Résumé d’une tribune initialement parue dans le Guardian le 18 novembre 2021, sous le titre
«The moral case for destroying fossil fuel infrastructure ».
Andreas Malm : Certaines régions de la planète deviennent invivables. D’ici 2050, il faudrait laisser intactes environ 90 % du charbon, 60 % du pétrole, 60 % du gaz et 99 % du pétrole non conventionnel. Or, par sa nature même, le capital fossile ne peut tolérer une telle limitation. De manière compulsive, sans frein ni inhibition, il creuse au contraire partout pour extraire toujours plus, et encore plus. Les classes dirigeantes sont constitutivement incapables de répondre à la catastrophe autrement qu’en l’accélérant. Moins d’une semaine après la fin de la COP26 , l’administration Biden a organisé la plus grande vente aux enchères fédérale de forage en mer de l’histoire des États-Unis. Il y a peu de raisons de penser que les autres gouvernements ayant signé le Pacte de Glasgow se comporteront différemment.
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Chacun sait maintenant, au moins à un certain degré de conscience, ce qui est en jeu. De nouvelles formes de résistance sont en train de naître. Nous pouvons détruire les machines qui détruisent cette planète. Si quelqu’un a placé un engin incendiaire à l’intérieur de l’immeuble où vous vivez, si les fondations sont déjà en feu et que des gens meurent, nous serions nombreux à estimer que vous avez l’obligation de mettre l’engin hors d’état de nuire. C’est là l’argument moral qui, à mon sens, justifie la destruction des propriétés et des infrastructures du capital fossile. Cela n’a rien à voir avec le fait d’attenter à des corps humains, action pour laquelle il n’existe aucune justification morale. En revanche cet argument pour l’action directe est extrêmement fort, si la réalité de la catastrophe climatique est reconnue. Si on l’admet en principe, comment pourrait-on donner la priorité à l’intégrité physique des structures fossiles ? Il est clair que ralentir la catastrophe climatique signifie, par définition, la destruction du capital fossile : les énergies fossiles ne doivent plus être une source de profits.
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Pour atteindre ses objectifs, le mouvement climat devrait-il envoyer des petits groupes organisés démolir les machines ? D’un impératif éthique irréfutable on ne déduit pas nécessairement une action efficace. Les actions du groupe écologiste Insulate Britain, qui, en tentant de bloquer des autoroutes, a provoqué la fureur des travailleurs empêchés de se rendre à leur travail, le montrent parfaitement.
Nous voici déjà profondément entrés dans la catastrophe, mais nous ne savons pas exactement quelle stratégie fonctionnera. La seule chose dont nous pouvons être sûrs est la suivante : nous sommes dans une spirale de mort, le temps de la protestation polie est peut-être définitivement révolu.
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Source : https://www.terrestres.org/2021/11/24/il-faut-detruire-les-infrastructures-des-energies-fossiles/
Si vous avez envie de foutre le feu à des SUV, et/ou à des hyper-marchés, de faire péter des raffineries, des centrales nucléaires, des usines d’armement, ou de bagnoles, des antennes etc. etc. désolé mais ce sera sans moi. En attendant, je propose que nous commencions par la Pub. Ce serait déjà un grand pas, non ? En plus je pense que si on pétait les panneaux publicitaires ça ferait moins de mécontents que si on pétait les caméras de surveillance. Pardon, faut dire vidéo-protection, nuance ! Parce que si on avait le malheur s’en prendre à ça, à leur sacro-sainte Sécurité, on aurait des millions de trouillards qui exigeraient qu’on nous pende haut et court. Finalement, mis à part les radars, sur les bords des routes, je ne vois pas trop ce qu’on pourrait péter sans se faire incendier. Misère misère !
Une fois de plus, la question de l’extractivisme.
À qui appartient le pétrole?
À l’humanité!
Combien Total a-t’il payé à l’humanité son droit de ponctionner cet excrément du diable à la barbe de leurs milliards de propriétaires?
À moins de considérer que Total agît pour le Bien Public, ce qui peut sembler vrai, elle devrait alors faire son business sans exagération outrancière de ses profits. Certains diront même sans faire de profit…
M. Toutlemonde serait d’ailleurs tout aussi légitime que Total à vouloir que sa quote-part de pétrole lui « appartenant »reste en sous-sol