biosphere

Nanotechnologies, l’industrie passe avant la santé

LE MONDE Economie se dévergonde. Il devient critique par rapport aux nouvelles technologies. Plus besoin de faire un commentaire d’un des ses articles*, ce résumé se suffit à lui-même :

« Environ 800 produits à « nanomatériaux » sont aujourd’hui sur le marché. Or les dangers des nanoparticules pour la santé au travail sont connus L’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail note que « des analyses rigoureuses ont permis d’identifier des dangers potentiels pour l’homme et l’environnement liés aux nanomatériaux manufacturés : effets notamment pulmonaires, cutanés, oculaires, vasculaires, digestifs, génotoxicité, danger d’explosion, d’écotoxicité des nanomatériaux »

Depuis 1989, nombre de questions d’hygiène et de sécurité au travail sont régies par des règles communautaires. Mais les risques sanitaires posés par la commercialisation des nanomatériaux sont une préoccupation récente, et limitée. Ainsi, un règlement de 2009 définit, mais pour les seuls cosmétiques, les « nano-objets » comme étant des particules inférieures à 100 nanomètres de diamètre. Dans le domaine de la santé au travail, la Commission a édicté, en 2008, un code de bonne conduite pour une recherche responsable en nanosciences et nanotechnologies, mais sous la forme d’une simple recommandation aux Etats membres. Même le règlement, dit « Reach » – il oblige à un enregistrement des substances chimiques fabriquées ou importées dans des quantités d’une tonne ou plus par an sur une base de données centrale supervisée par l’agence européenne des produits chimiques – ne prend en compte que partiellement les nanoparticules.

Après le scandale de l’amiante et les insuffisances aujourd’hui avérées de la réglementation du bisphénol A, une nouvelle catastrophe sanitaire est prévisible pour les travailleurs manipulant des « nanomatériaux ».

* LE MONDE du 8 novembre 2011, Nanotechnologies et santé au travail de Francis Kessler

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des voiliers en course pour un jeu de massacre

Nous suivons la Transat Jacques Vabre et la Volvo Ocean Race avec délectation : casse garantie. Pourtant la voile va bientôt remplacer les bateaux à énergie fossile… Ce n’est pas encore au point, c’est le moins qu’on puisse dire ! Et le voilier de course n’a rien à voir avec le paquebot à voile.

Transat Jacques Vabre

AFP | 02.11.11 | 15h10 Une flotte de 35 voiliers a pris le départ au Havre de la 10e Transat Jacques Vabre en direction du Costa Rica, avec trois jours de retard sur le programme initial en raison d’une tempête « historique » dans l’Atlantique nord. Il s’agit de bateaux tellement fragiles qu’ils ont peur des grosses vagues…

AFP | 03.11.11 | 17h20 Eric Lecoq et Eric Defert, à bord d’un monocoque de 12,18 m, abandonnent la Transat en double Jacques Vabre. Il s’agit du premier abandon qui sera suivi d’une longue liste…

AFP | 04.11.11 | 08h27 Le monocoque des Français Arnaud Boissières et Gérald Véniard, engagé dans la Transat Jacques Vabre, a démâté. Nous l’aurions parié !

AFP | 05.11.11 | 10h15 Trois équipages de trimarans Multi 50 (15,24 mètres) engagés dans la Transat en double Jacques Vabre ont abandonné. Les trimarans ont tenu un peu plus longtemps que les monocoques… ce n’était pas normal !

AFP | 05.11.11 | 19h52 La (déjà) petite colonie de multicoques engagés dans la 10e Transat Jacques Vabre a été décimée avec l’abandon de trois d’entre eux. A 17h00, seulement deux Multi 50 étaient encore en course. Le Costa Rica est encore loin !

AFP | 06.11.11 | 22h12 Le tandem Marc Thiercelin/Luc Alphand, qui participait à la Transat en double Jacques Vabre, a abandonné « pour cause de panne d’énergie » à bord de leur monocoque Imoca… Et oui, il faut des batteries qui fonctionnent pour le « sport » moderne et informatisé !

AFP | 07.11.11 | 11h03 Deux autres équipages de la Transat en double Jacques Vabre, ont signalé des avaries graves à bord de leurs monocoques Imoca de 18,28 m. Si tous les marins pêcheurs étaient aussi souvent victimes d’une voie d’eau importante, il n’y aurait plus de poissons sur les étals..

AFP | 07.11.11 | 11h47 Le tandem franco-helvétique Jean-François Cuzon/Bernard Stamm engagé dans la Transat en double Jacques Vabre a déclenché sa balise de détresse. Leur monocoque Imoca est victime d’une voie d’eau importante. Il faudra hélitreuiller ces marins d’opérette, qui paiera le sauvetage ?

Volvo Ocean Race

AFP | 05.11.11 | 14h18 Six des plus belles machines de course océanique au monde ont pris, à Alicante en Espagne, le départ de la Volvo Ocean Race. Les six voiliers sont des VO70 monocoques high tech de 21,50 m de long. La voile pour les bateaux de marchandise, c’est pour quand ?

AFP | 05.11.11 | 23h31 Le voilier émirati Abu Dhabi, engagé dans la Volvo Ocean Race, a démâté ce soir à une trentaine de milles au sud de Carthagène (Espagne). Même pas une journée de course et il faut changer le mat !

AFP | 06.11.11 | 12h49 Le voilier chinois Sanya, engagé dans la Volvo Ocean Race, a annoncé qu’il avait une avarie à sa coque, qu’il faisait route vers le port espagnol de Motril. La nature de l’avarie n’a pas été précisée. Secret d’Etat…

Il n’est pas besoin de rappeler que Volvo et Jacques Vabre sont des marques industrielles. Tous les voiliers engagés, dont le nom évoque d’ailleurs différentes marques industrielles ou politiques, ne sont que des vitrine de publicité. La publicité ne devrait intéresser personne.

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Bruckner etc, écolophobie et réalisation de l’apocalypse

L’article de Stéphane Foucart* liste les livres qu’il ne faut pas acheter. Une bonne partie de ces écolophobes ont déjà eu les honneurs de notre blog :

–          Le fanatisme de l’apocalypse de Pascal Bruckner

–          L’apocalypse n’est pas pour demain de Bruno Tertrais

–          Les prêcheurs de l’apocalypse de Jean de Kervasdoué

–          L’imposture climatique de Claude Allègre

–          Le Mythe climatique de Benoît Rittaud

–          CO2, Un mythe planétaire de Christian Gérondeau

–          La Légende de l’effet de serre de François Meynard

–          La Servitude climatique de Jean-Michel Bélouve

–          L’écologiste sceptique de Bjorn Lomborg

Ces « intellectuels » veulent pourfendre « l’intégrisme vert » alors qu’ils ne sont que des intégristes à la solde du libéralisme économique. Leurs livres utilisent des arguments mensongers pour étayer leur écolophobie. On y retrouve chez certains les mêmes fables sur le DDT qui aurait fait des millions de morts, si ce n’est des dizaines de millions. Car ils recyclent en boucle les éléments de langage qui courent sur Internet, et qui découlent de site orienté comme le Competitive Entreprise Institute, un lobby en lutte contre toute forme de régulation environnementale de l’économie. L’écolophobie prospère sur des points de vue à l’allure scientifique rédigés par des faux spécialistes, le plus souvent rémunérés par les lobbies du carbone. Plus subtile la référence à un travail scientifique ancien, mais rejeté depuis par les autres spécialistes de la discipline. Les climatosceptiques français reprennent ce qui circule sur Internet, ils font de l’attaque virale contre la bonne information. Même le GIEC, structurellement conçu pour produire les rapports scientifiques les plus conservateurs possibles, a été attaqué ! Même les commentateurs du monde.fr ne se privent pas d’étaler leur écolophobie. Comme conclut Stéphane Foucart : « En revanche, le débat sur la manière dont nous devons nous adapter au changement climatique, nous ne l’avons pas eu ».  Ni d’ailleurs le débat sur le pic pétrolier, l’extinction des espèces ou le nécessaire combat contre la toute puissance des patrons. Il n’y a plus de conscience révolutionnaire, il n’y a pas encore de conscience écolo.

Aux Etats-Unis**, une partie de la population était même d’accord avec les conneries de Sarah Palin, colistière du candidat McCain à la présidentielle de 2008 du type « Drill, baby, drill ! » (Fore, chéri, fore !). Sarah demandait d’ouverture des forages dans la réserve naturelle de l’Arctique, ne croyait pas à la responsabilité de l’homme dans les changements climatiques, clamait que c’est la volonté de Dieu de construire un gazoduc géant à travers l’Alaska. Ses deux précédentes élections avaient été sponsorisées par BP et Veco ! A cause des écolophobes français, américains ou d’ailleurs, l’apocalypse devient certaine…

* LE MONDE du 5 novembre 2011, Haro sur les écolos !

** AMERICAN ECOLO d’Hélène Crié-Wiesner (éditions delachaux et niestlé, 2011)

 

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crise grecque, roupie de sansonnet à côté de ce qui vient

Le problème actuel des écologistes, c’est que depuis 2008 on saute d’une crise financière à l’autre. Crise des subprimes aux Etats-Unis, crise de l’endettement des Etats, Espagne, Italie, France, Grèce… personne n’est épargné ou presque. Comme cela va de pair avec un problème mondial de chômage structurel, les manifestations d’indignés se multiplient dans tous les replis de la planète. Quand tous les regards sont tournés vers les indicateurs économiques, comment porter un discours sur l’urgence écologique ? En France, Europe Ecologie-Les Verts ne parle que du nucléaire et de la répartition des sièges de députés, rien d’autre. Le choix d’Eva Joly comme candidate présidentiable, surtout connue pour sa lutte contre la corruption, ne fait rien pour aider. Aussi personne ou presque ne sait que nous allons être confrontés à une crise énergétique énorme qui va balayer toutes nos certitudes croissancistes et modifier de fond en comble notre mode de vie. Ce krach qui nous attend est dû à l’insignifiance des alternatives énergétiques quand prochainement nous aurons conscience du pic pétrolier, gazier, charbonnier… Prenons le cas de la biomasse. La biomasse, c’est l’ensemble des matières organiques d’origine végétale ou animale qui peuvent être transformées en une source d’énergie par combustion, méthanisation ou transformations chimiques (agrocarburant). Non seulement le bois ne peut que répondre à une part infime de nos besoins en énergie primaire, mais son usage industriel est pire que le charbon*.

Un récent rapport de Greenpeace, intitulé De la biomasse à la biomascarade, conclut en effet que la ruée vers l’or vert est néfaste tant pour les forêts que pour le climat. Les fabriques à petite échelle ont aujourd’hui laissé place à un usage industriel à grande échelle des forêts naturelles pour la production d’énergie. Or, pour fournir ne serait-ce que 15 % de la production électrique canadienne, il faudrait brûler l’équivalent de tous les arbres coupés en 2008 au Canada. Les nouvelles politiques en faveur de l’industrie de la biomasse réduisent en cendres la possibilité pour la forêt boréale de se régénérer. Au-delà de la déforestation, c’est le climat mondial qui défaille et notre santé qui trinque. Les émissions de CO2 provenant de la bioénergie forestière s’élèvent à 40 mégatonnes par an, chiffre qui dépasse celles du parc automobile canadien en 2009. En ce qui concerne la santé, « la fumée de bois contient toujours au moins cinq carcinogènes humains connus et au moins 26 produits chimiques qui appartiennent à la catégorie des polluants atmosphériques dangereux (…)Les centrales électriques nord-américaines fonctionnant à la biomasse émettent jusqu’à 150 % de plus de CO2, 400 % de plus de monoxyde de carbone irritant pour les poumons, et 200 % de plus de particules fines qui causent l’asthme que celles à charbon pour produire la même quantité d’énergie ».

En conclusion, Greenpeace estime que l’énergie tirée de la biomasse ne doit pas être considérée comme renouvelable et doit rester à petite échelle. L’ONG demande l’interdiction de la récolte d’arbres entiers et l’abandon du principe de « carboneutralité » concernant la biomasse. Nous serons un jour prochain obligés d’aller beaucoup plus loin, instaurer des communautés de résilience qui mettront en place une relative autonomie énergétique et alimentaire pour faire face aux terribles jumeaux de l’hydrocarbure, le pic des énergies fossiles et le réchauffement climatique.

* http://ecologie.blog.lemonde.fr/2011/11/04/l%E2%80%99energie-tiree-des-forets-pollue-plus-que-le-charbon/

 

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les Amish de mes Amish ne sont pas mes Amish

Les Amish, communauté anabaptiste surtout implantée en Ohio et Pennsylvanie, vivent en autarcie et de façon simple. Leur première règle, plutôt sympa, est : « Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure ». Les Amish ont conservé, contre vents et marées, le mode de vie et la langue qui les a vu naître en Suisse allemande sous la férule de Jacob Amman (d’où le sobriquet d’Amish) à la fin du XVIIe siècle. Les Amish, non soluble dans la modernité, ont même fini par obtenir de ne plus être imposables car ils ne coûtent quasiment rien à l’État : pas d’eau courante, pas de raccordement électrique, pas de sécurité sociale, pas de recours à la justice… Le rapprochement avec les militants de la décroissance est évidemment facile. On y retrouve une même critique des possessions matérielles, le refus du consumérisme et des dépendances techniques, une prééminence des valeurs de partage : « moins de biens plus de liens ». Les deux démarches sont en tout cas anti-progressistes, quasiment médiévale pour les uns, postindustrielle pour les autres.

Si les Amish ne nous ont pas attendus pour inventer la décroissance à la lettre, cela s’accompagne d’une doctrine invasive de progénitures. L’effectif des Amish, de 120.000 en 1992, a plus que doublé en moins de 20 ans ! De 1900 à 2008 la population Amish était déjà passée de 5.000 à 227.000 (+ 4440 %) ! Ce dynamisme démographique, proche de la génération spontanée, est celui d’une hyper natalité puisque la famille nombreuse est de rigueur, avec une moyenne de huit enfants par couple. Je comprends mal comment on peut en appeler à une décroissance économique sans sous-tendre conjointement l’idée d’un pacte dénataliste.  L’écologisme dénataliste est un urgentisme : des ressources en voies épuisement, les derniers restes des énergies fossiles, des sols biologiquement morts, une planète chauve et en déliquescence, des mers vidées de leur contenu, une première phase d’extinction massive des espèces provoquée par l’homme, une crise écosystémique qui ne fait que commencer…

J’ajoute que les Amish vivent en phallocratie niaise et triomphante.

Michel Tarrier, Écologue, écosophe, polémiste.

http://www.facebook.com/groups/ecoresistance/

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Pierre Fournier décrit LE MONDE

LE MONDE tire à 500 000 exemplaires. Il a la réputation d’être fiable et objectif, réputation héritée des années Beuve-Méry. Le journaliste et dessinateur Pierre Fournier* donne sa sentence : « J’ai pas la télé mais je feuillette deux quotidiens : LE MONDE pour être au courant et un autre pour prendre LE MONDE en flagrant délit de mensonge par dosage ou par omission. Il n’est qu’à constater la soi disant objectivité avec laquelle LE MONDE rend désormais compte des affaires de pollution ; la part qu’il donne aux informations « scientifique » bien orientées ; la multiplication des libres-opinions qui, sur ce sujet-là, vont toujours comme par hasard, dans le bon sens. » Selon Pierre Fournier, les réticences du MONDE à adopter un point de vue critique sur les questions de pollution s’expliqueraient par son scientisme de toujours », mais aussi, et surtout, parce qu’il n’est pas aussi indépendant qu’il le prétend. En effet, « la vraie indépendance d’un journal ce n’est pas l’indépendance politique », mais celle qu’il exerce à l’égard de ses annonceurs ; or « le parti du MONDE, c’est comme celui des autres, celui de ses petites annonces ». Sur le talc Morhange, Fournier commente un article « dont la technique a consisté, cette fois encore, à noyer les poins importants de l’affaire sous l’abondance des informations de détail ». Conclusion : « Evidemment, LE MONDE est pourri. Mais Charlie hebdo l’est aussi. Je le suis aussi. Nous le sommes tous, car tout l’est, dans cette société pourrissante et pourrisseuse. »

Comme vous le savez peut-être, Pierre Fournier, un précurseur de l’écologie, est mort en février 1973. Les critiques adressées ci-dessus au MONDE sont de 1972. Mais la situation a-t-elle  changé depuis ? LE MONDE est-il libéré de la pression  indirecte des publicitaires ? LE MONDE prend-il ses distances avec la phraséologie officielle en matière d’écologie ? Il y a bien Hervé Kempf qui fait bien son boulot de journaliste dédié à l’environnement. Mais un autre journaliste Jean-Michel Bezat**, « recommande  chaudement la lecture du dernier essai de Pascal Bruckner, Le Fanatisme de l’apocalypse. A l’« écologie de divagation », portée par les « Robespierre à la bougie » qui « excellent à empêcher plus qu’à proposer », Bruckner préfère une « écologie de raison » qui ne sacralise pas Gaïa, la déesse Terre, et ne tourne pas le dos au progrès scientifique. »

Pierre Fournier, l’anti-Bruckner par excellence, avait répliquer par avance dans Charlie Hebdo du 12 février 1973 : « L’avenir ? Vous croyez pas si bien dire. L’avenir, il est déjà en train, pauvres cons, de vous revenir sur la tronche contrairement à tous vos minables calculs, il s’écroulera comme le dollar, soutenu dans la panique par les banques européennes, avec l’empire américain vacillant sur le ras-le-bol de ses citoyens déboussolés, avec l’empire japonais, noyé dans sa propre merde, entraînant dans sa chute l’empire chinois à peine éclos, mais pas mal vérolé. Vous verrez, vous verrez. »

Avec quelques nuances, l’avenir décrit par Pierre est là, la crise des subprimes, la crise de l’endettement des Etats, Fukushima, La Chine qui aide l’Europe alors qu’elle-même croule sous la pollution et l’explosion des inégalités…

* Pierre Fournier, précurseur de l’écologie (éditions Les Cahiers dessinés, 2011)

** LE MONDE du 8 octobre 2011, le gaz et la bougie (chronique Pertes et profits)

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LE MONDE complice de Bill Gates complice de Monsanto

LE MONDE donne une page entière* à Bill Gates, et Bill Gates soutient Monsanto. Dans l’interview de Bill Gates, il s’agit apparemment d’aide à l’agriculture en permettant d’acheter de « meilleures semences ». Quelles semences ? En fait, 30 % du fonds de développement agricole de la Fondation Gates a servi en 2008 à la promotion et au développement des variétés de semences OGM. En 2010, sa fondation a investi 23 millions de dollars dans l’achat de 500 000 actions de Monsanto. Cette acquisition, aussitôt dénoncée par le mouvement des paysans Via Campesina, montre que Bill Gates n’est pas un véritable philanthrope, mais un simple pion au service des multinationales semencières. Il n’est pas difficile de faire croire aux gens riches aux vertus du progrès par les technosciences. Or les OGM ne permettent pas de lutter contre la faim dans le monde, cela déstructure au contraire l’agriculture vivrière.

Bill Gates prône aussi la révolution « doublement verte ». Or sa Fondation a engagé en 2006 une collaboration avec la Fondation Rockfeller, « fondation caritative » privée initiatrice de la première révolution verte (semences « à haut rendement ») qui a été un échec socio-économique. Aujourd’hui la Fondation Rockfeller est un fervent promoteur des OGM à destination des populations pauvres. La collusion entre ces deux fondations « humanistes » s’intitule l’Alliance for a green revolution in Africa (Agra), qui est donc en train d’ouvrir le continent aux semences OGM et aux produits chimiques vendus par Monsanto, DuPont et Dygenta. La philanthropie au service des intérêts privés !

Bill Gates dit financer les recherches d’un « maïs résistant à la sécheresse » ; « 2 millions de paysans en bénéficient déjà ». Mais c’est là aussi un projet Monsanto. Il y a privatisation grâce à des « fondations » des politiques alimentaires. Satisfaire des actionnaires semble bien être le motif secret pour s’ingérer dans la santé et le bien-être de la planète et de ses habitants afin de faire du profit. Qu’un journal de référence comme LE MONDE marche dans cette combine montre le peu de recul que ce quotidien exerce à l’égard des intérêts économiques des multinationales !

* LE MONDE du 2 novembre 2011, Bill Gates : « l’agriculture pour réduire la pauvreté »

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fête des morts ; où les enterrer ?

Quand la crise économique rencontre le souci écologique, ça donne une tendance do it yourself très américaine. Hélène Crié-Wiesner* a vu grandir ces dernières années aux USA la vogue des green burials (enterrements verts). L’augmentation fulgurante du chômage a généré le retour à une pratique ancienne : l’enterrement dans le jardin ou, au minimum, le traitement familial intégral des gestes et cérémonies consécutives à un décès. Dans le jardin ? Oui, aux Etats-Unis, c’est permis la plupart du temps en zone rurale ou semi-rurale. En France il est aussi possible de se faire enterrer dans une propriété privée, à condition qu’elle se trouve en dehors d’une zone urbaine et à plus de 35 mètres des autres habitations. Il faut au préalable une enquête hydrogéologique ainsi que l’autorisation du préfet de département.

Il est facile de trouver aux USA des cercueils très simples, conçus « pour le jardin », biodégradables. Les cercueils en carton arrivent aussi en France, plus « écologiques » que leurs ancêtres en chêne ou en sapin. Il s’agit de papier recyclé, dans lequel on injecte des fibres naturelles et de l’amidon de maïs pour le solidifier. Un cercueil en carton pèse environ sept kilos, et peut supporter un poids de 250 kilos. Mais nous avons rencontré beaucoup plus radical de la part de commentateurs sur lemonde.fr :

–          Pour ma part, je me fous de tout ça, je ne veux pas de cercueil, un trou, qu’on me balance à même cette terre sur laquelle je suis né.

–          Il existe d’autres solutions, au sein de ma lignée il est de tradition de mourir en mer ; croyez bien que, même si vous viviez à 300 km de la plus proche côte, l’Etat ne viendra pas fourrer son nez dans vos affaires.

* American Ecolo d’Hélène Crié-Wiesner (delachaux et niestlé, 2011)

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7 milliards d’humains, changeons nos habitudes culturelles

Nous avons franchi fin octobre le seuil des 7 milliards d’êtres humains, entraînant une pression croissante sur les écosystèmes et les ressources mondiales. A l’heure où nous voulons contrôler la planète dans la plupart de ses déterminants, cela ne paraît pas très sérieux de procréer sans y penser : l’être humain entre en interaction avec son environnement de façon plus intense que les autres espèces, il utilise une grande quantité de carbone, de nitrogène, d’eau et d’autres ressources ; nous sommes sur le chemin non seulement de changer le climat mondial et d’épuiser les ressources naturelles, mais aussi d’éliminer des milliers de plantes et d’espèces animales au cours des prochaines décennies. Pourtant bien des obstacles s’opposent encore à une maîtrise de notre fécondité.

Les pays nordiques connaissent un taux faible d’IVG grâce à une information très tôt à la sexualité. Au contraire  dans les pays Anglo-Saxons la sexualité n’est jamais évoquée et les taux de grossesse chez les mineures sont les plus élevés du monde occidental. En France, la sexualité comme la contraception sont des sujets dont on parle peu en famille, et avec gêne dans le cadre scolaire. A l’occasion de la dernière Journée mondiale de la contraception, le 26 septembre 2011, le Planning familial a publié un communiqué s’alarmant du fait que « la sexualité, dans notre société, est toujours taboue » et que « le manque d’informations, les difficultés d’accès, les coûts et les idées reçues restent des freins majeurs à la maîtrise de la fécondité ». En zone rurale, l’accès à une contraception gratuite et anonyme est encore difficile pour beaucoup de mineurs. Les jeunes filles ont les mêmes craintes, les mêmes problèmes qu’il y a vingt ans, mais amplifiés par Internet et la pornographie*. En Inde, cela ne peut aller mieux. Tout ce qui touche à la sexualité et à la contraception reste tabou dans les campagnes, en particulier chez les garçons. Plus de la moitié des femmes sont mariées avant l’âge légal de 18 ans et la belle-famille fait pression pour qu’elles fassent rapidement des enfants… de sexe mâle de préférence. Mais près de 50 % des couples utilisent une méthode contraceptive et le taux moyen de fertilité est de 2,7 naissances pas femme**.

LE MONDE se contente de constater, que disent les politiques de la question démographique ? Rien, même quand la population augmente de 1 milliards de personnes en douze ans. En France les seules interventions politiques, qu’elles soient de gauche ou de droite, sont pour s’inquiéter du paiement des retraites payable par les générations futures… Alors écoutons Worldwatch qui recommande deux approches principales afin d’atténuer les impacts de la croissance démographique humaine :

Permettre aux femmes de prendre leurs propres décisions quant à la maternité.

Consommer moins de ressources et gaspiller moins de nourriture.

* LE MONDE du 25 octobre 2011, La contraception toujours taboue chez les jeunes

** LE MONDE du 30-31 octobre 2011, En Inde, le difficile accès au planning familial

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la bombe atomique n’est pas écolo

Près de 70 000 armes nucléaires de tous types ont été produites, et même si leur nombre a diminué pour se situer autour de 25 000, elles représentent encore une capacité suffisante pour détruire la planète*. Ce seul argument aurait du interdire la fabrication de telles armes ; qui peut autoriser un tel crime contre la planète Terre ? Pourtant tous les politiques français, de quelque bord qu’ils soient, ont adoubé la bombe atomique.

Le 4 mai 1939, le physicien Frédéric Joliot, membre du Parti communiste, déposait le brevet intitulé «Perfectionnement aux charges explosives » ; il s’agissait du mode d’emploi de la bombe A. Pierre Mendès-France, président du Conseil, matérialisa la détermination de construire l’engin de mort par décret du 26 octobre 1954. De Gaulle déclare que « Depuis ce matin la France est plus forte et plus fière » après l’explosion d’une bombe de 70 kilotonnes  le 16 février 1960 au Sahara. Dans une directive du 16 décembre 1961, De Gaulle précisait son objectif : « Dans dix ans, nous aurons de quoi tuer 80 millions de Russes. Eh bien je crois qu’on n’attaque pas volontiers des gens qui ont de quoi tuer 80 millions de Russes, même si on a soi-même de quoi tuer 800 millions de Français, à supposer qu’il y eût 800 millions de Français. » L’annonce de la conférence de Stockholm en juin 1972 (le 1er sommet de la Terre) a laissé le président Pompidou de marbre : la veille de la conférence, une campagne d’essais de la bombe H française est lancée sur un atoll polynésien. Durant son septennat, Giscard d’Estaing autorisera plus de 40 essais d’explosion nucléaire alors que dans les instances internationales, il parle de désarmement. Au printemps 1976, Jean-Pierre Chevènement et Lionel Jospin achevèrent, au fil de motions internes aux tournures plutôt floues, de convertir le PS au nucléaire militaire. Avec Mitterrand et l’accession des socialistes au pouvoir, très vite il n’est plus question d’un moratoire nucléaire ou de stopper la modernisation de la force de frappe : on dénombre 80 tirs plus ou moins discrets de 1981 à 1994. Avec Chirac, ce n’est pas mieux : dès son arrivée à l’Elysée en mai 1995, il donne l’ordre de reprendre les essais dans le Pacifique, interrompus par Mitterrand devant le désaveu international. Les présidents de la France s’obstinent dans leur minable volonté de puissance. Bref le pays est toujours dirigé par des volontaires de l’apocalypse.

Pour Nicolas Sarkozy, la dissuasion nucléaire reste l’« assurance-vie » de la nation. Mais l’assurance-vie d’une nation ne peut reposer sur des armes de destruction massive : ce n’est pas en éliminant à l’aveugle civils et militaires qu’on donne le bon exemple de la sagesse, mais en oeuvrant pour la paix mondiale, en montrant qu’on soutient la solidarité entre les peuples, en partageant ses propres richesses. La dissuasion nucléaire est un résidu sinistre de la guerre froide dans un monde globalement sécurisé. Nous savons que les véritables menaces ne sont plus d’ordre géopolitique, mais écologique : elles portent pour nom pic pétrolier, réchauffement climatique,épuisement des ressources naturelles. Nous avons mieux à faire en France qu’entretenir un arsenal d’opérette dont le dernier fleuron s’appelle « le Terrible »… Pourtant la présidentiable écolo Eva Joly confirmait le 30 juin 2011 à la radio son statut de présidentiable orthodoxe : « Pas de sortie unilatérale de la dissuasion nucléaire. » Elle ne  connaît pas les textes des écolos !

Au Congrès fédéral les 3, 4 et 5 juin 2011, Europe Ecologie-les Verts approuve et fait sien l’appel suivant pour une Europe sans armes ni centrales nucléaires : « Plus aucune arme nucléaire ne doit menacer l’Europe ni menacer le reste du monde. L’Europe doit initier et soutenir jusqu’à son plein achèvement le processus d’abolition des armes nucléaires dans le monde, conformément à l’article VI du traité de non-Prolifération. La Conférence du Désarmement basée à Genève doit aboutir à ce résultat par quelque moyen que ce soit. L’Europe doit devenir une zone intégralement dénucléarisée, afin de contribuer à la dénucléarisation totale de la planète sans attendre une action similaire des autres Etats ou continents. »

* LE MONDE du 30-31 octobre 2011, L’arme nucléaire est inutile et coûteuse (par Bernard Norlain, général de l’armée de l’air)

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EELV et PS, la main dans la main

Nous allons en France vers un accord électoral entre socialistes et écologistes*. Pas de surprise, l’alliance était certaine, le PS a besoin des voix écolos pour assurer le deuxième tour des présidentielles et EELV a besoin du PS pour accéder aux marges du pouvoir. De mauvaises langues prétendent qu’EELV n’existe que dans les « valises » du PS. Mais d’autres dont nous sommes pourraient dire que l’écologie est l’avenir du PS ! Analysons les deux points principaux de l’accord.

1. « pas de sortie du nucléaire mais des fermetures de centrales »

La sortie du nucléaire est un slogan, les modalités de sortie forment le véritable enjeu. Pour sortir du nucléaire, il faut bien commencer par la fermeture des centrales les plus anciennes. La position d’Hollande, faire passer de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d’énergie électrique d’ici à 2025, est trop ambiguë ; si nos besoins en électricité augmentent, certains diront qu’il faut construire de nouvelles centrales ! De toute façon l’enjeu principal est de sortir des énergies fossiles.

2. « introduction d’une dose de proportionnelle législatives de 2017 et soutien du PS à la constitution d’un groupe Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à l’Assemblée nationale pour 2012 »

La bipolarisation politique entraînée par le système électoral aux législatives empêche les minorités d’avoir un siège. Il y a donc une forte cohérence entre circonscriptions réservées à EELV pour 2012 et proportionnelle pour 2017. Cela voudra dire aussi des députés du Front national présent dans l’hémicycle en 2017.

Mais nous pensons que l’écologie, ou art de gérer notre maison commune la Terre, va au-delà des étiquettes politiques. Entre gens raisonnables, conscients de la détérioration de notre milieu de vie, des accords sont toujours possibles. Celui entre EELV et le PS n’est sans doute qu’une première étape…

* LE MONDE du 29 octobre 2011, Le PS et Europe Ecologie-Les Verts sont déjà près de sceller un accord électoral

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Pierre Fournier et la décroissance démographique

Un rassemblement pour fêter les 7 milliards d’êtres humains aura lieu le dimanche 30 octobre 2011 à partir de 10 h, place Igor Stravinsky dans le 4ème arrondissement à Paris. Pierre Fournier y aurait assisté, mais il est mort à 35 ans en février 1973. En souvenir de lui :

Un fou à diplômes, qui se croit raisonnable, comme tous les fous, explique à ses étudiants, car il est professeur d’économie politique, comme beaucoup de fous, que le seul et unique problème actuel est celui de la croissance démographique. Or, c’est un fait d’expérience, le taux de natalité ne diminue qu’à partir d’un certain niveau de vie. Lequel niveau de vie ne peut ne peut être atteint que par l’industrialisation à outrance.  Laquelle industrialisation exige une main-d’œuvre abondante et donc un taux de natalité élevé. Le seul moyen de résoudre à long terme le problème de la surpopulation, c’est donc d’encourager (dans un « premier » temps) la surnatalité. CQFD. (Pierre Fournier, Charlie Hebdo du 12 février 1973)

Malthus, paraît-il, s’est trompé en prédisant la famine décimerait le genre humain : c’est oublier que chaque jour, déjà, 10 000 personnes meurent de « malnutrition » – pudique euphémisme – et qu’il s’agit là du tout début d’une tendance. 6 % des hommes accaparent 45 % des ressources mondiales. L’américain moyen consomme et pollue 100 fois plus que l’indien moyen. (Pierre Fournier, La Gueule ouverte, février 1973)

source : Pierre Fournier, précurseur de l’écologie (éditions Les Cahiers dessinés, 2011)

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démographie mondiale et capacité de charge planétaire

Nous nous multiplions comme des lapins sans chasseurs. Quelques chiffres à retenir de la population mondiale : 1 milliard en 1804, 2 milliards en 1927, 3 milliards en 1960, 4 milliards en 1974, 5 milliards en 1987, 6 milliards en 1999, 7 milliards en 2011 et 15 milliards prévus en 2100. Selon les calculs de l’ONU, la population mondiale doit dépasser le seuil symbolique des 7 milliards le 31 octobre 2011. Un rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa) prédit que le nombre d’êtres humains sur Terre pourrait dépasser les 15 milliards d’ici 2100 si les taux de fertilité se révélaient à peine plus élevés que les prévisions actuelles. Alors, combien de gens notre planète peut-elle supporter ?

Aujourd’hui l’emploi vient déjà à manquer, c’est l’explication première du « printemps arabe ». Les mégalopoles continuent de s’étendre, de plus en plus de gens y vivant de façon infra-humaine. Les mouvements migratoires souvent forcés déséquilibrent les territoires. Le stress hydrique s’amplifie, on prévoit un déficit de 40 % entre demande et ressources disponibles en eau d’ici 2030. Il faut actuellement dix-huit mois à la Terre pour régénérer les ressources naturelles utilisées en une seule année, le jour du dépassement, c’était le 27 septembre dernier. Déjà plus d’un milliard d’êtres humains ne mangent pas à leur faim. N’oublions pas les autres formes de vie dont l’expansion humaine limite la niche écologique ; nous créons une extinction importante des espèces. La planète est de moins en moins agréable à vivre pour tous, 7 milliards c’est déjà trop !

Dans son Antimanuel d’écologie, Yves Cochet pense que la disponibilité à bon marché des énergies fossiles a permis à l’humanité de vivre au-dessus de la capacité de charge de la planète. Cette époque s’achève avec l’arrivée du pic de pétrole, et vers 2025, du pic énergétique général. Il existe en effet une corrélation historique entre la quantité totale d’énergie dans le monde et, d’un autre, le niveau démographique et le niveau de vie. Cette corrélation est si forte qu’on peut émettre l’hypothèse d’une causalité : moins il y aura d’énergie disponible, moins la planète pourra accueillir d’individus à un certain niveau de vie. En résumant dans l’expression « niveau de vie moyen » de la Terre le rapport entre la consommation d’énergie par personne et le nombre de la population, on pourrait énoncer que plus le niveau de vie est élevé, moins la planète peut accueillir de personnes. Si cette hypothèse est vraie, le nombre maximal d’humains sur terre, au niveau de vie moyen actuel, déclinera d’environ 7 milliards à environ 5 milliards en 2050, puis 2 à 3 milliards en 2100.

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Nous sommes 7 milliards, Ariel Sharon est de trop

Ariel Sharon survit depuis le 4 janvier 2006 sous respiration artificielle, à la suite d’un grave accident cérébral *. Ariel Sharon est un patient qui coûte cher : 1,5 millions de shekels (296.000 euros) par an. Ariel Sharon est-il de trop ?

Ariel Sharon a été un facteur important du conflit entre Palestiniens et Israéliens. Le 16 et 17 septembre 1982, dans un secteur « sécurisé » par le ministre israélien de la défense Ariel Sharon, eut lieu un génocide dans deux camps de réfugiés palestiniens (Sabra et Chatila). Le 26 septembre 2000, Ariel Sharon annonce son intention de se rendre sur l’esplanade des mosquées… il déclenche volontairement la deuxième Intifada. Le 6 juin 2004, Ariel Sharon fait adopter un plan de désengagement des colonies de la bande de Gaza… pour mieux poursuivre la colonisation en Cisjordanie. Pourtant les juifs ne sont pas chez eux en Palestine ! En 1880, il n’y avait là que 20 000 juifs installés de longue date. Depuis les immigrations successives ont changé la donne, et la colonisation de la Cisjordanie demeure dans la continuité du sionisme. Dans ces conditions, le conflit israélo-palestinien ne peut que perdurer et les violences dévaster les esprits, les corps et les territoires. Ariel Sharon aurait mieux fait de défendre la décision de l’Assemblée générale des Nations-Unies du 29 novembre 1947 qui recommandait l’établissement d’un Etat juif, mais aussi d’un Etat arabe. Il en est donc d’Ariel Sharon comme d’Hitler, ils auraient mieux fait de ne pas naître. Mais on ne peut revivre le passé.

Par contre on peut débrancher Ariel Sharon ! Le judaïsme reste intransigeant sur le thème de la défense de la vie « jusqu’à son terme naturel ». Mais Ariel Sharon n’était pas du tout religieux (dans un Etat juif !). Ariel Sharon pourrait donc être débranché. Et qu’appelle-t-on « naturel » ? La Knesset a voté à la mi-décembre 2005 un texte qui assouplit la loi religieuse juive. Ce texte autorise non pas l’euthanasie – le mot n’est pas prononcé -, mais l’arrêt des soins qui prolongeraient inutilement la vie humaine. Ariel Sharon pourrait donc être débranché. Autrefois, c’était la mort du corps qui avait de la valeur, aujourd’hui c’est la mort du cerveau. En France, la première déclaration d’un code sémiologique de la mort chez des personnes souffrant d’atteintes neurologiques sévères a été faite dès 1966. Comme tout fait social, la mort n’est qu’un problème de définition.  Et les définitions peuvent se modifier selon notre perception de ce qu’est le sens de l’existence humaine. Il nous faut sans doute accepter de laisser mourir dans la dignité, surtout si nous avons eu une vie indigne.

A l’heure où l’espèce humaine va dépasser 7 milliards de représentants sur une planète qu’elle a dévastée, l’arrêt des machines qui maintiennent artificiellement en vie Ariel Sharon aux frais des contribuables serait une bonne chose.

* LE MONDE du 23 octobre 2011, La dernière guerre d’Ariel Sharon

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l’avenir du PS, c’est l’écologie

La députée, PS Aurélie Filippetti affirme que « Le Parti socialiste a totalement intégré la problématique environnementale dans son programme ». Aurélie estime que « L’avenir de l’écologie, c’est le PS ». En fait Filippetti voudrait un alignement inconditionnel d’EELV sur les positions d’Hollande : « Ce qui m’embête, c’est que j’ai l’impression que les écolos se moquent de la victoire de la gauche. » Filippetti valorise le vote utile, la « victoire de la gauche » au détriment des valeurs écologiques.

Aurélie Filippetti, la transfuge des Verts, lèche maintenant les mains de son nouveau maître dont elle a assuré la campagne des primaires. Car on cherche en vain de l’écologie véritable dans le programme d’Hollande. Pour Nathalie Kosciusko-Morizet*, c’est clair, Hollande ne voit pas que « les enjeux environnementaux sont au cœur des transports et du logement, des politiques publiques et des stratégies industrielles » Il « énumère quelques mesures qui ont en commun d’être dépassées ou dépourvues de cohérence ». La seule question écologique que les socialistes identifient est donc celle du nucléaire. Avec une portion congrue : Hollande se contente de promettre un débat, ce que faisait déjà Mitterrand en 1981 dans ses 110 propositions ( « Le programme nucléaire sera limité aux centrales en cours de construction en attendant que le pays puisse se prononcer par référendum »). On se souvient aussi que Jospin Premier ministre a affirmé le plus profond mépris pour la cause environnementale. Filippetti a rejoint le camp des fausses promesses et de l’écologie superficielle.

De toute façon, pas de panique à bord ; EELV et PS sont contraints à l’alliance pour le deuxième tour des présidentielles. Hollande** a même précisé son idée de permettre aux écologistes d’avoir un groupe parlementaire : quinze élus suffisent !

* LE MONDE du 20 octobre 2011, L’écologie dépassée de François Hollande

** LE MONDE du 25 octobre 2015, les six chantiers de François Hollande

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Nous sommes 7 milliards, un communiqué de Worldwatch

Alors que la population mondiale dépassera les 7 milliards d’individus aux alentours de la fin du mois d’Octobre, relever les défis associés à une population mondiale en constante croissance nécessite une réponse en deux temps, selon les experts de l’Institut de Worldwatch*. Les mesures combinées octroyant aux femmes la possibilité de décider par elles-mêmes de la maternité ainsi que la réduction de façon significative de la consommation mondiale d’énergie et des ressources naturelles rapprocheront plutôt qu’éloigneront l’humanité vers une société durable au niveau environnemental répondant aux besoins de l’Homme.

Environ 4.5 milliards de personnes se sont ajoutés à la population mondiale au cours des 60 dernières années, selon les estimations des Nations Unies, entraînant une pression croissante sur les écosystèmes et les ressources mondiales. En raison du fait que l’être humain entre en interaction avec son environnement de façon plus intense que les autres espèces, et qu’il utilise une grande quantité de carbone, de nitrogène, d’eau et d’autres ressources, nous sommes sur le chemin non seulement de changer le climat mondial et d’épuiser les ressources d’énergie essentielles et autres ressources naturelles, mais aussi d’éliminer des milliers de plantes et d’espèces animales au cours des prochaines décennies. Dans une certaine mesure, ces conséquences sont à présent inévitables ; nous devons nous y adapter. Cependant afin de réduire la probabilité d’une catastrophe, nous devons travailler simultanément afin d’influer sur l’évolution future de la population et d’examiner les impacts environnementaux et sociaux de la croissance de la population.

« C’est précisément parce que la population humaine est tellement importante, et s’accroit aussi rapidement, que nous devons prendre soin en tant qu’individu, et en tant que nation, du manque de synchronisation face aux capacités environnementales, » dit Robert Engelman, Président du Worldwatch , un expert en population mondiale. « Le défi devient plus important encore à chaque génération, mais heureusement, il existe des moyens permettant de réduire de façon pratique et humaine la croissance de la population et réduire les impacts liés à cette croissance produite. » En début d’année, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a lancé 7 milliards d’actions, une campagne mettant l’accent sur des actions positives réalisées par des individus et des organisations faisant face à des défis liés au développement. En partageant ces innovations sur un forum ouvert, cette campagne à l’intention d’assurer la communication et la collaboration alors que la planète devient de plus en plus peuplée et interdépendante.

« Faire face à la croissance mondiale de la population n’est pas la même chose que ‘contrôler la population’ », déclare Engelman. « Le moyen le plus direct et immédiat afin de réduire le taux de natalité est de s’assurer que les grossesses dans leur plus grande proportion soit désirée, et de garantir que la femme soit en mesure de faire ses propres choix à savoir si elle désire ou non porter un enfant. Dans le même temps, nous avons besoin de rapidement transformer notre consommation d’énergie, d’eau et de matériaux grâce à une meilleure utilisation de conservation, d’efficacité et de technologies écologiques. Nous ne devons pas considérer ceci comme des efforts séquentiels,—-concernant tout d’abord la consommation, dans l’attente de changements liés à la dynamique démographique—-mais plutôt comme des tâches simultanées à réaliser sur des fronts multiples. »

Worldwatch recommande deux approches principales afin d’atténuer les impacts de la population globale en augmentation :

–          Permettre aux femmes de prendre leurs propres décisions quant à la maternité. Plus de deux grossesses sur cinq à travers le monde est involontaire par la femme la subissant, et la moitié ou plus, des grossesses entraine des naissances provoquant une croissance continue de la population. Engelman a calculé que si toutes les femmes avaient la capacité de décider par elles-mêmes du moment où elles désirent tomber enceinte, la moyenne mondiale de grossesse tomberait immédiatement sous la valeur de « fertilité de renouvellement » fixé à un peu plus de deux enfants par femme. La population prendrait alors un chemin menant vers un pic suivi d’un déclin graduel, probablement bien avant 2050. Les femmes doivent être en  mesure de prendre leurs propres décisions sur la liberté de grossesse, sans crainte ni coercition ou pression de la part de leurs partenaires, famille, et société. Elles doivent avoir un accès facilité à l’éventail de méthodes de contraception sûres, efficaces et abordables ainsi qu’à l’information et les conseils nécessaires concernant leur utilisation.

–          Consommer moins de ressources et gaspiller moins de nourriture. Les Hommes s’approprient partout entre 24 et près de 40 pourcents des productions photosynthétiques de la planète pour les besoins en  nourriture et autres motifs, en plus de la moitié des ressources accessibles en eaux de ruissellement  renouvelables de la planète. En plus du fait d’abuser des ressources limitées, les Hommes gaspillent de grandes quantités de nourriture chaque année. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, les pays industrialisés gaspillent 222 millions de tonnes de nourriture chaque année. Si moins de ressources et moins de nourriture étaient gaspillées, le monde serait en mesure de nourrir plus de personnes et utiliser moins de ressources. Avec près d’1 milliard de personnes souffrant de la faim à travers le monde, gaspiller moins de nourriture signifierait aussi l’utilisation des ressources existantes—-pas de nouvelles—-pour les nourrir.

Afin de poser des questions à Robert Engelman ou à d’autres chercheurs du Worldwatch, contactez Supriya Kumar sur skumar@worldwatch.org.

* Worldwatch est une organisation de recherche indépendante basée à Washington, D.C., travaillant sur les problèmes d’énergie, de ressource et de l’environnement. Le rapport de l’Etat du Monde de l’Institut est publié tous les ans dans plus de 20 langues. Pour de plus amples informations, visitez le site www.worldwatch.org.

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le nucléaire, Waechter et 7 milliards d’êtres humains

L’association démographie responsable  manifeste* à Paris pour notre passage aux 7 milliards ! Sur son site, une interview d’Antoine Waechter, un des rares leaders écologistes à s’exprimer ouvertement sur la question démographique :

Monde & Vie: Quelle solution peut-on alors envisager pour se passer du nucléaire ?

Antoine Waechter : La meilleure énergie est toujours celle que l’on ne consomme pas. Si nous voulons nous passer progressivement du nucléaire, la seule possibilité consiste à réduire notre consommation et pour cela nous ne pouvons jouer que sur un paramètre: la diminution de la population mondiale, qui atteindra bientôt 9 milliards d’êtres humains. Pour y parvenir, les pays industrialisés doivent cesser de valoriser la croissance démographique, de saluer en termes positifs l’accroissement démographique lors des recensements et de développer des politiques d’incitation à la natalité. Dans les pays en voie de développement, il faudra privilégier l’émancipation des femmes, développer la scolarisation et mettre en place une assurance vieillesse : la population diminuera alors naturellement.

M & V : Une société qui porte un regard négatif sur l’enfant glisse vite dans l’individualisme et l’égoïsme, sans parler des Etats qui adoptent des mesures coercitives pour empêcher les citoyens d’avoir de grandes familles.

A.W. : On ne peut pas approuver ces mesures coercitives et il ne s’agit pas de porter sur l’enfant un regard négatif, mais revalorisé. Quand les gens ont beaucoup d’enfants, ils ne portent pas sur eux un regard valorisé : n’y a-t-il pas là une forme d’égoïsme? Quand on a deux enfants, ce qui est devenu la norme dans nos sociétés, on peut leur consacrer plus de temps… Je suis moi-même issu d’une famille de six enfants et il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur les familles nombreuses, ni d’empêcher les gens qui veulent des enfants d’en avoir. Mais je constate que nous allons vers une catastrophe. Si nous voulons assurer un avenir à nos enfants, la seule solution consiste à s’adapter aux limites de la planète.

Les gens feront spontanément moins d’enfants lorsqu’on cessera de leur dire qu’il est bon d’en faire beaucoup. Les écologistes refusent de s’en remettre à la régulation par la catastrophe, à travers le triptyque habituel : famines-guerres-épidémies, auquel on se condamne lorsque la population excède les capacités de la planète.

Source : magazine monde&vie

* Le rassemblement aura lieu le dimanche 30 octobre 2011 à 10 h, place Igor Stravinsky dans le 4ème arrondissement à Paris (près du centre Georges Pompidou, côté Sud).

 

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manif le 30 octobre à l’occasion des 7 milliards d’êtres humains

Une manif à Paris pour notre passage aux 7 milliards ! Le rassemblement aura lieu le dimanche 30 octobre 2011 de 10 h à 17 heures, place Igor Stravinsky dans le 4ème arrondissement à Paris (près du centre Georges Pompidou, côté Sud). Selon l’association organisatrice démographie responsable  l’explosion démographique n’est pas une fatalité. Un ensemble de mesures est à même d’enrayer la marche vers l’abîme en Afrique ou ailleurs : éducation des jeunes filles, généralisation de la planification familiale (comprenant le libre accès à la contraception) et enfin diffusion de messages adaptés afin d’inciter à la modération de la procréation. En France, pays férocement antimalthusien, une manif sur la question démographique mérite d’être soutenue.

Même la journaliste Laurence Caramel* s’inquiète, le monde est passé de 6 à 7 milliards en douze ans seulement : « La démographie est une donnée première pour l’avenir des hommes »… « Le spectre de la surpopulation refait surface » … « La planète pourrait alors avoir à supporter 10 à 11 milliards en 2050 » … « La course aux ressources naturelles n’a jamais été aussi féroce » … « Surexploitation croissante des ressources » … « Sera-t-on en mesure de satisfaire les besoins vitaux de ces nouvelles générations ? »

Mais il nous paraît improbable que « pour les dirigeants africains, la question du développement restera intrinsèquement liée à celle de la maîtrise démographique ». Que ce soit à l’Est ou à l’Ouest, au Nord ou au Sud, la question démographique tout le monde s’en fout sauf exception bienvenue comme en Chine. Ah, l’article 25 de la Constitution chinoise ! Nous laissons méditer Laurence Caramel qui rêve de « partage plus équitable des richesses », sur ce jugement d’Hélène Crié-Wiesner** : « Qui a envie de vivre dans un confort et une aisance moindres ? Le partage n’est pas naturel à l’échelle planétaire. Quand on a en effet beaucoup à partager, cela veut dire qu’on a aussi beaucoup à perdre ». Raison de plus pour manifester avec démographie responsable contre l’égoïsme généralisé…

* American Ecolo d’Hélène Crié-Wiesner (delachaux et niestlé, octobre 2011)

** LE MONDE du 21 octobre 2011, Fin octobre, le monde comptera 7 milliards d’humains

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bientôt 7 milliards d’humains, la Terre souffre de l’homme

Enfin une phrase forte dans LE MONDE* : « la Terre souffre de l’homme. » Manger va devenir hors de prix si, comme il est probable, priorité est donnée à la croissance économique et au bien-être immédiat des hommes. On multiplie les gaspillages alimentaires (40 % de l’alimentation disponible aux Etats-Unis est jetée chaque année) et les agrocarburants entrent en concurrence avec les cultures alimentaires. Habiter en ville va promouvoir les bidonvilles et dévorer jour après jour de nouveaux espaces agricoles. Sans compter que les villes ponctionnent déjà 75 % de la consommation mondiale d’énergie. La santé, l’école, tous les indicateurs virent au rouge. Les maladies cardiovasculaires arrivent en tête des causes de mortalité dans le monde, le  cancer progresse, le sida ne recule pas… Les deux tiers environ des enfants non scolarisés vivent dans des pays en conflit. Bien des pays en développement dépensent plus pour leur armée que pour l’enseignement primaire Depuis le jour du dépassement (27 septembre 2011), nous avons outrepassé le niveau des ressources naturelles que peut générer la Terre en un an sans compromettre leur renouvellement. La croissance démographique pèse de plus en plus sur nos ressources naturelles, rendant leur accès de plus en plus conflictuel et destructeur.

Mais cet article, descriptif, n’aborde pas vraiment le problème de la pression démographique. Avec 7 milliards d’humains dès le 31 octobre prochain, la situation de l’homme sur terre est devenue désespérée. Avec 9 milliards bientôt en 2050, le sombre diagnostic de Malthus sera validé : puisque nous ne voulons pas maîtriser notre expansion démographique, la guerre, les épidémies et les famines serviront de régulateur naturel. De la question démographique il n’est pas question dans le discours des présidentiables en France, même « verts »…

* LE MONDE du 21 octobre 2011, Face aux périls écologiques, les urgences d’une planète surpeuplée

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critique constructive du scénario Négawatt par Benoît Thévard

En résumé : « Ce scénario qui reste le plus abouti jamais réalisé pour une réelle transition énergétique. Mais il est nécessaire de remettre certains paramètres dans le contexte actuel. Dans le scénario nW, la sobriété ne représente qu’un quart de la réduction des consommations d’énergie. Environ 75% seraient obtenus grâce à l’efficacité énergétique, c’est-à-dire au renouvellement des équipements. Quelle aubaine, pour les grosses industries, de voir un scénario qui ne peut fonctionner que grâce à leur technologie de pointe ; cela implique une économie de croissance, impossible croissance. Que deviendront ces grosses industries après le pic pétrolier, avec une économie en crise et des états sur-endettés ? Il s’agit d’une réalité physique non prise en compte dans ce scénario. J’ajoute que l’hypothèse de prix du pétrole, pour le scénario, a été fixée à 80$/baril. Cette hypothèse, à l’avenir, ne tiendra qu’en période de récession, c’est-à-dire lorsque la consommation et les investissements diminueront. La sobriété doit prendre une place beaucoup plus importante

Cette démonstration technique est vraiment rassurante pour une population qui rechigne à modifier ses comportements. Pour moi, c’est une erreur de miser autant sur l’efficacité énergétique et aussi peu sur la sobriété. Cette dernière demande surtout du bon sens et de l’organisation intelligente et collective. Ce qui ne veut pas dire que c’est simple. Par exemple, je n’imagine pas qu’en 2050, la voiture individuelle puisse avoir une place presque aussi importante qu’aujourd’hui. C’est pourtant ce que propose ce scénario.

Si ce scénario est une très bonne ligne de conduite pour l’Etat, il laisse le citoyen dans son rôle habituel de consommateur attentiste au lieu de l’inviter à une émancipation indispensable pour repenser son mode de vie. Si nous misons tout sur un scénario basé sur de la production industrielle, qu’il s’agisse de bien de consommation ou d’équipements énergétiques, nous prenons le risque de voir tous les efforts anéantis au premier crash boursier ou à la première pénurie d’énergie ou de matériaux. C’est d’ailleurs pour cela que j’invite plutôt à s’orienter vers une stratégie de résilience dans laquelle ces ruptures, bien qu’imprévisibles, sont assumées et anticipées. »

Source : http://www.avenir-sans-petrole.org/article-regard-sur-le-scenario-negawatt-2eme-partie-86002743.html

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