Le problème essentiel des centrales nucléaires, c’est que leur gestion (construction, fonctionnement, démantèlement, gestion des déchets) dure des dizaines et des dizaines d’années, si ce n’est des siècles. Or nous ne pouvons même pas déterminer l’état de nos sociétés dans deux ans. L’instabilité économique, socio-politique et écologique est trop grande pour s’aventurer à des pronostics. Nous avons vu la surprise de tous les « spécialistes » face aux premiers chocs pétroliers des années 1970 ou face aux multiples crises financières actuellement. Guerre ou effondrement, tout est possible, sans prévenir. Qui va pouvoir assurer que le site de Fukushima pourra être réhabilité d’ici 40 ou 50 ans ? Avec quel financement ? Déjà l’action de Tepco a perdu 10 %. Comment cette compagnie peut-elle assurer le coût du démantèlement après avoir indemnisé toutes les victimes de l’accident nucléaire ? S’il y a nationalisation de Tecpco, donc prise en charge publique des coûts, qui peut assurer que l’Etat japonais sera solvable quand il faudra ? Regardons plus précisément l’étendue des dégâts :
– Le 16 décembre 2011, la température au fond des cuves est inférieure à 100 degrés dans les trois réacteurs endommagés de la centrale nucléaire de Fukushima. Or un véritable « arrêt à froid » n’a de sens que si le réacteur est en bon état, avec son combustible en place, prêt à être retiré. Mais le combustible des trois réacteurs a fondu, percé la cuve et pénétré la couche de béton de l’enceinte de confinement. Comme l’état réel du combustible reste inconnu, un refroidissement n’exclut pas le risque d’une nouvelle réaction en chaîne. Sans compter un nouveau séisme, dont la probabilité est élevée. Sans compter la décontamination des zones polluées qui concerne une superficie de 2 400 km².
– Le 21 décembre, le gouvernement japonais prévoit un démantèlement s’étalant sur une durée de 40 ans. Il faudra d’abord enlever le combustible usé des piscines, puis extraire le combustible fondu dans les réacteurs 1 à 3. Mais le ministre japonais de l’environnement ne sait pas encore comment on fera, les techniques actuelles ne sont pas adaptées à de tes problèmes. Nos techniques créent plus de problèmes qu’elles n’en peuvent résoudre, nous montrons une incapacité chronique à faire face aux risques. Rien n’a changé, voici ce que déclarait en 1972 le ministre français de l’environnement Robert Poujade :
Question* : Le développement des centrales nucléaires accroît la production de déchets radioactifs. Le problème de leur stockage n’est pas résolu…
Robert Poujade. – Je ne le crois pas, en effet. C’est une impression personnelle, je m’empresse de le dire. Le problème est difficile. Je n’entrerais pas dans le détail des techniques de stockage des déchets. Y en a-t-il une qui soit souveraine ? Je n’en suis pas sûr.
Q : Le directeur de la Commission de l’Energie atomique américaine a conclu que la seule solution était de lancer les déchets dans l’espace.
R.P. – C’est une solution d’une technologie tellement avancée que je ne me sens pas qualifié pour vous répondre !
* La dernière chance de la terre (hors série du Nouvel observateur, juin juillet 1972)
Quel impact réel sur les centrales dans le monde, suite à une activité solaire plus intense ? ? Un sujet souvent peu abordé.
Et , A propos Que vaut l’ l’E-cat ( Catalyseur d’énergie ) ?