1. La France ne maîtrise pas toute la chaîne du nucléaire
1.1. L’extraction du minerai uranifère
a/ Il y a belle lurette qu’il ne sort plus un seul kilo d’uranium du sol français, alors que nous extrayons encore, bon an mal an, un million de tonnes de pétrole de notre sous-sol. Pourtant, si la totalité de notre consommation pétrolière n’est pas considérée comme indigène dans les statistiques officielles, l’uranium importé en France l’est encore, intégralement. Peut-on vraiment parler d’indépendance, et même de crédibilité énergétique ?
b/ En juin 2007, lorsque Mme Lauvergeon était encore aux manettes d’AREVA, le consortium URAMIN a été acheté pour 1,8 Md€, dont 1,5 depuis passés « en provisions », c’est-à-dire en profits et pertes, dans une société contrôlée à 80 % par l’Etat, donc garantie par le contribuable. Ceci apparemment avec l’espoir de vendre des EPR à l’Afrique du Sud (information du Mail and Gardian, Johannesburg, 11 août 2012).
c/ AREVA vient de voir annuler la licence d’exploitation accordée en 2010 par la Jordanie à la JFUMC (Jordanian French Uranium Mining Company), car « les découvertes annoncées par AREVA étaient inexactes » comme révélé par une expertise extérieure (L’Express, Paris, le 23 octobre 2012).
d/ Le sort des quatre employés d’AREVA capturés au Niger par AQMI en 2011 et depuis détenus en otages au Mali, ne plaide pas davantage en faveur de la sécurité de nos approvisionnements (Cf. M6 Magazine, Enquête exclusive, 21 octobre 2012 : « le film s’attache aux intérêts stratégiques des Français sur place à Arlit, (et à leur) vie en vase clos, surprotégée, derrière les murs d’enceinte d’un camp retranché »). Malheureusement, le terrorisme peut s’exporter, les Américains l’ont appris le 11 septembre 2001. De plus, vendre la technologie nucléaire au premier venu peut entraîner des retours de flammes, ce que savent les Occidentaux et les Israéliens avec l’Iran.
e/ Si, comme certains experts le pensent, les USA peuvent devenir autonomes en énergie grâce aux gaz de schistes, le cours international des hydrocarbures va s’en ressentir fortement, marginalisant le nucléaire et faisant baisser les cours de l’uranium. D’où un billard à trois bandes, résumé comme suit : l’uranium va voir baisser ses prix… mais sans conséquences, puisqu’il n’y aura plus d’industrie nucléaire…
1.2. L’enrichissement de l’uranium
Pendant quarante ans, la France a utilisé un procédé certes fiable, mais extrêmement coûteux en énergie, pour séparer les deux isotopes de l’uranium naturel, par diffusion gazeuse de leurs fluorures à travers des barrières poreuses ultrafines. Parmi les autres procédés, l’ultracentrifugation a aujourd’hui la cote, en raison de sa simplicité et de son excellent rendement énergétique. Les Iraniens seraient bien placés pour nous donner la leçon car, faute d’avoir su réagir à temps, la France a dû acheter ses « bécanes » au consortium international URENCO (Allemagne, Pays-Bas, Grande-Bretagne) pour équiper la nouvelle usine de Pierrelatte, baptisée Georges Besse II et inaugurée le 14 décembre 2010 par Mme Anne Lauvergeon (AREVA)..
1.3. La réalisation et le fonctionnement des réacteurs
Rappelons que les EPR sont en fait des réacteurs Westinghouse sophistiqués, et que leur mise en œuvre sur divers chantiers s’est montrée plus que laborieuse, accumulant arrêts et retards, aussi bien en Finlande qu’en France. Le 27 juillet 2011, EDF a reconnu un retard de deux ans pour le démarrage de Flamanville (au moins 7 ans de chantier entre 2007 et 2014) et un quasi doublement de l’estimation initiale du coût, passé de 3,5 à plus de 6 Md€.
En ce qui concerne la sûreté des futurs réacteurs, on peut être objectivement tenté de dire que cette rubrique est probablement celle comportant le moins de sujets d’inquiétude, compte-tenu des nouvelles précautions prises : double enceinte pour le réacteur ; réservoir d’eau interne pour le refroidissement de l’enceinte ; zones indépendantes pour la sauvegarde ; dispositif de récupération du « corium » (= magma de fusion du cœur du réacteur). Ces dispositions appellent toutefois deux remarques : « la sécurité n’a pas de prix », mais elle retentit forcément sur la compétitivité financière de la filière (voir ci-dessous) ; de plus, et paradoxalement, la sophistication technique résultante n’est pas forcément synonyme de fiabilité, voire de « sûreté » (cf. le barillet de Super-Phénix).
De plus, que veulent dire « probablement » et « probabilités » en matière de risques nucléaires, à caractère aléatoire, voire imprévisible ? Même si les ingénieurs français sont les meilleurs du Monde, Tchernobyl et Fukushima ont démontré définitivement que le risque zéro n’existe pas en nucléaire, car les circonstances ou les causes, souvent humaines, sont rarement celles auxquelles on pensent (exemple : le tsunami, même chez les Japonais dont la culture des tremblements de terre est pourtant une référence). Après 30 ans de services, Concorde a explosé en vol à cause d’une pièce de métal de 8 kg égarée sur la piste d’envol. Pour le nucléaire, les conséquences d’un accident majeur s’inscriront à une échelle au minimum géographiquement régionale, et temporellement centenaire, très lourdes à gérer du point de vue humain (culturellement, les Français seront-ils aussi dociles ou résignés que les Soviétiques ou les Japonais ?).
1.4. Le traitement des combustibles usés et le stockage des déchets
La Hague existe et, grâce à la France, des tonnes de combustible irradié traversent terres et mers pour, en principe, retour des « déchets » à l’envoyeur. On peut voir là une rente de situation, mais aussi se demander si cette exception française (les Américains n’ont jamais eu de programme industriel pacifique, les Britanniques l’ont abandonné, seule la Russie persiste) ne résulte pas de la trouble fascination française pour le plutonium, l’une des substances les plus dangereuses qui soit, des points de vue toxicologique, radioactif et militaire. Pour les déchets, les « recherches » se poursuivent en France depuis la création du CEA ; en attendant les résultats, une partie en est pudiquement exportée en Sibérie. Remarque : il y a beaucoup de ressemblances entre les programmes nucléaires français et soviétique : capitalisme d’Etat ? carence démocratique ? technophilie primaire ?
2. L’EPR n’a aucun avenir technique et commercial
2.1. L’EPR a-t-il un avenir en France ?
2.1.1. Les aspects financiers
« Au 1er janvier 2010, l’endettement d’EDF s’élevait à 42,5 milliards d’€ (= 280 milliards de F, séquelle du premier programme), pour un résultat brut d’exploitation de 17,5 milliards d’€ », (Nouvel Observateur, 2 juin 2011), soit un taux d’endettement de 243 %, à comparer à celui de la France, égal à « seulement » 90 %, tous deux d’ailleurs à la charge du consommateur et / ou du contribuable. Où trouver le financement d’une deuxième génération électro-nucléaire fondée sur des EPR dont les prix ne cessent de dériver à la hausse, si ce n’est par la privatisation et l’augmentation de 30 % (dans un premier temps) du prix du kWh ?
L’horizon 2025 de l’électronucléaire
Compte tenu des puissances des réacteurs, la mise au rencart des 24 premiers réacteurs sur 58 (en apparence 41 % du parc) ne correspond en fait qu’à la disparition du tiers de la puissance électrique (21,8 / 63,3 GW = 34 %), avec des puissances unitaires moyennes de 908 MW pour la génération condamnée et 1221 MW pour la génération survivante. 2/ De plus, en se débarrassant de ses 24 plus anciens réacteurs (moins performants que les plus récents), EDF verra le taux de DPM (Disponibilité à Puissance Maximale) de son parc passer de 74 % à près de 79 % (on annonce officiellement 90 % pour les EPR). 3/ Au total, la « force électrique » du parc à venir sera égale à 32,7 GW « efficaces », soit 70 % de celle du parc actuel (46,8 GW). Et si l’on y ajoute les deux réacteurs de Flamanville (2 x 1,6 x 0,90 = 2,9 GW), alors en atteindra-t-elle les trois-quarts ! 4/ Conséquence alors logique du plan officiel, où l’électricité nucléaire ne devra plus représenter en 2025 « que » 50 % de l’électricité totale, l’électricité « non-nucléaire », actuellement égale à 138 TWh (550 TWh x 25 %), devrait passer à 305 TWh (610 x 50 %), soit plus du double du niveau actuel. 5/ Double question : serait-ce pour cette raison que l’équipement du site de Penly-bis a été gelé ? Une telle montée en puissance des ENR est-elle possible ?
Si l’on respecte la double promesse d’un démantèlement des 24 plus vieux réacteurs et du passage à 50 % de la part du nucléaire dans la production de l’électricité, il inutile d’aller plus loin que la mise en fonctionnement des EPR de Flamanville (EDF à tout de même bon espoir qu’un au moins des deux réacteurs puisse être couplé au réseau avant 2025…). Encore avons-nous tablé sur une croissance globale de 11 % de la consommation électrique totale, avec + 0,2 % par an pour la consommation électrique individuelle, alors qu’elle tend plutôt à baisser aujourd’hui (cf. courbes) ; ceci d’autant plus que les nouvelles normes d’isolation RT 2012 vont diminuer la part du chauffage électrique (une absurdité thermodynamique), donc la consommation globale, malgré la montée en puissance des multiples usages non-thermiques de l’électricité domestique (qui participent d’ailleurs in fine au chauffage, conformément au second principe de la thermodynamique).
La principale condition pour la réussite du plan gouvernemental est que la croissance des énergies renouvelables dans la production / consommation électriques soit à la hauteur des enjeux ; l’argent économisé dans le programme électro-nucléaire doit donc être entièrement basculé vers les énergies renouvelables. En Suisse, la conseillère fédérale Doris Leuthard (ancienne présidente de la Confédération), en charge du dossier, a récemment rendu public le projet de plan énergétique national pour 2050, avec extinction du nucléaire et multiplication par 35 des énergies renouvelables, dont 70 fois pour le photovoltaïque (Le Temps, Genève, 29 septembre 2012. Information passée inaperçue en France). D’ailleurs, depuis 2000, dans l’Union Européenne, la puissance nucléaire installée a diminué de 14 GW (= 9 EPR) tandis que celle des ENR (= énergies renouvelables) a progressé de 142 GW. D’après Alain Lipietz (Télérama, N° 3273, 3 octobre 2012), « le 28 février 2012, pic de la consommation française, nous avons acheté 9 millions de kWh sur les 10 produits (le même jour) par le solaire allemand ! Cette énergie avait coûté 240 € le MWh aux électriciens allemands, ils les ont revendus 1700 € à la France ». En tout cas, abandonnons définitivement l’idée d’exporter notre savoir-faire nucléaire chez nos voisins…
2.2. L’EPR a-t-il un avenir dans le Monde ?
2.2.1. En Allemagne, l’abandon du nucléaire a été programmé pour 2022. En été 2011, le groupe allemand Siemens, longtemps partenaire d’AREVA, s’est désengagé du nucléaire. En Finlande, la construction de deux EPR connaît les mêmes déboires qu’à Flamanville ; démarrée en 2005, leur construction n’est toujours pas achevée, et les « provisions » (= indemnités au futur exploitant TVO) se montaient déjà en 2011 à 2,7 Md€.
L’inquiétant recul anglais d’AREVA (un titre dans Les Echos, 4 octobre 2012). « Depuis la catastrophe de Fukushima, les grands acteurs du nucléaire, dans la grisaille ambiante, décrivaient tous le Royaume-Uni comme une sorte de terre promise », considérée comme « le seul endroit au monde, avec la Chine, où le traumatisme japonais n’a pas eu pour effet de stopper ou de ralentir les projets de nouvelles centrales. Après avoir vu se fermer la plupart de ses débouchés, la filière nucléaire française toute entière a donc reporté ses espoirs sur le marché britannique. Avec, à la clef, pas moins de huit réacteurs nucléaires potentiels dans les dix ans ». « Mais depuis hier, cet horizon-là aussi s’est obscurci. En confirmant avoir « suspendu » son intérêt pour un projet /…/ de deux nouveaux réacteurs outre-Manche, le groupe AREVA a pris tout le monde au dépourvu. A commencer par les autorités britanniques /…/, après l’abandon des électriciens allemands EON et RWE ». « Un avertissement, à la fois pour la profession et les décideurs politiques ». Quatre ans plus tôt, le 24 septembre 2008, EDF avait acheté pour 15,6 Md€ le principal opérateur nucléaire British Energy, en vue de construire quatre EPR pour approvisionner le marché britannique.
Aux Etats-Unis, la NRC (Nuclear Regulatory Commission), « autorité de sureté nucléaire américaine, a rejeté le 30 août 2012 la demande de construction par EDF d’un EPR dans le Maryland. La loi américaine interdit (en effet) à une société étrangère d’être majoritaire dans un exploitant de centrale nucléaire ». C’est désormais le cas « du groupe français (sans) partenaire américain depuis le rachat à Constellation Energy de sa part dans la coentreprise Unistar. En fait, « depuis 2010, EDF n’envisage plus de construire d’EPR aux Etats-Unis. Le gaz de schiste à très bon marché a rendu le nucléaire peu compétitif » (Le Monde, 2-3 septembre 2012). Arrêtons la liste pour gagner du temps, en évoquant seulement l’échec d’AREVA en décembre 2009 dans les pourparlers d’achat de quatre EPR par Abou Dhabi, une affaire de plus de 20 Md€, alors qualifiée de « contrat du siècle ».
En fait, si le nucléaire a encore quelque espoir d’implantation dans le Monde, les fournisseurs potentiels seront plutôt des pays plus pragmatiques (ou plus cyniques…), optimisant le ratio coûts / avantages + risques, comme la Corée du Sud (opérateur Kepko), la Russie ou la Chine. Cela ne rappelle-t-il pas étrangement la destinée du Rafale, le meilleur avion du Monde, deux fois plus cher que ses concurrents, et par là invendable depuis 30 ans ? Une fois de plus, s’agirait-il d’une exception française : avoir raison contre le reste du Monde !
2.2.2. Du coup, on peut aussi s’interroger sur la participation du nucléaire dans ce que l’on appelle « le déficit de compétitivité » dont est frappé notre pays et qui agite à juste titre notre microcosme. L’Allemagne, souvent montrée en exemple, n’aurait-elle pas eu la chance insigne d’être privée de colonies, de force de frappe, de Concorde… et de Super-Phénix, ce qui lui a permis de fabriquer et d’exporter des chauffe-eaux solaires et des éoliennes ? Le comprendre est-il trop compliqué pour les polytechnarques qui nous gouvernent ? L’EPR va-t-il devenir un « Tchernobyl financier », selon la formule de Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement ?
Pour résumer et conclure :
1/ Au niveau national, l’électricité représente en énergie finale (= chez l’utilisateur), 22 % de l’énergie totale consommée, dont 75 % d’origine nucléaire ; consécutivement, la part de l’électronucléaire dans le bilan énergétique français, égale au produit des deux termes, vaut moins de 17 %, record mondial mais aussi chiffre palier tendant à la baisse. L’EPR ne semble pas pouvoir se développer si les engagements officiels de faire passer l’électro-nucléaire de 75 à 50 % sont tenus .en faveur des énergies renouvelables.
2/ Au niveau mondial, respectivement : 17,2 % (électricité consommée), 13,5 % (proportion de l’électro-nucléaire) et, consécutivement, 2,3 % (part du nucléaire dans le total des énergies). Ainsi, doubler d’ici 2050 l’électro-nucléarisation de la planète n’amènerait qu’à moins de 5 % sa part dans le budget énergétique mondial, tout en nécessitant la mise en chantier de deux réacteurs par semaine, le tout pour un total de 19 000 Md€ et tous les risques de dissémination afférents ! L’enjeu en vaut-il la chandelle (si l’on ose dire, après le « spectre de la bougie » agité par un ancien président de la République…) ? Pas davantage ici l’EPR ne semble être dans la course, ses prix ne le rendant pas compétitif sur un marché que bouleversera d’ailleurs peut-être une nouvelle source énergétique carbonée, celle des gaz de schistes. Dans un cas (déchets radioactifs millénaires) comme dans l’autre (CO2 comme gaz à effet de serre), l’impasse environnementale serait totale. Seules les énergies dites nouvelles et les économies d’énergie sont à la hauteur qualitative et quantitative des enjeux.
Un troisième EPR en France est inutile avant 2025 au moins ; la vente dans le Monde est de plus en plus illusoire dans le contexte post-Fukushima. L’illusion d’une filière franco-française s’écrase sur le mur des réalités économiques, techniques et environnementales.
Philippe Lebreton (L’EPR et l’électro-nucléaire ont-ils un avenir ?)
article de novembre 2012
lire les tableaux et graphique rattachés à ce texte
A noter: ITER fait « mieux » que l’EPR, puisque son coût a déjà triplé avant même d’avoir dépassé la limite du cerveau des Dr Folamour!
@Didier Barthès
C’est quoi « demain » et « après demain » ? Le monde de demain sera toujours avec nucléaire, mais le monde, disons dans 20 ans, pourrait parfaitement ne plus l’être.
Je ne peux que conseiller la visite du site de l’association Négawatt et la lecture attentive de leur production. Mais en résumé ça donne : sobriété, efficacité et ENR.
Les deux premiers leviers, sobriété et efficacité, sont mobilisables immédiatement, mais rien ou presque n’est REELLEMENT entrepris. Pire on continue à promouvoir les mésusages de l’énergie électrique et les équipements électroménagers sont de + en + puissants et pas plus efficaces. L’hypocrisie et la désinformation la plus totale règne dans ce domaine. Vu l’expérience que j’ai entrepris, autonomie électrique de ma maison, j’ai toutes les preuves de ce que j’affirme. Un seul exemple : un lave vaisselle (Siemens !) alimenté en eau à 50°, programme lavage à 35° qui chauffe quand même l’eau…Foutage de gueule. Autre exemple : essayez de trouver, en France, une machine à laver (le linge) ayant une double entrée (eau chaude/eau froide) à un prix abordable; mission impossible. Alors que j’ai de l’eau chaude solaire…
Quant au solaire photovoltaïque, ça fonctionne. En plein été, je produis près de deux fois plus que je ne consomme, mais comme ERDF n’a pas voulu mettre en service mon raccordement, ça va à la poubelle. Les Allemands et les Suisses travaillent activement sur le stockage énergétique mécanique (air comprimé) ou chimique (hydrogène/acide formique), mais en France on a EDF/AREVA/CEA, alors on fout rien en dehors du très cher (voir l’EPR) nucléaire.
@coq au vin
Superphénix n’était pas un réacteur de recherche. Il a été conçu pour être un réacteur de production avec le succès que l’on sait. D’autre part il ne « fonctionnait » pas au thorium. Il était chargé au PU239+U238, l’activité du PU239 étant censée fertiliser l’U238 pour régénérer le PU consommé. Sur le papier ça fonctionne très bien, dans la réalité beaucoup moins. Et bon courage pour le démantèlement du coeur de cette groteque machine à vapeur très onéreuse. Et on va recommencer avec Astrid, sans parler d’ITER.
Je serai pour ma part un peu plus prudent sur la question. Il est probable que lorsque le monde sera réellement face à là déplétion des énergies fossiles, le nucléraire retrouvera un peu de son lustre d’antan aux yeux des dirigeants politiques comme aux yeux des peuples qui supportent mal la moindre hausse du prix de l’essence.
D’autre part, nous nous trouvons face à la contrainte climatique. N’oublions quand même pas que pour l’instant l’Allemagne par exemple émet plus de CO2 que la France pour produire son électricité du fait de l’utilisation des énergies fossiles qui restent une alternative majeure au nucléaire.
Le levier principal reste les économies d’énergies, mais je ne condamnerai pas trop vite l’énergie nucléaire, ou plutôt j’envisagerais sa disparition pour une autre société, celle ou nous serions 10 fois moins nombreux, ou nous serions tous plus économes. Alors là oui, nous pourrions nous contenter d’énergies renouvelables telles l’hydro-électricité, le solaire pour le chauffage et l’énergie éolienne (je reste, à de rares applications près, très dubitatif sur l’intéret écologique du solaire photovoltaïque). Le monde d’après demain devrait être sans nucléaire, pour le monde de demain, je ne le pense pas.
Un bref commentaire: la surgeneration permet d’utiliser le thorium, bien plus abondant que l’uranium. Phenix/superphenix etaient des reacteurs de recherche pour y arriver. Esperons qu’Astrid y parvienne, ainsi que les autres reacteurs a neutron rapide aux EU, Russie, Inde, GB & Japon