qui est de cette volonté (objectif, projet) d’accroître la population … alors ça je n’y crois pas du tout. Alors on me parlera de la fumeuse injonction biblique, croassez etc. Et puis de l’Armée de Réserve, pour guerroyer, pour consommer, pour payer les retraites etc. Certes, mais pour moi ça reste anecdotique.
      Si nous (?) avions réellement l’intention et l’objectif, de faire croître indéfiniment la population… alors pourquoi et en même temps nous appliquerions-nous autant à nous entretuer, à nous empoisonner de tous les côtés etc. ?
      Non, la croissance de la population n’est tout simplement qu’une des conséquences de ce foutu Progrès. Une conséquence dont nous nous passerions volontiers, là encore… si nous le pouvions.

  6. « 1972, rapport sur les limites de la croissance »

    Selon moi c’est une mauvaise expression ! En effet, ça laisse entendre qu’il y aura tout de même une croissance éternelle, bref une croissance limitée laisse entendre qu’on aura toujours un taux de croissance positif, qu’on aura une croissance plus faible qu’avant mais qu’elle restera toujours positive quand même ! Il faudrait plutôt dire, les stocks limités de chaque ressource naturelle, autrement dit qu’à chaque fois qu’on prélève des ressources dans les stocks on en réduit la quantité jusqu’à l’épuisement total de cette ressource, en l’occurrence la quantité se rapproche de zéro après chaque prélèvement au point qu’à terme il n’y aura plus de stock du tout ! Qu’à chaque ressource naturelle qu’on prélève par gourmandise et par paresse, sera une ressource naturelle que ne pourra pas bénéficier nos enfants et petits enfants pour des besoins beaucoup plus essentiels !

    1. De toute façon, tous celles et ceux qui ont des logements trop grands ou ont des résidences secondaires, ne pourront plus suivre ! Ils n’auront plus assez d’énergie pour chauffer leurs logements, autrement dit ils risquent de moisir par l’humidité et le froid ! Il va bien falloir calmer ceux qui s’offrent une vie de château avec des villas et des manoirs ! La surface habitable par habitant se devra d’être réduite. Ceux qui ont des logements trop grands se devront de partitionner leur maison et de la partager pour rendre plus soutenable les factures de chauffage. Il est évident que le chauffage, pour le peu qu’il en restera encore, va devenir de plus en plus cher.

    2. Les transports, ça va devenir l’enfer ! Surtout dans les grandes villes de France et en Ile de France. Même les transports en commun vont devenir de plus en plus onéreux au fil de l’épuisement des ressources fossiles, quant aux transports électriques ils sont bien compromis sans le nucléaire ! J’imagine l’enfer en Ile de France sans électricité gaz charbon et pétrole ! Même les transports en commun, trains, métro, Rer, bus et taxis vont être rationnés !!!! De plus en plus de franciliens vont se retrouver de plus en plus isolés dans leurs cités dortoirs ! Quant aux camions, ben vu que ce sont eux qui transportent la nourriture, alors l’Ile de France avec son 3% d’autonomie alimentaire se dirige vers la famine et des conflits sociaux sans précédent ! Et cette fois la planche à billets ne pourra pas sauver notre gouvernement UmPs parce que ces hélicoptères de monnaie ne permettront pas d’acheter des denrées dans des supermarchés entièrement vides !

    3. Même s’il y a beaucoup de points négatifs, il y a tout de même des points positifs, les gauchos vont obtenir un plan d’action écologique pour de vrai ! (depuis le temps qu’ils le réclament !) Ils ne pourront plus consommer ! Ils n’auront plus de nourriture ! Autrement les gauchos et les mélanchonistes seront une espèce en voie d’extinction ! D’autant plus qu’ils ne savent pas faire pousser un radis, et que c’est impossible de faire pousser quoi que ce soit sur de la bitume dans les banlieues de Paris et de Marseille ! C’est rigolo de les voir scier la branche capitalistique sur laquelle ils sont assis ! Mdr ^^

      1. Ce qui est marrant, c’est de voir scier les béquilles qui les soutiennent par ceux qui n’ont foi que dans l’accumulation dite capitaliste, sans voir l’effondrement déjà perceptible du vivant. Oui, il n’y aura plus de radis à consommer.

    4. – « bref une croissance limitée laisse entendre qu’on aura toujours un taux de croissance positif, qu’on aura une croissance plus faible qu’avant mais qu’elle restera toujours positive quand même ! »
      J’avoue que je n’y aurais jamais pensé tout seul. Et en plus c’est pas con, comme idée. Regardez de près cette courbe qui monte et qui vient tangenter une droite horizontale représentant la limite. Prenez une loupe… qu’est-ce que vous voyez ? Eh ben vous voyez que cette courbe n’atteint jamais la limite. Ou alors si, mais à l’infini. Voilà donc quelque chose de rassurant, non ? Ah bon…

      1. Et oui ces courbes faussent la perception de nos sens lorsqu’on regarde l’évolution de l’économie réelle ! En vérité ce ne sont pas des courbes que nous devrions avoir, mais des jauges de chaque ressource naturelle ! Notamment des jauges séparées pour une même ressources, parce qu’il y a des ressources naturelles qui nous sont accessibles et pas d’autres ! Par exemple, sur la jauge globale de pétrole, elle se dégroupe en sous-jauge de pétrole russe, pétrole américain, pétrole saoudien etc. Alors quand un français veut puiser du pétrole, il ne pourra plus puiser sur la réserve russe, on ira puiser sur la réserve saoudienne, donc il va falloir descendre la jauge saoudienne à chaque fois qu’on puise du pétrole. En l’occurrence il faut faire aussi des jauges pour les différents gaz, l’uranium, le charbon, chaque métal, chaque minerais, chaque bois, chaque engrais, phosphate…

      2. Si on publiait des jauges plutôt que des courbes, les consciences s’éveilleraient beaucoup plus rapidement ! Parce que si en plus sur la jauge on indiquait la quantité initiale des ressources, on pourrait s’apercevoir aussi de la vitesse d’épuisement de chaque ressource ! Autrement dit, par rapport à la vitesse de consommation de chaque ressource on verrait nettement la date fatidique de l’épuisement de chaque ressource. Bref, la population se mettrait à réagir plus rapidement pour effectuer la transition ! La population mondiale, et principalement dans les pays occidentaux, verrait l’urgence sur la réduction de consommation, que la contrainte n’est pas seulement nécessaire mais qu’elle s’impose d’elle-même ! Autrement dit, en résumé il faut des jauges et non pas des courbes ! (dont on ne voit jamais le plafond contrairement à des jauges !)

      3. Enfin sur chacune des jauges, en plus d’indiquer la quantité initiale, et ben à chaque fois qu’on descend la jauge, on écrit un trait en marquant l’année, histoire de voir sur la graduation les quantités qu’on prélève. Puis là on verrait aussi nettement qu’on prélève de plus en plus vite ! Alors par rapport à la quantité restante sur la jauge, je peux te dire que ça va réveiller plus d’un politicien, plus d’un économiste et surtout plus d’un consommateur, lorsqu’ils s’apercevront qu’il ne restera plus grand chose sur les ressources si ce n’est plus rien très rapidement ! Et oui chaque humain est un Pacman ou une Pacwoman qui vient dévorer la Terre… Alors mettons le compteur démographique de Pacmans et Pacwomans à côté des jauges….

      4. T’as raison, on a besoin de jauges. Comme sur la Bagnole, pour savoir combien il nous en reste dans le réservoir, combien on peut encore faire de bornes, avant la prochaine vidange etc. Toutes ces empreintes diverses et variées, le Jour du Dépassement, tous ces indicateurs et autres conneries, c’est vrai que ça ne suffit pas. T’as raison, YAKA mettre des jauges !

      5. A part que les indices dont tu parles se trouvent sur des sites que la plupart des gens ne consultent pas ! Tandis que des jauges sur le JT de Tf1 publiées régulièrement auraient plus d’impact que déclarations de Bruno Lemaire ou de Macron nous annonçant leurs taux de croissance (en plus ils nous annonces des faux taux, puisqu’ils sont revus systématiquement à la baisse après les faits avérés !)

      6. N'importe quoi !

        T’as raison, les jauges il faut absolument que ce soit TF1 qui nous les diffuse.
        Une jauge avant et après chaque pub. La jauge de Total pour savoir combien il reste de gasoil en promo, la jauge de Carouf pour les doudounes éco, et celle de Coca-Cola bien sûr, pour savoir ce qu’il nous reste de cerveau disponible.

  7. Et les conneries, c'est pas bientôt fini ?

    2025 : date de la fin de l’or, de l’indium et du zinc. 2158 : date de la fin du charbon.
    La fin du chrome est estimée à l’an 2024. Et celle des haricots en 2022.
    Après vous ne les aurez plus qu’en bocaux.

    1. Un commentaire qui s’intitule «  et les conneries, c’est pas bientôt fini » est un acte de déconsidération d’une étude de 1972 qui reste toujours valable cinquante ans après et qui prévoit l’effondrement de notre société croissanciste au cours de ce XXIe siècle… si nous ne faisons rien.

      La déconsidération de ces travaux nous a empêché d’agir. En 2022, aux temps du réchauffement climatique et de la déplétion de ressources fossiles, il n’est plus temps de rire… Sinon, c’est la fin des haricots !

      1. Si nous ne faisons rien ??? Agir ??? Il n’est plus temps de rire ???
        Vous voulez rire je suppose. Je suis désolé, mais rigoler de tout ça ne veut pas dire qu’on déconsidère ce rapport vieux de cinquante ans. C’est juste déconsidérer tout le cirque que nous faisons depuis, rien de plus.
        Ouvrez donc les yeux bon sang, tout ça est grotesque. Tenez par exemple, et pour coller à l’Actu, les jets privés c’est entendu, c’est peanuts. Comme dit notre grand spécialiste de l’énergie. Et le jet-ski à Manu n’en parlons pas. Comme chacun sait cet hiver nous risquons de nous les geler, alors il faut agir, il n’est plus temps de rire !!! Ben oui. Alors pensons sérieusement au col roulé et à la doudoune.

      2. L'amertume des haricots

        – « Depuis deux ans, sur ses 94 hectares de surface agricole utile, Erwann Le Creff cultive 4,5 hectares de haricots bio à destination d’une coopérative. Sauf que cette année, la sécheresse est passée par là. […] Le verdict est tombé en début de semaine via un technicien agricole : la machine avec une brosse ne pourra pas récolter les légumes verts. »
        ( À Carnoët, un agriculteur, amer, vend sa récolte de haricots à 1 € le kilo
        29 septembre 2022 – letelegramme.fr )

        Moralité, la fin de la machine ne signera pas la fin des haricots. On pourra toujours les ramasser à la main.

      3. C’est vrai que le rapport date de 1972. Depuis, le choc pétrolier en 1974 a ralenti l’économie et la limitation des naissances en Chine a retardé l’échéance prévue, mais elle arrive quand même…

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