Anthropocène, anthropocentrisme, anthropisation… extinction des espèces

Plus d’un oiseau sur huit, plus d’un mammifère sur cinq, plus d’une espèce de conifère sur quatre, un amphibien sur trois sont menacés d’extinction… dans l’indifférence générale. Pourquoi ? La Liste rouge de l’UICN* ne donne lieu qu’à 2/3 de page sur LE MONDE**. Pourtant dans le même numéro, le contre-budget de la gauche prend une page entière et une vague affaire de 1997 presque une page. LE MONDE est orienté surtout vers l’événementiel des petites affaires humaines, pas sur les débats de fond. Ainsi va la vie, humain, trop humain ! Il n’y a que le nombril de l’Homme qui intéresse. Dans l’article du MONDE, « la biodiversité est considérée comme une ressource essentielle… pour l’humanité » ! L’évaluation exhaustive de conifères « n’est qu’un premier pas dans le recensement des dangers qui guettent le règne végétal… et donc l’humanité » !

Nommons le responsable de cette tuerie de la biodiversité : c’est l’homme. Responsable et coupable. Si son espèce disparaît, il l’aura bien cherché ! LE MONDE aurait du montrer que l’extinction des espèces n’est qu’une partie du tout, et que l’existence de l’espèce humaine n’est qu’une toute petite partie de cette partie. L’hypothèse d’une hiérarchie au sein du Vivant est induite par l’erreur de croire que l’évolution va du plus simple au plus sophistiqué, de l’inférieur forcément stupide au supérieur doué d’une intelligence donnant prérogative à tous les pouvoirs. L’évolution se fait dans tous les sens et ne poursuit aucun objectif, si ce n’est la prolongation de la vie sur Terre. L’évolution ne conduit certainement pas de la bactérie à l’homme, mâle et Blanc de préférence. Notre espèce n’est qu’un support de l’ADN qui nous précède et qui nous survivra. Tant que nous ne manifesterons pas un profond respect pour la biosphère en particulier et notre planète en général, nous ne deviendrons pas grand chose, nous resterons un prédateur parmi d’autres prédateurs, le plus féroce des prédateurs, l’artisan tout puissant de l’anthropocène.

Pour être au plus profond de notre humanité, redonner d’une manière ou d’une autre à la biosphère ce que nous lui avons pris semble une évidence. Pour enrayer la sixième extinction des espèces, il nous faut condamner notre anthropocentrisme et l’anthropisation des territoires qui va avec. Les autres formes de vie ont, elles-aussi, besoin de conserver leur niches écologiques….

* UICN, Union internationale pour la protection de la nature.

**  LE MONDE du 11 novembre 2011, Plus d’une espèce de conifères sur quatre est menacée dans le monde.

4 réflexions sur “Anthropocène, anthropocentrisme, anthropisation… extinction des espèces”

  1. François Gauthier

    L’humanisme auto-suffisant s’effrite pour découvrir un être humain non pas auto-fondé mais constitutivement lié à son environnement naturel. Apparaît alors une métaphysique de la Nature qui fonde une morale non plus exclusive et ethnocentrique comme le mythe de l’autonomie moderne, mais compatible avec l’univers symbolique des société dites archaïques qui promeuvent l’équilibre entre l’Humain et la Nature.

    Ainsi une nouvelle hétéronomie, celle de la Nature, peut se dresser contre l’hétéronomie du marché.

  2. François Gauthier

    L’humanisme auto-suffisant s’effrite pour découvrir un être humain non pas auto-fondé mais constitutivement lié à son environnement naturel. Apparaît alors une métaphysique de la Nature qui fonde une morale non plus exclusive et ethnocentrique comme le mythe de l’autonomie moderne, mais compatible avec l’univers symbolique des société dites archaïques qui promeuvent l’équilibre entre l’Humain et la Nature.

    Ainsi une nouvelle hétéronomie, celle de la Nature, peut se dresser contre l’hétéronomie du marché.

  3. John Muir observait à travers l’exemple de son père, qui brutalise ses animaux et sa terre, que la préoccupation des affaires et du gain rend désespérément aveugle à la beauté du monde. Ce que l’homme produit par son activité lui semble insignifiant par rapport à ce qui lui est donné :

    « Les bien-pensant terrifiants taxent d’hérésie celui dont les sympathies s’étendent ne serait-ce que d’un cheveu au-delà de l’épiderme de notre propre espèce. Il n’est apparemment jamais venu à l’esprit de ces enseignants des fins dernières qu’en faisant des animaux et des plantes la nature ait eu pour objectif le bonheur de chacun d’entre eux. Pourquoi l’homme se donnerait-il une valeur supérieure au fait d’être une partie de la grande unité de la création ? L’univers serait incomplet sans l’homme, mais il serait aussi incomplet sans la plus petite des créatures microscopiques qui demeurent lin de nos yeux et de notre connaissance. »

  4. Hélas oui, nous sommes responsable. La sixième extinction est de notre seul fait et il faudra plusieurs dizaines de millions d’années pour s’en remettre car la nature ne recréera pas de tigres en 5 minutes. A coté de cela, les problèmes de pollution sont mineurs. Nous sommes trop nombreux c’est une réalité incontournable. Il faut de toute urgence faire baisser fortement la fécondité.

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