Aurelio Peccei et le déclin de l’humanité

Dans les archives du MONDE (2 juin 1979)

L’humanité va vers un déclin progressif, à moins que…

nous déclare Aurelio Peccei, président du Club de Rome

Aurelio Peccei : Nous (le Club de Rome) tentons d’être un centre de réflexion pour l’humanité, c’est-à-dire que nous l’incitons à réfléchir sur ce qu’elle est et sur ce qu’elle veut devenir. Car la planète est tout à fait différente de celle que les hommes ont connue jusqu’ici. Tout se passe comme si quatre milliards de super-hommes et de super-femmes venaient de débarquer sur une terre appauvrie. Ils ont un pouvoir immense, des connaissances encyclopédiques (on publie chaque année dans le monde six cent mille livres, et quelques millions d’articles scientifiques) mais sont dans l’incapacité de mettre ces acquis à profit. Ils peuvent changer le climat, détruire les espèces, mais ne savent pas comment conserver la nature.Il est nécessaire de prendre conscience que nous sommes des super-hommes enfantins, des géants au cerveau non développé mais développable.

Voilà la fonction du Club de Rome. Il a commencé par dire: « Attention, on ne peut pas croître physiquement et indéfiniment dans un environnement fini. ce que dit le Club de Rome est clair : si les tendances du monde restent ce qu’elles sont, nous allons sûrement au-devant de désastres écologiques, militaires, politiques, sociaux, psychologiques, économiques. Quel est le premier élément qui déclenchera les autres ? Nous ne le savons pas, mais nous sommes certains que l’humanité va vers un déclin progressif, vers des situations plus difficiles, des problèmes plus complexes, et cela sans qu’elle ait appris à les maîtriser.

Question du journaliste : La croissance démographique est à nouveau d’actualité. Chez nous, certains la trouvent insuffisante et prônent une politique nataliste. Le désir d’avoir des enfants est-il compatible avec le souhait d’avoir plus de nourriture et davantage de biens en tout genre ?

Aurelio Peccei : Sur ce plan, je suis radical. Nous sommes déjà beaucoup trop nombreux sur cette terre. L’humanité a mis trois millions d’années pour parvenir à un milliard d’individus, à la fin du siècle passé. Puis en soixante ans, elle s’est multipliée par trois. D’ici à la fin de ce siècle, en vingt ans, elle va encore doubler. Voilà le type même du phénomène incontrôlable. On ne peut pas gérer la croissance démographique d’une humanité morcelée en cent cinquante États souverains. L’époque des grandes migrations étant achevée, la densité de la population atteindra dans certaines zones des sommets incroyables. S’ajoute à cela l’urbanisation. Au rythme du développement actuel, Mexico, par exemple, comptera trente millions d’habitants à la fin du siècle (ndlr, aire urbaine = 21 millions en 2015). Sans adduction d’eau potable, sans égouts ! D’ici à l’an 2000, il serait nécessaire de créer un milliard deux cents millions d’emplois nouveaux. Malgré cela, il y aurait encore quatre cent millions de chômeurs.

Aucun modèle capitaliste ou socialiste n’est capable de répondre à ce défi. Nous sommes dans une époque de folie qu’il faudra payer d’une manière ou d’une autre.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

6 réflexions sur “Aurelio Peccei et le déclin de l’humanité”

  1. Esprit critique

    – « On ne peut pas gérer la croissance démographique d’une humanité morcelée en cent cinquante États souverains. » (Aurelio Peccei)

    Le YAKA s’impose : une gouvernance mondiale ! Serait-ce ça l’idée du Club de Rome ?
    Et finalement le but de ce fameux rapport, pondu par ces grands pontes, soucieux comme ils se doivent du Bien Commun… des philanthropes quoi, comme Bill Gates et Compagnie.
    Nous préparer, psychologiquement, profondément, lentement mais sûrement, à une gouvernance mondiale. Je l’admets ma théorie sent le complotisme. Elle rejoint d’ailleurs celle-ci, qui devrait plaire à nos climato-dénialistes maison :
    – Le Club de Rome : Comment l’hystérie climatique est utilisée pour créer une gouvernance mondiale (aubedigitale.com 21 MAI 2023)

    Quoi qu’il en soit, nous les petits, les gueux, les sans dents… qu’avons-nous à gagner avec une gouvernance mondiale ?

    1. Esprit critique la gouvernance mondiale sera la gouvernance d’1/4 de l’humanité car les chinois, les indiens, la Russie et la plupart des pays africains et des pays non alignés disent non à la manipulation.
      Et nous sommes prisonniers de ce système ignorants les peuples.

    1. Il y a deux façons de considérer les épreuves que la vie place sur notre chemin: comme un malheur ou comme une expérience. Le malheur nous enferme dans la tristesse et le déclin, nous devenons notre propre esclave et plongeons dans le renoncement. Nous pouvons aussi entrevoir une petite lumière qui scintille au milieu des pleurs et des doutes. Entretenons cette flamme qui un jour, à force d’espoir et de patience, deviendra un magnifique lever de soleil.

  2. – « L’humanité va vers un déclin progressif, à moins que… » (Aurelio Peccei)

    – « Ce rapport affirme, en s’appuyant sur un modèle mathématique du monde, et à grand renfort de graphiques, que le système planétaire va s’effondrer sous la pression de la croissance démographique et industrielle, à moins que l’humanité ne décide délibérément de stabiliser sa population et sa production. […] » (Le rapport au Club de Rome : stopper la croissance, mais pourquoi ? Reporterre 15 mars 2012)

    Oui, POURQUOI ? Dans l’intérêt de qui, de quoi ? Pas de Pampers en tous cas.
    Avouons que les décroissants ont un peu trop tendance à s’appuyer sur ce fameux rapport comme sur un texte sacré. Reporterre pose là 2 questions intéressantes :
    – « Le rapport Meadows était-il l’incarnation d’un catastrophisme « de droite » au service des intérêts des riches ? Enfin, quelles conséquences peut-on en tirer pour l’objection de croissance contemporaine ? »

    1. – « Il est né le divin enfant, jouez hautbois, résonnez musettes. Il est né le divin enfant, chantons tous son avènement. »

      À la fin des années 1960 apparaît donc une nouvelle mode, ou religion, ou dada. Même que Nixon y succomba. Même que le fumeux Paul Ehrlich en fut tout ému. (LA SURPOPULATION : un nouveau » cauchemar » ?) Bref, le Catastrophisme Écologique été né.
      Même qu’il a survécu à la mort du 20ème siècle. Trop fort ! Voilà donc plus de 50 ans qu’ON nous annonce l’Apocalypse pour demain. Que pour paraître un peu plus crédible, ou moins con, ON recule l’horloge de quelques secondes tous les jours. Qu’ON bidouille les courbes pour mieux les faire coller à la réalité, qu’ON réinterprète à n’en plus finir les prédictions de Nostradamus et Compagnie, etc. etc.
      ON peut déjà comprendre qu’ON en ait un peu marre de salir autant de couches.

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