Les années 2011-2015 ont été la période quinquennale la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, 300 millions d’enfants respirent de l’air toxique, plus de la moitié des vertébrés ont disparu en quarante ans… et les candidats à la primaire de droite en restent à la sécurité intérieure ou à l’identité mal(heureuse). L’environnement constitue l’angle mort de la droite. Il faudrait coller aux préoccupation présentes de Français, ne pas préparer l’avenir : « L’écologie n’est pas la préoccupation numéro un des Français », assume l’entourage de Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy, François Fillon et Bruno Le Maire promettent de rayer le « principe de précaution » de la Constitution. A leurs yeux, les normes environnementales constituent un frein à la compétitivité des entreprises. Mais Nathalie Kosciusko-Morizet a pesé de tout son poids pour que le thème du « climat » soit enfin abordé lors du dernier débat télévisé. Alain Juppé met lui aussi la question du développement durable « au cœur » de son projet, en appelant à « consommer de manière plus raisonnable les ressources naturelles » et à « rénover notre politique énergétique » pour lutter « contre le réchauffement climatique et la pollution atmosphérique ». « L’écologie n’est ni à gauche, ni à droite », tranche-t-il. Alors, un écolo convaincu doit-il aller voter à la primaire de la droite ? Sachant que le candidat de droite qui en sortira aura une très forte probabilité à être opposé à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, faut-il aller vers le moins pire ?
ll y a un obstacle, il faut signer la « charte » suivante : « Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France » Mais les valeurs républicaines de la droite et du centre ne sont pas définies, donc on pourrait leur faire dire ce qu’on veut : « Je m’engage pour l’alternance afin de choisir un candidat qui ne soit pas un clone de Marine Le Pen. » Dans ce raisonnement, il n’y a aucune proposition écolo, je ne vois donc pas pourquoi des militants écolos se déplaceraient pour aller voter. Tomber dans des pratiques politiciennes et se contenter du vote « contre » déconsidère la vie politique. Ce vote serait négatif, il répondrait surtout à la problématique « Lequel je ne veux surtout pas à l’Élysée ! » Est-ce là un projet de société ? En fait les trois partis actuellement dominants ne présentent pas de différence fondamentale. Le Parti socialiste, le Front national et Les Républicains, tous soi-disant protecteurs de l’intérêt national et défenseurs des valeurs de la France, tiennent à peu près le même discours : c’est la croissance qui fera les emplois, il faut l’état d’urgence contre le terrorisme tout en protégeant la liberté totale des grandes entreprises, les flux migratoires doivent être maîtrisés un peu beaucoup et les échanges internationaux de marchandises multipliés, le pouvoir d’achat peut être encouragé mais les conditions de travail doivent être flexibles, et de toute façon l’écologie n’est pas réellement à l’ordre du jour. PS, LR et FN ne diffèrent plus vraiment, c’est du social-libéralisme autoritaire des trois côtés. La montée du Front national, c’est Sarkozy et Hollande, Valls et consorts qui en sont responsables, pas l’écologie politique. À eux d’affronter Marine le Pen..
Le seul modèle cohérent à opposer aux primaires de droite et de gauche, c’est bien ce « désir d’écologie » qui commence à imbiber le corps électoral. Sortons de la logique politicienne à courte vue, il n’y a pas le choix, ce sera l’écologie au pouvoir ou le chaos énergétique, climatique, économique et socio-politique. Il y a bien deux modèles de société en présence, le social-libéralisme et le social-écologisme. Nos peuples n’ont pas besoin de jeux politiques mais de concevoir un futur possible et souhaitable. Un vote pour la présidentielle est un vote d’orientation politique pour l’avenir, laissons la gauche et la droite flatter les électeurs dans le sens du court-termisme, votons Yannick Jadot : « L’exigence de partage est un pilier du projet écologiste car nous n’avons qu’une seule planète et qu’une seule humanité où vivre. Nous (EELV) avons le devoir de réussir. Pour les générations actuelles, pour les générations futures et pour toutes les espèces menacées.».
*LE MONDE du 19 novembre 2016, L’écologie, grande absente de la campagne pour la primaire de la droite
pour en savoir plus, « L’ écologie à l’épreuve du pouvoir » aux éditions Sang de la Terre
Moi non plus je n’irai pas voter à la primaire de la droite et du centre. D’abord ce serait contre mes principes de participer à ce jeu malsain et d’autre part je ne partage pas leurs valeurs. Parce que je sais toujours faire la différence entre les valeurs de gauche et de droite, je place encore l’écologisme à gauche. ( l’écologie n’étant ni de droite ni de gauche puisqu’il s’agit d’une science). Les sympathisants de gauche doivent donc (leur devoir) rester à leur place.
Hélas force est de constater que les français ne sont pas majoritairement de gauche (l’ont-ils été vraiment ? mis à part bien sûr, quelques jours dans l’histoire…) Force est de constater également que leur préoccupation N°1 n’est certainement pas l’écologie. L’avenir n’est pas écrit certes, mais qui peut imaginer Yannick Jadot au second tour ? Mélenchon, à la rigueur…
Alors que faire ? Faut-il aller vers le moins pire ? Sacré dilemme…
Personnellement je pense qu’il vaut mieux ne rien faire plutôt que de faire des bêtises. Ce qui n’empêche pas de combattre d’autre part les idées nauséabondes. Force est de constater là-aussi, que le ver est dans le fruit.