Face au sur-tourisme, deux solutions complémentaires : la pratique des quotas et la honte d’être loin de chez soi.
Lire, Un impossible tourisme « durable »
Clément Guillou : « Destinations privilégiées, « réserver, c’est préserver », la protection de l’environnement passe avant la liberté de circulation. Dans les calanques de Marseille, une délimitation des sentiers a été testée, souvent contournée, on en arrive donc aux quotas,. Des associations écologistes plaidaient pour une fermeture complète du parc national… Depuis la loi Climat et résilience, adoptée en 2021, un maire peut restreindre l’accès à un site naturel de sa commune jugé menacé. »
Le point de vue des écologistes
Lavig : Finalement, la fréquentation des lieux touristiques, c’est comme la consommation de l’eau : il y a un moment où il va falloir réduire le débit pour en user.
Emmanuelle Clastres : Nous sommes huit milliards et nous sommes une espèce très invasive, alors pas le choix, c’est les quotas.
Le Serpent qui danse : Les quotas ne suffiront pas. Certains sites naturels ne sont tout simplement pas faits pour accueillir des touristes fussent-ils eco-responsables ! Les riches marchands de Venise du 15eme siècle, les civilisations précolombiennes, les anciens grecs et égyptiens… les vols low-cost ils n’avaient pas anticipé (quoique Marco-Polo) ! Tourisme vert au Costa-Rica ? Foutaise! Quota aux Galápagos ? Inutile : il ne faut pas y aller tout simplement ! L’industrie du tourisme (mot horrible) est une catastrophe de Cassis à Ushuaia ! Signé : un coupable !
Delphine : Le tourisme étant incapable de se raisonner lui-même, ces mesures sont indispensables mais il serait bien que les médias en fassent un peu moins : combien de couvertures avec des photos sublimes de ces lieux magiques, pour attirer tous les gogos…
Pinpon : Finalement, les guides touristiques font beaucoup plus de dégâts que la plupart des virus et autres bacilles.
Janis : tout ca pour faire des selfies et dire « j’y suis allé avant toi, j’y suis allé avant que ce soit à la mode, je ne suis pas n’importe qui, attention ! »
Mary19 : Qu’en est-il des bateaux de plaisance ? Aux Îles Lavezzi, il y a tellement de bateaux devant les plages qu’on ne voit plus l’horizon…
Mickey the rondent : Réduisez le nombre d’Airbnb…ça va pas mal aider pour commencer.
le sceptique : La tragédie des communs désigne la tendance à surexploiter un milieu libre sans règle. Cette tragédie est d’autant plus forte que le milieu est concerné par des inconnus sans lien entre eux et sans information préalable partagée.
Lacannerie : Loin de chez soi ou tout à côté, notre capacité collective à détruire notre environnement n’a pas d’équivalent dans la nature. Entre la course à la jouissance permanente de nos sociétés de surconsommation et notre prédation sans limite, nous avons enclenché un dérèglement climatique mortifère dont nous payons déjà violemment le prix. Et ce ne sont que les prémisses. Demain parait désormais bien sombre et dans cette triste perspective, nul doute qu’il va falloir drastiquement changer nos comportements, souvent infantiles, et renoncer à une partie de nos innombrables envies. Sobriété devra être le maître mot avec comme corollaire, l’apprentissage de la frustration. L’humanité va devoir grandir. Une nécessité si nous voulons que le monde vivant perdure et nous avec.
Bernard Charbonneau et Jacques Ellul : Le tourisme est le domaine de la publicité, l’agence Havas provoque les mouvements des masses bourgeoises qui, selon les saisons, montent à la montagne pour faire du ski ou descendent vers la mer pour se baigner. Le hasard des intérêts financiers, des lignes de transports et des sociétés de lotissement accumule les touristes à certains endroits. Il y a des foules plus effroyables que celles qui s’entassent à heures fixes dans les métros, ce sont les foules de nos grandes plages. Comme la classe bourgeoise est hiérarchisée, il existera toute une échelle de stations balnéaires, la station chic, la station sportive, le trou à instituteurs. Le programme est établi à l’avance selon quelques standard : visitez le Maroc – un palmier, la Norvège – un fjord pâle. Certains, qui se disent révolutionnaires, songent pourtant à ce spectacle avec plaisir, ils s’indignent seulement que ces « loisirs » soient réservés aux bourgeois. (article paru en juin 1937 dans le Journal des groupes personnalistes du Sud-Ouest)
Je rentre juste d’une balade en montagne… mon dieu tout ce monde !
Là aussi faudrait peut-être penser à limiter l’accès. D’ailleurs c’est tout juste si j’ai réussi à me garer. Il ne restait plus qu’une place, pas terrible, bien en pente, un touriste hésitait…
Eh ben tant pis pour lui ! Merde alors, je suis chez moi tout de même, non ?
Ben oui, ce sont MES montagnes ! Est-ce que je vais dans leurs calanques, moi ?