2018, fin du déni climatique… 2019, quelle action ?

Le numéro de M magazine du 22 décembre se consacrait à la fin du déni climatique. Noyé au milieu de pub pour Saint Laurent, Chanel et la BMW.X5, la présentation frappe fort : «  Plus personne, à la notable exception de quelques politiciens populistes et de lobbyistes puissants, n’oserait nier que la planète est en danger. A M, il nous a donc semblé que cette année 2018 était celle où l’urgence climatique et écologique est devenue une évidence. Ce qui est à la fois une bonne nouvelle et un constat angoissant : prise de conscience ne veut pas dire action… » LE MONDE a pourtant participé à ce déni. Ainsi en 2010 il donnait carte blanche à Claude Allègre. Sur ce blog biosphere nous écrivions alors : «  Pourquoi laisser à cet homme sa capacité médiatique de nuire ? Une page entière écrite par Allègre (Le Monde du 22 mai 2010), dès fois je ne comprends pas mon quotidien de référence… » Aujourd’hui M constate : « Si les médias ont aussi bien accueilli les thèses de Claude Allègre, c’est surtout parce qu’elles étaient alors adoubées par une grande partie de l’opinion publique. « Il a utilisé le “scientisme”, cette vision très en vogue chez les mâles blancs éduqués de plus de 60 ans qui consiste à penser que la science a toujours tout résolu et qu’elle continuera à trouver des solutions. » * Voici quelques éléments essentiels de ce dossier.

Unanimité scientifique : Oksana Tarasova, membre dirigeant de l’Organisation météorologique mondiale, a annoncé une année 2018 parmi les plus chaudes jamais enregistrées : « Si l’on continue, ce sera 3°C au minimum à la fin du siècle. » Jean Jouzel, climatologue français membre du GIEC : « La prise de conscience aurait dû avoir lieu il y a trente ans. Notre génération est d’un égoïsme qui fait froid dans le dos… »**

Cataclysme planétaire : le 4 septembre Aurélien Barrau publiait dans LE MONDE une tribune cosignée par 200 personnalités : « Nous sommes en train de mettre en œuvre le crash du système planète Terre… on est en train de violer la planète… Quand j’entends des commentateurs se réjouir d’un taux de croissance positif ou de températures clémentes en hiver, ça me semble délirant… L’écologie est désormais un terme trop étroit. C’est la vie elle-même qu’il faut réapprendre à aimer… »***

Climat de rébellion : Au Royaume-Uni, le mouvement Extinction Rebellion mène des actions chocs pour alerter sur le changement climatique. Il prône des actions fortes et pacifistes. 6 000 personnes ont bloqué les ponts de la capitale anglaise le samedi 17 novembre. Les jours précédents, d’autres avaient été arrêtés pour avoir interrompu le trafic, peint des slogans (lavables à l’eau) et s’être enchaînés devant le 10 Downing Street ou avoir obstrué l’entrée du ministère de l’énergie. On prévoyait d’occuper les studios de la BBC le 21 décembre.****

Changer la mode : « L’industrie de la mode est la deuxième la plus polluante. Pourtant personne n’apprend aux jeunes créateurs à produire autrement ni au public à penser différemment. » Ainsi s’exprime la styliste Stéphanie Calvino qui a lancé Anti_Fashion en 2016…*****

Soleil Vert en 1973, image de notre avenir : Le film de Richard Fleischer se déroule en 20222 à New York, devenu une mégalopole de 44 millions d’habitants. Ses résidents, à l’exception des plus nantis, vivent dans des décharges ou dorment dans les escaliers d’immeubles délabrés. Règne en permanence une température d’au moins 33°C. L’eau courante est une denrée rare. La végétation a presque disparue… Si le film se penche autant sur la question de l’environnement, c’est que Fleischer l’avait préparé avec l’aide de F.R. Bowerman, alors président de l’Académie américaine de protection de l’environnement.******

Conclusion biosphèrique : il nous reste à bien intégrer l’histoire de l’humanité résumée par la vidéos ci-dessous et à agir en conséquence…

http://www.youtube.com/embed/WfGMYdalClU

* page 44, Claude Allègre et le climat : retour sur un flagrant déni

** page 22, Scientifiquement éprouvés

*** page 26, Des astres au désastre

**** page 30, Climat de rébellion

***** page 50, Elle rêvait d’une autre mode

****** page 56, Faim du monde

7 réflexions sur “2018, fin du déni climatique… 2019, quelle action ?”

  1. @ Sagamore
    L’intention est louable mais vous n’arriverez jamais à raisonner un troll,
    d’autant plus s’il est climato-sceptique. Il est impossible d’aider ce genre d’individu à
    évoluer, le malheureux est con damné à régresser, toujours plus

  2. Pour que le troll climatoseptique ne meurt pas idiot :
    J’habite l’hémisphere Sud depuis 40 ans (Australie). La semaine dernière , c’était 46°5C. à 150 km de chez moi.
    Du jamais vu à cet endroit de mémoire humaine !

  3. Quelle action ? Je propose une solution combinant à la fois la mitigation (= atténuation de l’effet de serre) et l’adaptation au changement climatique.
    Pas besoin de chercher midi à 14h, la gestion régénératrice des terres capture le CO2, remet le carbone là où il est le plus utile : dans les sols, les végétaux et les animaux, nourrit le monde en dynamisant les communautés locales, est bonne pour l’eau douce, évite l’eutrophisation des océans, réduit les transports de nourriture et favorise la santé publique, la prospérité et la paix.
    L’idée fédératrice qui permettrait d’implémenter cela très rapidement à l’échelle du globe est la création au sein du FMI d’une « branche » (c’est le cas de le dire) dénommée FMO = Fonds monétaire organique, qui émettrait une monnaie complémentaire mondiale écologique, « le crocus », dont le volume serait indexé sur la croissance de la biomasse vivante saine produite au sein de « grappes de microfermes » labellisées pratiquant une agriculture écologiquement intensive, pourvoyeuse d’énormément d’emplois sans quasiment aucune externalité négative.
    Plus la biomasse vivante saine, riche et diversifiée s’est accrue dans les grappes de microfermes d’un pays, plus celui-ci reçoit des crocus. Le gouvernement attribue cette monnaie à la coopérative constituée dans chaque grappe de microfermes, laquelle répartit les crocus entre les personnes physiques travaillant en son sein. Seules ces personnes ont le droit d’échanger les crocus, uniquement avec la monnaie locale complémentaire et citoyenne (MLCC) de leur lieu d’habitation.
    Voir ceci : Pour limiter le dérapage climatique, mettons en oeuvre à très grande échelle une solution simple basée sur la nature https://t.co/kQ7N94qfAa
    Le crocus n’interfèrerait pas avec le système monétaro-financier actuel, qu’il vise simplement à compléter. Cette proposition serait le remède à l’insoutenable industrialisation de l’agriculture, à l’exode rural et à la désespérance sociale. Elle permettrait d’atteindre en un temps record les 17 Objectifs de développement durable de l’Agenda 2030.

  4. J’aime bien cette phrase :  » L’écologie est désormais un terme trop étroit. C’est la vie elle-même qu’il faut réapprendre à aimer… »

    Aurélien Barrau est probablement cet astrophysicien français, engagé dans la question écologique. L’astrophysique fait partie de ces disciplines scientifiques qui amènent à entrevoir le Mystère (nul besoin de le nommer) et par conséquent nous amènent à nous poser les bonnes questions. C’est ça finalement le plus important, la seule chose que nous puissions faire… en attendant.
    Je doute que les bêtes, aussi mimi soient-elles, puissent réfléchir à tout ça. 😉

  5. Une dernière pour la route : si jamais le processus de changement climatique était
    effectif , je vois mal les Einstein de la climatologie tels Van Ippersiel , ex Gieciste , nous concocter une solution miraculeuse pour enrayer le processus .
    WHEN THE BUTTON IS PUSHED THERE’ S NO RUNNING AWAY !

  6. Je ne crois pas à la thèse du réchauffement / refroidissement climatique (autre que le cycle climatique naturel de 12000 ans) prôné par les Al Carbone de GIEC ;
    par contre , l’ angle d’ attaque anthropique du (pseudo?) problème me plaît bien car il rejoint la thèse malthusienne du surnombre d’ humains engendrant toutes sortes de catastrophes (pollutions , déboisement , surpêche , …) ===> cause majeure = surprésence humaine ===> nécessité absolue de réduire la natalité et pourquoi pas le cheptel humain du 1/3 monde en explosion .
    La simple cessation de toute aide médicale à leur endroit serait à la base d’ une décroissance démographique .

    Marcel ,fidèle serviteur du maître TR Malthus

  7. Hélas le déni climatique bouge encore, ici même sur Biosphère un sondage récent le donnait à 50 % (2 sur 4 intervenants). Misère misère ! Mais consolons-nous, Biosphère n’est pas un vivier dans lequel nous pourrions puiser un échantillon représentatif de quoi que ce soit 😉
    Quand bien même nous en aurions fini de cet entêtement, si ce n’est de cette tare à nier l’évidence, la réalité (afin de maintenir son petit équilibre de déséquilibré) … ce n’est pas pour autant que nous passerions automatiquement à l’action et sauverions le climat, les petits oiseaux, les baleines etc. bref la planète.
    En effet : « prise de conscience ne veut pas dire action…  »
    La prise de conscience est faite depuis longtemps, ça ne date pas de 2018. Alors arrêtons déjà avec cette histoire de prise de conscience, arrêtons de nous raconter des histoires. Les autruches sortiront la tête du sable, elles prendront contact avec la réalité lorsqu’elles prendront un gros coup de pied dans le fion.
    « La maison brûle et nous regardons ailleurs » (Chirac 2002) signifie que tout le monde SAIT que nous allons dans le Mur. Seulement rares sont ceux qui veulent (ou peuvent) le CROIRE.
    Dépasser le déni de réalité est (ou serait) l’étape incontournable, probablement la plus difficile puisqu’elle est déjà une affaire strictement personnelle. Et puisque tout participe à entretenir ce déni (la pub, les discours scientistes, les jeux du cirque etc.) Mais hélas cette étape n’est même pas suffisante. L’image du junky permet de comprendre l’ampleur du problème. Le junky sait que sa drogue le tue, mais il ne peut pas arrêter. Seule une aide étrangère pourrait le sauver, et encore à condition qu’il joue le jeu, qu’il accepte le sevrage (souffrance). Mais nous, qui donc pourrait-nous sevrer, nous sauver ? Je ne crois pas aux miracles.
    Ceci pour dire que de nombreux freins subsistent, ils nous empêchent d’agir efficacement, au niveau du défi à relever. Mission impossible, très probablement.

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