Aubry-Hollande, il n’y a pas d’urgence écologique

Aubry et Hollande disent d’une même voix avoir le « courage » d’affronter la « transition énergétique ». Mais ils ne disent rien du scénario négawatts (sobriété énergétique), rien sur la taxe carbone nécessaire au niveau national, rien de précis sur la sortie du nucléaire, rien sur les efforts qui vont être demandé aux citoyens pour préparer l’après-pétrole, rien d’abouti sur l’entente avec le mouvement écologiste nécessaire pour remporter le deuxième tour des présidentielles. Or le choc que va devoir affronter le ou la président(e) de la république après 2012 ne va pas être simplement une crise financière continue, mais une raréfaction des ressources naturelles, beaucoup plus grave.  Voici, dans le débat télévisé du 12 octobre 2011, les rares occurrences du mot écologie :

Aubry : « (J’ai) le courage de mener la transition  énergétique et la sortie du nucléaire… J’ai rassemblé, j’ai passé 3 ans ensuite à avoir des relations de confiance, Cécile Duflot le disait hier, avec les écologistes, avec tous les partis de Gauche. »

Hollande : « Il faut affronter effectivement une transition écologique, un défi énergétique. Il faudra le faire, avec courage… Troisième réforme, la contribution écologique, parce que c’est très important que nous puissions avoir une contribution sur la pollution, qui se substituera à des cotisations sur le travail. Ça, c’est un principe et je vais l’appliquer… Il y a une manière aussi de nous protéger, utilement. C’est la contribution carbone aux frontières de l’Europe, c’est-à-dire de dire : « Voilà, chaque fois que vous venez avec un produit qui n’a pas respecté un certain nombre de règles environnementales, vous payez une taxe aux frontières »… moi je suis pour de grands débats citoyens. On n’a pas évoqué ce soir la transition énergétique, le débat écologique, l’avenir du nucléaire… Et bien ça se fera à partir, aussi, des débats citoyens. Moi, j’aurais ma position, elle est connue. Mais ça sera à travers des débats citoyens qu’on clôturera cette procédure et qu’on déterminera l’avenir du pays sur la transition énergétique. »