Matt Simmons est mort. Nous apprenons cette nouvelle par l’intermédiaire de la rubrique Breakingviews du Monde (12 août). Pour une fois cette rubrique quitte la sphère strictement économiciste pour se pencher sur le pic pétrolier : « Toute transition vers un abandon du pétrole devrait être anticipée avec des décennies d’avance. » Mais la communauté internationale n’arrive à se concentrer que sur un seul sujet à la fois. La question de la faim dans le monde a été mise de côté par la crise financière, la crise financière a été délaissée pour la question climatique, etc. Or tout est lié et il faut vraiment traiter toutes les questions en même temps, à commencer par l’épuisement du pétrole. Matt Simmons était un banquier, et menait la croisade contre une surévaluation des réserves pétrolières qui entrave toute prévision sur la date exacte du peak oil. Pourtant de nombreux spécialistes commencent à nous avertir.
Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les Etats-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. L’Agence Internationale de l’Energie, cette officine chargée depuis 1974 de bercer d’illusions les pays consommateurs, change de discours dans son rapport annuel 2005 : la production des Etats qui ne sont pas membre de l’OPEP (Russie, Etats-Unis, Norvège…) devrait décliner peu après 2010 alors qu’ils fournissent aujourd’hui 60 % du brut mondial : « Economisez l’énergie, économisez le pétrole ! Et diversifiez-vous, s’il vous plaît. Sortez du pétrole ! » Le directeur des études économiques de l’AIE a même le culot de déclarer : « Le pétrole, c’est comme une petite amie, vous savez depuis le début de votre relation qu’elle vous quittera un jour. Pour qu’elle ne vous brise pas le cœur, mieux vaut la quitter avant qu’elle ne vous quitte. »
Au troisième trimestre 2005, Albion a enregistré son premier déficit de balance pétrolière depuis 1980 : les exportations ont représenté 11,2 millions de tonnes alors que les importations atteignaient 13,7 Mt. D’ailleurs les réserves pétrolières sont tombées de 15,4 milliards de barils en 1979 à 4,5 milliards à la fin de 2004. L’Europe ne produit que 8 % du pétrole mondial et déjà les ressources de la mer du Nord ne suffisent plus à la GB ! LeMonde du 16 avril 2008 nous présente un graphique selon lequel la production russe de pétrole atteint un sommet en 2007 à près de 10 millions de barils/jours et commence à baisser en 2008. Un dirigeant du premier groupe pétrolier privé russe (Loukoil) confirme que la Russie est dorénavant dans la même situation que le Mexique, l’Alaska et la mer du Nord, trois régions où la production d’or noir décroît fortement depuis des années en raison de l’épuisement des réserves. L’inquiétude est relancée, le baril atteint plus de 112 dollars.
Le fait est que, en 2007, la production mondiale de pétrole conventionnel a diminué de 0,15 % par rapport à celle de 2006 après avoir augmenté de seulement 0,5 % l’année d’avant (in C’est maintenant ! Trois ans pour sauver le monde de Jancovici). Selon un graphique discrètement mis en ligne par le département américain de l’énergie en avril 2009 (source : terraeco de décembre 2009), la production de pétrole conventionnel baisse depuis 2008. Si on ajoute aux réserves les projets identifiés et les pétroles non conventionnels, le pic pétrolier aura quand même lieu en 2011. Glen Sweetnam, principal analyste au sein du département américain de l’énergie (DoE) émet l’hypothèse d’un déclin de la production mondiale de pétrole et de ses substituts à partir de 2011, qui pourrait durer jusqu’en 2015 au moins ! En 2005, Steven Chu, alors patron d’un laboratoire de recherche du DoE, mettait déjà en avant l’hypothèse d’un déclin de la production mondiale de brut dès le début de la décennie 2010.
Le point culminant de la production mondiale de pétrole est envisagée pour 2037 par le National Intelligence Council des USA (qui défend les affabulations américaines), quelque part entre 2013 et 2037 par l’Agence internationale de l’énergie (qui défend les pays riches importateurs), mais avant 2010 par l’Aspo. En résumé, la date du pic pétrolier est encore incertaine, mais son existence incessamment sous peu est une remise en question totale du niveau de vie de la classe globale, tous ceux qui se permettent encore la possession d’une voiture individuelle.
si vous avez besoin d’éclaircissements, prière de précisez votre question et nous vous répondrons directement :
biosphere@ouvaton.org
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Le citoyen lambda a en effet bien du mal à s ‘y retrouver. Malheureusement
et oui, c’est bien ce que je disais: pas moyen de s’y retrouver dans ces affirmations et ces égoïsmes et ces calculs partisans.
cela posé, il est vrai qu’il ne faut pas trainer pour faire face aux changements radicaux…. mais ça, c’est une autre histoire, je dirais même une autre Histoire.
et oui, c’est bien ce que je disais: pas moyen de s’y retrouver dans ces affirmations et ces égoïsmes et ces calculs partisans.
cela posé, il est vrai qu’il ne faut pas trainer pour faire face aux changements radicaux…. mais ça, c’est une autre histoire, je dirais même une autre Histoire.
Paniss,
Le problème de la date exacte du pic pétrolier est un faux problème car tout dépend des nationalismes pétroliers, des moyens financiers mis en œuvre dans la recherche des gisements, des moyens techniques utilisés pour pomper le pétrole, de l’évolution de la demande, etc.
Mais pic ou plateau, nous y sommes à quelques années près, ce qui veut dire qu’il faut se préparer dès maintenant à une pénurie croissante de pétrole. Sinon, ce sera le bordel généralisé, que nous soyons optimistes ou pessimistes.
les dates de fin de la production de pétrole en Mer du Nord par la GB avaient été prévues dès le début de son exploitation; pareil pour les pays scandivnaves concernés: un d’entre eux, mais je ne sais plus lequel, a même mis au point une cagnotte pour l’avenir.
Pour le reste, il me semble que les affirmations des uns et des autres, sont parfois péremptoires et pour tout dire pluôt hasardeuses: les partisans du système actuel sont optimistes et les adversaires pessimistes, les uns et les autres avec des arguments, des preuves, des démonstrations plus scientifiques les uns que les autres.
Et dans cette affaire, la citoyen lambda a bien du mal à s’y reconnaitre….
les dates de fin de la production de pétrole en Mer du Nord par la GB avaient été prévues dès le début de son exploitation; pareil pour les pays scandivnaves concernés: un d’entre eux, mais je ne sais plus lequel, a même mis au point une cagnotte pour l’avenir.
Pour le reste, il me semble que les affirmations des uns et des autres, sont parfois péremptoires et pour tout dire pluôt hasardeuses: les partisans du système actuel sont optimistes et les adversaires pessimistes, les uns et les autres avec des arguments, des preuves, des démonstrations plus scientifiques les uns que les autres.
Et dans cette affaire, la citoyen lambda a bien du mal à s’y reconnaitre….