Du 29 septembre au 14 octobre, le Mondial de l’automobile bat son plein à Paris dans un contexte de crise. Pourtant, dans les allées et sur les stands, on continue à vendre du rêve, car la réalité de l’entropie propre à la bagnole est complètement ignorée de son conducteur. Laissons à Agnès Sinaï, co-fondatrice de Momentum, nous faire un exposé sur la deuxième loi de la thermodynamique appliquée à la voiture :
« L’anthropocène, cette ère géologique qui commence au tournant des années 1800, est déjà gagné par la panne. Tous les clignotants de la biosphère sont au rouge, accélération de l’érosion, perturbation du cycle du carbone et de la température, extinction des espèces, etc. L’entropie, définie par Rudolf Clausius comme la fraction définitivement dégradée de la dépense énergétique d’un système, est le prochain rendez-vous des sociétés industrielles. L’énergie du monde se dégrade, l’énergie utilisable y diminue de façon irréversible. Les crises actuelles témoignent du décalage abyssal entre l’économie dominante et la réalité physique de la planète.
Lorsque le caractère destructeur est confronté à des signaux dérangeants, il fabrique du déni et des fictions. Assortie à la fable du green, la voiture électrique est une des illusions les plus en vogue, promue par force plans de soutien étatique, en collusion avec les féodaux de l’industrie automobile. On se lance dans la « contrebande » d’entropie pour feindre d’en repousser les limites : énergie libre par catalyse de l’eau, surgénérateurs qui fabriqueraient plus d’énergie qu’ils n’en consomment, soleil éternel avec la fusion, biocarburants de synthèse, remplaçant du pétrole à base de micro-algues… C’est le sophisme de la substitution perpétuelle. Le réacteur nucléaire ne fait que reporter l’échéance. L’économie de croissance inhérente à l’Anthropocène va se trouver en panne de combustible. Des dirigeants qui retrouveraient leur cerveau planifieraient la descente énergétique. »
En termes plus simples, bientôt il n’y aura plus assez d’énergie adaptée pour faire rouler les voitures… la dévoituration est en marche !
Source : Entropia n° 12, printemps 2012, Fukushima, fin de l’Anthropocène (résumé du texte d’Agnès Sinaï)
@ Romulus: pouvez-vous nous donner quelques exemples de ces « questions pertinentes »?
ou comment régler un problème en en créant un autre et augmenter le PIB (la croissance) en même temps. On néglige au passage les (vrais) problèmes humains et écologiques: on est à un tel niveau de complexification et de déni que la chute promet d’être cataclysmique (déjà la croissance ralentit partout). Pas besoin d’être Nostradamus pour le pressentir, vérifiez par vous-même: 1) « grattez » sous tous les problèmes que vous rencontrez dans la journée 2)posez des questions pertinentes à quelqu’un qui a le titre de « responsable », à quelque niveau et quelque domaine que ce soit: soit il est dans le brouillard, soit il vous prend à part et acquièsce en chuchotant, ou les deux à la fois….
La pile à combustible semble le plus prometteur, moins cher, et moins pollueur. Mais hélas on a vu trop peu de prototypes lors de ce salon!
« la dévoituration est en marche ! » Si une telle chose arrivait, elle ne saurait en effet rouler.
« L’entropie, définie par Rudolf Clausius comme la fraction définitivement dégradée de la dépense énergétique d’un système, » …Non, cela serait plutot la definition de Carnot. Par ailleurs, la notion que « ‘entropie = perte » est tres… revolution industrielle. Bien des reactions chimiques ne sont possibles que parceque la variation d’entropie le permet justement…