A Ungersheim, on mange local et on paye en radis

Ungersheim, commune de 2 200 habitants du Haut-Rhin, est sans doute à l’image de la France dans un siècle : une mosaïque de communautés restreintes qui s’efforcent de vivre une certaine autonomie alimentaire et énergétique. Voici un résumé de l’article du MONDE*.

« Une fois par semaine, une entreprise maraîchère les Jardins du Trèfle rouge, la toute jeune conserverie locale ainsi qu’un marchand d’œufs du cru vendent leur production sur la place de la mairie. Assurer la souveraineté alimentaire de la commune, en créant une filière locale « de la graine à l’assiette », autrement dit en proposant aux villageois des aliments produits localement : c’est l’objectif poursuivi depuis quatre ans par la municipalité d’Ungersheim. « Aujourd’hui, la nourriture que nous consommons, venant de centaines, voire de milliers de kilomètres, est essentiellement livrée par camion. Or en cas de choc, pétrolier notamment, nous pourrions nous trouver rapidement en situation de pénurie. Alors même que nous sommes entourés d’une centaine d’hectares de terres agricoles, mais vouées à des monocultures de maïs ou de céréales, destinées à l’exportation », explique son maire, Jean-Claude Mensch. Sous égide municipale, les Jardins du Trèfle rouge, employant 25 personnes, produit une trentaine de tonnes de légumes de saison par an (soit une centaine de variétés sur toute l’année). Elle confectionne chaque semaine quelque 150 paniers de légumes et fournit chaque jour en nourriture la cantine de l’école du village. La conserverie a démarré son activité en août 2015. Elle confectionne déjà entre 600 et 1 000 bocaux par semaine. Pour inciter les habitants à consommer les denrées issues du territoire, la municipalité s’est dotée le 13 juillet 2015 d’une monnaie locale, qui ne peut donc être utilisée que sur place : le radis. Mais toutes ces initiatives appellent une évolution dans les modes de vie, une évolution culturelle, qui ne se décrète pas d’un claquement de doigts et demande du temps. »

Belle expérience, du type « communauté de transition » comme le prône Rob Hopkins. Mais comment adapter ce système qui tend à l’autonomie alimentaire et énergétique à une ville de plus de 22 000 habitants… ou la transposer à une ville de plus de 200 000 ou 2 millions d’habitants. Ne peut-on craindre que des urbains affamés aillent se nourrir à Ungersheim. Faut-il armer les ruraux et les transformer en « survivalistes » ?

* Le Monde.fr | 14.01.2016, A Ungersheim, manger local et payer en radis

2 réflexions sur “A Ungersheim, on mange local et on paye en radis”

  1. Je ne comprends pas bien en quoi cette monnaie locale inciteraient les gens à acheter des produits de cette commune plutôt que des qui soient d’ailleurs.

    Toujours est-il que pour inciter réellement les citoyens à consommer « made in Ungersheim », il serait plus judicieux de vendre ces produits locaux à des prix qui ne soient pas supérieurs à ceux pratiqués par la concurrence, en particulier celle des grandes surfaces.

  2. Je ne comprends pas bien en quoi cette monnaie locale inciteraient les gens à acheter des produits de cette commune plutôt que des qui soient d’ailleurs.

    Toujours est-il que pour inciter réellement les citoyens à consommer « made in Ungersheim », il serait plus judicieux de vendre ces produits locaux à des prix qui ne soient pas supérieurs à ceux pratiqués par la concurrence, en particulier celle des grandes surfaces.

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