Main Basse sur l’eau, un documentaire de Jérôme Fritel sur Arte à 20h50. Cela nous change du néant dans lequel se dissout les chaînes de télévision ce jour. Sur une planète de plus en plus peuplée et victime de dérèglements climatiques, l’eau, dont 70 % des réserves sont exploitées par l’homme, se raréfie. Les Nations unies estiment que la demande va augmenter de 50 % d’ici à 2030, et que 40 % de la population mondiale souffrira de pénuries. Pour certains fonds spéculatifs, cette richesse naturelle est en passe de devenir un produit financier comme un autre. Un responsable de Citigroup annonce clairement la fin de l’eau gratuite. « Ce n’est pas parce que l’eau est la vie qu’elle ne doit pas avoir un prix. Comment convaincre les gens de réduire leur consommation si vous leur donnez l’eau gratuitement ! » Mais pour les financiers vautours, la sécheresse est synonyme de bonnes affaires, avec des rendements rapides et élevés au détriment de ceux qui ont besoin d’eau, c’est-à-dire tout le monde.
Après avoir épuisé les ressources non renouvelables au XXe siècle, nous entrons dans la raréfaction des ressources renouvelables, à commencer par la plus précieuse, celle qui est nécessaire à notre corps et fait vivre l’agriculture, l’eau. Rappelons-nous le verre d’eau de René Dumont lors de la présidentielle 1974, ou alors découvrons, voir la video. Dans combien de temps couperons-nous l’eau pour cause de factures impayées ? C’est déjà fait dans plusieurs pays sur la planète. Il y aura des guerres de l’eau, elles ont déjà commencé. Alors pour donner un peu d’espoir, allez lire Elinor Ostrom. Elle nous donne les principes de gestion durable des ressources communes :
1. des limites aux prélèvements clairement définies ;
2. la concordance entre les règles et les conditions locales ;
3. des dispositifs de choix collectifs sur le mode participatif ;
4. une surveillance et une autosurveillance des comportements ;
5. des sanctions graduelles pour les transgressions ;
6. des mécanismes de résolutions des conflits ou arènes locales ;
7. le droit à s’organiser sans intervention d’autorités externes ;
8. des entreprises imbriquées (pour les systèmes à grande échelle).
Nous sommes loin de la financiarisation de l’eau et des politiques libérales à la Thatcher !