+ 7 °C en 2100 ou krach pétrolier en 2020 ?

On les appelle les jumeaux hydrocarbures, pic pétrolier et rupture climatique. L’un est indissociable de l’autre. Brûler du pétrole réchauffe la planète, mais le pétrole est en voie de raréfaction. Qui gagnera la course à à l’abîme ? Pour le sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les scientifiques Français prédisent une augmentation continue de la température moyenne du globe au moins jusqu’en 2040, pour atteindre environ 2 °C, quelle que soit l’évolution des émissions de gaz à effet de serre – en raison de l’inertie du système climatique. Dans le pire des scénarios, celui d’une croissance économique rapide alimentée par des énergies fossiles, le thermomètre grimpera en moyenne de 6,5 °C à 7 °C en 2100. Le thermomètre a pour l’instant grimpé de 1 °C par rapport à l’ère préindustrielle, convoyant déjà un lot de catastrophes (ouragans plus intenses, sécheresses plus longues, etc).

Du côté pétrole, un récent rapport propose de redonner vie à la taxe carbone. Le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) indique que c’est l’instrument le plus à même de lutter contre le réchauffement climatique : « La fiscalité de carbone vise à inciter les agents économiques à adopter de nouveaux comportements de consommation ou de production. Elle accroît ainsi le prix des carburants et des combustibles fossiles (charbon, gaz naturel, pétrole) afin d’en dissuader l’usage ». Mais le gouvernement préfère renvoyer ce dossier sensible (cf. Gilets jaunes) à la discussion de la convention citoyenne : 150 citoyens tirés au sort pour aborder, d’ici au début de 2020, les questions liées à la mise en œuvre de la transition écologique, puis faire des propositions. Autant dire que beaucoup de carbone va encore s’échapper dans l’atmosphère avant que ces propositions deviennent réalité. Heureusement, nous savons qu’un choc pétrolier intense peut éclater à tout moment, il a suffi aujourd’hui de détruire une toute petite partie du complexe pétrolier d’Arabie Saoudit our mettre les marchés en émois. Une crise géopolitique est toujours possible, nous l’espérons. Moins de pétrole veut dire dire moins de réchauffement climatique ! Pour conclure sur la diversité des points de vue sur lemonde.fr :

Toto le Rigolo : Dans 80 ans l’Homme vivra plus longtemps, en meilleure santé et aura plus de loisirs. Nous aurons des sources d’énergie gigantesques et décarbonnées, peut être grâce à la fusion nucléaire. Nous serons plus que jamais les maîtres de la terre et peut-être même du système solaire.

Dominique Greusard : Il était une fois une planète lumineuse et verdoyante. Un jour y apparut un peuple d’homo demens avide, sûrs de son intelligence et dominateurs ; il voulait être le maître du monde et faisait autant d’enfants qu’il pouvait pour cela. Sujet à une boulimie sans frein, il boulottait les végétaux et même les forêts, mangeait de la viande à tous les repas, perforait la terre pour y prendre tous ses trésors et en faire des gadgets. Imbu de sa supériorité, ils régna sans partage, éliminant toute biodiversité par ses monocultures dévastatrices et ses bâtiments qui poussaient bien plus vite que des champignons… Il advint qu’un jour, leur puissance inaltérable s’effondra : en un tournemain, leurs ressources fondirent et cette espèce animale disparut de la création. Cafards et méduses prirent la place laissée vacante. Si on vous dit qu’une météorite venue d’ailleurs les a anéantis, n’en croyez rien : elle n’a donné à leur château de cartes que la pichenette qui le fit écrouler. Les humains ne sont morts que de leur appétit dévorant, de leur arrogance et des méfaits infligés à la planète dont ils es croyaient propriétaires.

1 réflexion sur “+ 7 °C en 2100 ou krach pétrolier en 2020 ?”

  1. –  » Pour comprendre […] il faut revenir à une autre époque. Quand le monde tournait au carburant noir et que florissaient dans les déserts de grandes cités de tubes et d’acier… Disparues, maintenant, balayées… Pour des raisons aujourd’hui oubliées, deux puissantes tribus entrèrent en guerre allumant un brasier qui les dévora toutes les deux. Sans carburant, elles n’étaient rien. Leur empire était de paille. Le grondement des machines hoqueta et s’éteignit. Les chefs parlèrent, et parlèrent… Et parlèrent encore. Mais rien ne pouvait endiguer le désastre. Leur monde s’écroula… Les villes explosèrent provoquant une tornade de pillages. Un vent brûlant de terreur ; L’homme commença à se nourrir de l’homme. Sur les routes régnait le cauchemar de la ligne blanche. Seuls les flibustiers les plus mobiles, les pillards les plus impitoyables survivaient… Les bandes prirent le contrôle des routes prêtes à se faire la guerre pour un bidon de carburant. » (Le narrateur, au tout début du film)

    Le film : Mad Max 2 de George Miller. Sorti en 1981. 38 ans déjà ! Dans cette intro des plus sombres (en noir et blanc) il y a ce passage qui résume tout : « Les chefs parlèrent, et parlèrent… Et parlèrent encore. Mais rien ne pouvait endiguer le désastre. Leur monde s’écroula. »

    Décidément, faut croire que l’apocalypse n’inspire que les cinéastes et les comédiens. Et bien sûr les écrivains. On pourrait rajouter les gens du cirque, les clowns, mais bon. Ce Toto est trop rigolo et Dominique Greusard devrait lui aussi écrire des scénarios de films.

    Et pendant ce temps, Biosphère espère … une crise géopolitique.
    Une « bonne » guerre quoi. Misère misère ! Mais évitons d’en rajouter à la grande confusion, de mélanger les serviettes et les torchons, disons seulement que Biosphère espère une « bonne » crise géopolitique.
    –  » Moins de pétrole veut dire moins de réchauffement climatique !  »
    Ben voyons. C’est tellement simple, tellement évident. Alors comme en 1991 au Koweït, y’apluka foutre le feu à tous les puits de pétrole.

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