accouchement, désert médical ou société surmédicalisée ?

« Mort sur l’autoroute A20 d’un nouveau-né dont la mère n’avait pu accéder à une maternité. »* Diantre ! beaucoup de bruit pour pas grand chose. Personnellement ma mère m’a mise au jour à domicile, comme cela se faisait autrefois. Jamais nous n’aurions à l’époque pris une autoroute, elles n’existaient pas. Le président François Hollande s’exclame : « Aucun Français ne doit se trouver à plus de 30 minutes de soins d’urgence ». Mais presque toutes les femmes enceintes se trouvent à moins de cinq minutes d’un lit, d’eau chaude et de soins attentionnés si notre société était plus solidaire et les citoyens mieux formés à l’art de l’accouchement.

Aux Pays-Bas, l’accouchement à domicile est courant. Rappelons que l’acte de donner la vie n’est pas une maladie. Rappelons que les techniques dures, technicisée, remplacent de plus en plus dans tous les domaines les techniques douces et conviviales. Notre société moderne surdéveloppée a oublié que donner la vie est un acte avant tout naturel. Le corps médical a pris le pouvoir pour régenter notre vie de la naissance (monitoring, césarienne ou péridurale, etc.) à la mort (espace gériatrique, soins « palliatifs », etc.). Ce n’est pas d’un manque de maternités « de proximité » dont nous souffrons, mais de l’hétéronomie de nos techniques qui empêchent notre autonomie. La société moderne, en s’éloignant toujours plus de la nature, concourt à notre aliénation… Voici deux articles antérieurs sur notre blog qui vont à l’essentiel :

Donner la vie n’est pas une maladie

Extrait : En France, sous la pression des médecins, les pouvoirs publics ont déconseillé dès 1972 les accouchements à domicile. Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français se positionne aujourd’hui contre les maisons de naissance…

Bien naître, bien être

Extrait : Il suffit de chauffer la pièce et de préparer des serviettes chaudes pour recevoir l’enfant.  On fait bouillir de l’eau pour désinfecter une paire de ciseaux, des nœuds dans le cordon ombilical et on masse le ventre pour faire sortir le placenta. Cela suffit pour réussir un accouchement…

*Le Monde.fr avec AFP | 20.10.2012, Accouchement dramatique sur l’A20 : Hollande demande une enquête

9 réflexions sur “accouchement, désert médical ou société surmédicalisée ?”

  1. J’imagine que vous ne publiez pas uniquement pour provoquer et que vous textes ont, dans vos têtes, un sens. Pourquoi ne pas donner ce sens ?

  2. Les dernières informations que j’ai lues laissent penser que même avec des connaissances médicales basiques, l’enfant serait décédé. Du coup, votre texte me paraît vraiment obscur. Je me permet de réitérer ma demande de précisions 🙂

  3. La logique m’échappe un peu. Vous utilisez un fait divers rappelant que l’accouchement peut mener à la mort pour suggérer que l’accouchement est surmédicalisé. Je ne comprend pas. A moins que vous n’ayez des raisons de penser qu’avec un peu de connaissance médicale les parents auraient pu sauver leur enfant ? Ou à moins que vous ne considériez que toute mort est une bonne chose ? Pourriez-vous préciser votre point de vue svp ? J

  4. Si vous voulez vous plaindre de « beaucoup de bruit pour pas grand chose », ecrivez un billet sur la refutation de l’article deSeralini par les 6 academies scientifiques et medicales francaises:

    http://www.academie-sciences.fr/activite/rapport/avis1012.pdf

    Et concluez sur la maniere dont le cirque des commentateurs, vous y compris, s’est fourvoye dans le « much ado about nothing » (sauf dans 2 billets ou vous ou l’un d’entre vous suggerait la prudence, mais ca n’a dure qu’un jour).

  5. « Diantre ! beaucoup de bruit pour pas grand chose.  »

    Ah bon, « pas grand chose »… alors ca va… Pangloss. ..

  6. Aujourd’hui la technique est donc devenue omniprésente d’autant plus qu’elle est efficace, elle facilite les déplacements, permet le lien relationnel, facilite les accouchements et tous les gestes quotidiens. Pourtant les pratiques actuelle ont fondamentalement changé le contexte. Elle sont encore plus efficaces, mais elles lient les humains de façon toujours plus artificielle, les déplacements sont mécanisés, les paroles médiatisées, les naissances aseptisées. Limitée à l’outil en tant qu’extension des gestes, la technique restait un serviteur obéissant ; aujourd’hui la technique dépasse les possibilités de son créateur, elle devient autonome et impose aux humains sa logique propre, elle remplace même la Nature dans notre subconscient collectif car elle permet de techniciser la Nature sans se soucier de l’intelligence des corps.

  7. Sous le titre original de Moring Toward Sustainable Prosperity, le Worldwatch Institute dresse une synthèse des enjeux les plus important. On y parle de l’accouchement dans le chapitre « La voie de la décroissance pour les pays surdéveloppés » :
    « Les éco-villages redécouvrent la sagesse ancestrale, qui prendra toute sa place dans une avenir aux ressources limitées. Dans le Tennessee, certaines sages-femmes du village The Farm dispensent les savoir-faire perdus depuis que le système médical états-uniens recourt aux techniques modernes pour faire venir les enfants au monde. Aux Etats-Unis aujourd’hui, un tiers des femmes accouchent par césarienne, ce qui génère des risques tant pour la mère que pour l’enfant. Le programme de The Farm a permis de former de nombreuses sages-femmes et a attiré l’attention sur la surmédicalisation de l’accouchement, démontrant que la césarienne est rarement nécessaire. Sur les 3000 naissances intervenues dans le cadre de ce programme depuis 1971, seules 2 % ont été réalisées par césarienne. En considérant les ressources tant financières qu’écologiques indispensables à l’intervention chirurgical, la diminution des interventions chirurgicales inutiles est inéluctable. »
    (éditions de la Martinière, Vers une prospérité durable – RIO + 20, 2012, p.108-109)

  8. Sous le titre original de Moring Toward Sustainable Prosperity, le Worldwatch Institute dresse une synthèse des enjeux les plus important. On y parle de l’accouchement dans le chapitre « La voie de la décroissance pour les pays surdéveloppés » :
    « Les éco-villages redécouvrent la sagesse ancestrale, qui prendra toute sa place dans une avenir aux ressources limitées. Dans le Tennessee, certaines sages-femmes du village The Farm dispensent les savoir-faire perdus depuis que le système médical états-uniens recourt aux techniques modernes pour faire venir les enfants au monde. Aux Etats-Unis aujourd’hui, un tiers des femmes accouchent par césarienne, ce qui génère des risques tant pour la mère que pour l’enfant. Le programme de The Farm a permis de former de nombreuses sages-femmes et a attiré l’attention sur la surmédicalisation de l’accouchement, démontrant que la césarienne est rarement nécessaire. Sur les 3000 naissances intervenues dans le cadre de ce programme depuis 1971, seules 2 % ont été réalisées par césarienne. En considérant les ressources tant financières qu’écologiques indispensables à l’intervention chirurgical, la diminution des interventions chirurgicales inutiles est inéluctable. »
    (éditions de la Martinière, Vers une prospérité durable – RIO + 20, 2012, p.108-109)

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