biosphere

l’homme, l’ennemi de la nature

Nous avions interrogé récemment Alain Hervé, fondateur des Amis de la Terre en 1970 : « L’homme n’est qu’un élément de la nature qui a été doté d’une capacité de transformation trop brutale de l’environnement. Il nous faut donc abandonner notre anthropocentrisme pour ressentir profondément notre appartenance à la communauté des vivants. Nous sommes partis du vivant, et maintenant nous sommes responsables d’un tissu que nous détériorons. » Conception absolument inverse de celle de l’ex-ministre Luc Ferry, faisant référence à Fukushima : « La nature, aujourd’hui encore, demeure notre principale ennemie. »
Mais comme l’exprime Hervé Kempf*, « Il n’y a pas de dommage causé par la nature indépendamment des actions humaines qui le préparent ». Ferry est un conservateur atteint de nombrilisme humain, un homme des plateaux télé qui n’a rien lu des renouvellements de l’éthique. Cet ex-professeur de philosophie avait commis en 1992 un pamphlet, Le Nouvel ordre écologique. Le principal effet de ce livre avait été de geler les tentatives de pensée nouvelle, en frappant de suspicion en France toute réflexion sur la nature qui s’écarterait de l’humanisme kantien. Voici donc quelques précisions avec Stéphane Ferret in Ethique de la nature et philosophie de la crise écologique :
« Le sophisme kantien doit être dénoncé. Cette vision du monde, dite métaphysique H, accorde un primat inaliénable à l’être humain. Parce qu’elle est humanocentrée, la métaphysique H est réputée humaniste. Mais en s’arrogeant l’exclusivité des droits, l’être humain se prend pour le maître des lieux et la nature dépérit. La métaphysique H est une métaphysique de la mort, infectée de fond en comble par le sophisme de la valorisation. L’humanisme est une métaphysique de la mort dans la mesure où, isolant l’identité de l’homme de celle du reste du monde, il fonde ontologiquement l’appropriation, l’exploitation et l’exténuation de la nature. Obnubilé par l’être humain, la métaphysique H risque de conduire au naufrage de son unique sujet. La seconde métaphysique, non-H, considère l’être humain comme un fragment du monde, comme un existant parmi les autres existants. La métaphysique non-H est par définition a-humaniste, non-humaniste, si nous voulons dire par là non obnubilée par l’être humain mais certainement pas dirigée contre l’être humain. Notre époque est celle de la bascule de la première vers la seconde vision du monde, de la substitution progressive de la métaphysique non-H à la métaphysique H. »
Hervé Kempf concluait ainsi : « Ceux qui se croient en guerre avec la nature accroissent le danger. L’avenir appartient aux amis de la Terre ». La biosphère ne peut qu’approuver !
* LeMonde du 20 avril 2011, les Amis de la Terre

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Nicolas Hulot contre le PS, parti croissanciste

Les socialistes ne font que répéter les slogans de la droite, développement, croissance, pouvoir d’achat… La droite est opposée par principe au concept de décroissance. Chantal Jouanno avait été en charge de finaliser une note de cadrage dessinant les contours d’une écologie de droite ; elle se contente de proposer une  « croissance écologique » *.

Au Congrès de Reims en 2008, la croissance est aussi dans toutes les têtes socialistes. La motion de Delanoë proposait la « Promotion d’un nouveau modèle de développement qui articule croissance, justice sociale et écologie ». La motion de Martine Aubry affirmait avec force que « la croissance économique et l’impératif écologique constituent un seul et même enjeu ». Béatrice Marre, Secrétaire nationale de la commission nationale environnement et développement durable à l’époque, essayait maladroitement de préciser sa conception sur la décroissance dans sa Contribution thématique : « Nous ne nous inscrivons pas dans le registre de la « décroissance », concept sans avenir car il méconnaît la nature même du vivant, qui est précisément de croître. » Même la motion du pôle écologique du PS restait évasive : « Il s’agit de ne plus évoquer la croissance sans la relier à son contenu et à la manière de la mesurer ».

Il y a encore une certaine tension sur le mot obus de décroissance chez les Verts. Dans Libé du 5 décembre 2008, Daniel Cohn-Bendit montre qu’il a vieilli : « Pour moi  la décroissance, c’est un gros mot que personne ne comprend. Comment parler de décroissance à des gens en crise ? » Mais les Verts avaient affiché leur unité lors de leur Congrès de 2008. Cécile Duflot est réélue secrétaire nationale et la motion commune est votée par 71 % des congressistes ; le texte se prononce pour une « décroissance sélective, équitable et solidaire ». Plus tard la plate-forme électorale des listes Europe-Ecologie prônera seulement la « décroissance des flux de matière et d’énergie ». Nicolas Hulot récemment ne fait dans sa déclaration de candidature aux présidentielles 2012 qu’inverser les termes du débat. Il veut installer une « croissance qualitative et sélective », c’est-à-dire sans le dire encore une décroissance quantitative.

Après les Trente Glorieuses, nous espérons un siècle de décroissance conviviale grâce à un gouvernement de rupture véritable, pas la rupture continuiste du « travailler plus pour gagner plus » qui va chercher la croissance avec les dents ! Nicolas Hulot  ose aujourd’hui vouloir établir une préoccupation écologique de tous les instants et agir contre les exigences de confort d’une population humaine qui a besoin de plusieurs planètes. Nous vivons cette époque extraordinaire du renversement possible de paradigme : l’écologie qui supplante l’économisme.

* LeMonde du 15 octobre 2009

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Nicolas Hulot, droite ou gauche?

La question piège ! Rappelons que les Verts ont commencé leur aventure devant les électeurs sous l’étiquette « ni droite, ni gauche ». Uniquement pour avoir plus d’élus, un concubinage avec le Parti socialiste a été mis en place. Mais dans la pratique gouvernementale, Jospin n’a donné que des clopinettes à la cause écologique, sauf peut-être l’arrêt de Superphénix. Comme Nicolas Hulot se veut un candidat aux primaires vertes, il est bien obligé de s’accrocher à cet attelage bancal qui se veut à gauche. Même si l’ouverture vers la société civile avec Europe-Ecologie fait de EELV un conglomérat de l’extrême gauche au centre droit. En conséquence Nicolas Hulot ruse. Dans sa déclaration de Sevran, il estime que « son projet politique est incompatible avec les politiques que le pouvoir en place développe en France ». Cela ne veut pas dire que Nicolas ne soutiendrait pas un autre gouvernement de droite ! Il en rajoute : « Cela ne vaut pas pour autant blanc-seing pour ceux qui, à gauche ou au centre, se proposent de diriger le pays. » Pour Nicolas Hulot, il n’y aura donc aucun soutien automatique à qui que ce soit. Ni droite, ni gauche. Au fond, Nicolas veut rassembler « tous ceux qui ne se résignent pas au déclin conjoint de l’humanité et de la nature », ce qui en d’autres termes concerne tout le monde.

Nicolas Hulot suit le raisonnement de beaucoup de déçus du socialisme, en particulier son partenaire Jean-Paul Besset. Jean-Paul, issu de la ligue communiste révolutionnaire, a fini par « rompre le cordon :

          Tu n’es donc plus de gauche ?

          Non.

          Tu ne te sens pas un peu à droite ?

          Pas plus. De toute façon, aujourd’hui, c’est à peu près pareil.

          Quand même…

          Si, si, franchement. La carrosserie change un peu mais le moteur reste le même.

Le capitalisme et le socialisme participent de la même valeur productiviste, et si le second avait triomphé plutôt que le premier, nous serions probablement arrivés à un résultat indique. La lutte contre l’exploitation des uns et l’arrimage aux privilèges des autres ne peuvent être confondus, mais un même corpus idéologique lie  les deux mouvements. Ce qui les rassemble demeure plus fort que ce qui les oppose. Pour basculer vers la société durable, nous n’avons besoin ni de la droite, ni de la gauche. D’un même mouvement, elles se refusent à prononcer les mots qui fâchent – limites, décroissance, sobriété, modération, écotaxes – et elles n’envisagent de changements qu’à l’étalon des mots usés – modernité, développement, progrès. »*

* Comment ne plus être progressiste…sans devenir réactionnaire de Jean-Paul Besset (Fayard, 2005)

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Nicolas Hulot devient antinucléaire

Il y en a qui ne changent pas. Ainsi Giscard d’Estaing selon lequel Fukushima n’est pas un accident nucléaire, c’est simplement « un tremblement de terre suivi d’un tsunami ». Ainsi Nicolas Sarkozy pour qui Fukushima n’est qu’un prétexte pour vendre ses centrales de troisième génération. Et puis il y a Nicolas Hulot qui n’avait pas dit un mot du nucléaire lors de sa déclaration de candidature écolo le 13 avril.

Il reconnaît aujourd’hui qu’il a eu du mal à se forger une religion. Il était encore sous le coup de la propagande faisant du nucléaire une énergie propre, non émettrice (ou presque) de CO2. Mais « Sortir du nucléaire doit rester un objectif », car lui n’oublie pas ce qui vient de se passer à Fukushima : « Les hésitations que moi-même j’ai pu avoir, on ne peut pas s’accommoder de ça. C’est trop grave: des territoires qui sont quasiment à vie interdits, les conséquences écologiques et humaines. »

                Il y a donc les croyants de la société thermo-industrielle qui vivent avec des certitudes prométhéennes et pensent que les problèmes créés par la technologie seront résolus par un surplus de technologie. Et puis il y a Nicolas Hulot qui « dans beaucoup de domaines apprend, évolue. » Il s’engage même en tant que candidat, «  il faut un référendum en France qui soit dissocié de l’élection présidentielle ». Un référendum ? L’opinion publique va-t-elle se révéler antinucléaire ou pro-nucléaire ? L’évolution des consciences va-t-elle être plus forte que la pression du confort électrique ?

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Nicolas Hulot, compatible avec le Front National ?

Marine Le Pen a jugé le projet de l’écologiste Nicolas Hulot compatible avec celui de son propre parti : « On a relu avec mes conseillers le projet qu’il avait fait en 2007, son projet de programme : il y a énormément de choses qui sont tout à fait compatibles avec le projet du Front national ». Nous avons relu le Discours environnementaliste de papa Le Pen en février 2007. On voit certes une certaine concordance dans le préambule : « Le matérialisme effréné qui inspire depuis des décennies la politique gouvernementale a détruit l’harmonie entre la nature et l’activité humaine. C’est le résultat d’une idéologie qui considère le monde comme une immense usine, dans laquelle l’homme est uniquement un producteur et un consommateur interchangeable, sans patrie, sans famille, sans racine, sans terroir. » Mais dès qu’on rentre dans le programme, tout est différent.

Jean-Marie Le Pen croit de façon très théorique  que « l’homme est au cœur de la nature dont il doit respecter les lois », mais c’est pour faire place à l’homme : il approuve le défrichement de millions d’hectares de forêts et le drainage des marais. Jean-Marie Le Pen invente une « religion de la Terre appelée Gaïa » pour laquelle « La nature est bonne, l’homme est mauvais ». Quelle imagination ! Nicolas Hulot constate qu’en réalité l’homme n’est pas le Tout, il est la fraction d’un Tout ; il doit donc se sentir lié avec le vivant. Quand il fait eau commune avec des baleines, Nicolas Hulot n’a pas une étrangère en face de lui. Il pense avec la science que nous sommes issus avec l’ensemble du vivant d’une même histoire, d’une même matrice. Il pense que nous avons des obligations vis-à-vis de la nature.

Jean-Marie Le Pen se range carrément du côté des climatosceptiques : « Aujourd’hui, un nouveau péril nous guetterait, dont les hommes seraient les responsables : la température moyenne du climat augmenterait à cause des gaz carboniques à effet de serre émis par les activités humaines depuis 1750. Faut-il, sur la base de données discutables, nous engager dans un processus remettant en cause notre économie et notre indépendance ? » Nicolas Hulot juge avec le GIEC que l’émission de gaz à effet de serre est une menace : « Quand nous construisons une troisième plate-forme aéroportuaire sur Paris, cela va accentuer le changement climatique. Or les océans ont une capacité de stockage du CO2 qui diminue lorsque la température de l’eau augmente et le permafrost, qui repasse régulièrement à des températures positives, reprend sa fermentation et libère du méthane, un gaz à effet de serre beaucoup plus efficace que le CO2 »

Jean-Marie Le Pen est pour la poursuite du confort motorisé : « La liberté de millions de Français est déjà entravée par des règlements et des politiques inspirées par les Verts. Leur autophobie révèle un esprit totalitaire. La voiture constitue en effet pour les Français un moyen d’évasion, réservé jusque dans les années 50 aux plus fortunés. L’écologie ainsi dévoyée peut conduire à l’établissement d’un système totalitaire mondial, rationnant nos activités et nos dépenses et imposant des normes sociales contre-nature ». Nicolas Hulot estime que des leviers existent pour engager d’autres manières de se déplacer, pour économiser l’énergie et les ressources naturelles. Il veut changer de cap, libérer la société et les esprits des diktats d’un mode production et de consommation contaminé par l’illusion de la croissance quantitative. Mais l’écolofascisme ne sera pas le fait de Nicolas Hulot.

Jean-Marie Le Pen attaque ardemment les objecteurs de croissance : « Une autre idéologie, née en 1972 avec les thèses du Club de Rome, préconise pour sauver la planète de la surpopulation et de la surproduction, l’arrêt de la croissance. Elle considère que l’humanité constituant une espèce dangereuse pour l’environnement, il faut en réduire les activités et la population… Les plus modérés suggèrent juste un ralentissement de la croissance, les plus radicaux militent pour un retour à un âge d’or. Cette idéologie, d’apparence bucolique, est en réalité plus criminelle que celles qui ont ensanglanté le siècle dernier… Ce n’est pas en freinant la croissance économique de nos nations que nous protègerons notre environnement ». Pour Nicolas Hulot, des moyens existent pour faire décroître l’empreinte écologique, des solutions existent pour améliorer l’emploi, mieux redistribuer les richesses, installer une croissance qualitative et sélective. Il en appelle à celles et à ceux qui refusent de s’abandonner à la fuite en avant productiviste.

Jean-Marie Le Pen croit posséder LA solution finale, le nationalisme : « Dans le domaine économique et social, le bon sens nous amène à penser qu’une nation dotée de frontières constitue le modèle politique le plus performant. Il en est de même dans l’ordre écologique. Les frontières, bien sûr, ne protègent pas de toutes les pollutions, notamment climatiques. Des frontières nous permettraient d’imposer des droits de douane spécifiques sur les marchandises produites dans les pays ne respectant pas les normes environnementales. Le rétablissement de nos frontières nous permettrait enfin de lutter contre la pollution automobile en imposant, comme le fait déjà la Suisse et comme veut le faire la Belgique, un droit de passage aux véhicules immatriculés à l’étranger ». La candidature de Nicolas Hulot se situe à l’opposé des choix qui exacerbent les peurs et les tensions entre les peuples, les cultures et les religions. Pour lui l’espace européen est devenu notre biotope commun. Pour lui, la fragmentation et les divisions pour nous cataloguer dans des espèces, des races, des nationalités, ne sont que produits abstraits de la pensée. Pour lui, le meilleur atout pour réussir le changement, c’est la diversité. Aux peurs et aux pulsions identitaires qui désagrègent les liens du vivre ensemble, Nicolas Hulot oppose un autre projet de société.

Laisser croire que le Front National et Nicolas Hulot peuvent marcher main dans la main n’était donc qu’imposture de la part de Marion Anne Perrine Le Pen, dite Marine parce que ça fait plus national.

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Genèse de la candidature Hulot

Nicolas Hulot est naît le 30 avril 1955 à Lille. Il a vécu à 14 ans la mort de son père du cancer et trouvé à 18 ans le corps suicidé à 23 ans de son frère atteint de la maladie de la Tourette avec ce mot : « La vie ne vaut pas la peine d’être vécue ». Toute l’existence de Nicolas Hulot est sans doute une tentative de faire mentir son frère.

Le « bac + 3 mois «  Nicolas est d’abord un autodidacte. Choses vues, volumineux ensemble de textes non publiés de Victor Hugo, reste une des sources de sa pensée. Mais il vire écolo. Sur l’épaule de Nicolas, le tatouage d’une queue de rorqual raconte son amour des baleines. Ces films et téléfilms montrent sa passion pour la nature et son inquiétude devant les destructions causées par l’activisme humain. Nicolas ne part pas en voyage sans un livre de Théodore Monod et fait régulièrement la route de l’Ardèche pour rendre visite à Pierre Rabhi, chantre de la sobriété joyeuse. Avec sa Fondation, Nicolas Hulot a rassemblé autour de lui un Comité de veille écologique, des botanistes, des biologistes, des spécialistes de l’énergie, du climat de la faune, des philosophes qui vont faire son éducation : Dominique Bourg, Patrick Criqui, Philippe Desbrosses, Christian Dubois, Marc Dufumier, Alain Grandjean, Jean-Marc Jancovici, Thierry Libaert… Au point d’être capable d’intervenir devant un parterre de scientifiques sans avoir à rougir.

Nicolas a déjà changé le cours du politique. À force d’entretiens en tête-à-tête avec le chef de l’État, de coups de fil et de notes alarmistes, Nicolas a été l’inspirateur du virage vert de Jacques Chirac en mai 2001 : « La maison brûle et nous regardons ailleurs ». Si Nicolas juge le bilan chiraquien « largement insuffisant», il lui sait gré du vote de la charte de l’environnement. On l’a vu à la convention de l’UMP consacrée à l’écologie, puis à la fin de l’été au PS, à l’UDF, à l’université des Verts et de Cap 21. A force de travail et de conférences « sans caméras » dans des universités, des lycées, des congrégations religieuses, à l’Assemblée nationale, à l’Ecole de la magistrature, il a acquis une légitimité. Avant la dernière présidentielle, en 2007, l’animateur avait réussi à faire signer son Pacte écologique à tous les candidats sauf au président du Front national, Jean-Marie Le Pen. Sans le Pacte écologique, jamais la France ne se serait mise en mouvement, jamais il n’y aurait eu Europe Ecologie. Mais Nicolas s’est rendu compte des limites de son influence sur la classe politique, il y a eu l’échec du Grenelle de l’environnement, il veut désormais aller plus loin. Nicolas évoque comme ultime déclencheur à sa candidature sa rencontre avec Raoni, le chef d’une tribu amazonienne, et la montée de Marine Le Pen dans les sondages.

Depuis quelques mois, Nicolas Hulot se prépare donc avec sa garde rapprochée, en particulier l’eurodéputé Jean-Paul Besset, artisan du mouvement Europe Ecologie-Les Verts. Loin des appareils politiques, il est en train de faire aujourd’hui avec l’économie ce qu’il a fait hier avec l’écologie. Les experts en mouvements de capitaux ont rejoint les spécialistes de la flore subsaharienne. Michel Rocard n’hésite pas à passer 4 heures à le briefer, histoire de lui faire comprendre pourquoi les 35 heures n’ont pas créé les emplois qu’on en attendait. Comme tout candidat, l’ex-animateur télé prépare son programme, tourné à 100 % vers le social, précise son équipe. Nicolas a décidé de se faire le porte-parole de ceux qui tirent la sonnette d’alarme sans écho médiatique : l’écologie scientifique, les ONG environnementalistes, les militants désolés de ne contempler dans ces pré-primaires pré-présidentielles qu’une guerre des chefs tournés vers le passé, les écologistes inquiets de la désagrégation de la biosphère.

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les revenus de Nicolas Hulot

Bac + 3 mois en poche, Nicolas Hulot gagne aujourd’hui de l’argent. Nicolas se lance dans une campagne présidentielle, un énorme risque financier. S’il obtient moins de 5 % des voix, autant dire qu’il devra assumer un endettement. Nicolas œuvre pour l’écologie, ce qui est assez rare dans un monde où la quasi-totalité des riches ne partage pas, où les riches financent des oeuvres non reliés à la bonne santé de notre biosphère.

Nicolas Hulot gagne de l’argent, 30 000 euros par mois de salaire, + des droits d’auteur, + des royalties sur les produits dérivés de la marque Ushuaïa. Ce n’est pas un secret, tout est déjà dit dans le livre Sain Nicolas. Sa société Eole (700 000 euros de bénéfices en 2006) publiera les comptes exacts et actualisés puisqu’il rentre en politique. Nicolas en appelle « à celles et ceux qui savent qu’on ne peut plus s’exonérer de toute limite, notamment des limites physiques de la planète », il est le digne successeur de René Dumont. L’objectif de Nicolas n’est pas de se vautrer de manière indécente dans des millions de dollars comme le font tant de sportifs et de cadres dirigeants, la rolex au poignet. L’objectif de Nicolas, c’est de changer de cap, libérer les esprits des diktats d’un mode production et de consommation contaminé par l’illusion de la croissance quantitative, s’émanciper d’un monde happé par la frénésie du toujours plus, s’affranchir du profit. C’est s’appuyer sur le meilleur de l’humanité : le partage, la modération, la sobriété. Constatons que Nicolas montre déjà l’exemple. A part sa maison d’habitation à Saint-Lunaire et une résidence en Corse, son patrimoine ne semble pas démesuré. Un proche se demande même ce qu’il fait de son argent. Son train de vie ressemble à celui d’un cadre sup frappé par le bio, sans plus*. L’essentiel n’est pas ce qu’on gagne, mais ce qu’on fait de son argent.

                Eva Joly s’est empressé de faire allusion ce jour aux soutiens industriels de Nicolas Hulot, dont la fondation est parrainée – entre autres – par EDF. Mais l’objectif de sa fondation est de contribuer à l’émergence d’une société écologiquement viable et socialement solidaire, intégrant les enjeux de long terme. Irréprochable ! D’ailleurs EDF pourvoit aussi à l’électricité dont chacun estime avoir tant besoin, cela ne fait pas pour autant du branché au réseau un vendu au capital…

* LeMonde Magazine du 9 avril 2011, Si Hulot gagne de l’argent, son train de vie n’a rien d’ostentatoire.

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le candidat Hulot, graine de possibles

Nicolas Hulot est le mieux placé comme candidat écolo. Pourquoi ? Parce que nos procédures politiques relèvent de la société du spectacle. Jamais dans une société véritablement démocratique un acteur de cinéma comme Ronald Reagan n’aurait pu accéder à la présidence des USA. Cela n’a été possible que parce que les médias – presse, télévision et cinéma -, formatent la perception des citoyens. Le bon candidat politique, c’est celui qui obtient le meilleur audimat. Ségolène Royal n’était rien avant les présidentielles de 2007 ; mais les médias l’ont intronisée contre Fabius et Strauss-Kahn. Il en est de même des candidatures écolos, les militants choisissent celui ou celle qui passera le mieux sur les écrans. Mélenchon est aussi écolo que Sarko : un jour il n’y connaît rien, le lendemain, c’est le premier des écolos. Mais il fait le buzz aujourd’hui, les médias adorent ses petites phrases et ses attaques contre les médias ; des écolos le rejoignent et le parti communiste devrait se plier à ses foucades pour continuer d’exister.

Pour les présidentielles d’avril 2002, les militants des Verts ont voté une première fois pour l’obscur Serge Lipietz, mais il n’a pas percé le mur médiatique. Alors il a été obligé de rendre son tablier pour laisser la place à l’ancien présentateur télé Noël Mamère : un type connu, et il assure plus de 5 % des voix ! Pour la présidentielle de 2007, le vote n’avait pu départager au deuxième tour « à deux voix près » les candidatures vertes de Dominique Voynet et Yves Cochet. Un second deuxième tour avait dont été improvisé avec résultat le 18 juillet 2006 : Dominique l’emportait alors par 57 voix. Les militants écologistes ont choisi la plus présentable médiatiquement. D’un côté Yves, apôtre de la pétroapocalypse et tenant d’une identité plus forte des Verts. De l’autre Dominique, « Il faut que notre projet soit plus populaire en s’adressant aux jeunes et aux pauvres ». Il n’y avait qu’un vote pour ramener les Verts dans leurs fondamentaux, Yves Cochet. Mais les militants préfèrent les alliances et le culte de Sainte-Sofres… Il n’est plus question de parler des générations futures et du saccage de la planète.

Pour 2012, le candidat maintenant déclaré Hulot a déjà l’atout de la médiatisation, mais aussi le handicap d’un discours alarmiste sur les limites de la biosphère. Pour les primaires EELV,  rien n’est donc encore joué. Sans surprise, Yves Cochet s’est déjà rangé derrière Nicolas. L’autre candidate Eva Joly, assez malmenée par les médias, ne devrait pas faire le poids. La secrétaire nationale du parti écologiste Cécile Duflot commence à lâcher Eva Joly : « Nicolas Hulot est pragmatique et je lui fais confiance ». Mais comme d’habitude, c’est l’évolution de l’audimat qui va conditionner le vote des militants. La démocratie est la victime d’une dictature des écrans.

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le culot de Nicolas Hulot

Président de la République ? Il en faut du culot pour se jeter dans l’arène politique comme vient de le faire ce 13 avril Nicolas Hulot. Car le domaine politique est un marigot où se vautrent de vieux crocodiles affamés de pouvoir qui dévorent tous les nouveaux arrivants. Même les décroissants de la revue du même nom n’arrêtent pas de taper sur ce vendu à TF1, Bouygues, EDF… Ce candidat des multinationales ne serait écolo qu’au petit écran, d’où un « pacte contre Hulot » de la part d’une gauche extrême.

Pourtant il y a actuellement peu de modèle de citoyens qui soient des exemples de ce qu’il faut faire quand on veut défendre la Biosphère. Si Nicolas n’est pas né écolo, il l’est devenu, intensément, durablement. Pour lui, la planète est beaucoup plus petite qu’on ne l’imagine, et c’est une réalité intimement vécue puisqu’il l’a parcourue en long et en large pour son émission Ushuaia, puis Opération Okavanga. Où qu’il aille, il rencontre l’empreinte des humains et les saloperies qu’ils laissent derrière eux. Il écrit donc seul ou avec d’autres des livres (Le syndrome du Titanic, Crise écologique-crise des valeurs …) et fonde en 1990, la Fondation Ushuaïa, rebaptisée en 1995 « Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme ». Nicolas s’entoure de chercheurs et de scientifiques (Dominique Bourg, Patrick Criqui, Philippe Desbrosses, Christian Dubois, Marc Dufumier, Alain Grandjean, Jean-Marc Jancovici, Thierry Libaert…), ce que n’arrive même pas à faire le parti socialiste ! Nicolas a su faire pression sur les politiques, à commencer par le Président de la République Jacques Chirac dont il inspire le célèbre discours au sommet de la Terre à Johannesburg : « La maison brûle et nous regardons ailleurs ». Nicolas est donc indispensable à l’écologie politique.

Mais la présidentielle est-elle le bon endroit pour faire entendre sa voix ? Oui, car ce n’est que le résultat du mépris dans lequel ont été tenus depuis des décennies les contraintes écologiques. A chaque élection, des écologistes en colère vont trouver les candidats des divers partis politiques. Ils sont reçus avec…une certaine condescendance. En juin 1972, le ministre des finances Giscard d’Estaing organise un colloque sur les conclusions fort alarmantes du Club de Rome : en mai 1974, le candidat Giscard d’Estaing ne leur accorde plus la moindre considération, ne parle que de croissance ! Mitterrand avait mis les écolos Brice Lalonde et Philippe Saint Marc en contact avec Edith Cresson… Rien n’a suivi. Jospin en 1989 a mis au pilon un petit livre, Merci la Terre, qui devait être distribué dans les écoles ! Quant à Sarkozy, on se rappelle encore son avis : « L’écologie, ça commence à bien faire… » Nicolas Hulot en appelle aujourd’hui à celles et ceux qui savent qu’on ne peut plus s’exonérer de toute limite, notamment des limites physiques de la planète.

Dans Le syndrome du Titanic, Nicolas confiait en 2004 avec force : « De toute façon, si nous ne mettons pas en place des mécanismes de régulation, la Nature le fera d’elle-même, indépendamment de nous. Je dis souvent que le monde de demain sera radicalement différent de celui d’aujourd’hui, il le sera de gré ou de force. S’il l’est de gré, le tribut sera beaucoup moins lourd et terrible que s’il l’est de force. » Nicolas Hulot, c’est sans doute la dernière chance de la Terre

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le litre d’essence à 2 euros (suite)

L’éclairage public est réduit au strict minimum, des ascenseurs sont stoppés, les coupures tournantes d’électricité accompagnent la nécessité de vivre en faisant des économies d’énergie. Tel est le quotidien à Tokyo aujourd’hui, tel il sera demain un peu partout. Car nous allons vivre la fin du nucléaire ET la fin des énergies fossiles avant la fin de ce siècle, autant nous y préparer. Pourtant le gouvernement fait l’inverse. Matignon a pris un ensemble de mesures pour « limiter l’impact du prix de l’énergie sur le pouvoir d’achat ». Par exemple des déductions fiscales pour les professionnels utilisant beaucoup leur voiture. Les compagnies pétrolières sont mises à contribution financière. Il n’y aura « pas de hausse du prix du gaz avant la présidentielle » ! Or la France importe tout son pétrole et tout son gaz naturel et l’Europe n’est pas en reste. Pierre Chalmin** est clair : « Le message du marché est donc que les énergies fossiles demeurent rares, coûteuses à extraire et proviennent de régions dangereuses et instables. Et comme en plus elles polluent, il faut donc payer le prix de la rareté et de la saleté. Voilà ce qu’il faut dire aux Français plutôt que de leur faire croire que les princes peuvent faire des miracles économiques. »

René Dumont était encore plus clair lors de sa campagne présidentielle en 1974 : « Quel monde laisserons-nous à nos enfants ? En surexploitant les combustibles fossiles, on vole les ressources des générations futures. Il faut reconnaître que l’ensemble de la classe ouvrière française profite par son système de vie de l’exploitation de la richesse du Tiers-Monde. Chaque fois que vous prenez votre voiture pour le week-end, la France doit vendre un revolver à un pays pétrolier du Tiers-Monde. Sait-on que si tous les habitants du globe consommaient autant de pétrole que les Américains, les réserves prouvées ne tiendraient guère plus d’un an ? Pour faire 10 000 km, on consacre 150 heures à sa voiture (gain de l’argent nécessaire à l’achat et à l’entretien, conduite, embouteillage, hôpital). Cela revient à faire 6 kilomètres à l’heure, la vitesse d’un piéton. Le type de société que je propose est une société à basse consommation d’énergie. Cela veut dire que nous luttons par exemple contre la voiture individuelle. Nous demandons l’arrêt de la construction des autoroutes, l’arrêt de la fabrication des automobiles dépassant 4 CV… »***

Telle devrait être la politique d’un gouvernement responsable, laissée sans suite depuis 1974 par les gouvernements de droite comme de gauche. Et maintenant, le litre à 10 euros ne serait que justice écologique…

* LeMonde  du12 avril 2011, Le quotidien déréglé des millions de Tokyoïtes

** LeMonde – supplément économique, Le prince thaumaturge et le prix du gaz

*** La campagne présidentielle de René Dumont, les objectifs de l’écologie politique (1974)

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le litre d’essence à deux euros…5…10…

Le litre d’essence bientôt à deux euros ? C’est pas moi qui le dit, c’est le PDG du groupe pétrolier Total !*

Pour une fois nous sommes d’accord avec un technocrate du système thermo-industriel. Rien de mieux qu’un litre d’essence à 10 euros pour lutter contre le réchauffement climatique et commencer à économiser la précieuse énergie fossile !

* LEMONDE.FR avec Reuters | 12.04.11 | Le PDG de Total juge le litre d’essence à deux euros inéluctable

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immoralité de la gestation pour autrui

La chronique* de Caroline Fourest « Que dire à un bébé sans papiers ? est un monument de mauvaise foi. Sa morale peut se résumer à une seule expression : « Parce que j’ai envie ». Caroline Fourest défend la possibilité des mères porteuses en laissant croire que le bébé n’a plus en France de filiation alors même que la loi française est claire, « La mère, c’est celle qui accouche ». Caroline Fourest prétexte de l’intérêt de l’enfant alors qu’il s’agit de la seule prétention d’une femme à avoir un enfant malgré sa stérilité, par pur égoïsme : « A cause de mes ovules, je ne pouvais pas avoir d’enfant. Mais papa si. Nous avions tellement envie de t’avoir… ». Parce qu’on a envie, on peut donc mettre au boulot une mère porteuse pour qu’elle nous délivre sa marchandise (et si ça ne plaît pas dans les six jours, retour à l’envoyeur). Caroline Fourest croit sortir de la loi du plus riche alors que prendre l’enfant d’une autre est un acte de riche dominant. Caroline Fourest se veut porteuse de la vérité, c’est son avis « que cela plaise ou non » ; mais le droit à l’enfant n’est pas un droit. Caroline Fourest croit sortir de l’ère de la jungle alors qu’elle y retourne : la morale dans une société ne peut reposer sur le seul désir de ses membres. Signalons aussi qu’une femme stérile peut très bien adopter un enfant abandonné au lieu de marchandiser le corps d’une autre femme (gestation pour autrui).

Les mécanismes psychologiques qui conduisent à l’exigence d’une filiation à tout prix ne sont que l’exacerbation actuelle de notre ego et non la perspective de l’épanouissement de l’enfant. Une personne ne fait pas un enfant pour son plaisir personnel, mais pour l’intégration durable de cet enfant dans la société. La stérilité est une réalité qui doit être acceptée dans une société qui retrouve le sens des limites imposées par la nature. Et nous avons bien besoin de limiter nos désirs-envies à une époque où nous pillons les richesses de la Terre et le ventre des femmes pour satisfaire nos moindres caprices de soi-disant maîtres et possesseurs de la nature.

* LeMonde du 9 avril, Sans détour

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face à face Claude Guéant/Malthus

Nous ne comprenons pas le Ministre de l’intérieur. Guéant tape sur les immigrés à bras raccourci, mais il se désintéresse de la surnatalité française. Pourtant dans les deux cas, il s’agit bien de la même chose, un accroissement démographique facteur de hausse potentielle du chômage, de désordres dans certaines banlieues et de pression immédiate et durable sur les ressources naturelles. La chasse aux immigrés clandestins ne se comprend que si elle s’accompagne de mesures malthusiennes de maîtrise de la parentalité. Nous conseillons donc à Claude Guéant de tester aussi bien la capacité des étrangers à être naturalisé qu’à vérifier les connaissances des candidats à la procréation. A quand un  diplôme de parent ?

                Claude Guéant peut lire dans « Le prix du bonheur » de Sir Richard Layard : « Concevoir un enfant est un acte impliquant de lourdes responsabilités. Pourtant la société ne se soucie guère de savoir qui doit avoir le droit ou non d’en procréer. Le psychologue américain David Lykken estime que les parents devraient passer un permis leur permettant de faire un enfant puisque les intérêts de l’enfant sont au moins aussi importants que ceux des parents. Alors que faire ? Il faudrait commencer par donner à l’école des cours d’éducation parentale afin d’expliquer aux élèves tout ce qu’implique, en termes de soins et de responsabilités, le fait d’élever un enfant. Il faudrait ensuite autoriser un couple à n’avoir un enfant qu’à condition que les deux parents soit réellement unis et prêt à s’occuper de leur progéniture. Par exemple, on ne devrait pas permettre que les parents fassent des enfants immédiatement après le mariage. Il faut en effet du temps, avant et après le mariage, pour apprendre à se connaître et à s’apprécier, et il n’est rien de pire pour un enfant que de naître sans être désiré par ses parents. C’est pourquoi les législations qui autorisent l’avortement ont permis de faire baisser le niveau de criminalité. (p.193, édition A.Colin) »

                Claude Guéant peut aussi lire : « Alors que tous les pédiatres et psychopédagogues admettent qu’il n’est pas de tâche plus difficile, plus complexe, que celle d’élever un enfant, le dernier des crétins peut s’essayer à fonder une tribu. Comment se fait-il qu’il n’existe à ce jour aucun permis de procréer ? Et pourtant, quel foisonnement, dans nos sociétés, de permis en tout genre : permis de conduire, de chasse, de pêche, de construire, de travail, de séjour, d’inhumer, etc. Sans oublier les permis de pratiquer une profession : les omniprésents diplômes. Tout le monde jugera indispensable qu’un médecin, ou un ingénieur ou un soudeur ou une puéricultrice n’obtienne guère licence d’exercer sans avoir démontré au préalable ses compétences, mais tout le monde juge naturel que le premier nabot venu puisse s’autoproclamer spécialiste en éducation en mettant simplement un enfant au monde ! Si nous souhaitons réellement faire aboutir l’indispensable projet de restriction des naissances, le geste le plus important serait de se lancer dans une politique d’éducation et de conscientisation systématique des jeunes générations : le goût de la nulliparité peut s’enseigner au même titre que celui de la non-violence et du respect d’autrui. Il va de soi qu’il appartient à l’Occident de montrer l’exemple au Tiers-Monde : nous devons enclencher les premiers le processus de contraction démographique ! » (L’art de guillotiner les procréateurs de Théophile de Giraud)

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manifeste anti-nataliste de Théophile de Giraud

Si vous cherchez à connaître le mobile ultime de notre surpollupullulation, interrogez plutôt les futurs parents sur le pourquoi de leur parentalité : ils vous répondront le plus naïvement du monde qu’ils font un enfant parce qu’ils en ont envie ! Ils engendrent pour satisfaire un prurit, une concupiscence ! Les enfants sont là pour empêcher les parents de s’ennuyer. L’enfant n’est rien d’autre qu’un cadeau que les parents se font à eux-mêmes…

Chaque minute, 100 personnes meurent, 240 naissent. L’inverse eut été mieux. Il y aurait d’abondantes raisons d’intenter procès aux populateurs puisque désormais la procréation est aussi un crime contre l’Humanité ! En effet deux menaces éléphantesques écrasent de tout leur poids le XXIe siècle vagissant : la Surpopulation et son corollaire immédiat, la Pollution, ici comprise en tant que destruction du biotope. On insiste trop peu sur cette vérité biomathématique : le prétendu « droit » à la reproduction semble un sujet intouchable… Et pourtant les spécialistes l’admettent désormais unanimement, la planète est en train de trépasser à petit feu. Lorsque l’on sait par ailleurs que les aspirations ultimes de la plupart des pays du Tiers-monde s’avèrent de s’aligner sur le niveau de vie occidental, on devine sans peine quelle catastrophe se profile dans les prochaines décennies…

Répondez sans dérobade. S’il existait une solution capable d’abolir la totalité des maux dont gémit notre désastreuse humanité, auriez-vous la macabre inintelligence de dédaigner un tel remède ? Non, cela va sans dire. Eh bien une solution existe : elle consiste tout bonnement à cesser de procréer… Qui regrettera que l’embranchement des primates, qui n’a encore jamais cessé de s’entretuer depuis qu’il s’est un peu différencié des autres singes, ait tout à coup cessé d’exister ? Les animaux que nous passons notre temps à exploiter, maltraiter, torturer, emprisonner et génocider ? Certes non.

Source : L’art de guillotiner les procréateurs de Théophile de Giraud

édition « Le mort qui trompe », 2006

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Dépopulation selon Michel Tarrier

DD*, Défaire le Développement, telle sera la tâche des prochaines décennies. Cela passe par la démondialisation, la désurbanisation, la dépollution des sols et des esprits, la décroissance du PIB et puis bien sûr la dépopulation. Voici une analyse de Michel TARRIER, reçue par courriel et propice à commentaires :

« Notre surnombre fait reculer les autres espèces et Homo sapiens ne survivra pas seul sur une planète sans fleurs et sans oiseaux. Surnatalité et productivisme agricole est un tandem infernal, sciemment provoqué par un choix de société. Alors, pour éviter les guerres d´appropriations, d´ailleurs déjà bien entamées, et ce, notamment pour les énergies fossiles en voie de tarissement, il faudra bien envisager une dépopulation

Si nous n´avions pas eu le malheur de connaître le pétrole, notre économie serait restée sagement et exactement sous le signe du soleil, et nous ne serions que deux ou trois milliards de Terriens. La fin des énergies fossiles ayant pour corollaire la fin des intrants agricoles que sont les engrais azotés, seulement deux de la dizaine de milliards de Terriens attendus pour l´après 2050 pourront, selon les experts les plus sérieux, tirer leur épingle du jeu et subsister. Suite à cet effondrement des rendements agricoles, imaginons donc une famine de 6 ou 7 milliards d´humains. La sélection ne se fera pas en douceur et les pires hostilités présideront à une telle crise. Le mammifère humain est un gros con avide, mégalo et cupide en raison de son ego très perso. Les mieux nantis devront reconstruire des châteaux forts pour se préserver des gueux, châteaux-forts aux nouvelles dimensions de la virtualité et de la mondialisation.

Un enfant par couple, c´est bien. Vous en voulez plus ? »

* DD, Défaire le Développement,

à ne pas confondre avec l’oxymore « Développement Durable » !

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supprimons les inégalités de salaires (suite)

Sur lemonde.fr, la richesse des commentaires à propos du plafonnement des salaires inscrit dans le projet socialiste mérite d’être soulignée. C’est pourquoi nous reproduisons ici les plus significatifs :

1) sur la « compétence »

– Les bonnes places dans ces entreprises se répartissent selon des règles monarchiques ! Les heureux « élus » ne sont pas plus compétents que d’autres, issus d’une clique qui se coopte à la sortie des grandes écoles ou dans des dîners politiques.

– Parce que vous croyez que, dans une boîte, le n° 2 ne fera pas aussi bien que le n° 1 pour moins cher ? A d’autres !

– M Ghosn fera-t-il 4 fois moins bien son travail si son salaire est divisé par 4 ? Et par 5, 6, 7, 8… ? A partir de quand M Ghosn fait grève ? Et aussi, peut-on trouver mieux que M Ghosn pour 10 fois moins cher ? 20 fois, 30… ? A partir de combien on ne peut plus trouver personne ? Ce serait le vrai prix de M Ghosn, en logique libérale.

– Il n’existe pas réellement de marché du Dirigeant. Puisqu’ils veulent jouer le marché, jouons-le ! Ouvrons la concurrence et faisons des économies : des grands patrons potentiels, la république en produit des milliers chaque année, des centaines de docteurs de l’université, des dizaines de promotions de l’ENA, ENS, X, CENTRALE… Pour un salaire de 1 à 10, des milliers se battraient pour avoir la place.

– Les entrepreneurs étaient-ils mauvais même avec un salaire seulement égal à 20 fois le salaire de base jusque dans les années 70 ? A coup sûr l’histoire économique dit non

– Il y a patron et patron. Certains, comme Bill Gates savent transmettre une grande partie de leurs gains, acquis grâce à leur génie, à des fondations caritatives. Malgré leur savoir-gagner de l’argent, ils ont encore des sentiments humains. D’autres, manifestent plutôt un amour pathologique de l’argent. Ils ramassent et amassent. Ceux-là, n’aiment pas donner aux hommes, ils aiment accaparer les gains. A ce jeu, ils ne récoltent que le mépris de tous. Ils s’en foutent !

– Et la liste des patrons « catastropheurs » quel que soit d’ailleurs le statut juridique de l’entreprise: CREDIT LYONNAIS/Haberer ; VIVENDI/Messier ; GMF/Pétriat ; en SUISSE/ADECCO ; aux USA/ENRON ; en ITALIE:/PARMALAT ; en GB/ROVER. Stop! Les centaines de milliards d’euros, de sterlings et de dollars perdus par leur faute tournent la tête. Nos omniscients ne le sont pas tant que ça et pire certains sont des escrocs comme MADOFF.

– Les patrons si chers payés n’ont rien vu venir de la crise financière.

– « La compétence des grands patrons », un mythe ! Toutes décisions d’une SA sont collégiales et issues d’expertise. Le Grand Patron n’est que le médiateur d’idées émises par d’autres.

– Ce ne sont pas les compétences des chefs d’entreprise qui leur donnent leur statut envié, respecté, et surpayé ; c’est à l’inverse leur position de chef d’entreprise qui les fait respecter et surpayer par les nigauds que nous sommes. Nous vivons dans une société tellement hiérarchisée, tellement confucéenne (au plus mauvais sens du terme) que nous idolâtrons nos exploiteurs. Honte à nous !

– Mme Bettencourt doit rigoler en vous voyant parler d’effort et de prise de risques. Le mec qui fait du marteau-piqueur prend davantage de risques et fournit davantage d’efforts que les Proglio et autre Lauvergeon tout en étant payé à coups de pompes dans le c*.

2) sur les contre-propositions

– Le FRONT de GAUCHE propose un salaire maximum à 20X le SMIC. Et ceux qui ne peuvent se « contenter » de 27 300 EUR par MOIS…et bien : QU’ILS S’EN AILLENT TOUS !

– Que ces patrons courant après le fric aillent à l’étranger, c’est justement un des buts. Ne resteront que des patrons tout aussi compétents mais bien moins cupides qui n’ont pas pour objectif l’enrichissement maximal.

– Pourquoi plafonner le salaire des patrons et pas ceux des sportifs (footeux par ex) dont les salaires sont largement subventionnés par les collectivités territoriales et donc les impôts?

– Est-ce qu’on plafonnerait aussi les salaires des footballeurs par rapport au salaire des employés du club ? Tout ce qu’il est possible de faire, c’est de décider que les rémunérations dépassant le plafond ne seront plus déductibles et de les soumettre, par exemple, à une cotisation supplémentaire de solidarité, et augmenter le taux maximum de l’impôt sur le revenu. Pourquoi pas jusqu’à 100 % !

– La mesure évoquée par le PS ne concerne qu’une minorité, pas les PME ! Souvent le patron ne gagne pas plus que le mieux payé de ses employés (par nécessité, il est même parfois obligé de se sucrer son salaire).

– Un patron qui ne gagnerait que 20 fois le Smic devrait pouvoir survivre, non ?

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supprimons les inégalités de salaires

Il est possible de fixer un salaire minimum, il est donc possible de plafonner le salaire des patrons. C’est le socio-politique qui dirige l’économique et non l’inverse. Le libéralisme économique qui survalorise l’individualisation nous a fait oublier la réalité. Que ce soit clair, les dirigeants d’entreprise n’ont aucune performance particulière à faire valoir dans le résultat financier de leur entreprise. Les grands groupes sont des collectifs de travail où toutes les personnes ont leur importance, autant le balayeur que l’expert en analyse des marchés. Un dirigeant n’a pour statut qu’une fonction parmi d’autres, qui est celle de coordonner ses cadres proches qui à leur tour coordonnent les travailleurs, mais c’est la base qui à la lourde tâche de réaliser au mieux le rapport à la production ou à la clientèle. Et en dernier ressort, c’est le versement d’argent des consommateurs qui fait la richesse des patrons. Un patron ne possède que deux bras et une seule tête, des besoins similaires à tous, il ne vaut pas beaucoup plus que n’importe lequel d’entre nous et certainement beaucoup moins dans des tas de domaines (la sagesse, le respect des autres, l’amour de la nature, etc.). Le RMA (revenu maximum admissible) devrait être une exigence syndicale et politique de premier ordre.

LeMonde* nous relate le projet du PS de limiter les salaires de certains patrons à vingt fois le salaire de base. LeMonde reprend les lieux communs habituels, « Ce n’est pas à l’Etat d’imposer ses règles dans des sociétés privées »… « Trouvera-t-on des patrons compétents avec des rémunérations si basses »… « On ne recruterait que des seconds couteaux »… « Les grands patrons vont fuir à l’étranger ». Pas touche aux salaires du PDG de GDF-Suez, 3,3 millions d’euros en 2010 ? Pas touche aux présidents de sociétés côtés au CAC 40, gagnant chacun plus de 200 Smic en moyenne ? Notre société nous fait gober n’importe quoi, il faut penser autrement.

                 D’autant plus que dans l’état actuel de la planète, affaiblie et épuisée, aucune personne ne devrait revendiquer un niveau de vie supérieur à celui de la moyenne mondiale. Lisez Hervé Kempf** : « Tandis que les gros, là-haut, continueraient à se goberger dans leurs 4×4 climatisés et leurs villas avec piscine, nous limiterions notre gaspillage, nous chercherions à changer notre mode de vie ? Non. La seule façon que vous et moi acceptions de consommer moins de matière et d’énergie, c’est que la consommation matérielle, donc le revenu, de l’oligarchie soit sévèrement réduite. En soi, pour des raisons d’équité, et plus encore, en suivant la leçon de Veblen, pour changer les standards culturels de la consommation ostentatoire. Puisque la classe de loisir établit le modèle de consommation de la société, si son niveau est abaissé, le niveau général de consommation diminuera. Nous consommerons moins, la planète ira mieux, et nous serons moins frustrés par le manque de ce que nous n’avons pas. »

* LeMonde du 6 avril 2011, Est-il possible de plafonner le salaires des patrons ?

** Comment les riches détruisent la planète d’Hervé Kempf (Seuil, 2007)

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1981-2011, le projet socialiste patine

Chaque jour davantage le Parti Socialiste nous donne des raisons de désespérer. La dernière mouture du « projet socialiste » n’a rien de nouveau. Sur les 30 priorités pour 2012, la dernière promet le « droit de vote des étrangers aux élections locales » Mais en avril 1981, sur les 110 propositions de Mitterrand, figurait déjà le « droit de vote aux élections municipales après cinq ans de présence des travailleurs immigrés sur le territoire français ». Trente ans après, le PS n’a toujours pas respecté sa parole ! En 1981, « 60 000 emplois d’utilité collective seront mis à la disposition des associations et des collectivités locales ». En 2011, « Création de 300 000 emplois d’avenir pour les jeunes ». Les emplois au rabais sont restés une spécialité du PS. En 1981, la proposition 39 portait sur « un vaste programme d’investissement destiné à économiser l’énergie ». Rien n’a été fait depuis, aussi on renouvelle aujourd’hui l’espoir d’un « développement massif des économies d’énergies » (priorité 10).

Le projet de Martine Aubry n’est pas un projet collectif, c’est le bégaiement de l’histoire, c’est un saupoudrage pour ne fâcher personne ; il intègre l’essentiel des désirs des différents candidats aux primaires. Ce n’est même pas une synthèse à plusieurs voix, c’est surtout la plume de Guillaume Bachelay. Ce secrétaire national du PS à la politique industrielle se pique de « social-écologie en actes » ! La social-écologie constituerait le cœur du socialisme post-libéral qu’il voudrait porter aujourd’hui. On ne s’en rend vraiment pas compte après lecture de ses 30 propositions (validées par Martine).

Pourtant dans la Revue socialiste (4e trimestre 2010), Guillaume Bachelay posait le fond du problème des socialistes : « Il est paradoxal que notre critique féroce du capitalisme ait longtemps négligé l’incompatibilité entre les forces de l’argent et celles de la nature. Dans la dialectique production/redistribution, nous avions omis une donnée désormais vitale : les ressources de la planète ne sont ni infinies ni éternelles. Dans l’affrontement capital/travail, nous avions oublié l’environnement. Menacé par l’activité humaine, il est venu chambouler nos axiomes ». La problématique du XXIe siècle est posée, mais le PS se tourne encore et toujours en 2011 vers son passé productiviste.

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Montebourg ou Strauss-Kahn ?

Montebourg ou Strauss-Kahn ? Le combat semble gagné d’avance, un gros bœuf charolais contre un minuscule souriceau ! Mais qui a raison, au fond ? En février 2009, Dominique Strauss-Kahn, s’alarmait : « Le protectionnisme peut revenir par la porte de derrière ». Il est vrai que le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) ne peut jurer que par la mondialisation libérale, hier et demain. De son côté Arnaud Montebourg* se veut l’apôtre d’une démondialisation.

Sur cette question et bien d’autres, entre la droite et DSK, il n’y a même pas l’épaisseur d’un cheveu : le libre-échange resterait notre maître. Le FMI, l’OMC et les transnationales continueraient de marcher main dans la main. Pour quel résultat ? Comme l’exprime Arnaud dans son livre**, « le bilan de la dernière décennie de mondialisation est un désastre » : délocalisation en série, destruction d’emplois et d’outils de travail, diminution des revenus du travail par la pression à la baisse. Si l’on voulait résumer les quinze années écoulées, il ne serait pas excessif de dire que la mondialisation a fabriqué des chômeurs au Nord et augmenté le nombre de quasi-esclaves au Sud. Cette ouverture aux marchandises et aux capitaux est l’ennemi déclaré de l’économie locale, y compris au niveau alimentaire.

Le PS se situe à mi-chemin de DSK et Arnaud, pour le « juste échange », c’est-à-dire » un système commercial régulé, loyal et équitable, respectueux des hommes et de l’environnement.». Blabla et langue de bois, la dernière mouture du programme socialiste ne jure que par la relance économique et la compétitivité internationale. Heureusement que le candidat socialiste aux primaires pourra n’en faire qu’à sa tête quant aux idées posées par Martine Aubry ! Arnaud ne veut plus être un des infirmiers de la mondialisation, le cogérant d’un système moribond qui s’écroule. Arnaud Montebourg sera peut-être le futur Jaurès de l’écologie, de toute façon DSK et les autres charolais du PS ne représentent plus que notre passé. Arnaud propose un concept dont The Economist lui attribue la paternité, la démondialisation. Une démondialisation concertée est le seul espoir de bâtir des communautés de résilience pour surmonter choc pétrolier, réchauffement climatique, etc. Cette relocalisation paisible sera notre avenir, sinon les guerres ordinaires prolongeront les guerres commerciales… comme cela s’est toujours fait !

* LeMonde du 3-4 avril 2011, La primaire socialiste ne peut pas se réduire à un concours de bœufs charolais.

** Des idées et des rêves d’Arnaud Montebourg (Flammarion, 2010)

PS : Attention, comme nous l’a fait remarquer un commentateur, The Economist a attribué la paternité du terme « démondialisation » à Walden Bello et non à Arnaud Montebourg.

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Social-écologie selon Eloi Laurent

Un livre décevant (éditions Flammarion, 2011) car il évite toute référence à la politique. La neutralité bienveillante et les citations d’universitaires ne donnent pas de mode d’emploi : « L’homme a toujours été naturel, la nature est désormais presque totalement humaine. » Mais encore ? « Si nous sommes privés des services que nous rendent gracieusement des écosystèmes dont la munificence s’épuise, toute notre intelligence ne suffira pas à leur substituer des artefacts pour satisfaire nos besoins élémentaires. » Mais encore ?  « Il est un principe à la fois fondamental et simple pour changer les attitudes environnementales : le principe de justice, dont la pédagogie reste à faire. » Ah, bon ! Cette conclusion du livre ne nous fait pas beaucoup avancer !

                Le seul intérêt de ce pensum est la mention des idées d’Elinor Ostrom selon laquelle les régimes locaux sont les plus démocratiques, au plus près de la réalité écologique et sociale. Ostrom fait figurer dans sa liste des bons principes de gouvernance écologique la reconnaissance des règles des communautés locales par l’échelon central de gouvernement (p.148). Certaines formes de coopération climatique sont elles-aussi efficaces et gagneraient à être développées, par exemple sur la base de l’approche polycentrique promue par Ostrom (p.184). Mais Eloi Laurent ne fait qu’effleurer par ces mots LA solution social-écologique, l’instauration de communautés de transition. Il s’agit de  construire en partant des initiatives locales une société de résilience aux chocs pétroliers et climatique qui nous guettent. Eloi Laurent n’est pas du tout au courant du manuel de Rob Hopkins ni de l’intérêt à promouvoir des écovillages. Il se contente de citer des universitaires… Eloi Laurent préfère la théorie éthérée plutôt que la pratique pragmatique.

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