Stanislas Dehaene a été nommé à la tête du Conseil scientifique de l’éducation nationale, une création complètement nouvelle qui fait entrer les neuroscience dans le cadre de la pédagogie. Or la science ne peut rien dire des mécanismes d’une éducation réussie. Voici quelques précisions de différents spécialistes… et notre avis biosphèrique :
Stanislas Dehaene, un spécialiste du cerveau humain, a montré l’extrême plasticité de nos circuits neuronaux. Quand un enfant apprend à lire, il adapte son cerveau à une invention somme toute récente, celle de l’écriture il y a tout juste 6000 ans. Notre cerveau fait donc du bricolage, il recycle une région qui sert à reconnaître le contour des objets. Quand nous apprenons à lire, cette région se spécialise dans la reconnaissance de la forme des lettres. (LE MONDE du 10 janvier 2017, Dehaene, un spécialiste du cerveau au service des élèves).
Gérard Pommier : Il n’existe à ce jour aucune preuve génétique, neuro-développementale ou héréditaire des difficultés d’apprentissage. En revanche il existe des preuves surabondantes des déterminations familiales et socioculturelles des difficultés scolaires. (LE MONDE du 8 février 2018)
Yves Charles Zarka : Enseigner n’est pas une science, mais un art. Un art qui exige un sens des relations, de l’usage de la parole, mais aussi un goût d’enseigner, de l’expérience, du savoir et beaucoup d’autres choses qui n’ont rien à voir avec expérience en laboratoire. Or Stanislas Dehaene affirme au contraire qu’enseigner est une science. Il affirme aussi que la démarche des neurosciences cognitives serait orientée par « l’idée d’agir pour l’éducation des jeunes indépendamment de toute idéologie ». Or le même Dehaene constate que les sciences cognitives des vingt dernières années ont découvert une panoplie de moyens de manipuler la conscience à volonté ».(LE MONDE du 8 février 2018)
Thomas Andrillon et Jérôme Sackur : en 2015 un groupe de scientifique pointe du doigt le défaut de reproductibilité des sciences cognitives. Et que nous apprend sur la nature de l’esprit humain le fait de savoir que telle région cérébrale est active lorsque l’on ressent la peur ? (LE MONDE du 8 février 2018)
Biosphere : La science ne peut nous rendre intelligent, si c’était le cas nous aurions déjà une société idéale et écolo-compatible. L’éducateur quel que soit son statut ne fait que refléter un contexte socio-culturel ambiant et ses propres biais psychologiques. L’éduqué suit le même processus. La preuve ? Quand une science véritable comme la climatologie prouve la liaison entre les émissions anthropiques de gaz à effet de serre et le changement climatique, certains « scientifiques » et des politiques (même de haut rang) nient ce constat. Faire changer d’avis un climato-sceptique est une tâche pédagogiquement impossible dans la plupart des cas et quelle que soit la méthode employée. L’espèce humaine dite sapiens se retrouve souvent demens chez beaucoup de ses représentants, incapables d’accéder à la rationalité et à des informations contraires à leur idéologie préalable. Les neurosciences vont-elles trouver la zone du cerveau impliquée par le négationnisme climatique et préconiser une ablation neuronale ? Tâche impossible selon le constat de plasticité cérébrale extrême fait par Dehaene lui-même. Nos capacités cérébrales surpuissantes nous différencient des autres animaux et rendent nos comportements complètement incertains.
Par définition la science c’est la connaissance. Voilà donc un des rares domaines où le toujours plus ne devrait pas faire de mal, au contraire. Plus de connaissances devrait nous rendre plus intelligents… Oui mais voilà, on ne sait toujours pas ce qu’est l’intelligence. Ce qui dit en passant, ne nous empêche nullement d’en fabriquer une artificielle, ou de mesurer la notre avec des séries de tests à la c.. ! Pour dire à quel point nous en sommes.
Suis-je plus intelligent depuis que je sais « que telle région cérébrale est active lorsque l’on ressent la peur » ? Ou depuis que j’ai appris que l’hémisphère gauche de notre cerveau était l’hémisphère de la mauvaise foi ?
On dit que dans nos pauvres têtes ce serait le conflit permanent entre droite et gauche… l’hémisphère droit s’appliquant à décrypter au mieux la réalité telle qu’elle est, et le gauche à la déformer à sa guise. Et que les esprits binaires n’aillent pas conclure que tout ce qui est à gauche est nécessairement de mauvaise foi. Je ne sais pas s’il existe une « zone du cerveau impliquée par le négationnisme climatique », mais je me dis que si elle existe alors elle doit être également à l’origine de toutes les autres formes de déni, genre anorexie mentale ou déni de grossesse… rien à voir avec la sauvegarde de la planète, quoique. Nous savons une chose, qui certes dans notre situation ne nous avance finalement pas à grand chose, le déni est un mécanisme de défense.