Rio 2012 sera la dernière conférence internationale…

Après Stockholm en 1972, Nairobi en 1982, Rio en 1992 et Johannesburg en 2002, cette cinquième conférence internationale sur l’environnement à Rio sera la dernière : beaucoup ne seront plus là pour vivre la suivante, prévue en 2022, car la plupart d’entre nous ne survivront pas à l’écroulement des sociétés industrielles… La masse des humains et de leur bétail pèse déjà 90 % du poids des 5000 espèces de mammifères de cette planète. Nous ravageons la biodiversité. Les 2000 biologistes qui étaient réunis à l’Unesco en septembre 1968 pour tirer la sonnette d’alarme sur la situation dramatique de la biosphère, disaient déjà tout cela il y a 44 ans. Les mathématiciens du M.I.T., à la demande du Club de Rome, démontreront en 1972 que si l’Occident continue sur sa lancée et incite les peuples du Tiers-Monde à faire de même, tout s’écroulera de façon catastrophique vers 2020…

Les développés doivent cesser d’inculquer au reste du monde leur mode de vie suicidaire qui nous précipite tout droit dans le mur des échéances écologiques… A la veille du 5e Sommet de l’Environnement, on ne peut que constater le tragique de la situation : l’ambassadeur de l’Inde a dit qu’il fallait que l’Occident arrête de vouloir brider la vitesse de développement des émergents, car ces pays ne sont encore qu’en phase de rattrapage. Les représentants des pays du Tiers-Monde disaient exactement la même chose à Stockholm en 1972. Or notre empreinte écologique mondiale a déjà dépassé les capacités biophysiques de la biosphère depuis 1983.

Dès 1972 il aurait fallu casser le mythe du « développement », l’Occident gonflé d’orgueil aurait du avouer que son idéal de vie était un non-sens, que son prétendu « progrès » était un régrès, et que donc il demandait aux peuples du Tiers-Monde de détourner leur regard du modèle occidental, lequel est à défaire… Dès 1972 il aurait fallu au regard des conclusions des travaux des écologues démontrant le résultat déjà dramatique du « pillage de la planète » (F. Osborn, R. Heim, J. Dorst, R. Carson, B. Commoner, R. Dubos)… Comme l’a répété Dennis Meadows le 24 mai 2012 à Paris, « it’s too late for sustainable development ». On a été trop loin, les dégâts sont déjà trop importants… Il s’agit pour la première fois du choc frontal d’ordre géologique entre une civilisation occidentale et une fragile pellicule de vie mortellement atteinte par la mégamachine, coincée dans son auto-accélération… Des famines dantesques auront lieu, bien avant, accompagnées de guerres civiles, d’épidémies, d’émeutes et des raidissements fondamentalistes qui vont avec. Tout cela dans une ambiance de folie guerrière avec des États ne comptant plus que sur leur puissance militaire et leur capacité cynique à anéantir les émeutes : la Chine s’apprête à doubler son budget militaire ces 3 prochaines années après avoir augmenté ses dépenses militaires de 189 % de 2000 à 2010, la Russie de 82 % comme les U.S.A…

Si nous sommes tous dans un gigantesque Titanic condamné au naufrage, ne faut-il pas mettre les chaloupes à la mer ? Organisons-nous maintenant en multiples groupes sécessionnistes pour basculer dans une vie totalement nouvelle et jouissive, avec nos enfants formés dès aujourd’hui aux métiers d’avenir : la vannerie, la poterie, le maraîchage, la traction animale et les petites manufactures municipales de recyclage des métaux pour fabriquer des vélos.

Résumé d’un texte de Thierry Sallantin, militant écolo depuis 1967, présent à l’Unesco en septembre 1968 lors du premier congrès mondial sur la situation de la Biosphère.

Texte complet : http://www.netoyens.info/index.php/contrib/09/06/2012/le-developpement-durable-cest-le-probleme-pas-la-solution

3 réflexions sur “Rio 2012 sera la dernière conférence internationale…”

  1. A Rio, l’OPA des entreprises sur le développement durable
    Les multinationales, bien infiltrées dans les agences des Nations unies, ont occupé le terrain sans convaincre les pays émergents. Pourquoi l’économie verte est-elle au coeur des négociations du Sommet de la Terre de Rio ? Pourquoi inventer un concept, alors qu’existe déjà celui de développement durable ? Les tensions se cristallisent depuis des mois autour de cette notion floue et ambiguë.
    Eliane Patriarca
    http://www.liberation.fr/terre/2012/06/19/a-rio-l-opa-des-entreprises-sur-le-developpement-durable_827650

  2. Comment s’enrichir en prétendant sauver la planète
    La planète, nouvel objet à but lucratif ? Demain, des ONG pourront acheter des quotas de baleines pour les protéger. Les parcs naturels pourront être évalués par des agences de notation. Les performances des forêts en matière de recyclage du carbone seront quantifiées. Des produits financiers dérivés vous assureront contre l’extinction d’une espèce. « Nous sommes en train d’étendre aux processus vitaux de la planète les mêmes logiques de financiarisation qui ont causé la crise financière », dénonce le chercheur Christophe Bonneuil, à la veille de la conférence Rio+20.
    Sophie Chapelle
    http://www.bastamag.net/article2484.html

  3. A Rio, il n’est plus question de nature ou de pollution, mais d’économie
    A l’heure de l’ouverture officielle de la conférence Rio+20 sur le développement durable et alors que la ministre de l’écologie explique dès son arrivée au Brésil que l’élaboration des textes à adopter est bloquée, force est de constater que cette rencontre mondiale n’est plus pour le moment qu’un sommet économique dont les Etats et le privé se disputent les crédits potentiels. Les représentants des industriels et des multinationales font pression pour que la croissance verte ou que l’économie de la même couleur restent la colonne vertébrale des décisions prises.
    Claude-Marie Vadrot
    http://jne-asso.org/blogjne/?p=11373

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