Marielle et Pierre Blanchier, déjà riches de 11 enfants, attendent le douzième. Félicitations ? Non, car c’est de l’égoïsme.
Il s’agit de catholiques pratiquants, qui revendiquent un choix libre : « La foi nous donne une joie, une énergie pour entreprendre…La foi nous rend libres de faire des choix à contre-courant de l’air du temps… La vie, c’est un don extraordinaire… On ose suivre notre envie…» Marielle et Pierre ne se rendent pas compte de la contradiction qui existe entre la foi et la liberté de choix. Leur bible est pourtant claire : « Croissez et multipliez-vous, remplissez la Terre et vous l’assujettissez, dominez sur le poisson de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tous les animaux qui se meuvent sur la Terre… » (Genèse, chap. I). Faut-il avoir « envie » d’une humanité qui se multiplie au point que sa puissance attente à la biodiversité de la vie ?
Marielle cesse à peine d’allaiter au bout de quatre mois que déjà elle se pose la question : « Pourquoi pas un de plus ? » Car pour elle « La vie est belle… C’est amusant à regarder, un petit de deux ans ». Le couple se fait plaisir, même si ça fait beaucoup travailler l’utérus et que ça nécessite une maternité de niveau 2. Marielle et Pierre parlent de leur « joie d’accueillir une personne supplémentaire ». Dans l’ensemble de l’interview*, pas un mot de ce couple pour les contraintes collectives qui pèsent sur les personnes supplémentaires, le coût de la maternité, de la crèche et des études, le chômage croissant des jeunes, la surconsommation de nos bambins devenus grands dans les pays riches, etc. Le monde extérieur ne concerne pas ce couple, il lui suffit de savoir qu’un nouveau-né supporte la voiture pour partir avec eux en vacances ! La foi ne devrait pas rendre égoïste, c’est un couple qui n’a rien compris au fait qu’un catholique doit aussi s’occuper avec attention et respect de « la Création divine », notre planète.
Si tout le monde faisait comme Marielle et Pierre, ce n’est pas 9 milliards que sous serions en 2050, mais des dizaines de milliards, masse grouillante entassée dans une hyper-mégalopole qui transformerait les océans en égout. Pour élever un petit français avec notre niveau de vie occidental, il faut accepter que meurent plein d’autres enfants en bas âge et que crève beaucoup de non-humains. Au message nataliste du couple Blanchier, notre biosphère préfère l’enseignement de l’écologie profonde : « L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution. » Dommage que Marielle et Pierre n’ait pas pu bénéficier de cours sur l’écologie…
* http://sceaux.blog.lemonde.fr/2012/03/07/marielle-attend-le-douzieme/
Je viens de lire les commentaires sur le blog de Sceaux où a été posté l’article, et comme prévu, le commentaire « qui paiera vos retraites » ne manquait pas à l’appel. L’homme a-t-il vraiment été pourvu d’une intelligence, pour que des idées aussi ridicules puissent persister? La faillite de cette conception pyramidale n’est-elle pas évidente à tous? Pour info, le mécanisme sous-jacent s’appelle une chaîne de Ponzi (v. wikipedia), récemment illustrée par le philanthrope Madoff…
« Tout ça pour dire que l’évolution actuellement constatée de la population humaine ne conduit pas à considérer qu’elle serait aujourd’hui en phase proliférante, mais au contraire dans une phase décélérante, conduisant à une stabilisation, prélude à une décroissance. »
Pensée typique du raisonnement par induction, dont on connaît les risques.
J’observe les 5 premiers qui ont appuyé sur la gachette, ils sont indemnes; par induction je peux en toute confiance prendre mon tour…
Pourquoi jouer à la roulette russe avec nos descendants? Ne vaut-il pas mieux essayer d’éviter de leur faire prendre des risques à notre place?
Merci de tous ces commentaires.
J’en retire deux remarques.
– 1. La « capacité de portance » de la Terre: elle me semble déterminée par la quantité totale d’énergie disponible et la quantité de ressources non-renouvelables mobilisables.
La quantité d’énergie solaire disponible sur la Terre (sous toutes ses formes: rayonnement, éolien, biomasse, etc.), plus les énergies terrestres (géothermie, énergies marines, etc.), me semble considérable: la marge est telle qu’une croissance de la consommation humaine d’énergie est encore envisageable sur plusieurs (dizaines de ?) générations, sans dépasser la capacité de portance.
Se pose en revanche une difficulté avec les ressources non-renouvelables. En premier lieu les ressources minérales. On exclue les énergies minérales au profit des énergies renouvelables, mais on a toujours besoin de métaux, terres rares, etc.
Un modèle de développement économique fondé sur le recyclage généralisé des matières premières, et sur la recherche constante d’une réduction de la consommation de matières premières par unité produite, est certes bien loin du modèle économique actuel mais il n’est pas inenvisageable. Ce nouveau modèle d’organisation économique recèle un potentiel de croissance qu’il conviendrait d’évaluer, mais il n’est pas exclu que l’on en ait là aussi pour plusieurs générations de croissance devant nous.
Autre ressource finie qui tend déjà à devenir rare: la terre cultivable. Le mode de production agricole actuel est en lui-même suffisant pour nourrir la population actuelle, à condition bien entendu de modifier en profondeur le fonctionnement commercial de cette agriculture, qui conduit aujourd’hui à une répartition totalement injuste (voire criminelle) de la production et à des gâchis considérables.
Mais le problème sur le long terme est l’utilisation massive par cette agriculture de ressources non renouvelables, notamment énergétiques, dont on voir déjà venir le « pic » de production. Une agriculture durable (c’est à dire n’employant que des ressources renouvelables) est cependant envisageable. En l’état actuel des techniques connues, elle serait même en capacité de nourrir la population actuelle et d’encaisser une poursuite de la croissance démographique (source: rapport de la FAO sur l’agriculture biologique). De plus, des innovations techniques en agriculture sont raisonnablement envisageables (notamment en agriculture biologique hors sol/hydroponique) ouvrant des perspectives de croissance importante de la production alimentaire globale, sans dépasser la capacité de portance.
– 2. La transition démographique est déjà en cours. C’est ma seconde remarque et elle revient à considérer que ma remarque précédente est en réalité superflue. Une croissance de la production n’est en définitive pas nécessaire, à terme, puisque la population mondiale est sur la voie d’une stabilisation, prélude à une décroissance démographique que l’on connait déjà dans certains des pays économiquement les plus développés: Allemagne, Japon.
L’observation démographique historique nous enseigne que les deux déterminants fondamentaux du nombre des hommes sur la Terre sont le taux de fécondité (nombre d’enfant par femme) et le taux de mortalité infantile (mortalité avant l’âge d’un an).
L’explosion démographique que la Terre a connu, à partir du 19e siècle, mais surtout au 20e, a été due à une baisse massive, et même très spectaculaire, de la mortalité infantile (essentiellement due aux vaccinations), alors que le taux de fécondité ne s’est pas ajusté immédiatement en conséquence.
Cependant, le taux de fécondité finit pas diminuer à son tour avec le temps: c’est le cas dans les pays développés depuis plusieurs générations, c’est déjà le cas aussi dans certains pays en développement (Tunisie, Iran, par exemple) dont la démographie s’aligne déjà, voire « dépasse » celle des pays européens.
Tout indique que cet « ajustement » de la fécondité est directement (et étroitement) corrélé avec un facteur sociologique tout à fait prépondérant: le nombre d’enfant qu’une femme met au monde dans sa vie est directement lié à son niveau d’alphabétisation (cette corrélation est ainsi très manifeste pour la Tunisie et l’Iran, justement. Cf. les travaux du démographe E. Todd, par exemple).
Tout ça pour dire que l’évolution actuellement constatée de la population humaine ne conduit pas à considérer qu’elle serait aujourd’hui en phase proliférante, mais au contraire dans une phase décélérante, conduisant à une stabilisation, prélude à une décroissance.
– 3. De ces deux remarques, je tire une conclusion: la crainte d’une « surpopulite aiguë » n’est pas rationnellement fondée sur l’observation des faits ; l’invocation du « chaos » dans lequel l’humanité serait en train de « sombrer » relève de l’alarmisme, du catastrophisme, ou d’un prophétisme apocalyptique et crépusculaire (comme vous voudrez) ; bref, c’est une approche de nature religieuse, et non rationnelle.
Merci de tous ces commentaires.
J’en retire deux remarques.
– 1. La « capacité de portance » de la Terre: elle me semble déterminée par la quantité totale d’énergie disponible et la quantité de ressources non-renouvelables mobilisables.
La quantité d’énergie solaire disponible sur la Terre (sous toutes ses formes: rayonnement, éolien, biomasse, etc.), plus les énergies terrestres (géothermie, énergies marines, etc.), me semble considérable: la marge est telle qu’une croissance de la consommation humaine d’énergie est encore envisageable sur plusieurs (dizaines de ?) générations, sans dépasser la capacité de portance.
Se pose en revanche une difficulté avec les ressources non-renouvelables. En premier lieu les ressources minérales. On exclue les énergies minérales au profit des énergies renouvelables, mais on a toujours besoin de métaux, terres rares, etc.
Un modèle de développement économique fondé sur le recyclage généralisé des matières premières, et sur la recherche constante d’une réduction de la consommation de matières premières par unité produite, est certes bien loin du modèle économique actuel mais il n’est pas inenvisageable. Ce nouveau modèle d’organisation économique recèle un potentiel de croissance qu’il conviendrait d’évaluer, mais il n’est pas exclu que l’on en ait là aussi pour plusieurs générations de croissance devant nous.
Autre ressource finie qui tend déjà à devenir rare: la terre cultivable. Le mode de production agricole actuel est en lui-même suffisant pour nourrir la population actuelle, à condition bien entendu de modifier en profondeur le fonctionnement commercial de cette agriculture, qui conduit aujourd’hui à une répartition totalement injuste (voire criminelle) de la production et à des gâchis considérables.
Mais le problème sur le long terme est l’utilisation massive par cette agriculture de ressources non renouvelables, notamment énergétiques, dont on voir déjà venir le « pic » de production. Une agriculture durable (c’est à dire n’employant que des ressources renouvelables) est cependant envisageable. En l’état actuel des techniques connues, elle serait même en capacité de nourrir la population actuelle et d’encaisser une poursuite de la croissance démographique (source: rapport de la FAO sur l’agriculture biologique). De plus, des innovations techniques en agriculture sont raisonnablement envisageables (notamment en agriculture biologique hors sol/hydroponique) ouvrant des perspectives de croissance importante de la production alimentaire globale, sans dépasser la capacité de portance.
– 2. La transition démographique est déjà en cours. C’est ma seconde remarque et elle revient à considérer que ma remarque précédente est en réalité superflue. Une croissance de la production n’est en définitive pas nécessaire, à terme, puisque la population mondiale est sur la voie d’une stabilisation, prélude à une décroissance démographique que l’on connait déjà dans certains des pays économiquement les plus développés: Allemagne, Japon.
L’observation démographique historique nous enseigne que les deux déterminants fondamentaux du nombre des hommes sur la Terre sont le taux de fécondité (nombre d’enfant par femme) et le taux de mortalité infantile (mortalité avant l’âge d’un an).
L’explosion démographique que la Terre a connu, à partir du 19e siècle, mais surtout au 20e, a été due à une baisse massive, et même très spectaculaire, de la mortalité infantile (essentiellement due aux vaccinations), alors que le taux de fécondité ne s’est pas ajusté immédiatement en conséquence.
Cependant, le taux de fécondité finit pas diminuer à son tour avec le temps: c’est le cas dans les pays développés depuis plusieurs générations, c’est déjà le cas aussi dans certains pays en développement (Tunisie, Iran, par exemple) dont la démographie s’aligne déjà, voire « dépasse » celle des pays européens.
Tout indique que cet « ajustement » de la fécondité est directement (et étroitement) corrélé avec un facteur sociologique tout à fait prépondérant: le nombre d’enfant qu’une femme met au monde dans sa vie est directement lié à son niveau d’alphabétisation (cette corrélation est ainsi très manifeste pour la Tunisie et l’Iran, justement. Cf. les travaux du démographe E. Todd, par exemple).
Tout ça pour dire que l’évolution actuellement constatée de la population humaine ne conduit pas à considérer qu’elle serait aujourd’hui en phase proliférante, mais au contraire dans une phase décélérante, conduisant à une stabilisation, prélude à une décroissance.
– 3. De ces deux remarques, je tire une conclusion: la crainte d’une « surpopulite aiguë » n’est pas rationnellement fondée sur l’observation des faits ; l’invocation du « chaos » dans lequel l’humanité serait en train de « sombrer » relève de l’alarmisme, du catastrophisme, ou d’un prophétisme apocalyptique et crépusculaire (comme vous voudrez) ; bref, c’est une approche de nature religieuse, et non rationnelle.
Bonjour Tardif
1. Ton diagnostic est bon, il y a un lien étroit entre ressources en énergie et démographie humaine. Mais tu crois à une sorte d’énergie quasi-inépuisable alors que notre nombre et notre niveau de vie actuel dépend principalement des énergies fossiles. Même le recyclage a besoin d’énergie pour être réalisé.
La descente énergétique qui a déjà commencé (pic pétrolier) va entraîner nécessairement à la fois une descente démographique et une diminution du niveau de vie. Bien entendu on peut freiner cette décroissance par des mesures palliatives, mais on peut être sûr que les générations prochaines vont souffrir. D’autant plus que, comme vous le soulignez d’ailleurs, il nous faudrait faire preuve de sagesse, par exemple dans une répartition des ressources alimentaires, sagesse qui n’est pas à la portée du fonctionnement actuel de nos sociétés basées sur la protection des intérêts particuliers, ethniques ou locaux.
2. Croire à une stabilisation de la population mondiale à 9 milliards en 2050 n’est qu’une projection, une hypothèse. Sachant qu’il y a plus d’un milliard de personnes qui ne mangent pas à leur faim aujourd’hui, combien y aura-t-il d’affamés en 2050 ? Sachant que les riches savent se protéger et que les pauvres trinquent, combien y aura-t-il- de victimes du réchauffement climatique d’ici la fin du siècle ? Combien de personnes, dans des circonstances dramatiques, savent réguler leur fécondité ? Quelle sera l’évolution du statut des femmes dans un monde islamisé ? Le pire est toujours probable. Probable, pas inéluctable si nous agissons.
3. Ne pas croire à la catastrophe en marche, c’est vouloir l’inaction, c’est donc créer la catastrophe. Il en est de votre discours comme de celui des climatosceptiques : « Ne faisons rien », c’est là notre religion. C’est aussi la devise du libéralisme économique, « Laisser-faire« , c’est la religion des élites.
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.
Oui, certes mais nous sommes dans notre droit de les condamner pour non assistance à écosystème en danger.
Ils pourraient faire ce qu’ils veulent si on leur ôtait tout le confort de la vie moderne. On verrait ensuite si avoir tant de bambin serait profitable à leur bonheur…
@Tardif, comme on vous a déjà répondu sur les calculs de l’optimum, je vais me pencher sur les méthodes pour faire un bout de chemin dans sa direction.
Nous ne disposons que de moyens consensuels et humanistes, à savoir l’accès « universel » à la planification familiale (incluant la gratuité totale de la contraception), l’accès à l’instruction pour toutes les femmes jusqu’au niveau secondaire compris, et des campagnes de sensibilisation au travers des médias (télé, radios) ou même par l’intermédiaire de fêtes ou de réunions locales.
Si la communauté internationale investissait dans ce chantier prioritaire, en disons 20 ans (temps de l’éducation des nouveaux venus) et bien on pourrait aboutir à une moyenne de 2 enfants par femme.
Au final, en 2050, nous pourrions être autour de 8 milliards (c’est quand même beaucoup) et en 2100 autour de 6 milliards (c’est déjà beaucoup mieux). Ces chiffres sont ceux de la récente projection basse de l’ONU (pour mémoire la projection moyenne est de 9,3 puis 10,1).
Pour la suite, les générations futures prendront le relais…
Suite de la réponse à Tardif, en particulier sur « par quelle méthode pouvons parvenir à cet optimum »
Je pense, mais c’est bien sûr mon opinion, qu’il n’y a rien à faire. L’échelle et la complexité du problème sont au-delà de nos moyens d’action politiques ou philosophiques. Nous sommes comme des bactéries dans une boîte de Pétri où soudainement se déversent des grandes quantités de glucose, nous consommons tout et nous multiplions, jusqu’au jour où il n’y a plus de glucose ou que la boîte est pleine.
Ce couple avec ses 11 enfants ne change rien globalement, pas plus que la politique anti-nataliste chinoise, pas plus que les quelques idéalistes qui évitent de se reproduire.
La reproduction fait partie de nos tendances intrinsèques, avec tous les autres êtres vivants. On ne peut aller contre et espérer obtenir un résultat.
La seule chose que j’imagine raisonnablement faire c’est de cesser de promouvoir des politiques natalistes, histoire de limiter les dégats.
Encore des calculs tardifs pour Tardif 😉
La taille maximale d’une population est fonction de la « capacité de portance » du système (la Terre donc) qui est déterminée par la quantité d’énergie (nourriture, chaleur, etc) qu’elle peut produire et sa capacité à se régénérer (reconstituer les ressources renouvelables, recycler les déchets).
Pour une capacité C, la population maximale Pmax dépend bien sûr de la consommation c de chaque individu, on a donc Pmax = C/c. On constate immédiatement que Pmax est grand si c est petit (petit c=consommation de chasseurs-cueilleurs paléolithiques, grand c=consommation d’américains)
La population P doit donc être en dessous de Pmax pour être optimale, ou formulé autrement, l’optimal est atteint si P * c <= C
Maintenant que se passe-t-il si P atteint ou dépasse Pmax ? La réponse évidente est une diminution de P (guerres, famines, épidémies) jusqu'à atteindre un nouveau niveau optimal. Il est impossible d'échapper à cette loi de la nature.
Actuellement la tendance est à augmenter c (hyper consommation) et P continue d'augmenter, on peut donc se demander où se situe Pmax car rien n'indique qu'il a été atteint.
Il faut en fait revoir le calcul de Pmax = C/c qui est trop simpliste car il ne tient pas compte des réserves R (réserves de forêts, de poissons, de minerais, de pétrole) et il faudrait plutôt écrire Pmax = (C+R)/c. En d'autres termes, C est la capacité de portage naturelle, C+R est la capacité de portage anthropique.
Avec l'introduction du R, on voit tout de suite que Pmax ou c peuvent être sensiblement augmentés, surtout si on considère qu'une partie de ces réserves, les combustibles fossiles ont permis de propulser R à un record historique (mais éphémère).
Pendant très très longtemps R était égal à 0, les humains n'étaient pas capables de capter ces réserves trop profondes, trop éloignées, trop difficiles à extraires ou bien cachées. PMax devait se situer à moins d'un milliard (estimation haute) d'habitants.
Depuis qu'Homo sapiens civilitus a su comment exploiter le charbon, le pétrole et l'atome, R est devenu énorme, ce qui pousse C vers des limites stratosphériques et un Pmax supérieur à 10 milliards.
Comparez l'époque où chaque calorie alimentaire était issue de C alors qu'aujourd'hui, chaque calorie alimentaire nécessite essentiellement 10 calories fossiles issues de R.
Nous vivons donc comme des héritiers rentiers, en consommant les revenus de notre capital plus une partie de notre capital. Il n'y a pas besoin d'être un expert comptable pour réaliser qu'un jour il n'y a plus d'argent.
A l'échelle planétaire, le revenu est C et le capital est R. C est déjà bien entamé, on dit même que chaque année au mois de septembre (mais chaque année plus tôt), la rente est consommée et il faut consommer le capital (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_d%C3%A9passement).
Grâce à la technologie nous avons énormément haussé la capacité de portage de la planète, nous l'avons fait en utilisant les énergies fossiles pour libérer les énormes réserves de poissons, de forêts et d'humus qui étaient à notre disposition. Malheureusement ces réserves arrivent au bout et l'équation de demain sera la suivante:
Pmax = Cmin/c où Cmin est la capacité de portage post industrielle, terriblement diminuée.
La conséquence sera un c qui deviendra de plus en plus petit et des ajustements brutaux de P. Je vous laisse imaginer ce que ça peut donner concrètement.
Réponse à Tardif.
La première partie de votre question est simple, toutes les études démographiques convergent pour dire qu’entre l’an – 300 et – 500, fourchette au cours de laquelle cette phrase (croissez et multipliez), aurait été écrire, l’humanité ne devait pas dépasser 200 millions d’habitants. En divisant 7 milliards par 200 millions, on trouve 35, c’est assez simple. Avouez que cela fait un ratio impressionnant.
Il n’existe pas par contre d’étude incontestable qui montre quel est le nombre optimal d’hommes sur Terre tout simplement parce que c’est un concept qui n’a aucun sens. Une chose n’est optimale qu’en fonction d’un but précis, là il y n’a pas de but précis. Globalement on peut dire que l’humanité est d’autant plus agressive pour le monde qu’elle est plus nombreuse. Pour ma part je pense qu’un effectif durable c’est à dire soutenable durablement pour la planète et qui préserverait la biodiversité (notamment celle des espèces de grands animaux et des prédateurs) devrait être beaucoup plus bas que celui d’aujourd’hui. Nos effectifs à l’époque de Jésus-Christ, époque pas si lointaine (80 générations, une goutte d’eau à l’échelle de l’histoire d’une espèce) étaient de 200 à 250 millions d’habitants, cela donnerait à chacun le loisir de bénéficier d’un peu d’espace, de pas mal de ressources et cela préserverait les espèces.
En tout cas je fais le pari que si nous avions été 7 milliards à l’époque de Jésus Christ, nous ne serions plus là aujourd’hui pour en parler. Si vous souhaitez que beaucoup d’hommes jouissent des bienfaits de notre Terre, il me semble préférable qu’ils n’y soient pas tous présent en même temps.
Pour le rythme de décroissance, prenez votre calculatrice, mais il n’est pas très exigeant. Par exemple, pour revenir à 1 milliard d’habitants, il faudrait en partant de 7 milliards, 388 ans au taux de décroissance de 0,50 % par an. Ce taux est moins de la moitié de notre taux de croissance actuel (+ 1,2 %) voyez c’est faisable et cela ne justifie pas que l’on soupçonne de tentation de génocide tous ceux qui militent pour une certaine modestie démographique.
Ces deux parents sont clairement des égoïstes vivant dans leur bulle. Le pire c’est qu’il sont persuadés d’être heureux, mais le sont-ils réellement ?
@tardif les calculs otn été réalisés par l’OPT : idéalement 1,5 milliards, 3 milliards maximum. 1 enfant par femme jusqu’en 2075 nous ramenerai à 1,37 milliards – ce n’est pas si terrible que ça ! (cf: Institut Démographique de Vienne).
Un effondrement de civilisation arriverai au même résultat mais en plus violent.
Bonjour,
Puisque vous avez l’air de savoir que nous sommes déjà trop d’humains sur la Terre, pourriez-vous m’indiquer par quel calcul vous parvenez à ce résultat? Par la même occasion, pourriez-vous m’indiquer le chiffre précis de la population humaine optimale déterminée par ce même calcul?
Et tant qu’on y est, par quelle méthode pouvons parvenir à cet optimum: avons nous le temps d’y parvenir par des moyens soft – mais lents (le contrôle des naissances sur plusieurs générations), ou bien faut-il songer à des solutions plus expéditives, telles que l’euthanasie des personnes âgées, l’infanticide, ou encore des famines et des épidémies programmées à grande échelle?
Combien de fois faudra-t-il marteler que cette fameuse phrase de la Genèse « Croissez et multipliez » a été écrite à une époque où l’humanité comprenait environ 35 fois moins d’habitants qu’aujourd’hui ?
Quel que soit le sentiment religieux de chacun, et il ne s’agit pas ici de le remettre en cause, nous devons comprendre que cette injonction qui n’était peut-être pas condamnable dans un monde 35 fois moins dense est devenue une stupidité et une grave menace sur une Terre portant 7 milliards d’habitants !
Est-il si difficile de comprendre que nos règles de conduite ne peuvent être absolument indépendantes des circonsances et que la réalité physique du monde ne peut être effacée d’un coup de plume idéologique ?