En 2013 notre blog biosphere n’y allait pas par 4 chemins,
la démission de Benoît XVI, enfin une bonne nouvelle
Comme disait Joseph Benoît, « Dans le monde actuel, en proie à des changements constants, la vigueur du corps et de l’esprit est nécessaire pour gouverner la barque de saint Pierre. »
Joseph Ratzinger, qui fut pape de 2005 à 2013 sous le nom de Benoît XVI, est mort samedi 31 décembre, au Vatican, à l’âge de 95 ans. Un monde en dehors du temps s’éteint, bonne nouvelle. Le pape François s’efforçait de convaincre en 2019 les épiscopats que des caractéristiques endogènes avaient contribué à perpétuer la pédocriminalité dans l’Église catholique. Son prédécesseur allemand, devenu pape émérite, avait alors exposé une tout autre théorie : c’est la « révolution de Mai-68 » et son « relativisme moral » qui serait à l’origine de la pédocriminalité de certains prêtres. Vade retro, satanas, sort de mon corps ! Un synode des évêques sur l’Amazonie avait formulé fin 2019 le souhait que des hommes mariés puissent être ordonnés prêtres. François s’apprêtait même à publier une exhortation dans laquelle il devait trancher la question. C’est à ce moment précis que fut publié un livre dont Benoît XVI était présenté comme le coauteur, qui combattait violemment la fin du célibat obligatoire pour les prêtres.
Lire, Benoît XVI adepte de l’ordre moral
Petit florilège des conneries papales
« Un humanisme sans dieu est inhumain »
« Le monde greco-romain ne connaissait aucun dieu créateur. La divinité suprême ne pouvait pas se salir les mains par la création de la matière. Le dieu de la bible est bien différent : Lui, le dieu vivant et vrai, est également le Créateur ».
« Sans le savoir, les Indiens des cultures précolombiennes cherchaient le Christ dans leurs riches traditions religieuses… L’annonce de Jésus et de son Évangile n’a à aucun moment comporté une aliénation des cultures préhispanique ni n’a constitué l’imposition d’une culture étrangère ».
« Le Jésus des Evangiles est une figure historiquement sensée et convaincante… Dans le vide, l’Occident introduit sa mentalité techniciste. Mais on ne peut pas gouverner l’histoire avec de simples structures matérielles. »
« La rencontre interreligieuse de prières ne doit pas prêter à des interprétations syncrétiques, fondées sur le relativisme qui nierait le sens même de la vérité et la possibilité de l’atteindre. .. les différences religieuses constituent des motifs d’instabilité et de menace. »
« On ne peut résoudre le problème du sida en distribuant des préservatifs : au contraire, cela augmente le problème ».
« L’Église s’oppose à toute forme de négation de la vie humaine et soutient ce qui promeut l’ordre naturel dans le cadre de l’institution familiale. »
« L’homme, premier capital à sauvegarder »
« Nous ne réussissons plus à entendre Dieu, parce que les fréquences que nos oreilles reçoivent sont encombrées. » Benoît 16 exige dans la foulée que l’enseignement du respect de la religion soit généralisé dans les écoles.
Nous hésitions entre le titre le pape est mort « bonne nouvelle », « requiescant in pace », ou « bon débarras ». Un pape porte en lui une énorme responsabilité puisqu’il possède un pouvoir spirituel sur plus d’un milliard de fidèles, son discours est donc d’une grande importance. Or ce pape ne militait ni pour une société juste, ni pour une société tolérante. Il mettait des croyances traditionalistes au cœur de sa pensée et a fait beaucoup pour que la volonté de réforme du pape François n’aboutisse pas.
C’est en ce sens qu’on ne peut pardonner au prêcheur quand il a péché contre les fondements de jésus Christ qui n’a jamais parlé de respect de la vie à tout prix, de condamnation de la contraception et de soutien à une Église d’hommes allergiques à la libération de la femme.
Benoît XVI n’était pas un pape « vert ». Il est vrai que la religion catholique ne voit dans la planète qu’une propriété que les humains « à l’image de Dieu » peuvent exploiter et saccager. Benoît 16 a publié fin novembre 2007 une encyclique sur le thème de l’espérance (Spes salvi) : « Le progrès offre de nouvelles possibilités pour le bien, mais des possibilités abyssales pour le mal… La science peut contribuer à l’humanisation du monde. Elle peut détruire l’homme et le monde si elle n’est pas orientée par des forces qui se trouvent hors d’elles. » Très bien ! Le problème, c’est que Benoît fait confiance en un Dieu incarné par Jésus-Christ. Il suffit de remplacer « Dieu » par « Biosphère (nature) », et le discours de Benoît 16 se comprend de façon concrète ! …
Si Dieu est la Nature et si donc la Nature est Dieu, il n’y a pas de séparation et aucune raison d’instaurer une médiation religieuse.
Benoît 16 dans son encyclique caritas veritate de 2009 : « Un humanisme sans dieu est inhumain ». Mais le théisme a envoyé notre nature humaine dans l’abstraction céleste d’un dieu surnaturel. Inaudible. Benoît : « L’homme, premier capital à sauvegarder ». La racine la plus profonde de nos errements se trouve dans ce préjugé que la Création est une séparation, parce qu’alors toute réunification ne peut être que le fruit d’une médiation. Et l’intermédiaire, c’est toujours un clergé…. qui sanctifie la séparation
Pour Benoît, « L’athéisme soustrait aux citoyens la force morale et spirituelle du développement humain ». Mais quand Napoléon voulut savoir pourquoi dieu n’apparaissait pas dans les calculs époustouflants de Laplace celui-ci laissa tomber cette réponse : « Je n’ai pas besoin de cette hypothèse, Sire. »
C’est c’là oui, « bonne nouvelle », « requiescant in pace », ou « bon débarras ».
C’est bien ce que je disais, c’est grave. Et en plus ce « nous » qui ne peut leurrer que les gens de passage et les gogos. Mon dieu ce qu’il faut être bête pour y croire, à cette grosse blague, à ce « nous » qui hésitions. Sur ce coup je pense qu’il s’agit du Père, du Fils et du Saint Esprit. Et que cette sinistre trinité aura finalement décidé du titre à la courte paille. La grosse fatigue vous dis-je ! Misère misère ! 🙂 🙂 🙂
Bonjour Michel C. N’épuisez pas votre quota de 4 interventions par post (ce qui est le cas ici) en tournant en rond. Car nous ne relevons dans vos commentaires successifs aucune argumentation, si ce n’est gloser sur l’expression « bonne nouvelle ».
Nous attendons mieux de vous, vous en êtes capable…
Prétendre que la nature est Dieu, c’est d’emblée se situer dans une démarche relevant de l’athéisme, et cela clôt immédiatement le débat.
Sauf que si les athées ont évidement le droit de nier Dieu ce n’est pas à eux de dire ce que doit être la foi et ce qu’est Dieu. Sinon c’est trop facile ils le décrivent comme ils veulent et peuvent en ridiculiser ou en détourner l’idée.
Il se trouve que pour les croyants Dieu n’est pas la nature, et cela n’enlève rien ni à la nature ni au respect et à la protection que nous lui devons.
Quant à la phrase qui se veut définitive de Lamarck et que l’on cite si souvent, elle n’est pas bien profonde, elle parle juste de la mécanique des choses, pour lesquelles effectivement on a pas besoin de Dieu toutes les deux lignes, mais elle ne dit rien du fond du problème, c’est à dire de la raison d’être du monde et de la nature de la conscience.
Certes j’ai épuisé mon quota, mais cette fois c’est juste pour essayer de faire mieux. 🙂 Et puis Biosphère en fera ce qu’elle voudra, la belle affaire.
En réponse à Didier Barthès. Je suis d’accord avec ce que vous dites, sauf que le panthéisme (Dieu est la Nature, ou vice versa) n’est pas l’athéisme. Pour moi, non seulement les athées, mais aussi n’importe quel croyant ou agnostique, n’ont à dire ce que doit être la foi de Pierre, Paul, Benoit ou Mohamed. Ni leur dire comment ils doivent voir et penser leur dieu respectif. C’est bien pour ça que je tiens à rester très prudent par rapport à cette prétendue liberté de blasphémer, qui serait garantie par notre sacro-sainte liberté d’expression.
Je ne comprends pas ce titre, c’est de la provocation ?
D’autre part le dossier est vraiment à charge, Benoît 16 a aussi beaucoup fait contre la pédocriminalité dans l’Eglise (on aimerait que d’autres Eglises où elle est encore plus répandue en fassent autant, idem pour toutes institutions où des adultes sont en relations avec les enfants).
Je trouve assez pertinente la critique de notre matérialisme par Benoît 16.
De quel monde veut-on ? D’un monde où les hommes n’aient plus de religions, où ils se prosternent devant un écologisme matérialiste obligatoire ? Où les papes eux-mêmes ne devraient plus parler de Dieu ?
Non, l’écologie ce n’est pas ça.
Le respect des croyances et de la foi est au contraire à la base de sociétés justes et tolérantes, cela n’exclut ni la critique, ni la caricature, mais cela exclut cette charge méchante et indécente consistant à se réjouir de la mort d’un homme.
Là je suis d’accord avec vous. 😉
Je savais qu’il était très fatigué… mais peut-être pas autant que Biosphère.
Désolé, mais cette fois le titre me suffit. On a le droit de se foutre de tout, et de n’importe quoi, comme d’un pape, d’un curé, on peut même se foutre de leur dieu… d’ailleurs je m’en prive pas avec certains et leur sinistre Pasteur. Seulement il y a des limites à tout.
Que sa démission fut une bonne nouvelle, pour certains… soit. Mais en quoi la mort de cet ancien pape serait-elle une bonne nouvelle ? La Terre va t-elle mieux tourner sans lui ?
C’est grave quand même, de se réjouir de la mort de quelqu’un.
Là je suis d’accord avec vous.
Comme quoi on peut l’être parfois. 🙂
Au sujet de cette réjouissance, je la juge encore plus malsaine quand elle porte sur la mort d’une personne totalement inoffensive. Même si le bilan de ce très vieux pape n’était pas globalement positif… ce dont je me sens finalement incapable d’en juger… je ne vois pas du tout le mal qu’il pouvait causer depuis sa démission.