On ne naît pas écolo, on le devient. Cela nécessite donc une formation, et le plus souvent la remise en cause de notre mode de pensée habituel. Ce n’est pas facile. Nous pouvons faire un apprentissage direct, lire le rapport du Club de Rome sur les limites de la croissance (1972) ou un des nombreux ouvrages actuels sur la question écologique. Mais nous apprenons aussi par la confrontation avec l’opinion adverse ; par exemple la lecture du livre de Luc Ferry, Le nouvel ordre écologique (1992). Au-delà des outrances de ce philosophe de droite, il fallait y voir à l’époque une des rares présentations en langue française de l’écologie profonde.
En fait, ceux qui se déclarent comme des opposants de l’écologie sont des amis potentiels. La condition du succès des écologistes dépend en effet de leurs capacités à confirmer l’hypothèse suivante : si seulement l’opinion publique savait ce que les écologistes défendent, alors la majorité des gens serait de leur côté. Nous analysons dans ce Biosphere-Info (ci-joint) le cas de Pascal Bruckner au travers de son livre, « Le fanatisme de l’apocalypse » : ce qui empêche Pascal de rejoindre le rang des écologistes, c’est le mécanisme de dissonance cognitive. Ce n’est pas une pathologie, simplement un symptôme qui frappe la plupart d’entre nous.
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enfin (desole de faire si long), j’ecrirais en opposition a ce qu’ecrit biosphere dans son billet, que la condition de la reussite de **l’ecologie**, c’est l’echec des partis **ecologistes** . Non seulement parcequ’ils confisquent la discussion a leur seul profit (y comprit leur profit personel, ne me dite pas qu’il n’y a pas d’apparatchiks chez EELV, suivez mon regard vers un certain senateur ou une certaine ministre), mais aussi parceque, simplement, ils rendent impossible la discussion par leur attitude « j’ai raison, puisque j’ai raison » .
@Teyssere Le raisonnement : « les écolos sont des fascistes, la preuve Hitler aimait la nature! » n’est pas celui de Ferry.
Le raisonnement de Ferry serait plutot: » ce n’est pas parcequ’on aime la nature qu’on est quelqu’un de fondamentalement bon et qu’on a toujours raison, la preuve c’est que Adolphe (etc)… » et je suis d’accord avec ce raisonnement, et avec sa pertinance, car les verts ont tres tendance a auto-justifier leurs vues par des raisons morales / sanctimonieuses. Y compris sur ce blog, sans vouloir manquer de respect a note hote: nous y lisons trop souvent des choses qui peuvent se resumer a, par exemple, « Areva est mechante mais la Criirad est gentille, puisque la Criirad est gentille » et autres apo-sophismes de ce genre.
@ Julien et @ Teysseire
Vous avez bien decrit mon parcours Julien, et bien decrit mon raisonment Teysseire… mais en sens inverse. J’etais a une epoque (vos n’etiez peut-ete pas nes) dans la mouvance ecolo, electeur vert, j’etais meme membre de Greenpeace. J’y ai ete le temoin au quotidien de trop d’aveuglement et de trop d’ideologie acharnee pour ne pas considerer, pour paraphraser Clemenceau, que l’ecologie est une chose trop serieuse pour la laisser aux ecologistes. Une sorte d’equivalent a la « science citoyenne » en quelque sorte (pourtant la « science citoyenne » est une anerie de premier qualite).. Ne laissons pas une cause aux ‘specialistes’: la structure politique tue la cause qu’elle pretend defendre.
Je ne sais pas si Brukner est atteint de dissonance cognitive, mais ce qu’on peut voir dans sa violence anti écolos, sa mauvaise foi et son aveuglement proclamé, c’est de la peur. Peur de quoi? de perdre un confort matériel, un mode vie habituel? ou un mode de pensée héritier d’une culture universitaire dont il est un fleuron? Brukner se sent-il mencé de perdre ses repères philosophiques? ce qui expliquerait sa virulence comme une forme désespérée de déni de ce qui lui crève pourtant les yeux. Combat intérieur, donc…je doute qu’il devienne un ami, pas plus que Ferry dont l’argument massue « les écolos sont des fascistes, la preuve Hitler aimait la nature! » reste pour moi l’exemple pathétique de la dissonance de l’intelligence chez un philosophe!
On naît écolo, cela est une certitude! Ce n’est que lorsque nous débutons notre parcours scolaire (enseignement maternel ou primaire) que nous perdons petit à petit notre reliance au vivant. Notre éducation, matérialiste, réductionniste et mécaniste, nie nos facultés intuitives en cultivant notre intelligence cartésienne jusqu’à la perte de sens, ce qui nous amène à nous considérer hors-nature. C’est alors que certains, atteints de dissonances cognitives, en viennent à questionner profondément le modèle imposé (pourquoi ?, comment ?). Heureux celui qui trouve Arne Naess dans sa quête de vérité. C’est alors qu’il RE-devient écolo !