biosphere

l’échec prévisible du Brésil agricole

La ferme qui nous nourrit doit être à notre porte, ce n’est pas durable autrement. Pourtant le Brésil est présenté par LeMonde* comme la nouvelle ferme du monde. L’article est dithyrambique, le Brésil « puissance agro-exportatrice, performances agricoles impressionnantes, vastes exploitations à double récole… ». Rien n’y manque, même pas le panégyrique de la mécanisation poussée, de l’élevage intensif et des transgéniques.

Non seulement l’agriculture d’exportation se fait au détriment de la culture vivrière, mais elle pousse à l’exode rural et à la paupérisation. De plus l’exportation de produits agricoles veut dire exportation d’une partie des qualités du sol. Or le maintien de la fécondité de la terre est la condition essentielle d’un système d’agriculture durable. Le cycle de la vie consiste en deux processus, croissance et décomposition, l’une étant la contrepartie de l’autre. Au cours du processus normal des récoltes, la fertilité diminue constamment : sa reconstitution continuelle est donc absolument indispensable. L’exportation des matières premières agricoles vers les usines à viande de l’Occident appauvrissent la fertilité des sols brésiliens d’autant plus vite qu’il faut y ajouter la production brésilienne pour les agrocarburants.

Comme le disait déjà en 1940 Sir Albert Howard dans son Testament agricole, « Le sol est le capital des nations, capital durable et indépendant de toutes les influences. Le maintien de la fertilité est essentiel pour l’utilisation et la protection de cette importante propriété… Il s’agit d’amener le plus possible de communautés disposant d’une terre suffisante à produire elles-mêmes leurs propres légumes, leurs fruits, le blé et la viande ».

* LeMonde du22 juin 2011, Déjà au premier rang pour le sucre, le café et le jus d’orange, le brésil pourrait devenir le premier pays producteur mondial d’ici dix ans

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manifeste pour une société écologique

1/4) crise écologique, déclin social

Sous l’impact d’un système aveuglément productiviste et violemment inégalitaire, le train du progrès s’égare. Le système actuel de création et de redistribution des richesses ne fonctionne plus, provoquant tout à la fois prédations du vivant et déchirures sociales, déséquilibres et discriminations, pollutions et récessions. Nous sommes parvenus à ce moment clé où la croissance, moteur de l’histoire moderne, a atteint la frontière du possible. L’insoutenable est là, inscrit dans les réalités physiques de la planète, la dilution des solidarités et les souffrances des populations : les modes de production et les standards de vie, indexés sur l’imaginaire de la démesure et la boulimie des privilégiés, soumis à la surenchère de la marchandisation et de l’endettement massif, entraînent une consommation de ressources excédant leurs capacités de renouvellement.

Les conséquences sont sans appel : les modèles économiques et les équilibres sociaux d’hier ne résistent pas aux sols qui s’épuisent, aux fleuves et aux mers qui se dépeuplent, aux forêts qui reculent et aux déserts qui avancent, aux séquences brutales d’inondations et de sécheresses consécutives au réchauffement climatique, à la disparition des biotopes et à l’érosion de la diversité des espèces, à l’empoisonnement des airs et des eaux, à la violence d’un mode d’urbanisation massif et ségrégatif. La conjonction des crises provoque un déséquilibre majeur des fondamentaux de la vie et de la culture. Au point que le spectre d’un collapsus historique sans précédent hante l’avenir : celui d’un déclin écologique, économique et social, brutal et simultané.

2/4) l’échec du capitalisme et du socialisme

Le capitalisme renforce chaque jour une logique construite sur l’endettement, la précarité de l’emploi et l’augmentation de l’empreinte écologique. Le socialisme étatique et productiviste, de son coté, a fait tragiquement long feu, définitivement sorti de l’histoire par la confrontation au réel, ayant échoué à mettre en application ses valeurs dans l’exercice du pouvoir. La plupart des forces de gauche, issues du XIXe siècle, oscillent entre repli sectaire et accompagnement gestionnaire.

Les deux grands courants idéologiques engendrés par la révolution industrielle sont désormais à bout de souffle ; le credo productiviste, produire plus pour consommer plus et stimuler la croissance, constitue leur matrice commune. Alors, face au vertige, replis identitaires et réactionnaires s’affirment de plus en plus : peurs, violences, conflits, exclusions, nationalismes exacerbés, xénophobies, racismes, machismes… La tentation d’un retour aux âges obscurs frappe à la porte de la modernité.

3/4) l’écologie politique comme solution

Nous refusons d’assister passivement au scénario d’une nature qui s’épuise et de sociétés qui se désagrègent. Face à un monde fini, nous faisons le pari que les ressources de l’être humain, celles de l’intelligence et celles du cœur, elles, sont infinies. La métamorphose viendra du foisonnement des initiatives citoyennes, pour autant qu’elles se renforcent en faisant réseau et qu’elles s’articulent avec des politiques menées sur tous les terrains, y compris institutionnels. C’est, à ce moment de l’histoire, la responsabilité des écologistes. La nouvelle offre politique de l’écologie propose de transformer progressivement les structures collectives et les comportements individuels. Elle s’applique aussi bien aux activités qu’aux habitudes, aux modes de production qu’aux manières de vivre. Elle modifie les liens sociaux autant que les consommations. Elle remet la science et les technologies au service des besoins humains. Cette mutation n’est inscrite dans aucun catéchisme doctrinaire ni manuel de guérilla.

Pour convaincre la majorité de la société et rassembler des alliés, les écologistes privilégient la longue marche de la réforme tolérante, les compromis sur les nouvelles formes de régulation, les convergences démocratiques autour des transitions, le tissage patient des imaginations et des rêves, une passerelle entre les nécessités de la biosphère et les besoins sociaux. Nous refusons tout ce qui, comme l’envahissement publicitaire ou le fétichisme technologique, contribue à consolider l’aveuglement du sans limite dans l’imaginaire collectif. Au cours de décennies de luttes non violentes, les militants et les militantes se sont activement opposés à la guerre, au nucléaire, à l’appropriation des terres, à la destruction de la nature, aux injustices. Le projet écologiste promeut des logiques de coopération et de résolution non-violente des conflits, à l’opposé de la militarisation des relations internationales. Dans un monde contraint en ressources et de plus en plus fragile, il s’agit de parvenir à des relations les moins agressives possibles avec toutes les formes et les milieux de la vie terrestre, ce qui suppose une révision radicale des modes de production et de vie. Etant donné sa complexité et son ampleur, la mutation écologique de la société ne deviendra effective que si elle est partagée et mise en œuvre par le plus grand nombre. Si les gestes quotidiens n’accompagnent pas les réformes, si la révolution des comportements individuels ne relaie pas les bouleversements structurels, si les attitudes et les réflexes se crispent au lieu de se modifier, si les imaginaires restent colonisés, la mutation échouera.

L’écologie politique n’a pas vocation à devenir la branche supplémentaire d’un arbre déjà constitué, aussi vénérable fut-il, elle est à elle seule cet arbre, autonome, alternatif, un arbre qui entend faire forêt. La société écologique pose les fondements d’une organisation économique et sociale d’un autre type : à la démesure, les écologistes opposent la conscience des limites et la modération ; aux mécanismes marchands, à la course au profit et aux gaspillages, une régulation fondée sur la durabilité des écosystèmes et les besoins sociaux ; à la pulsion dominatrice sur la nature, la sanctuarisation du vivant et des équilibres naturels garantissant la diversité biologique ; au dogme de la croissance infinie, la décroissance des excès ; à la gloutonnerie en énergie et matières premières, la réparation, le recyclage, la réutilisation ; à la gabegie productiviste et avare en emplois, la reconversion et la relocalisation industrielle et agricole ; au libre échange planétaire, la proximité et les circuits courts ; au talon de fer de la concurrence, le commerce équitable et la mutualisation ; au travailler toujours plus, la réduction et le partage du temps de travail ; à la sacralisation de la valeur travail, la gratuité des biens fondamentaux, la valorisation du temps libre et de l’autonomie ; à la fuite en avant technologique et nucléaire, la sobriété énergétique, les énergies renouvelables et des solutions maîtrisables et décentralisées ; à l’extension de l’étalement urbain et des mégalopoles concentrationnaires, une nouvelle urbanité dynamisant le lien social ; aux dérives de l’endettement aveugle, la prudence du recours au crédit ; au règne de l’argent et de l’accumulation, la redistribution et le partage ; à la standardisation, la diversité ; à la concurrence, la coopération ; à la compétitivité, l’accomplissement personnel.

4/4) les conditions d’une coopération avec la gauche

Conjuguant innovation et tradition, radicalité et précaution, nature et société, le projet écologiste concourt au dépassement des catégories progressistes et conservatrices qui, jusqu’à présent, ont monopolisé l’histoire. C’est, plus exactement, une réponse politique ajustée à l’écosystème fragile de la planète. Les écologistes ne renonceront jamais à convaincre que, si l’on ne naît pas écologiste, on peut le devenir. A droite, à gauche ou au centre, beaucoup se disent maintenant convaincus de l’importance de la question écologique. C’est un effet spectaculaire de l’impact de la crise. Les écologistes n’ont pas de raison de douter de la sincérité des évolutions individuelles. Ils s’en réjouissent même. Mais force est de constater que, dans les programmes et les décisions des formations de droite, de gauche ou du centre, l’intégration de la question écologique apparaît plus comme une posture d’opportunité, une concession à l’air du temps, une catégorie parmi d’autres, que comme un véritable tournant. L’écologie politique a donc toute raison de revendiquer son autonomie, refusant de devenir une force d’appoint assignée à la sous-traitance ou au supplément d’âme.

Mais autonomie n’est pas isolement. Il nous faut donc construire des majorités d’idées en cherchant en permanence des partenariats avec d’autres forces politiques et plus largement avec les organisations et les mouvements sociaux concernés, à travers des pactes ponctuels, sectoriels ou régionaux, démarche pouvant se prolonger jusqu’à conclure des accords de gouvernement ou de mandature. A priori personne n’est exclu. Les écologistes n’exigent aucun passeport idéologique si l’accord intervient sur l’essentiel du projet de société. Mais le poids de l’histoire et la réalité politique obligent à constater que l’attachement des partis de droite aux formes les plus sauvages du libéralisme, vecteur privilégié de l’approfondissement des crises, dogme idéologique et système économico-social rigoureusement incompatibles avec la mutation écologique, rend les rapprochements impossibles. Les écologistes ne se laisseront jamais enfermer dans des opérations de dilution de leur projet dans les méandres du capitalisme vert.

L’écologie politique est donc conduite à envisager ses alliances avec la social-démocratie et les partis qui se réclament de la gauche. Cela ne va pas de soi. Certes, des sensibilités voisines sur les questions de droits humains et de justice sociale, confortées par des complicités militantes et des proximités historiques, ont conduit les écologistes à collaborer souvent étroitement avec les forces de gauche. Des valeurs se croisent, des objectifs convergent. L’écologie politique ne sera jamais neutre vis-à-vis du clivage droite-gauche quand il s’agit de choisir entre des politiques qui favorisent les privilégiés et celles qui se préoccupent des démunis. Pour autant, les écologistes et les gauches ne sont pas des alliés naturels. Ils n’ont pas le même ancrage historique et ne s’inscrivent pas dans le même horizon. Marqués comme la droite au fer rouge du productivisme, fascinés par ses fétiches et ses addictions, la social-démocratie et les courants marxistes restent éloignés de l’essentiel du paradigme écologiste. Les écologistes souhaitent les convaincre de changer d’orientation. Mais ils n’ont pas vocation à épouser une doctrine qui n’est pas la leur en y introduisant un peu de vitamine verte.

En l’état actuel des projets respectifs, l’écologie politique n’est pas candidate à une union de la gauche où son identité se dissoudrait. Elle est néanmoins prête à des contrats de partenariats avec les gauches disposées à aller aussi loin que possible vers la transformation écologique et sociale de la société.

Pour le texte complet qui accompagne la création d’EELV en novembre 2010 :

http://www.eelv.fr/le-rassemblement/5277-manifeste-pour-une-societe-ecologique/

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Vous montrerez que l’innovation résulte de l’action des entrepreneurs mais aussi de celle des pouvoirs publics

2e sujet (bac ES, 21 juin 2011)

analyse du sujet

Ce sujet se situe dans le thème « Croissance, capital et progrès technique ». Autant dire déjà que le contexte de crise structurelle de nos sociétés thermo-industrielles n’est pas très apparent ! Ensuite ce sujet oublie un facteur fondamental de l’innovation, la dialectique qui existe entre la recherche scientifique et ses applications technique (recherche-développement). Il nous semble de plus que se polariser sur les « entrepreneurs » nous fait oublier que les individus ne sont plus grand chose à l’époque des firmes multinationales et des coûts financiers impliqués par la plupart des innovations contemporaines. Enfin les pouvoirs publics ont maintenant une marge de manœuvre quais-nulle à l’heure des endettements massifs dont l’exemple de la Grèce, en quasi-faillite, n’est que le premier maillon d’une chaîne qui peut se rompre à tout moment.

Donc ce sujet qui nous incite à parler de Schumpeter et des grappes d’innovation, des innovations de produits ou de processus, de l’investissement public dans la recherche qui a tant besoin d’être sauvée… nous paraît en décalage avec le monde que nous vivons. Les « sciences économiques et sociales » ont du mal à suivre l’air du temps.

Analyse des documents

Document 1 sur les DIRD

La « recherche » est un terme vague qui ne dit rien de ce qu’on recherche. Plutôt que des  chiffres globaux en millions d’euros, nous aimerions connaître la part de la recherche qui est vraiment utile par rapport à celle qui ponctionne une très grande proportion du total sans démontrer son utilité comme la recherche dans le domaine nucléaire, ITER, ASTRID… Par exemple nous remarquons que la R&D effectuée par l’enseignement supérieur en 2007 est à peu près la moitié des dépenses (qui ne veut pas dire d’ailleurs « investissement ») des administrations : nous serions bien curieux de connaître les thèmes de recherche et le rendement des universitaires !

Pour les entreprises, les quatre branches qui sont prises en compte et qui couvrent la moitié des dépenses totales sont des branches vouées à l’inefficacité. L’industrie pharmaceutique est à bout de souffle, les molécules utiles sont devenues des génériques et les médicaments mis dorénavant sur le marché sont soit jugés inopérants par les pouvoirs publics, soit même dangereux comme le Mediator. L’industrie automobile ne sait pas encore que le pic pétrolier est passé depuis 2006 et que la rareté croissante des combustibles fossiles va rendre caduc la voiture individuelle. La construction aéronautique dépend du kérosène et renvoi donc à la même problématique de pénurie des ressources fossiles que l’automobile. C’est encore pire pour l’industrie spatiale dont les satellites encombrent déjà l’espace. Pour les équipements de communication, nous sommes déjà suréquipés et renforce la recherche n’y changera rien, sauf à gadgétiser encore davantage nos modes de vie avec le mobile de la xème génération et l’écran plus plat que plat.

Nous voyons bien au travers de ses chiffres que l’Etat et les entreprises n’ont pas encore compris que nous vivons dans un monde fini et qu’il s’agit dorénavant de vivre autrement.

Document 2 sur les entreprises qui innovent

La plupart des données parlent des mêmes secteurs qu’on appelle « branches » dans le document 1. Il s’agit toujours de croissance en  « élargissant la gamme », en conquérant de nouveaux marchés, en réduisant les coûts (pour permettre l’effet rebond)… On dirait que le rapport du Club de Rome sur les limites de la croissance n’a pas été publié en 1972, il y a quarante ans bientôt. Notre société est autiste en voulant ignorer les chocs financiers et écologiques qui ébranlent tout notre système.

Remarquons d’ailleurs que la dernière colonne, « améliorer l’impact sur l’environnement », se retrouve à la traîne alors que cela devrait être l’objectif premier d’une société qui prône le « développement durable ».

Document 3 sur l’économie de l’innovation

Nous aurions préféré l’écologie de l’innovation. Car ce document indique clairement que l’innovation n’a pas pour objectif le bien-être social (rendement social), mais le rendement privé, c’est-à-dire le profit.

L’auteur croit que les pouvoirs publics peuvent valoriser le rendement social. C’est mal connaître la réalité d’un contexte politique soumis à la fois au lobbying des entreprises et des chercheurs.

Document 4 sur les pôles de compétitivité

L’Etat et les territoires favorisent les pôles de compétitivité pour obtenir une « position de premier plan ». Mais comme au niveau national et internationale il en est de même, il s’agit de concurrence sauvage. Ce n’est pas un hasard à l’heure actuelle si au lieu de parler de compétitivité internationale, on envisage de plus en plus le protectionnisme et la démondialisation.

Nous sommes dans un monde où la logique libérale du marché, de la concurrence et de l’innovation est en train de faire faillite. Il faut maintenant envisager une biosphère où les liens résultent de la coopération et de la complémentarité. L’inverse de ce que veut nous faire dire ce sujet !

NB : Nous répondrons à vos questions en commentaire si elles sont justifiées…

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L’emploi permet-t-il toujours de s’intégrer à la société française ?

1er sujet (bac ES, 21 juin 2011)

analyse du sujet : L’expression « toujours » ne veut rien dire en sociologie, les sociétés sont fluctuantes au gré des changements culturels. Une réponse de normand, Oui et Non, nous attend. Autrefois le travail était considéré comme une torture, c’est d’ailleurs son étymologie (trepalium, instrument de torture). Mais le travail sous forme d’emploi ne dit rien des conditions de cet emploi, rémunéré ou non (stagiaires exploités), contrat à durée déterminé ou indéterminé, à temps plein ou non, voulu ou subi. L’intégration est aussi ambiguë que les autres termes de ce sujet. Par exemple une intégration a un côté subjectif, « se sentir bien dans son travail » et un autre objectif, « être bien payé . le sujet est d’autant plus complexe qu’il s’agit d’intégration dans la société française et non pas seulement intégration dans son entreprise : la femme d’un employé dans une centrale nucléaire est-elle forcément d’accord avec le métier de son mari ? Le mari d’une femme cadre qui n’est jamais à la maison peut-il vivre l’épanouissement d’un couple ? Quand à envisager la société française, il ne semble pas y avoir de forte différence entre l’emploi dans les différents pays industrialisés : notre planète subit une homogénéisation qui s’appelle stress au travail, précarisation des emplois, culte de la performance, exacerbation de la concurrence entre collègues, etc.

Ce sujet est donc complexe, et les suicides à France télécom et un taux de chômage structurellement très élevé nous incitent à penser que ce n’est pas l’intégration par le travail qui prédomine. Mais comme ce sujet ne nous permet pas de parler d’écologie, nous n’en dirons pas plus sur ce blog…

NB : Nous répondrons à vos questions en commentaire si elles sont justifiées…

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l’énergie ne fait pas la démocratie

Selon Hervé Kempf*, reprenant Timothy Mitchell, le mode énergétique fait le système politique : « Les systèmes énergétiques traditionnels, par définition dispersés car dépendants des rayons du soleil, n’ont jamais offert une capacité d’action politique aux travailleurs. » Entre les années 1880 et l’entre-deux-guerres, « les ouvriers des pays industrialisés utilisèrent le pouvoir nouvellement acquis sur les flux énergétiques pour acquérir ou élargir le droit de vote, et surtout pour obtenir le droit de former des syndicats et de mener des actions collectives ».

Il est vrai que les esclaves énergétiques procurés par l’énergie fossile ont permis de supprimer la force des bras de l’esclave, mais on ne peut pas dire que les travailleurs ont alors pris le pouvoir. Un peuple de chasseurs-cueilleurs peut aussi bien fonctionner sur le consensus collectif qu’être le jouet d’un sadique ivre de son pouvoir. Il en est de même des sociétés complexes comme l’Allemagne industrialisée qui a connu le régime prussien et Hitler… Rudolph Diesel théorisait que son petit moteur libérerait le travailleur de sa dépendance des machines à vapeur et de l’exploitation capitaliste. C’était assez naïf. La technique qu’autorise une certaine forme d’énergie n’a jamais rien dit des rapports de pouvoir.

L’énergie nucléaire est aujourd’hui un système centralisé et non démocratique en France. Mais un pays qui approuve massivement le nucléaire par référendum est tout aussi possible. C’est pourquoi un avenir d’énergie décentralisée et renouvelable ne dit malheureusement rien de plus sur le partage du pouvoir. Autrefois, le moulin à vent ou à aube était propriété du seigneur auprès duquel on devait verser une taxe. La pratique démocratique découle d’abord d’une socialisation pertinente, pas du mode de production énergétique. Mais personne aujourd’hui encore ne nous apprend vraiment  à résister à la soumission volontaire, à pratiquer la défense civile non violente, à respecter la nature et à aimer ses prochains. Nous préférons nous battre pour le pouvoir ou subir la loi du plus riche ou du plus fort.

LeMonde du 19-20 juin 2011, Energie et démocratie

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pacte anti-Hulot, manipulation de la démocratie

En ce moment même ont lieu les primaires de l’écologie dont Hulot est un des candidats.  La campagne de dénigrement à son égard va-t-elle réussir ? Ce dénigrement remonte bien loin, le 1er juin 2007. Ce jour-là, le journal La Décroissance lançait médiatiquement une pétition – Pacte contre Hulot – « pour sauver la planète, mais surtout ses habitants ».

Motif réel : « En faisant ratifier un programme minimal par la quasi-totalité des candidats, Hulot a commis un second faux pas : il a déminé toute polémique, anéanti tout débat et fait de l’environnement une sorte de grosse chose molle et consensuelle dans laquelle tous les prétendants élyséens font mine de se retrouver. Terre d’asile pour hypocrites, le pacte écologique sert de faux nez aux zélateurs du libéralisme le plus débridé, et donc le plus pollueur. » Donc raisons politiciennes !

En novembre 2007, déjà plus de 5 000 signatures pour le « Pacte contre Hulot ». Le 1er juillet 2010, La Décroissance revendique 10 000 signatures du « Pacte contre Hulot ». Passons sur le fait que les rédacteurs de La Décroissance » s’appuient sur des « écologistes » comme Eric Zemmour, Claude Allègre ou l’anti-ours Jean Lassale. Listons simplement les mots même de Nicolas Hulot tel que repris par leur site Internet consacré à cette campagne de dénigrement. A chacun de juger ce que dit Nicolas Hulot :

24.05.2009 : « Il faut tout oser. Aller au-delà des frontières de l’utopie. »

25.05.2009 : « Je n’arrive pas à donner plus. J’aimerais bien être plus efficace, ou être moins seul. J’aimerais bien être relayé par les leaders politiques. De temps en temps, je trouve que c’est très lourd. Parfois, je me dis que garder l’espoir devient un acte de bravoure. Les tentations de désespoir sont légion. Il y a une telle inertie et une telle pyramide de complexité ! Quand on voit toutes les crises se rejoindre, la tentation de repli sur soi… On se dit : comment y arriver ? »

26.05.2009 : « Je ne donnerai pas de noms mais il y a des entreprises avec lesquelles je refuse de travailler. Je pense qu’il y a des entreprises qui évoluent dans leurs pratiques et qu’il y en a qui sont dans un cynisme absolu. »

07.09.2009 : « Ça fait des années que j’assume: pour agir, il faut des moyens. Plutôt que d’aller les chercher seulement auprès des particuliers, je souhaite aussi me tourner vers les entreprises, pour nouer un dialogue. À la condition expresse que mon indépendance de parole ne soit jamais prise en défaut. On est dans une forme de guerre. Je me refuse à me tenir à l’écart dans une attitude de puriste. Ne diabolisons pas les entreprises. »

16.09.2009 : « Je suis contre la construction de nouvelles autoroute »

17.09.2009 : « Une certitude : il serait grand temps que nous passions du siècle des vanités au siècle de l’humanité ».

27.09.2009 « Si j’étais vraiment désespéré, je resterais avec les miens, à profiter d’eux avant que tout ne bascule. Mais je ne le suis pas. » ; « Il y a une autre énergie qui est renouvelable, qui est inépuisable, c’est l’énergie de l’amour (…) On est condamnés à s’aimer ou on va mourir comme des imbéciles. » ; « Je ne suis pas contre le libéralisme par principe mais par réalité ».

01.10.2009 : « Notre liberté éditoriale [à la Fondation Nicolas Hulot] ne dépend que de nous. Ce serait faire injure que de penser le contraire. »

05.10.2009 : « EDF, Orange et la SNCF font partie des partenaires de mon film le syndrome du Titanic. Ont-ils eu une influence ?
Aucune. C’est une règle d’or chez moi. Je n’ai pas une vision machiavélique ou binaire du monde de l’entreprise, qui est par ailleurs le monde du travail. Je ne suis pas non plus un naïf.»

06.10.2009 : « Ils [les multinationales sponsors de Nicolas Hulot] ne peuvent pas utiliser mon image. Le mécénat c’est encadré par la loi. (…) Il peuvent pas utiliser la bobine de Nicolas Hulot pour faire de la pub, pour vendre, bon ben voilà. Je crois que c’est assez clair. » ; « Je n’ai pas une vision diabolique du monde économique. Je les mets pas tous évidemment  au même niveau. C’est aussi le monde du travail. (…) Je vais pas aller prioritairement  demander des sous aux citoyens qui sont déjà exsangues ou à l’Etat dont le budget à pas besoin de ça, le déficit budgétaire. Ça me paraît normal qu’on aille chercher de l’argent là ! Que ce soit à ces groupes-là de nous permettre d’agir. »

06.04.2010 : « Nous sommes sept milliards sur Terre, bientôt neuf, et nous n’avons d’autre choix que de changer de logiciel économique, en produisant et en consommant à la fois mieux et moins. »

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comptine des jeunes écolos

Les jeunots sont écolos car

–          sans auto, c’est rigolo

–          sans portable, c’est faisable

–          sans télé, c’est le pied

–          sans facebook, c’est le look

–          sans écrans c’est chébran

–          sans confort, c’est trop fort

–          l’écologie, c’est logique

comptine à compléter par vos soins en commentaires…

 

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René Dumont est mort, l’écologie politique va désigner un successeur

René Dumont, né en 1904, est mort le 18 juin 2001, il y a juste dix ans. Il a été pour nous l’homme au pull-over rouge qui, lors de sa campagne présidentielle de 1974, avait bu un verre d’eau à la télévision, avertissant que « nous allons bientôt manquer de l’eau ». Election piège à cons, nous ne voulions pas voter. Mais René Dumont représentait enfin à nos yeux un candidat aux présidentielles crédible par son projet radical de changer la vie : l’écologie ou la mort ! Son projet était celui d’un agronome devenu anti-productiviste. Il s’exprimait ainsi dans la Gueule ouverte (mensuel, mai 1974) :

« J’enseigne à l’Institut national d’agronomie. L’agronomie, d’après ma définition, c’est l’artificialisation du milieu naturel. Ce milieu naturel, en l’artificialisant, on peut l’améliorer ou le démolir. Très tôt dans ma carrière, j’ai vu les dégâts de l’érosion en Algérie, j’ai aussi vu les dégâts de la désertification du nord du Sénégal en 1951. J’étais donc en contact avec des problèmes écologiques. J’avais pédalé avec les Amis de la Terre, j’avais assisté à la manifestation annuelle Combat pour la survie de l’homme. Tous ces amis sont venus me chercher pour me présenter aux présidentielles au nom du Mouvement Ecologique. Jusqu’à présent, tout ce que pouvaient faire les écologistes, c’était d’aller frapper à la porte des candidats en leur disant, dites donc, soyez gentils, tenez compte de la gravité de la situation. Les candidats nous répondaient : « Oh ! Combien vous avez raison », et dès que nous avions tourné le dos, ils oubliaient tout ce que nous leur avions dit. Maintenant, devant le mouvement qui s’est très vite développé autour de ma candidature, je pense que notre utopie peut aboutir à des réalisations si nous parvenons à percer le mur d’incompréhension, le mur d’ignorance. D’où l’importance des mass média. Je suis en ce moment le porte-parole parce qu’il en fallait un, mais je ne suis pas le leader. Pour le mouvement écologique, je fais un petit testament dans lequel je lui conseille de se structurer pour continuer un groupe ayant une possibilité de pression politique. Je ne dis pas la forme à trouver, mais cette action politique est destinée à faire un projet révolutionnaire de changement total de la société, condamnant l’économie de profit, l’économie capitaliste. Il n’y a pas de défense écologique qui ne passe par une solution politique. »

Aujourd’hui en juin 2011 se déroulent les primaires de l’écologie ; René Dumont aura un successeur. Comme l’urgence écologique est encore plus grande qu’en 1974, le vote des citoyens pour l’écologie politique aux présidentielles de 2012 nous paraît nécessaire, indispensable, urgent… irréfutable !

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tout est écolo, même l’incontinence

Selon FNE, un enfant qui porte des couches jetables jusqu’à ses 2 ans et demi génère, environ, 20m3 de déchets (l’équivalent d’une piscine de maison), soit 800 kg. Selon LeMonde*, c’est au total 3 milliards de couches, soit 600 000 tonnes de déchets et 3 % de l’ensemble des ordures ménagères de l’Hexagone. Le gros titre  « le recyclage des couches usagées est en phase d’expérimentation ». dénature le cœur de l’article car la journaliste Nathanaël Vittrant y avoue l’impuissance du système Pampers : le processus technique de recyclage est trop difficile étant donné l’objet composite (plastique, produits absorbants, matières organiques…) que constitue une couche. Il s’agit de toute façon d’un simple transfert de pollution à cause du coût environnemental de la collecte (camions, etc.). Puisque par ailleurs l’impact des couches lavables n’est pas nul, puisque les parents préfèrent les couches jetables, continuons à incinérer. Pourtant le problème devrait avoir des solutions, on ne peut plus se contenter de générer des déchets ultimes.

FNE a soutenu la semaine internationale de la couche lavable, un moindre mal. Mais il existe aussi une autre solution pour diminuer la quantité de couches jetables : faire moins de bébés. Enfin une solution radicale est possible, ne pas mettre de couches. C’est ce que préconise le mouvement pour une hygiène naturelle infantile. Par exemple Sandrine Montrocher-Zaffarano dans « La vie sans couches » (réédition Jouvence, 2010). Pendant toute l’histoire de l’humanité, la plupart des bébés n’ont jamais porté de couches. Leur mère était à l’écoute de leurs moindres signaux et les mettait en position d’élimination de leurs besoins sitôt que, par une mimique ou un gaz, ils manifestaient l’envie de se soulager. Le contact étroit d’un membre de la famille avec bébé permet la richesse d’un échange qui débouche très tôt sur la maîtrise par l’enfant de ses voies naturelles. Qu’un bébé puisse produire des déchets alors que pipi-caca ne demanderait qu’à nourrir la terre est une offense à la raison ! Vivre les fesses à l’air est un véritable plaisir, dépenser entre 760 et 1760 euros de couches jetables est un affront autant à la nature qu’à la culture.

* FNE, France Nature Environnement

** LeMonde du 17 juin, le recyclage des couches usagées est en phase d’expérimentation

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tout est écolo, y compris le protectionnisme

Le protectionnisme est dans l’air du temps. Ségolène Royal se déclare en accord avec Arnaud Montebourg sur le concept de démondialisation*. Jacques Sapir déclare : « Les gouvernants savent qu’il faudra revenir à des formes de protectionnisme, de patriotisme économique. »** Près de 150 députés de tous bords ont signé l’appel lancé par Bernard Carayon invitant Air-France KLM a « faire le choix naturel et légitime de l’européen Airbus »***. LeMonde consacre aussi une demi-page sur le protectionnisme économique****.

Mais le protectionnisme est fondé sur des raisons écologiques. Le libre-échange ne résultait pas tellement des théories d’Adam Smith ou Ricardo, mais de la prise du pouvoir au début du XIXe siècle en Angleterre des industriels sur les fermiers. Il fallait produire du textile en masse pour inonder les marchés nationaux et étrangers au lieu de maintenir sa souveraineté alimentaire. Or ce renversement de perspective avait pour origine la mécanisation textile, favorisée par les machines à vapeur, donc par l’énergie fossile du charbon. Par la suite, le pétrole a permis les déplacements plus rapides par bateaux, par train, plus tard par avions et camions. Le libre-échange se généralise dans les années 1980, un yaourt peut donc faire aujourd’hui des milliers de kilomètres avant d’aboutir dans notre assiette. Etant donné l’épuisement des ressources fossiles non renouvelables, la descente énergétique qui s’ensuit va entraîner dorénavant l’inverse, une contraction du commerce mondial. La démondialisation ou le « patriotisme économique » ne sont que des illustrations de cette donnée fondamentale.

Nos illustres parlementaires se trompent en se focalisant sur l’avion pour protéger l’industrie européenne. Le plus lourd que l’air ne peut voler que grâce au pétrole-kérosène et sa vogue n’existe que parce que le prix du baril est sinistrement trop bas alors que les réserves fondent. Nos gouvernants protègent une industrie en déclin, ils n’ont pas encore compris que tout relève de l’écologie, des ressources que notre planète avait mises gratuitement à disposition de notre boulimie. La fête est finie

* LeMonde du 16 juin, Ségolène Royal, jusqu’au boutiste

* LeMonde du 16 juin, « Il faudra revenir à des formes de protectionnisme »

* LeMonde du 16 juin, La mobilisation parlementaire s’intensifie

* LeMonde du 16 juin, l’Etat pousse Air France à préférer Airbus à Boeing

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agir pour une planète dénucléarisée

Europe Ecologie-les Verts approuve et fait sien l’appel suivant pour une Europe sans armes ni centrales nucléaires (Congrès fédéral à La Rochelle les 3, 4 et 5 juin 2011). Voici quelques extraits significatifs :

« L’Europe est composée de peuples qui se sont tantôt rassemblés et tantôt combattus. Elle a connu de nombreuses guerres, colonisé en partie le reste du monde, provoqué deux guerres mondiales, subi et exporté des dictatures, atteint le paroxysme de la violence en inventant les camps de concentration et les totalitarismes génocidaires.

L’Europe doit tirer les leçons de son propre passé dans ce qu’il a de tragique. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est une valeur ; ainsi, les peuples doivent être directement consultés sur les questions d’importance qui engagent leur avenir. A ce titre, l’énergie nucléaire sous son double aspect civil et militaire aurait dû et devra faire l’objet de décisions collectives et de consultations démocratiques. Nous, citoyens d’Europe et du monde, faisons nôtres et appelons les citoyens de tous les pays d’Europe à partager les exigences suivantes :

· 1. De l’Atlantique à l’Oural, plus aucun armement nucléaire ne doit stationner ni être installé en Europe.

· 2. Plus aucune arme nucléaire ne doit menacer l’Europe ni menacer le reste du monde.

· 3. L’Europe doit initier et soutenir jusqu’à son plein achèvement le processus d’abolition des armes nucléaires dans le monde, conformément à l’article VI du traité de Non Prolifération.

· 4. La Conférence du Désarmement basée à Genève doit aboutir à ce résultat par quelque moyen que ce soit.

· 5. L’AIEA basée à Vienne doit cesser de prôner l’énergie nucléaire pour se consacrer exclusivement au contrôle des installations nucléaires civiles et militaires, empêcher le détournement des matières fissiles et la fabrication de nouvelles armes, aider au

démantèlement des armes et des centrales nucléaires existantes.

· 6. L’Organisation du Traité d’Interdiction Complète des Essais nucléaires (TICE) basée à Vienne doit devenir opérationnelle.

· 7. Toute la lumière doit être faite sur les causes et les conséquences réelles de catastrophes nucléaires comme celles de Tcheliabinsk et de Tchernobyl.

· 8. L’accord de 1959 entre l’AIEA et l’OMS, qui impose à l’OMS la désinformation et le mensonge en matière nucléaire, doit être abrogé.

· 9. Le traité EURATOM doit être abrogé et aucune nouvelle centrale nucléaire ne doit être construite.

· 10. L’Europe doit devenir une zone intégralement dénucléarisée, afin de contribuer à la dénucléarisation totale de la planète sans attendre une action similaire des autres Etats ou continents.

Nous appelons les citoyens, les ONG, les Etats et les peuples d’Europe à s’unir et agir pour réaliser ces objectifs dans les meilleurs délais. »

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communier avec la nature

Ecoutons-les parler quand ils le disent si bien !

Hervé Kempf : « Marcher. Marcher parmi les bois et les rochers… Rien de plus banal… Rien de plus extraordinaire, pourtant, dans ce monde où vrombissent les moteurs, où se multiplient les constructions, où se manufacturent les objets de l’infini désir, ce monde ivre de son propre vacarme… Ce qui anime l’écologie depuis l’origine, et qui se dissipe dans les batailles urbaines, c’est le souci de l’art perdu de la conversation entre les hommes et les êtres de fleur et de poil par lequel on se liait au cosmos. »* (Parler avec les arbres, LeMonde du 15 juin 2012)

François Terrasson : « L’idée de fusion avec l’univers, de solidarité avec les autres animaux, d’intégration sensuelle aux ambiances forestières, l’élan d’identité avec les énergies intérieures et celles du vent et des montagnes, tant de multiples façons de toucher réellement les cordons ombilicaux qui nous lient aux forces d’où l’on a émergé, sont absents, ou ridiculisés par les gens sérieux. L’égoïsme humain, le maintien des ressources pour l’homme ne peut être satisfait que par une philosophie qui ne soit pas centrée sur l’homme. Pour sortir d’un problème insoluble, les thérapeutes expliquent qu’il faut commencer par voir le problème de l’extérieur, en sortant du système de pensée qui a provoqué la crise. Il est grand temps que la Nature divorce de l’Environnement, car au nom de l’environnement on trafique et détruit la nature. » (La civilisation anti-nature, 1994)

John Seed : « A mesure que nous intériorisons les implications de l’écologie, nous nous identifions à toutes les formes de vie. L’aliénation s’estompe. « Je protège la forêt tropicale » se transforme en « je suis un élément de la forêt tropicale se protégeant lui-même ». Je suis cet élément de la forêt tropicale chez lequel la pensée est récemment apparue. » (Anthropocentrism : Appendix E, 1985).

Aldo Leopold : « La montagne qu’il faut déplacer pour libérer le processus vers une éthique, c’est tout simplement ceci : cessez de penser au bon usage de la terre comme à un problème exclusivement économique. Une chose est juste quand elle tend à préserver l’intégrité, la stabilité et la beauté de la communauté biotique, elle est injuste lorsqu’elle tend à l’inverse ». (Almanach d’un comté des sables, 1946)

La Charte de la Nature des Nations unies proclamait en 1982 que « toute  forme de vie est unique, et mérite le respect, indépendamment de ce quelle vaut pour l’homme ». Est-ce encore possible quand le goudron, le béton et la démesure humaine aura tout recouvert ?

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pourquoi vivre sans écrans

Travailler, consommer, se faire des amis, draguer, écouter de la musique, voir des films, lire, s’informer, voter, jouer, etc., tout cela sur un ordinateur. Désormais rares sont les activités humaines qui ne nécessitent pas la  présence d’un écran. Des individus connectés en permanence, surinformés, se croient omniscients et tout-puissants alors que leur impuissance politique et sociale n’a jamais été aussi grande. Notre société a donc besoin de s’engager dans une désintoxication mentale, et se passer des écrans. Pour en savoir plus :

Site Internet ;

Association « enfance-télé : danger »

Pas de pub pour les enfants de moins de 12 ans (Mouvement pour une Alternative non violente)

Brisons nos chaînes !

Stop TV – Déconnecter pour se reconnecter

Semaine sans télé à Liège (Belgique)

Semaine sans écran (Ottawa – Canada)

White dot (Royaume-uni)

Kill your TV (U.S.A.)

Adbusters – Digital Detox Week (Canada)

 

Pour en lire plus :

L’empire des écrans de Jacques Gautrand, 2002

Overdose d’info de Michel Lejoyeux , 2006

La fin de la télévision de Jean-louis Missika, 2006

La tyrannie technologique, collectif, 2007

Homo spectator de Marie-José Mondzain, 2007

TV lobotomie de Michel Desmurget, 2011

 

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vivre en famille sans écrans

Petite brassée de chiffres, pour saisir l’ampleur du tsunami numérique. Un foyer avec des enfants de 6 à 11 ans possède en moyenne dix écrans, quel que soit son niveau social. La moitié des enfants de maternelle a la télévision près de son lit. 97 % des 6-17 ans jouent à des jeux vidéos au moins occasionnellement. 73 % des 12-17 ans posséder un téléphone portable. Parmi les 9-16 ans, 87 % accèdent à Internet. Tous ces équipements les conduisent à passer plus de trois heures chaque jour devant les écrans… soit autant que leurs parents devant la télévision. Il serait naïf de croire que tous ces écrans ne vont pas impacter la vie sociale. Récemment, une étude Académie de Paris/Assurance maladie a montré qu’un tiers des garçons parisiens (un quart de filles) de troisième se couchait après minuit la veille d’un jour de classe, du fait d’une « consommation abusive d’écrans »… Dès qu’il/elle rentre du collège, le/la voilà qui se plante devant son ordi, dans sa chambre, pour discuter sur MSN, alimenter son mur Facebook, rejoindre sa partie de jeu en multijoueurs. Il faut l’appeler dix fois pour dîner. Chacun dans sa bulle, on ne se parle plus.

Tous ces écrans déstabilisent la vie de famille. En novembre 2010, une note du Centre d’analyse stratégique pointait cette crispation : « De plus en plus de parents se plaignent que les jeux vidéo soient devenus des sources de tensions quotidiennes avec leurs enfants : négociations perpétuelles sur les temps de jeu, nervosité exacerbée des enfants ou encore problèmes de budget – dus aux coûts des logiciels et des supports, mais aussi aux divers achats proposés sur les jeux en ligne avec possibilité de payer par SMS (…) Quand bien même la discussion s’installe, il y a fort à parier qu’elle se focalise sur les points de tension plutôt que de prendre la forme d’un échange constructif. »  Le groupe familial est fractionné, réduit à une coexistence. A la fin des années 1980, sont apparues les chaînes de niche, et la tribalisation, chacun regardant la télé qui lui ressemble, ce qui a correspondu à l’éclatement des familles, et transformé le milieu familial en une suite de micropublics qui ne se parlent plus. Internet n’a fait qu’amplifier ce mouvement. Avec le réseau social (55 % des 11-13 ans ont un compte Facebook, 75 % des 13-17 ans), l’influence des pairs s’accroît, tandis que décline la transmission parentale. Sur Facebook, les amis les plus proches s’appellent d’ailleurs « famille ».

(LeMonde Magazine, 26 février 2011)

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vivre sans Facebook

Quelques raisons de refuser Facebook :

– Cet hiver, une britannique a annoncé son projet de suicide aux 1048 « amis » de son « réseau social » Facebook. Au bout du compte, 148 commentaires sous son message, pas un coup de fil aux urgences, et une morte. Ce fait divers en dit long sur la vacuité des échanges en milieu virtuel.

– Dans la vraie vie, on compte au plus quatre amis, les 10 % des mieux pourvus en ont une quinzaine. Mais sur Facebook ou Myspace, les utilisateurs ont en moyenne entre 130 et 150 amis, certains en ont des milliers. L’amitié n’a alors plus aucun sens, elle relève d’une vision comptable du rapport humain. Jusqu’à l’apparition des réseaux sociaux », être ami signifiait partager pensées et émotions dans un rapport direct à l’autre, avec une autre personne ou un groupe réduit. Sur Facebook, être ami se réduit à envoyer des informations. Mais exposer sa vie privée ne suffit pas à créer de l’intimité et du lien. Ce grand déballage devant 500 personnes dont on attend une réaction pour se sentir exister favorise le repli sur sa sphère individuelle, sa bulle, et l’hypercommunication avec sa tribu.

– Sous son onglet inscription, Facebook annonce fièrement « C’est gratuit (et ça le restera toujours) ». Pourtant ce réseau est valorisé à 50 milliards de dollars ! Mark Zuckerberg est assis sur un tas d’or : les données personnelles de ses 630 millions de membres. En révélant beaucoup d’eux-mêmes, ils permettent à Facebook de vendre des espaces ciblés aux publicitaires. Un post à vos amis annonçant l’anniversaire de votre compagne et vous recevrez une pub pour des bijoux ! Face book propose aussi aux entreprises et aux « people » de créer leur page de fans qui leur sert de vitrine commerciale. Coca Cola rassemble 4 millions de fan, trois millions de pages de marques sont actives, l’utilisateur moyen aime 8,7 marques : chaque fan se transforme en « ambassadeur de la marque ». L’info circule, le publicitaire, lui, peut se reposer : le consommateur fait son boulot. Et le pire, c’est qu’il en redemande !

Source : mensuel la Décroissance, avril 2011

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vivre sans télé

quelques principes incontournables :

a)       La télé exerce une action fortement nocive sur le développement et le vieillissement cognitif, le sommeil, la réussite scolaire, la santé, l’agressivité, la sociabilité intra et extra-familiale. Bien qu’il existe de (rares) bons programmes, il n’y a pas de « bon usage » du petit écran. La meilleure solution me semble donc être, sans aucun doute possible, le zéro télé.

b)       Si une télé doit être présente dans la maison, elle ne devrait jamais se trouver dans la chambre à coucher, surtout chez un enfant ou un adolescent.

c)       Pendant les cinq ou six premières années de vie, toute exposition audiovisuelle doit être strictement proscrite par les parents tant la télévision trouble le sommeil, promeut l’obésité à long terme et interfère avec le développement intellectuel, affectif physique et social de l’enfant. Les déficits acquis dans ces derniers domaines aux premiers âges de l’existence se révèlent bien souvent irréversibles.

d)       Chez les écoliers du primaire et les collégiens, le temps de télévision devrait, dans tous les cas, être maintenu en dessous de 3-4 heures par semaine (ce chiffre inclut bien sûr l’usage de vidéos).

e)       Les adultes font ce qu’ils veulent. Que ces adultes n’oublient pas cependant que la télé est un facteur d’isolement social et qu’elle expose le spectateur à des risques morbides majeurs par sa propension à favoriser la sédentarité, le déclin cognitif inhérent au processus de vieillissement, l’apparition de pathologies cérébrales dégénératives et les conduites à risques.

(TV lobotomie de Michel Sesmurget, 2011)

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le sujet de bac ES, 21 juin 2011

Sur 20 sujets donnés au bac SES depuis 2001, le terme croissance revient 4 fois. Si on y ajoute le terme « développement », très proche du mot croissance et souvent confondu avec lui (y compris dans la conception officielle du « développement durable »), la religion de la croissance reste le leitmotiv de l’épreuve de sciences économiques et sociales. Pourtant développement et croissance ne sont pas durables sur une planète aux ressources finies et en voie de dilapidation. Un blog pose timidement la question : « croissance et décroissance : sujet de bas SES ? » A l’heure où nous avons traversé un tsunami financier et où un tsunami nucléaire nous percute encore à Fukushima, la réponse ne peut être que positive.

Donc nos pronostics pour le 21 juin prochain vont à un sujet de ce type : « La poursuite de la croissance, telle que l’ont connue depuis la deuxième guerre mondiale les économies capitalistes développées, semble poser de plus en plus de problèmes. Vous présenterez la crise actuelle et ses mécanismes et vous tenterez de déterminer dans quelle mesure et pour quelles raisons un changement d’orientation parait devoir s’imposer. »

Notre hypothèse est d’autant plus réaliste que ce sujet a déjà été réellement posé, à Rennes en 1975 ! A l’époque nous subissions les conséquence du premier choc pétrolier. Aujourd’hui, nous avons dépassé le pic pétrolier depuis 2006 ; le pétrole se fait donc de plus en plus rare et cher. Or l’énergie fossile est la cause première de la croissance économique et de l’augmentation du pouvoir d’achat. La descente énergétique va donc forcément s’accompagner d’une récession économique qui a de fortes chances de se transformer en dépression durable. Les économistes doivent enfin comprendre que ce sont les contraintes écologiques qui conditionnent l’activité économique, et non l’inverse.

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premier débat Hulot/Joly, léger avantage à Nicolas

Premier round pour les candidats à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts lundi 6 juin*. Avec plus de 25 000 votants contre seulement 8 000 adhérents il y a deux ans, difficile de savoir qui peut l’emporter. D’autant plus que sur le positionnement politique, ils sont tous d’accord. Pour Henri Stoll, « L’écologie est à gauche », Nicolas Hulot a martelé « qu’il n’y avait pas de compatibilité politique avec la droite », Eva Joly estime que « Ceux qui soutiennent la droite peuvent difficilement avoir leur place à EELV ». Sauf que Nicolas fait entendre sa petite musique :  « Est-ce que l’écologie n’amène pas un petit supplément d’âme que simplement être de gauche ? ». Il devrait le clamer bien plus fort, l’écologie ou art de bien gérer notre maison commune (la planète) doit rassembler au-delà des sensibilités partisanes. L’écologie politique est une façon de penser le monde radicalement nouvelle qui ne peut s’enfermer dans les catégories habituelles.

Corinne Lepage, qui a parcouru presque tout l’éventail politique, en sait quelque chose : « Les partis traditionnels ont certes un volet écologique dans leur programme politique, cela va de soi. Mais la question est traitée en aval. Lorsqu’ils ont décidé le modèle socio-économique qu’ils veulent mettre en place, alors ils se posent la question de l’impact environnemental que cela va avoir. La particularité de l’écologie politique est dans l’inversion de l’ordre des facteurs : qu’est-ce qui est le système ? Moi, je suis pour faire de l’économie un sous-système de l’écosystème global. L’alternative, c’est de ne plus considérer les capacités physiques de la planète comme étant une variable d’ajustement, mais comme étant le point à partir duquel on construit un projet politique. »**

Daniel Cohn-Bendit précise :  « Dans le ni droite, ni gauche, il y avait quelque chose de juste. C’est vrai qu’on est critique du productivisme de gauche, et du productivisme de droite, donc on est ni à gauche, ni à droite, on est autre part… C’est vrai aussi qu’à certains moments historiques, il faut créer des majorités, et que dans certaines majorités, tu ne peux pas réaliser ce que tu veux faire. »

Cécile Duflot peut conclure : « C’est vrai que c’est compliqué de faire des alliances avec le Parti socialiste. Oui, on est une troisième voie ; oui, on est capable de passer des accords ; non, ce n’est pas automatique. Nous Europe Ecologie et les Verts, notre position, c’est de revendiquer, à la fois, l’autonomie de notre projet politique différent, et la possibilité de passer des accords.  On ne peut légitimer des valeurs politiques qui sont basées sur la compétition, la concurrence, le refus de prendre en compte le long terme… »

En clair, le refus du positionnement procède d’un refus des termes habituels du champ politique pour restituer le radicalisme que les écologistes veulent poser comme une nécessité.

* lemonde.fr avec AFP et Reuters | 07.06.11 |

** Des écologistes en politique d’Erwan Lecoeur (lignes de repères, 2011)

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bientôt un écolo président de la République française

Un jour, le (ou la) président(e) de la République française sera écolo. Cela ne peut faire de doute. Nous le savons depuis 1972, lorsque le rapport du club de Rome a dénoncé la course à la croissance en démontrant les limites de la planète. Deux ans plus tard avec le premier choc pétrolier, nous savons que notre civilisation dépend du pétrole. D’ailleurs, pour la première fois, René Dumont portait ce message aux présidentielles 1974 : l’écologie ou la mort, à vous de choisir ! Depuis 1990 et le premier rapport du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), nous savons aussi que l’humanité va faire face à un réchauffement climatique. Nous savons désormais de façon scientifiquement prouvée que le choc des hydrocarbures n’est qu’une partie des dégradations écologiques qui menacent nos sociétés. Qu’attend le peuple pour porter au pouvoir un ou une écolo ? Dépassons les vieilleries de droite comme de gauche !

Les ressorts sociaux-démocrates sont fatigués, le PS ne reste le parti dominant à gauche que par le poids de son passé. La fascination et la complaisance des socialistes pour les règles libérales qui se sont imposées au monde résonnent comme une forme d’échec. De façon symptomatique, ils voulaient tout miser sur Dominique Strauss-Kahn, la personne la plus à droite de ceux qui se disent à gauche. La gauche socialiste n’est plus la gauche. La gauche socialiste n’a jamais été écolo. Réformer le pays, sa politique énergétique, sa société, cela transcende les méthodes et les discours standardisés de la gauche. Mais le PS n’aime pas les idées nouvelles, il préfère se déchirer dans des querelles sans fin de leadership.

Cécile Duflot a gagné son congrès* ; sa reconduction comme secrétaire nationale témoigne de la maturité d’Europe Ecologie-Les Verts. Ceux qui portent l’idée de transformation sociale, qui veulent construire dans la durée, agir pour les générations futures, ce sont les écologistes. Ils sont en position non seulement de faire bouger les lignes, mais de gagner la majorité et conquérir le pouvoir. Tout est possible. On se souvient du 21 avril 2002, Le Pen n’avait pas été envisagé pour le 2ème tour et pourtant l’extrême droite devance le candidat du PS. En 2007 le centriste Bayrou était à 8 % en intentions de vote, il a fait plus de 18 % des voix. Aujourd’hui pour 2012, l’écologie avec EELV dispose d’un programme en phase avec les attentes de la société, d’une assise électorale confirmée par les précédents scrutins, de deux candidats qui représentent à la fois la probité et la volonté d’un changement écologique de la société. Dépêchez-vous de vous inscrire aux primaires de l’écologie politique, il ne vous reste plus que 5 jours :

www.primairedelecologie.fr

* LeMonde du 5-6 juin 2011, Cécile Duflot se pose en patronne

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remettre les petites phrases à leur place

« J’ai failli coucher avec Borloo, mais il n’était pas du bon côté ».  Aussitôt lemonde.fr glose sur cette petite phrase de NH. La journaliste Sylvia Zappi ferait mieux de s’occuper des vrais débats. Ainsi cette motion d’Europe Ecologie-Les Verts, « Remettre la publicité à sa place ». Remettre la publicité à sa place c’est la cantonner au rôle qui aurait toujours dû être le sien : rendre publique des informations mais sans s’imposer. Remettre la publicité à sa place c’est affirmer avec force qu’un autre modèle de société est possible. Les écologistes veulent donc la disparition programmée de la publicité.

Car la publicité prône la surconsommation, l’individualisme, l’immédiateté, l’apparence ou le gaspillage. Elle s’impose à nous, s’incruste dans tous les aspects de la vie collective et pervertit le fonctionnement démocratique. Bien au delà des seuls enjeux environnementaux liés au modèle productiviste dont elle est le fer de lance, la publicité a façonné des pans entiers de notre société, depuis la femme objet au culte de la vitesse et de l’apparence, en passant par un déséquilibre entre informations d’intérêt général et lobbies privés. EELV propose :

1) Liberté de réception

La liberté d’expression est un concept constitutionnel fondamental. Son droit corollaire est la liberté de réception. Nous le définissons comme le droit pour tous de refuser de se voir infliger un message ou une opinion. Une démarche volontaire de l’individu souhaitant accéder à l’information est nécessaire. Quelques mesures simples découlant de cette notion :

–          Diminution drastique des formats et densités de l’affichage publicitaire

–          Obligation de recueillir le consentement explicite préalable des individus pour la distribution de prospectus, pour la création de cookies, pour le démarchage téléphonique et pour l’envoi de messages sur les téléphones portables ou par courrier électronique.

2) Indépendance des services publics

Le financement de services publics par la publicité est une hypocrisie. Loin de tomber du ciel, la manne publicitaire est financée par le consommateur. Il faut rétablir la neutralité des services publics :

–  Suppression totale de la publicité sur le service public de l’audiovisuel

– Réduction drastique de l’affichage publicitaire dans les transports en commun

3) Information plutôt que manipulation

– Interdiction de la publicité télévisée destinée aux enfants et suppression des publicités lors des programmes jeunesse

– Meilleur encadrement des arguments et procédés publicitaires (écoblanchiement, stéréotypes sexistes, marchandisation du corps, …) et création d’une autorité indépendante chargée de la régulation pour tous les supports

4) conclusion

Cette thématique est intimement liée au projet écologiste. Elle doit donc figurer en bonne place dans notre programme, mais également dans les accords programmatiques avec nos partenaires politiques qui n’ont que trop rarement abordé cette question et encore plus rarement sous le bon angle.

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