A l’heure actuelle, 1,6 milliard de climatiseurs sont utilisés dans le monde, dont la moitié aux Etats-Unis et en Chine. Ils nécessitent plus de 2 000 térawattheures d’électricité par an, soit, à titre de comparaison, quatre fois la consommation annuelle d’électricité en France. Depuis 1990, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à cette consommation ont plus que triplé et représentent autant que les émissions du Japon. Dans un rapport intitulé « Le Futur du refroidissement », l’AIE (Agence internationale de l’énergie) met en garde contre les conséquences d’une telle trajectoire : la hausse exponentielle de la consommation d’électricité liée aux besoins en air conditionné pourrait conduire à plus de production électrique à partir de charbon ou de gaz et rendre plus difficile – voire impossible – d’atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris sur le climat. Rien de nouveau sous le soleil. En novembre 2017 sur ce blog, « Quand la clim.réchauffe le monde entier ». Que faire ? L’accès à la clim. est un sujet majeur pour les populations vivant dans les parties les plus chaudes du monde. Seuls 8 % des 2,8 milliards d’êtres humains habitant dans ces régions ont accès à des systèmes modernes de refroidissement, contre 90 % des Américains et des Japonais. « Il n’y a aucun doute que cette demande va continuer à croître au cours des prochaines décennies », prévient l’AIE. Le nombre d’unités installées pourrait atteindre 5 milliards en 2050. « Il faut que les Etats développent des politiques de soutien aux appareils les plus économes, suggère le directeur de l’AIE Fatih Birol, et mettre des malus sur les climatiseurs les plus inefficaces. »* Erreur fatale, miser sur l’efficacité énergétique n’empêche pas l’émission de gaz à effet de serre si on n’agit pas simultanément sur la réduction drastique des besoins. Voici quelques commentaires tirés de notre blog ou du monde.fr :
Bill Bryson : La journée était superbe. Pourtant toutes les voitures roulaient vitres fermées. Dans leur habitacle hermétiquement clos, tous les automobilistes avaient réglé la température pour reproduire un microclimat identique à celui du monde extérieur… Promenez-vous dans n’importe quelle banlieue américaine en été, et vous aurez peu de chances d’y voir des enfants jouer au ballon ou faire du vélo : ils sont tous à l’intérieur. Et le seul bruit qu’on entend, c’est le bourdonnement des climatiseurs à l’unisson. (American rigolos – Payot, 2003)
Nicolas Hulot : Nous ne pouvons qu’être effarés de notre propre aveuglement. Les hommes peuvent exprimer leurs inquiétudes sur la dégradation du climat d’un ton fort grave pour aussitôt les oublier, acheter une nouvelle voiture, mettre la climatisation ou prendre l’avion pour partir en vacances. (Le syndrome du Titanic – 2, 2009)
J-BAY : Quand on se rappelle que la coupe du Monde de football a été attribuée au Qatar pour 2022 (ce qui implique donc la construction de stades climatisés), on est malheureusement bien loin de ce genre de considérations.
Personne n’y avait pensé ! La rapide dissémination des climatiseurs va augmenter la consommation d’électricité : Un risque que tout le monde connaît depuis des lustres. Rien de nouveau. Si on commence à faire la liste des modes de vie dans tous les pays qui vont augmenter la consommation électrique, on n’a pas fini. C’est aussi épais que le code du travail.
Gab : La vraie question est de savoir si nous décidons de continuer à coller des rustines ou bien de changer nos valeurs ? On ne peut pas en vouloir aux indiens d’acheter des clim et de l’électroménager. Ni aux occidentaux de voyager toujours plus et de s’offrir un bateau pour le WE. Quand on analyse la plupart des films, la réussite sociale passe par là ! Donc à quand un Batman qui se déplace à trottinette et mange de la laitue ? « Fast and Furious » fait beaucoup plus de mal qu’on ne le croit !
François G. : Déjà dans nos pays ces appareils devraient être interdit en dehors des hôpitaux et résidences pour personnes âgées. Rien de pire que d’entrer dans des zones commerciales en été, beurk.
* LE MONDE du 16 mai 2018, Comment les climatiseurs réchauffent la planète
Bonjour Michel C. Oui, le « ça me va très bien » était de trop, mais comme on ne pas éditer… J’aurais dû dire « je n’ai rien contre » sous-entendu que si ça va plus loin, disons 100% (!) des bénéfices réinvestis vers la sobriété, ce serait mieux.
De toute manière, Nicolas Hulot ou pas, je crois (comme vous je suppose), que ça ne va changer grand chose à la marche des choses…
Bonjour Florian
Moi aussi je pense que Nicolas Hulot est sincère, mais je pense aussi qu’il est un peu naïf, et pour un ministre ça la fout plutôt mal. D’autre part j’ai l’impression qu’il est soumis à des cycles. Un jour il est gonflé à bloc, il va transformer les libéraux en écolos, réformer Le Système, il y croit… et un autre jour il n’y croit plus, il a le moral dans les chaussettes, et c’est là qu’il fait preuve de sa plus grande lucidité. En tous cas je crois qu’il est gentil… donc il garde ma sympathie.
Maintenant, si vous ne voyez aucun problème… si vous vous contentez très bien de mesurettes (« ça me va très bien ») … j’admets déjà que c’est votre point de vue. Comme c’est hélas le point de vue de trop d’écolos, si on peut les appeler ainsi. En ce qui me concerne, je ferais toujours la différence entre se battre (pas nécessairement avec ses poings ou des armes) et faire semblant.
Soit, Michel C, c’est un point de vue tout à fait valable. Son diagnostique de la société me semble quant à moi pas trop mauvais pour un personnage public (disons « le moins pire »). Je pense qu’il est sincère et pourrait en étant ministre faire progresser (vers plus de « soutenabilité » bien sûr) la société. Avec les contraintes maintes fois évoquées par Biosphère.
Mais les attaques du genre « il nous vend des gels douches (mon dieu)» , « EDF lui donne de l’argent (horreur!!) » , «il a des voitures» (comme des millions d’autres), que j’entends ici ou là, je ne comprends pas le fondement. C’est quoi le problème (hormis que le citoyen Nicolas pourrait se passer de véhicules inutiles et utiliser du savon; mais le citoyen Nicolas, il ne vaut ni plus ni moins que ma belle-sœur, il ne m’intéresse pas). On laisse l’argent à ceux qui détruisent et les gentils ecolo (c’est qui au fait?) en restent au feux de camps et aux farandoles? Détourner un peu d’argent d’EDF (ou de n’importe qui) pour jouer contre ou changer (déjà un peu) la machine (les entreprises ne sont composées que de femmes/hommes, c’est nous, ne l’oublions pas), ça me va très bien. L’argent n’a techniquement pas d’odeur, c’est comme ça.
Merci Biosphère. Si ça se trouve c’est un robot qui « modère ». Et bien sûr les robots ne comprennent pas encore le second degré, et ne parlons même pas du troisième. Mais ne désespérons pas, comme chacun sait on n’arrête pas le Progrès. En attendant ce jour béni, j’essaierais d’éviter les gros mots, même s’ils sont dans le dico.
Eh encore une fois mon commentaire adressé à Florian est parti à la poubelle…
Bravo les modérateurs ! Bravo les écolos… Ahahah !!
la modération propre à ce blog biosphere
Michel C, nous vous rappelons que la « mise à la poubelle » se fait par les modérateurs du monde.fr, donc indépendamment de notre fait. Nous avons pu récupérer votre message et nous espérons qu’il sera maintenu par lemonde.fr
Si nous censurions un message, bien entendu nous expliquerions explicitement pourquoi, ce que ne fait pas lemonde.fr malgré nos demandes répétées d’obtenir leur charte de modération. En fait pour le monde.fr, la modération se fait selon des critères imprévisibles, exemple pour votre message qui nous a semblé tout à fait convenable…
@Florian
« Il fait réellement progresser la société » … (il = Nicolas Hulot). De mon côté j’en doute sérieusement. En fait, tout dépend de ce qu’on entend par progresser. Si vous voulez dire avancer, c’est sûr … on avance, et toujours plus !
Que ce soit en tant que citoyen ou maintenant en tant que ministre, je ne vois pas en quoi Nicolas Hulot ferait progresser la société. Autrement dit, en quoi il participerait à construire ce monde réellement durable … dont la plupart des écolos nous rabattent les oreilles alors qu’ils n’y ont certainement pas beaucoup réfléchi. Je ne vois pas non plus en quoi Nicolas Hulot nous aiderait à entreprendre l’impérative « décolonisation des imaginaires » sans laquelle nous ne ferons que foncer vers le Mur, tout en tournant en rond, et ron et ron petit patapon. Le pire pour lui (parce que c’est SON problème avant tout) serait que tout son cirque soit contre-productif. S’en tirer avec ce genre d’âneries au sujet des décroissants ( « Ah mais oui, je devrais montrer l’exemple et lire à la bougie ! ») est pour moi suffisamment révélateur, notre gentil Nicolas a encore beaucoup de chemin à faire. Et je doute qu’au stade où il en est, il veuille réellement changer la société… comme vous vous plaisez à le croire, Florian. Bien sûr c’est ce qu’il raconte, comme tant d’autres… mais tout bien considéré il l’aime bien cette société. Mais en effet, tout ça finalement ne le distingue guère de la plupart des écolos auto-proclamés. En tous cas de ces écolos qui ont voté et appelé à voter Macron, qui ont porté leur espoir sur Saint Nicolas, et qui en sont encore à croire à la poupée qui tousse. Un petit conseil, si vous ne voulez jamais être déçu évitez de croire à la poupée qui tousse, les déceptions sont toxiques, elles causent des douleurs à l’estomac, pas bon ça !
En attendant ça chauffe, toujours plus, et certains se plaisent à rajouter de l’huile sur le feu…
Par respect pour vous je ne surencherirai pas, mais vous ne placez tout de même pas le curseur bien haut, qu’elle complaisance …
Bien à vous
@Vert fane. A propos de Nicolas Hulot. Pourquoi ces tirades qui lui (le personnage public) mettent des bâtons dans les roues? Il y a de fait deux Nicolas : le ministre militant, dont l’action (il fait ce qu’il peut… soit oui pas grand chose mais on n’aurait pas meilleur « infiltré » ) et les écrits sont admirables comparés au reste de la classe politique. Il fait réellement progresser la société.
Ensuite, le citoyen Nicolas m’a déçu certes, j’attendrais de quelqu’un d’engagé comme lui qu’il prenne un peu plus sur lui. Mais bon, des citoyens qui me déçoivent il y en a des millions d’autres, et qui contrairement à NH ne veulent pourtant absolument pas changer la société. Tirer sur NH n’apporte strictement aucun progrès.
Parfaitement d’accord Didier Barthès. La conséquence du surnombre est qu’il faut coloniser tout l’espace disponible et l’aménager pour caser tout ce monde. Y compris les zones qui sont inhospitalières saufs à faire tourner des machines pour les rendre supportables. On peut imaginer les mouvements de population et l’instabilité quand les machines commenceront à s’arreter; il y a du soucis à ce faire pour la paix dans le monde !
Pourriez vous svp enlever la tirade du collectionneur de voitures
Vert fane, des velléités de censure à propos de ce qu’exprimait Nicolas Hulot avant de devenir ministre ?
Sur les voitures, voici ce que Nicolas pourrait en dire : « Détail que je ne trouve pas amusant, le quotidien LE MONDE insistait sur mes neuf véhicules à moteur. La transparence, oui ; le voyeurisme, non ! J’utilise à 95 % ma BMW électrique et mon scooter (électrique). J’ai acheté il y a deux ans une vieille 2CV pour ma fille. Je possède aussi un Renault de livraison… d’âge vénérable. Quant à mon vieux Land Rover, il me sert à crapahuter en Corse les rares moments où je suis en vacances. Mon van, il ne sert qu’à transporter mes chevaux en Bretagne… et j’ai aussi un bateau. Pourquoi ne pas tout dire dans les médias ? Sur mes 6 voitures, 4 sont des antiquités. Scandaleux ? Restent 2 voitures pour circuler régulièrement, ce qui est presque la norme actuellement pour un couple de Français avec enfants. Ah mais oui, je devrais montrer l’exemple et lire à la bougie ! Notez que mon engagement comme ministre est d’autant plus remarquable que j’aurais pu continuer a très bien gagner ma vie en vendant les gels douches. J’ai renoncé au confort des retraités aisés pour me battre pour des idées et servir l’intérêt commun. L’écologie ne doit pas rimer avec privation.«
Toujours le même problème, nous voulons être partout (conséquence de notre nombre), il est absurde de construire des grandes villes dans des zonez trop chaudes, l’homme doit s’adapter à la Terre et non exiger qu’en tout lieu la Terre s’adapte à lui. A ignorer cette évidence, à ne pas vouloir être modestes et respectueux des conditions du monde, la sanction sera terrible, elle l’est déjà pour l’essentiel du monde sauvage