Apprendre aux enfants à ne pas croire au père Noël

Une enseignante remplaçante du New Jersey a annoncé à ses élèves, âgés de 6 et 7 ans, que le père Noël n’existait pas. Face au traumatisme enduré, le directeur de l’école élémentaire a envoyé une lettre aux parents pour s’excuser et leur recommande de « prendre les mesures appropriées pour préserver l’innocence des enfants ». L’enseignante a été renvoyée. Elle aurait du être remerciée, félicitée, montrée en exemple.

Car l’innocence des enfants est exploitée, dénaturée. le Père Noël est devenu le camelot immonde des marchands les plus fétides de ce monde. Tous ces marchands de rêve et d’illusion, véritables pirates des aspirations enfantines, colporteurs mercantiles de l’idéologie du flic, du fric, du flingue, sévissent dans les médias et les devantures.

« Sauter à la corde ou jouer au ballon devient un exploit quasi contestataire sur des abords d’immeubles transformés en parking. Quelles sont les tendances d’enfants élevés dans un milieu naturel et n’ayant pas à souffrir du poids des divers modes d’intoxication ? Ils courent, ils jouent dans les flaques, se roulent dans la boue, ou tentent de percer les mystères de « papa-maman ». Ils vivent, pensent, créent. Refouler ces pulsions naturelles est donc le but criminel de notre société. Le système des marchands au pouvoir a dit : J’achète le Père Noël. Les marchands tuent l’enfant, tuent les parents, tuent le jouet. »( la Gueule ouverte, janvier 1973)

Noël est une chiotte ignoble et on va plonger nos gosses là-dedans ? Mais faut bien faire plaisir au gamin ! D’ailleurs ces jeux sollicitent de plus en plus de consommation électrique. Allez, tenez, on va fantasmer un peu : bientôt pour construire des EPR nucléaires, EDF s’adressera à nos gosses et leur proclamera la nécessité de l’atome pour fournir de l’électricité à leurs jouets électroniques.

En tant que grand-père, j’ai été horrifié par ce ballon qui, quand on l’envoyait plus loin, disait « suis-moi, suis-moi »… à ma petite fille de deux ans !

10 réflexions sur “Apprendre aux enfants à ne pas croire au père Noël”

  1. Croire en Jésus ou au père Noël relève de l’intoxication des esprits par le système dominant, la structuration religieuse d’une part, le merchandising d’autre part. Se libérer de ce système devrait être la ba-ba d’un écologiste conscient. Car l’écologie politique a pour base l’écologie scientifique. Les arguments scientifiques reposent sur des faits et des données. Les arguments culturels reposent sur des valeurs. Les valeurs doivent être conformes aux faits.
    Si on divise pour simplifier le monde en 2 camps opposés, celui de la croissance et celui de la décroissance, de quel côté se trouvent les meilleurs arguments ?
    • Les faits et les données démontrent-ils que les limites de l’extraction des énergies et des matières pourront toujours être repoussées ? Non.
    • Les valeurs de partage, de sobriété sont-elles préférables à celles de l’individualisme et du gâchis ? Oui (à suivre)

    1. (suite et fin) Mais alors que manque-t-il au « camp » des décroissancistes pour remporter la victoire idéologique et changer le « paradigme » ?
      Pourquoi ni les meilleurs arguments scientifiques, ni les meilleurs arguments culturels ne sont-ils décisifs ?
      Voilà le genre de questions qu’à la MCD (maison commune de la décroissance) se pose. Nous voyons bien que ce n’est pas en alignant des faits et des données, ni en accusant autrui au nom des « bonnes » valeurs, que nous trouverons des réponses. La réponse se trouve en chacun de nos commentateurs, que le père Noël et Jésus Christ leur porte conseil…

  2. Un enfant construit son cerveau aussi dans l’imaginaire et les contes sont faits pour cela. Il faut lire des histoires aux enfants tous les soirs et le père noël a un double paradigme, la magie et le passage à l’âge de raison.
    Cela construit leur esprit critique sur les mensonges des adultes au contraire de ce qui est dit dans l’article.
    En général, les enfants émancipés sont très fiers de savoir que le père noël n’existe pas.
    Ce sont des « grands »!
    Il arrive que certains soient traumatisés par ce renversement de paradigme et cela doit montrer aux parents qu’ils devront être très attentifs à la psychologie de leur enfants car il aura montré une fragilité.

  3. Prouver que quelque chose existe est facile grâce à toutes les connaissances scientifiques actuelles. Prouver que quelque chose n’existe pas découle des prémices précédents, on s’en fout du surréalisme. Par exemple on ne peut savoir si on va se retrouver au paradis ou en enfer après notre décès mais cela n’a normalement aucune importance, faut simplement attendre pour en savoir un peu plus !

    Un des problèmes de nos sociétés humaines, c’est l’affrontement des crédulités. Casser nos croyances indémontrables et la première étape pour nous libérer de notre aliénation entraînée par une socialisation qui commence pas le baptême (ou la circoncision…) imposée qui passe aussi par le père Noël et la crèche de Jésus et qui débouche sur le conflit pseudo-religieux en Palestine actuelle.

  4. Aujourd’hui on vit dans un monde de fous, il faut donc faire très attention à ce qu’on dit.
    Si au sujet du Père Noël je dis «chacun est libre d’y croire ou non»… ON va alors me faire dire «le Père Noël existe». Ou alors «le Père Noël n’existe pas». En fait c’est selon ce qu’ON a envie d’entendre ou de croire. C’est bizarre cette façon d’interpréter les choses, non ?
    Et si je ne confirme pas l’existence ou la non inexistence du Père Noël, là encore c’est selon, ON va alors m’insulter et me menacer. Et bien sûr c’est comme ça pour tout et n’importe quoi.

    – Une enseignante révèle à ses élèves que le Père Noël n’existe pas, des parents veulent porter plainte (décembre 2022 – letribunaldunet.fr )

    PS : Bon courage pour prouver que quelque chose n’existe pas.

  5. Le Père Noël qui apporte des cadeaux aux enfants au pied du sapin fait partie des ces petites touches de merveilleux.
    Je me méfie d’une société qui se voudrait hyper rationaliste, je suis sûr qu’elle nous conduirait au pire. Je trouve ça très beau de croire au Père Noël quand on est enfant.

    1. Oui c’est beau d’y croire. Comment pourrions-nous croire à cette Cité Idéale si ON nous casse nos rêves d’enfants ? Je vois là une contradiction.

  6. Mais pour qui qu’elle se prend cette enseignante remplaçante du New Jersey ?
    Et pourquoi pas leur expliquer aussi que Dieu n’existe pas ? Ou que le CO2 n’a rien à voir avec le réchauffement, ou je ne sais quoi. Ceci dit moi je ne l’aurais pas renvoyée, je l’aurais juste obligée à se déguiser en Mère Noël.
    Déjà ne mélangeons pas tout, que Noël soit devenu une chiotte ignoble (sic) c’est une chose. Mais Noël ce n’est pas que ça. Le Père Noël c’est pareil, il n’est pas qu’une ordure. Les petits y croient, comme ils croient à la Petite souris, aux fées et à tout un tas d’autres histoires. Et s’ils y croient c’est évidemment parce que leurs parents les y font croire. Et alors, où est le problème ?

    – « Admettons qu’on a tous besoin de croyances collectives et de merveilleux – surtout cette année. » ( Croire au Père Noël, ça sert à quelque chose ? – francebleu.fr )

    1. – « La magie de Noël contribue à épanouir l’imagination des enfants. » (Croire au Père Noël a-t-il un impact sur le développement des enfants ? – pourquoidocteur.fr)

      – « Par ailleurs, la naïveté grotesque des enfants fait peine à voir, surtout si l’on veut bien la comparer à la maturité sereine qui caractérise les adultes. Par exemple, l’enfant croit au Père Noël. L’adulte non. L’adulte ne croit pas au Père Noël. Il vote. » (Pierre Desproges)

    2. – « La découverte de cette vérité est souvent la première expérience pour sortir de la petite enfance et ainsi faire l’expérience de la réalité qui est parfois différente des croyances. » (Faire croire au Père Noël aux enfants : bonne ou mauvaise idée ? – pourquoidocteur.fr)

      Je ne me souviens pas d’avoir été traumatisé en découvrant la vérité, ni d’en avoir voulu à mes parents de m’avoir roulé dans la farine avec cette histoire de Père Noël, encore moins d’avoir perdu là toute ma confiance envers eux. Ou alors c’est quelque chose que j’ai rangé au fin fond de mon inconscient, ou subconscient, va savoir.
      Je crois plutôt que je devrais leur être reconnaissant de m’avoir montré que les adultes peuvent mentir. Pour moi c’est la première des choses qu’un enfant doit comprendre, pour pouvoir mesurer ensuite combien certains peuvent être de véritables salauds.

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