Allègre, politicien et scientiste

Bruno Latour : « On comprend bien la capacité de nuisance des climato-sceptiques : si l’origine du bouleversement climatique est incertaine, on se gardera de toute action ! Science et politique sont maintenant coextensives. Les séparer n’a pas plus de sens que de diviser la mer avec une épée. Nous avons parfaitement le droit de décider politiquement d’établir un lien de causalité entre les bouleversements climatiques et l’action humaine parce que nous avons reconnu collectivement que c’était le moyen le plus sûr de nous garantir contre des dangers encore incertains. Les climato-sceptiques sont donc des adversaires politiques. » (LeMonde du 22 mai)

Claude Allègre : « Un des termes du débat est politique. Le climat variant peut-être de 2 ou 3 °C dans un siècle est-il la première priorité de la planète ? Faut-il mobiliser tous les chefs d’Etat sur ce sujet ? Ne faut-il pas se préoccuper d’abord du problème de l’eau et de la faim dans le monde ? Où sont les urgences ? Ne faut-il pas capturer et séquestrer le carbone, promouvoir le nucléaire de quatrième génération, les organismes  génétiquement modifiés, etc. Le combat essentiel, fondé sur une science ouverte, n’a pas besoin de validation politique ! » (LeMonde du 22 mai)

Politis : « M.Allègre est l’exemple parfait de ce que nous appelons un « scientiste », un positiviste échappé des premières années du XXe siècle, un productiviste dévot du progrès, un homme qui est passé intellectuellement à côté des enseignements de notre XXIe siècle. Il est devenu l’homme qui dit en substance à ses contemporains : « Surtout ne changez rien a vos habitudes, la science finira par vous sauver ! » (n°1103, 20 mai 2010).

4 réflexions sur “Allègre, politicien et scientiste”

  1. Tout simplement parce que le bonheur dans la société marchande est essentiellement synonyme d’extase matérielle; je possède donc je suis. Et tant que cet axiome ne sera pas invalidé, la frugalité restera un gros mot. La tâche risque d’être ardue au regard des moyens considérables et de l’énergie fantastique dont disposent les pubards pour marteler du soir au matin sur l’ensemble de la planète, inlassablement, ce même message :  » consommez, consommez ! c’est bon pour vous »

  2. Tout simplement parce que le bonheur dans la société marchande est essentiellement synonyme d’extase matérielle; je possède donc je suis. Et tant que cet axiome ne sera pas invalidé, la frugalité restera un gros mot. La tâche risque d’être ardue au regard des moyens considérables et de l’énergie fantastique dont disposent les pubards pour marteler du soir au matin sur l’ensemble de la planète, inlassablement, ce même message :  » consommez, consommez ! c’est bon pour vous »

  3. C’est bien le souci majeur avec Claude Allègre. Sa réflexion est finalement peu poussée, elle a du succès car elle nous rassure, elle ne remet pas en cause notre système de production. Tout va donc pour le mieux… Quand on lui oppose un raisonnement scientifique étayé et suffisamment honnête pour exprimer quelques doutes (c’est comme cela qu’avance la science), Claude Allègre n’exprime que du mépris. Alors il insulte. En creux il se compare à Pasteur ou Galilée. Il propose des solutions scientifiques non éprouvées (capture du CO2, nucléaire de 4ème génération…), coûteuses qui n’existent MÊME PAS, bref de véritables « usines à gaz » que mêmes les SHADOCKS n’auraient osé imaginer ! Mais à quoi bon ? Puisqu’il le martèle : les rejets de CO2 ne sont pas (à ses yeux) un problème ? Où est sa logique ???
    Il ne prend pas (ou ne veux pas prendre) conscience que la lutte contre les déséquilibres n’est pas un problème de technologie, mais un problème politique.
    Par exemple, la FAIM dans le monde c’est de la POLITIQUE ! Elle ne se résoudra pas avec les OGM ! Depuis quand les grands semenciers sont-ils des philanthropes ? Leur fond de commerce c’est de faire de l’argent, ne rêvons pas (c’est tout à fait logique) ! Le premier OGM a-t-il été conçu à destination des pays souffrant de sécheresse et de malnutrition ? Non bien sûr ! Ils étaient destinés à promouvoir la vente d’herbicides ! Par ailleurs, la construction des OGM actuels relève toujours autant de l’amateurisme tel qu’on pouvait le faire dans les années 80. C’est le cas notamment du manque de contrôle du lieu d’insertion du transgène, ce qui mène à une population très hétérogène des plants obtenus. Avec quelle garantie d’efficacité au final ?
    Croire Claude allègre, s’agissant des OGM c’est faire preuve du naïveté déconcertante ! D’ailleurs y croit-il vraiment lui-même ?
    Bref, pour toutes ces raisons on peut effectivement qualifier Claude Allègre de « scientiste ».
    Tout ceci nous écarte de la solution réelle peu coûteuse et simple celle de la FRUGALITÉ (Houlala quel GROS MOT !). Je reste encore étonné que les gens n’y soient pas réceptifs. Pourquoi craint-t-on tant le bonheur à ca point ?

  4. C’est bien le souci majeur avec Claude Allègre. Sa réflexion est finalement peu poussée, elle a du succès car elle nous rassure, elle ne remet pas en cause notre système de production. Tout va donc pour le mieux… Quand on lui oppose un raisonnement scientifique étayé et suffisamment honnête pour exprimer quelques doutes (c’est comme cela qu’avance la science), Claude Allègre n’exprime que du mépris. Alors il insulte. En creux il se compare à Pasteur ou Galilée. Il propose des solutions scientifiques non éprouvées (capture du CO2, nucléaire de 4ème génération…), coûteuses qui n’existent MÊME PAS, bref de véritables « usines à gaz » que mêmes les SHADOCKS n’auraient osé imaginer ! Mais à quoi bon ? Puisqu’il le martèle : les rejets de CO2 ne sont pas (à ses yeux) un problème ? Où est sa logique ???
    Il ne prend pas (ou ne veux pas prendre) conscience que la lutte contre les déséquilibres n’est pas un problème de technologie, mais un problème politique.
    Par exemple, la FAIM dans le monde c’est de la POLITIQUE ! Elle ne se résoudra pas avec les OGM ! Depuis quand les grands semenciers sont-ils des philanthropes ? Leur fond de commerce c’est de faire de l’argent, ne rêvons pas (c’est tout à fait logique) ! Le premier OGM a-t-il été conçu à destination des pays souffrant de sécheresse et de malnutrition ? Non bien sûr ! Ils étaient destinés à promouvoir la vente d’herbicides ! Par ailleurs, la construction des OGM actuels relève toujours autant de l’amateurisme tel qu’on pouvait le faire dans les années 80. C’est le cas notamment du manque de contrôle du lieu d’insertion du transgène, ce qui mène à une population très hétérogène des plants obtenus. Avec quelle garantie d’efficacité au final ?
    Croire Claude allègre, s’agissant des OGM c’est faire preuve du naïveté déconcertante ! D’ailleurs y croit-il vraiment lui-même ?
    Bref, pour toutes ces raisons on peut effectivement qualifier Claude Allègre de « scientiste ».
    Tout ceci nous écarte de la solution réelle peu coûteuse et simple celle de la FRUGALITÉ (Houlala quel GROS MOT !). Je reste encore étonné que les gens n’y soient pas réceptifs. Pourquoi craint-t-on tant le bonheur à ca point ?

Les commentaires sont fermés.