à la place du quotient familial, un permis de procréer

François Hollande souhaiterait remplacer le quotient familial* – qui offre un avantage fiscal croissant en fonction du nombre d’enfants et du niveau de revenu – par un crédit d’impôt. « Abroger le quotient familial aurait des conséquences absolument dramatiques pour la politique familiale de la France », a osé Sarkozy. Mais le candidat socialiste avait pourtant assuré que s’il était élu à l’Elysée, il « n’enlèverait pas un euro à la politique familiale ». La mesure reviendrait simplement à ce que les 50 % les plus riches reversent 3,5 milliards d’euros aux 50 % les plus pauvres. Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, défend un système « qui a permis à la France d’avoir le meilleur taux de natalité en Europe ». Cette réforme était même évoquée par le Haut conseil à la famille. Donc tout le monde est d’avis de conserver l’aide aux naissances nombreuses ! La politique gouvernementale de droite comme de gauche est nataliste, antimalthusienne.

Dans mon programme politique pour 2012, je dirai au contraire que l’empreinte écologique des français est telle que nous ne pouvons pas généraliser notre mode de vie et multiplier nos enfants. Que nos citoyens comprennent enfin que n’avons pas trois ou quatre planètes à notre disposition ! Il faut donc construire à la fois une décroissance économique par la limitation de nos besoins et une décroissance démographique grâce à la neutralité de l’Etat en matière d’allocations familiales et de quotient familial (qui seraient donc supprimés) : pas de prime à des enfants surnuméraires. Dans l’éducation nationale, il sera mis en place une éducation à être ou non futurs parents. L’éducation sexuelle ne sera pas limitée à la présentation des moyens de contraception, mais à la responsabilité des couples par rapport aux limites de la planète. Face à une crise systémique, écologique et financière, il nous faut une éducation  systémique.

J’instaure un permis de procréer. Est-il un secteur de la vie humaine où il importe davantage d’avoir affaire à des personnes irréprochables que dans celui de la mise en existence d’une nouvelle créature ? Il n’est pas acceptable que des individus deviennent parents sans posséder un bagage équivalent à celui d’un spécialiste de la psychologie infantile. Notons qu’il existe déjà pour les candidats à l’adoption une très officielle Procédure d’Agrément. Le législateur exige en France de « s’assurer que ceux et celles qui désirent adopter offrent les capacités familiales, éducatives et psychologiques nécessaires à l’accueil d’un enfant déjà né ». Pourquoi pas la même chose pour le désir d’enfanter ?

* LEMONDE.FR avec AFP | 10.01.12 | Quotient familial : Hollande ne veut pas le supprimer mais « le rendre juste »

11 réflexions sur “à la place du quotient familial, un permis de procréer”

  1. alpha,

    Par « divisible », je fais référence au mode d’analyse cartésien qui consiste à diviser les problèmes en sous-problèmes, pour mieux les appréhender. Dans de nombreux cas, cette démarche empirique tente d’affirmer que le monde vivant peut être totalement compris par la seule étude de ses constituants élémentaires.
    Elle néglige la possibilité de ce qu’on appelle les comportements émergents, c’est-à-dire les comportements qui ne peuvent justement être compris par l’étude des constituants individuels mais nécessitent une approche globale.

    Pouvez-vous m’expliquer comment ces comportements émergents peuvent être appréhendés à partir d’un seul élément composant le système ? Une colonie de fourmis se défend de façon remarquable contre les envahisseurs. Pouvez-vous me dire comment étudier ce comportement de manière exhaustive par l’intermédiaire d’un seul de ses éléments, soit une fourmi ?

  2. @julien : tout ce que vous donnez dans les points 2 et 3 est également appréhendable par le 1. Je ne comprend pas ce que vous voulez dire. Je ne comprend pas non plus ce « divisible » dans le 1. Vous semblez avoir un point de vue très réducteur sur ce sujet.

  3. @julien : tout ce que vous donnez dans les points 2 et 3 est également appréhendable par le 1. Je ne comprend pas ce que vous voulez dire. Je ne comprend pas non plus ce « divisible » dans le 1. Vous semblez avoir un point de vue très réducteur sur ce sujet.

  4. Surnuméraire ? Vous avez dit surnuméraire ?

    Autrefois c’était les Juifs qui étaient surnuméraires. Aujourd’hui, c’est les enfants !

    remarque des modérateurs du blog biosphere :
    Votre IP vous dénonce. Ne postez plus de posts sous des pseudos différents

  5. Bonjour biosphère,
    Tout d’abord, je souhaiterais vous remercier très chaleureusement de porter depuis longtemps la voie de Gaia. J’espère que vous pourrez remettre nos pendules à l’heure encore longtemps. Cela me (nous) fait du bien ! Merci mille fois pour votre travail.
    Cela dit, il ne s’agit pas ici d’une querelle sémantique. En somme, nous avons à disposition trois niveaux de perception de notre univers.

    1. Vision purement mécaniste et cartésienne, celle héritée de Newton et de Descartes, dans laquelle l’univers, la terre, le corps, l’atome sont des machines divisibles et appréhendables par des relations de cause à effet. C’est une vision purement linéaire.

    2. Vision systémique, celle héritée de la théorie générale des systèmes et de la cybernétique. Malgré le fait qu’elle intègre les notions des rétroactions entre les éléments du système, elle ne rend pas compte des phénomènes d’émergence et d’auto-organisation.

    3. Vision holistique, celle héritée des anciens, de Goethe et d’auteurs comme David Bohm, Edgar Morin, Maturana, Whitehead, Bergson, Capra, … pour n’en citer que quelques uns. Cette vision rend compte de l’ordre implicite des choses. Le TOUT est plus que la somme des parties et chaque partie contient le TOUT. Tout est intriqué, lié, enchevêtré. Des propriétés émergent des interactions (auto organisation) entre les différents éléments qui composent le système. Ces propriétés influent à leur tour sur les parties par effets de rétroactions positives ou négatives. C’est de ça qu’il s’agit lorsque l’on parle de complexité. Pensez à Gaia et aux expériences de Lovelock….

    Je peux fournir avec plaisir une petite liste de lecture si vous le souhaitez.

  6. Bonjour biosphère,
    Tout d’abord, je souhaiterais vous remercier très chaleureusement de porter depuis longtemps la voie de Gaia. J’espère que vous pourrez remettre nos pendules à l’heure encore longtemps. Cela me (nous) fait du bien ! Merci mille fois pour votre travail.
    Cela dit, il ne s’agit pas ici d’une querelle sémantique. En somme, nous avons à disposition trois niveaux de perception de notre univers.

    1. Vision purement mécaniste et cartésienne, celle héritée de Newton et de Descartes, dans laquelle l’univers, la terre, le corps, l’atome sont des machines divisibles et appréhendables par des relations de cause à effet. C’est une vision purement linéaire.

    2. Vision systémique, celle héritée de la théorie générale des systèmes et de la cybernétique. Malgré le fait qu’elle intègre les notions des rétroactions entre les éléments du système, elle ne rend pas compte des phénomènes d’émergence et d’auto-organisation.

    3. Vision holistique, celle héritée des anciens, de Goethe et d’auteurs comme David Bohm, Edgar Morin, Maturana, Whitehead, Bergson, Capra, … pour n’en citer que quelques uns. Cette vision rend compte de l’ordre implicite des choses. Le TOUT est plus que la somme des parties et chaque partie contient le TOUT. Tout est intriqué, lié, enchevêtré. Des propriétés émergent des interactions (auto organisation) entre les différents éléments qui composent le système. Ces propriétés influent à leur tour sur les parties par effets de rétroactions positives ou négatives. C’est de ça qu’il s’agit lorsque l’on parle de complexité. Pensez à Gaia et aux expériences de Lovelock….

    Je peux fournir avec plaisir une petite liste de lecture si vous le souhaitez.

  7. non pas une éducation systémique, car cela a une connotation méchaniste, mais une éducation holistique ! Gaia n’est pas une machine !

  8. non pas une éducation systémique, car cela a une connotation méchaniste, mais une éducation holistique ! Gaia n’est pas une machine !

    1. Bonjour Julien
      Il ne faut pas attacher d’importance aux querelles sémantiques. « Holistique » est aussi bon que systémique. Voici ce que dit Joël de Rosnay :
      « L’écologie est un concept intégrateur, un mode de pensée global qui matérialise aujourd’hui l’irruption de la systémique dans l’éducation, l’industrie et la politique. Il s’agit aujourd’hui de passer de l’émotion à la responsabilité grâce à une culture scientifique et technique permettant de relier les éléments épars reçus par l’éducation ou les médias. D’où l’importance d’une approche systémique multidimensionelle de l’écologie et de la gestion de l’environnement… La pédagogie systémique en écologie est un catalyseur capable de favoriser l’établissement d’une véritable culture de la complexité et l’émergence de nouvelles valeurs. »

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