Angola, l’absence de pétrole entraînera la chute

En 1940, 3 738 010 habitants en Angola, en 2024 environ 37, 8 millions d’habitants, soit une multiplication par 10. Cela ne peut qu’être invivable et ingérable. Aujourd’hui près de 45 % de la population a moins de 14 ans, donc beaucoup de procréation à venir. Si la densité paraît faible, 29 hab./km² pour une moyenne mondiale de 62 hab./km², cela pourrait être un atout pour l’avenir si les structures socio-politiques étaient favorables. Ce n’est pas le cas.

Depuis l’indépendance du pays en 1975, le pays n’a connu que deux présidents, issus du MPLA (Mouvement populaire de libération de l’Angola). Le président de la République concentre tous les pouvoirs. C’est lui qui nomme quasiment tous les responsables politiques, des gouverneurs de province aux maires. Blocage politique, blocage économique, les inégalités sont criantes. Les 50 % les plus pauvres se partageaient 9 % des revenus en 2023 et la situation empire. Le pour-cent le plus riche accapare 26 % des revenus du pays en 2023, contre 15,3 % en 2008. Alors que Luanda abrite des hôpitaux luxueux, les dispensaires des zones rurales ne sont que des murs vides. Seulement 10 % des 50 millions d’hectares de terres arables sont cultivés, le pays importe 95 % de sa consommation de riz et de blé.. Des millions de tonnes de café, de bananes, de maïs et de miel sortaient du pays chaque année avant que la guerre civile (1975-2002) n’y mette fin. Le conflit a fait fuir les paysans vers la capitale, Luanda, plus de 9 millions d’habitants qui abrite presque un quart de la population. L’Angola pourrait être une terre d’abondance, il manque d’antibiotiques et de médicaments pour soigner la tuberculose et le paludisme. Le remboursement des emprunts, qui atteint les 70 % du PIB, aspire la moitié des dépenses budgétaires.

Pire, l’économie est sous transfusion avec le pétrole comme circuit sanguin. Le secteur des hydrocarbures pèse aujourd’hui 30 % du produit intérieur brut, 95 % des revenus d’exportation, deux tiers des recettes fiscales et emploie seulement 35 000 Angolais. Les revenus du pétrole ont donné naissance à un Etat hégémonique qui n’avait plus besoin de l’argent des contribuables pour fonctionner ; les impôts sur le revenu n’existaient pas jusqu’à récemment. Derrière l’État et la corruption, une économie fantôme.

Mais l’Etat perd maintenant de sa puissance financière en raison de l’assèchement des revenus du pétrole. La production de l’or noir a quasiment diminué de moitié ces quinze dernières années, passant de 1,85 million de barils par jour en 2008 à 1 million de barils par jour environ en 2024. Les zones les plus accessibles, d’abord à terre, ont d’abord été épuisées. A l’orée des années 1980, le gisement (bloc 3) était situé à quelques encablures des côtes angolaises et à une profondeur d’une centaine de mètres. On a ensuite foré à 700 mètres. Aujourd’hui le bloc 17 produit de l’« huile » enfouie à 1 600 mètres sous la surface de la mer à une distance moyenne de 200 kilomètres des terres. Plus loin encore, il y a le bloc 32, à 260 kilomètres des terres. Il faut chercher le pétrole à une profondeur d’eau d’environ 2 000 mètres, à laquelle il faut ajouter une perforation de la couche terrestre qui peut atteindre 1 500 mètres. La folie humaine n’a pas de limites. Le bloc 48 est situé dans des eaux ultra-profondes, à 400 kilomètres de Luanda. Il y a une profondeur de 3 600 mètres d’eau et il s’agira du puits d’exploration le plus profond jamais réalisé. Autant dire que l’Angola, deuxième producteur africain d’hydrocarbures, se prépare à la fin du pétrole.

Notre plus ancien article sur l’Angola

25.04.2005 Marburg ou H2N2 ?

L’épidémie de fièvre hémorragique aiguë due au virus de Marburg a tué récemment 239 personnes sur les 266 Angolais contaminés, soit 9 sur 10 ; il est donc redoutable. Un échantillon du virus de la grippe de 1957, le H2N2 qui a fait cinq millions de morts à l’époque, a été récemment envoyé à 3 747 labos de 18 pays différents ; erreur humaine vite réparée par une destruction dès réception.

Mais de tels évènements redonnent espoir à la Biosphère : un jour ou l’autre, un virus très contagieux s’échappera bien de l’Angola ou des éprouvettes des bio-analystes pour éliminer un peu (beaucoup, abondamment…) du surplus de la démographie humaine…

16 réflexions sur “Angola, l’absence de pétrole entraînera la chute”

  1. Comme il semble qu’ON ait fait le tour de l’Angola, de ses problèmes, de ceux de ChatGPT en suivant… avant de tourner la page j’en profite pour en évoquer un autre, problème.
    Dont j’ai déjà parlé, et que je vois là dans cette phrase :
    – « Mais de tels évènements redonnent espoir à la Biosphère : un jour ou l’autre, un virus très contagieux s’échappera bien de l’Angola ou des éprouvettes des bio-analystes pour éliminer un peu (beaucoup, abondamment…) du surplus de la démographie humaine… »
    (25.04.2005 Marburg ou H2N2 ?)

    Je pense de suite au titre d’un bouquin, présenté (vendu) comme un essai philosophique… L’humanité disparaîtra, bon débarras ! (Yves Paccalet 2006)
    La Biosphère (la Terre, la Nature…) ne pense rien, elle n’espère rien. Ce n’est que celui qui parle en son nom, qui peut-être même se prend pour son porte-parole… qui pense et espère. (à suivre)

    1. Et ce n’est pas non plus un jaguar, ni un loup, ni une baleine… qui tient ce genre de propos. Je comprends les raisons qui font qu’un écolo puisse être amer, déçu, désillusionné, désenchanté, désespéré et tout ce que vous voulez (vive les Dé !), mais je persiste à penser que la haine de sa propre espèce est une maladie grave.

  2. MICHEL C ET ChatGpt ...

    @ Biosphère et Didier Barthès.
    N’allez pas croire que je cherche à défendre ChatGPT, vous savez d’ailleurs ce que je pense de l’IA. J’essaie seulement d’être logique. Vous dites que ChatGPT répète ce qu’il trouve sur internet, le synthétise, et vu que le mot « surpopulation» est devenu tabou… finalement il n’en dit pas grand chose, si ce n’est rien du tout.
    Dans le principe… je pense que vous avez raison (notez le). ChatGPT n’est qu’une machine, qui ne peut donc pas faire plus que ce dont elle est capable (ce pour quoi elle a été conçue). Un smartphone (par exemple) ne peut pas moudre et faire du café (en tous cas pour le moment). Si je mets toute ma bibliothèque (tous mes bouquins de Tintin) et toutes mes musiques (de Chantal Goya) dans un smartphone (je n’en ai pas)… alors c’est sûr que ce n’est pas avec ça que je pourrais faire progresser l’intelligence collective. (à suivre)

    1. MICHEL C ET ChatGpt ...

      (suite) Maintenant, si ma bibliothèque se limite à Malthus, Ehrlich, Paccalet, et ma musique à Noir c’est noir de Johnny… pas sûr non plus que ce soit mieux.
      Ceci dit, dans la pratique… êtes-vous certain que ChatGPT n’ait rien à dire au sujet de votre fameux (ou fumeux) tabou ?
      Posons-lui la question : La surpopulation est-elle un sujet tabou ?
      =˃ « En résumé, bien que la surpopulation soit un sujet important et pertinent, il peut être considéré comme tabou dans certains contextes en raison de la complexité des enjeux qu’il soulève. Une approche sensible et informée est souvent nécessaire pour aborder ce sujet de manière constructive. »

      Bof… en résumé, c’est comme il vous plaira (comme ON veut).
      Fameux pour vous, fumeux pour moi. (à suivre)

    2. (suite) Une autre : La Terre est-elle surpeuplée ?
      =˃ « La question de la surpopulation de la Terre est complexe et suscite des débats parmi les démographes, les économistes et les écologistes. Voici quelques points à considérer : [et patati et patata] »
      Trop complexe pour moi ! Arrête de m’enfumer, je veux juste savoir si c’est Oui ou Non !!! Répond à ma question : Malthus avait-il raison, oui ou non ?

      =˃ « La question de savoir si Malthus avait raison ou non est complexe et suscite des débats parmi les économistes, les démographes et les écologistes [blablabla]. En résumé [blablabla] La réalité est plus nuancée [et patati et patata] »

      Mon dieu quelle misère ! Mieux vaut donc en rester là.
      En résumé… nous sommes d’accord. (notez le ! ) 🙂

      1. Esprit critique

        (et fin) Bref, je voulais juste laisser entrevoir que sur ce sujet (qui n’est évidemment pas le seul) le «débat» avec ChatGPT est exactement du même genre que celui que nous avons ici sur ce blog. ON ne fait que tourner en rond !
        Parler pour ne rien dire, si ce n’est répéter et se rerépéter etc. etc.
        Et donc gaspiller de l’énergie (pour refroidir les data-centers), finalement pour rien !

  3. Quelles sont les causes des problèmes de l’Angola ?
    Avec ChatGpt, on obtient seulement les réponses déjà sur Internet dont il a fait la synthèse. Comme le mot « surpopulation» est devenu tabou au niveau médiatique, voici ce que va trouver ChatGpt dans sa recherche :
    – Le FNUAP déconstruit le mythe de la surpopulation…
    – Greenpeace : On entend parfois dire que la surpopulation est l’une des principales causes de la crise climatique et qu’il serait nécessaire de contrôler la croissance démographique. Cette idée est fausse et dangereuse…
    – L’ONU réfute les risques liés à la surpopulation mondiale…
    – UNFPA : Le problème des discours sur la « surpopulation »
    La surpopulation humaine n’existe pas pour les algorithmes contrairement à la surpopulation carcérale ! Que ce soit en Angola ou ailleurs.

  4. Esprit critique

    – « … les inégalités sont criantes. Les 50 % les plus pauvres se partageaient 9 % des revenus en 2023 et la situation empire. Le pour-cent le plus riche accapare 26 % des revenus du pays en 2023, contre 15,3 % en 2008. » (Biosphère)

    – « Les 10% les plus riches détiennent plus de la moitié des richesses nationales quand les 50% les plus pauvres se partagent moins de 10 % du gâteau. » (Comment les inégalités aggravent la pauvreté – oxfamfrance.org 14 mars 2023)
    – « Aujourd’hui, les 1% les plus riches de la planète possèdent près de la moitié des richesses mondiales. » (Inégalités : pourquoi les 1% les plus riches du monde sont un problème selon Oxfam – oxfamfrance.org 8 octobre 2021)

    De ce côté là l’Angola ne fait donc pas plus mal que la France, et se situe même en dessous de la moyenne mondiale. Sur le plan politique l’Angola est une dictature déguisée en démocratie. Comme beaucoup d’autres pays finalement. ( à suivre )

    1. Esprit critique

      (suite) Quant à son pétrole, comme celui d’autres pays (Venezuela, Nigeria, Algérie, Angola, République Démocratique du Congo…), finalement il est bien plus une malédiction (sic) qu’une richesse. Le Pétrole génère et entretient la corruption, fait l’objet d’accords secrets entre les autorités et les compagnies pétrolières, au détriment des populations et bien sûr de l’environnement.
      – Existe-t-il une « malédiction des ressources naturelles » ? ( cnrs.fr/ 07.09.2022 )

  5. Didier BARTHES

    A la vue de ces chiffres et en même temps à la constatation du silence sur la question démographique de la part de la majorité des écologistes, on se demande parfois si les gens prennent conscience de ce que signifie une population multipliée par 10 en sensiblement moins d’un siècle.
    Avant tout raisonnement prendre conscience de l’ordre de grandeur !
    Cela nous conduira à une catastrophe écologique et humanitaire très rapidement.
    Essayons d’imaginer ce que donnerait pour la France une population de 680 millions d’habitants !

    1. Esprit critique

      Les chiffres ne mentent pas, seulement ON peut leur faire dire ce qu’ON veut.
      La Preuve… comme seul exemple (ils sont nombreux), la ville de Claudy (Nord) a vu sa population multipliée par 10 en 1 siècle.
      Alors bien sûr, on parle ici de la population d’un pays, l’Angola, dont la densité de population est de 29 hab/km² (120 pour la France métropolitaine). L’Angola, où seulement 10 % des 50 millions d’hectares de terres arables sont cultivés, le pays importe 95 % de sa consommation de riz et de blé… (sic Biosphère). L’Angola, dont la capitale compte plus de 9 millions d’habitants, soit presque un quart de la population (sic Biosphère). Et dont le taux de fécondité (5,21) est en baisse (comme dans de nombreux autres pays), et dont le taux de mortalité infantile (7%) reste parmi les plus élevés du monde (France 0,4%).
      Le premier problème de l’Angola n’est donc pas à chercher du côté de sa démographie, mais plutôt de sa politique.

      1. Didier BARTHES

        Non, on ne peut pas faire dire ce qu’on veut aux chiffres si l’on est honnête.
        Quant à la mortalité infantile si elle est terrible pour les gens touchés et si elle est bien plus forte qu’en Europe (ou elles est quasi nulle, pardon là encore pour les personnes touchées) elle a baissé beaucoup plus vite que la fécondité, c’est d’ailleurs ce qui explique l’explosion démographique en Afrique. C’est ce qui fait que malgré la baisse de la fécondité, que je ne nie pas, la population a pu être multipliée par 10. revoyez en mathématiques ce que donne toute évolution géométrique dont la raison (c’est à dire le coefficient multiplicateur lors de chaque période) est supérieure à 1, c’est une catastrophe, inévitablement.

        1. – « 100 millions d’habitants en 1900, la population de l’Afrique est passée à environ 275 millions dans les années 1950-1960, puis à 640 millions en 1990 et à 1,4 milliard en 2022. » (Wikipédia : Démographie de l’Afrique)

          Ce n’est pas mon genre de nier ce qui est indéniable. Mais je persiste à dire que le premier (ou le plus grave) problème de l’Angola n’est pas à chercher du côté de sa démographie, mais plutôt de sa politique.

        2. MICHEL C ET ChatGpt ...

          Par curiosité… j’ai posé la question à ChatGpt : Quelles sont les causes des problèmes de l’Angola ? Voici sa réponse : « 1. Histoire de la guerre civile […] 2. Corruption et mauvaise gouvernance […] 3. Inégalités économiques […] 4. Problèmes économiques […] Problèmes sociaux […] Tensions ethniques et politiques […] »

          Comme lui non plus ne semble pas avoir conscience de ce que signifie une population multipliée par 10 en sensiblement moins d’un siècle… je lui en ai posé une autre : Le taux de fécondité constitue-t-il un problème pour l’Angola ?
          =˃ « […] bien que le taux de fécondité élevé en Angola puisse être perçu comme un signe de vitalité démographique, il représente également un défi majeur pour le développement du pays. Des politiques visant à améliorer l’éducation, la santé reproductive et l’accès aux services de planification familiale sont essentielles pour gérer cette situation. »
          ( à suivre)

        3. (et fin) Je vous laisse lui demander les raisons pour lesquelles les revenus du Pétrole ne permettent pas d’améliorer l’éducation, la santé reproductive et l’accès aux services de planification familiale, etc.
          Je serais étonné qu’il vous parle du Surnombre… Mais si c’est le cas n’hésitez pas à me le dire. 🙂

        4. Didier BARTHES

          Pour répondre à votre dernière remarque Michel C, non je ne vais pas demander à Chat GPT de me dire ce qu’il (ou elle je ne sais) considère comme la vérité. Chat GPT répète ce qu’elle trouve sur internet et le synthétise avec habileté. Comme la majorité des économistes et démographes sont natalistes, elle se conforme.
          Ce n’est pas à Chat gpt de prendre des décisions politique, elle peut nous aider à chercher des chiffres oui mais ne la chargeons pas de remplacer notre cerveau. Si elle ne parlait pas du surnombre…. elle aurait tort. Il est vrai qu’elle s’en moque Chat GPT de la nature, c’est seulement une machine + logiciel, les arbres et les animaux, le plaisir d’avoir de la place, ça n’émeut pas ses puces de silicium

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