biosphere

vivre sans écrans, c’est possible

La semaine sans écrans a eu lieu du 22 au 28 mars 2010. Vivre sans écrans est non seulement possible, mais nécessaire.

Une impasse : Il n’y a rien à faire. Seule porte de sortie ouverte à nos enfants : enfiler une combinaison munie de tous les bio-senseurs que la loi de Moore saura leur fournir afin de sentir, voir et toucher virtuellement, avaler une bonne dose d’euphorisant et partir chaque week-end pour le pays des songes avec la star préférée, là-bas sur une plage d’avant la sixième extinction, les yeux rivés aux écrans du casque, les volets fermés, sans passé et sans avenir.

Une nécessité : Le jeûne est une pratique qui pourrait être interprété dans un sens écologique. En s’abstenant périodiquement de nourriture, l’individu acquiert une force intérieure, une capacité de faire plus avec moins. Et cela peut s’exprimer dans d’autres domaines que la nourriture : jeûner par rapport à la voiture (réduire sa consommation d’essence), ou par rapport aux médias (période pendant laquelle on proscrit la télévision, Internet et/ou le téléphone portable). Cette cure volontaire de simplicité peut favoriser un nouveau lien avec la nature et faire apprécier les choses essentielles de la vie.

Un idéal : Sans écrans, on est quand même informé, on écoute la radio, on lit les journaux. Et les soirées, on aime les passer entre copains autour d’une table, avec du cidre, des rires, un jeu de cartes ou des jeux d’esprit.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…

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l’écran pervertit (les relations humaines)

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– L’agencement de la salle de séjour se fait autour de la télévision. Ce n’est plus un espace de rencontre, c’est devenu un lieu de projection.

– L’usage de l’écran favorise la communication indirecte. L’échange direct, de visu, la véritable rencontre, se raréfie. Nous vivons de moins en moins dans le monde et de plus en plus dans ses représentations imagées.

– Certains préfèrent téléphoner pour demander leur chemin plutôt que d’interpeller un passant.

– Qu’un ami vous tourne le dos d’un seul coup sans même s’excuser pour parler à son portable vous aurait paru odieux avant que l’intrusion  de cette technologie ne rende cette situation banale ?

– Vivre le présent dans un lieu donné, avec d’autres, ne suffit plus. Il faut toujours échapper à une réalité qu’on conçoit comme insuffisante.

– Google Earth ! Plus aucun lieu ne doit rester invisible. Nous nous sommes transformés en voyeurs tout-puissants doublés… d’exhibitionnistes.

– Ne pas posséder de GPS pour savoir comment se déplacer devient une tare.

– Le caméscope et l’appareil photo numérique entraînent une tendance à voir le monde au travers d’un viseur plutôt que directement.

– Les jeux vidéos nous font considérer la guerre comme attractive et grisante. Nous ferons sans doute la guerre comme si c’était un jeu vidéo. Il suffit déjà de voir comme les Américains présentent leurs guerres.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…

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l’écran chasse les livres

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– Une personne consacre en moyenne 21 heures par semaine à la télévision et un peu plus de 10 heures aux autres écrans ; 53 % des Français déclarent ne pas lire de livres, chiffre en hausse chaque année.

– Au sein des sociétés maîtrisant l’écriture peuvent apparaître des facultés de pensée divergent ; avec la télévision le cerveau devient disponible pour ingurgiter des publicités.

– La dernière chose que souhaitent les entrepreneurs du Net c’est d’encourager la lecture lente, concentrée. Cela ne rapporte pas comme les publicités insérées dans les sites.

– La source lumineuse attire l’œil et l’écran déclenche une adhésion immédiate alors que la lecture nécessite une démarche, voir un effort, relevant d’une volonté.

– Des psychologues américains ont étudié la lecture sur écran, et opposent l’attention profonde propre à la lecture linéaire sur papier à l’hyper-attention qui prévaut à l’écran.

– Des chercheurs montrent que sur le Web vont souvent de pair l’excitation attentionnelle (qui se traduit par l’alternance des pics de forte et de faible concentration) et la désorientation cognitive (une perte du fil de sa pensée).

– Il serait même possible qu’à moyen terme, il devienne insupportable, y compris physiquement, de lire des livres pour tout un pan de la population.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…

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tout sur l’écran et rien dans la tête

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– Les études sur l’encéphalogramme montrent que les stimulations mentales sont moins fortes lorsqu’on regarde la télé que lorsqu’on lit.

– En réduisant la rencontre avec autrui, la lecture, les perceptions sensitives et corporelles, nous appauvrissons notre approche de la vie et notre perception du monde.

– Dans ce monde de connexions électroniques généralisées et d’écrans omniprésents, la brièveté, l’immédiateté et la superficialité dominent. L’objectif social à atteindre est le zéro contestation sérieuse, le lien social proposé étant tellement ténu, si fragile et absolument réversible.

– La réduction du réel à l’image abolit toute distance nécessaire à la compréhension des choses. Les écrans produisent un modèle où tout doit être disponible immédiatement. Or l’accession au savoir ou l’appréhension d’une problématique se font dans le temps, à travers une démarche personnelle parfois difficile.

– Les médias saturent nos perceptions alors que comprendre et analyser nécessite d’être capable de s’éloigner du monde et de sa clameur, dans une certaine solitude.

– Sur le plan politique, la prédominance de l’image a chassé les discours structurés et  complexes, fondés sur une vision du monde globale et porteuse d’un projet  collectif.

– Des acteurs sociaux à l’individu, tout le monde cherche avant tout à visibilité ses actes plutôt qu’à agir véritablement. Nous assistons à la spectacularisation du monde.

– Les écrans créent un monde narcissique qui passe la moitié de son temps à fabriquer des images de lui-même, et l’autre moitié à les contempler. Les photos numériques accélèrent ce processus de nombrilisme.

– Le neurophysiologiste Manfred Spitzer explique qu’un cerveau ne s’imprègne correctement des choses que s’il les découvre par le biais de plusieurs sens. Et, de ce point de vue, l’écran est bien pauvre en comparaison avec le monde réel.

– La prolifération des écrans et l’usage immodéré qui en est fait par des enfants de plus en plus jeunes, ne peut que contribuer à les éloigner du monde concret et de la nature pourtant indispensable à leur équilibre.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire…

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l’écran est une drogue

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– Nous nous sommes endormis dans un monde aseptisé, dans la sécurité de nos maisons, dans la chaleur de notre confort, bercés par des certitudes dont les écrans et les ondes nous gavent comme des oies dociles, un monde qui finalement nous laisse peu de liberté, peu d’espace, peu d’initiative.

– L’œil s’attache à l’écran avant même toute considération de contenu ; peu d’excitants visuels de notre environnement disposent d’un tel pouvoir de focalisation.

– Quand on regarde la télé ou un ordinateur, on constate une baisse de l’activité cérébrale. L’appareil nous met dans un état réceptif passif.

– Comme le montrent les expériences, regarder un écran met en sommeil l’intellect, ramollit physiquement et – contrairement à ce que l’on pense communément -, ne repose pas du tout. 

– Le lien qui unité le téléspectateur à son téléviseur ou l’usager à son ordinateur est de nature hypnotique.

  On ne veut plus éteindre son écran par crainte que l’effet de relaxation puisse diminuer. Regarder la télé amène à regarder la télé plus encore.

– Quand l’écran ne brille pas, le réel me paraît terne : il ne bouge pas.

– Finalement des téléphones portables, pour quoi faire ? « Allô, c’est moi. J’suis dans le bus. J’arrive. A tout de suite. »

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire, éteindre ton ordinateur…

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l’invasion des écrans

La semaine sans écrans a lieu du 22 au 28 mars 2010. Pourquoi ?

– En janvier 2010, les Français de 4 ans et plus regardent la télévision en moyenne 3h50 par jour.

– La technologie des écrans plats a considérablement accru leur présence. Depuis une décennie, ils ont envahi tous les espaces publics : aéroports, gares, bureaux de poste, salles des professeurs, transports. Le temps de la contemplation du monde, de l’observation des autres, de l’introspection et de la réflexion disparaît.

– Depuis une décennie, les supports se multiplient et nous subissons un véritable déferlement technologique : ordinateur, téléphone mobile, GPS, iPod, Palm Pilot, appareil photo numérique, caméscope, console de jeux, etc.

– Contrairement à  ce qu’on pourrait croire, il n’y a pas de véritable concurrence entre les différents écrans ; les heures s’ajoutent les unes aux autres, et parfois, les médias se consomment en même temps. Les enquêtes de Médiamétrie concluent que la part des écrans mord surtout sur des activités qui étaient jusqu’à présent dévolues à autre chose : le repos, les déplacements et le silence.

– Défendre des espaces où les relations demeurent physiques et directes, où nos cerveaux ne sont pas parasités par le bourdonnement médiatique, où les prothèses techniques en brouillent pas nos sens, devient un combat permanent.

– Le milieu éducatif utilise de plus en plus de programmes audiovisuels et multimédias et la numérisation de l’école est imminente.

– La télé-réalité et la vidéosurveillance sont les laboratoires de la mise en image généralisée.

Et maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire, éteindre ton ordinateur…

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Semaine sans écrans (22 au 28 mars)

Travailler, consommer, se faire des amis, draguer, écouter de la musique, voir des films, lire, s’informer, voter, jouer, etc., tout cela sur un ordinateur. Désormais rares sont les activités humaines qui ne nécessitent pas la  présence d’un écran. Des individus connectés en permanence, surinformés, se croient omniscients et tout-puissants alors que leur impuissance politique et sociale n’a jamais été aussi grande. La semaine sans écrans a lieu cette année du 22 au 28 mars. Créée par Adbusters, revue canadienne, sous le titre de Semaine sans télé, cette action est devenue Semaine de la désintoxication mentale ou Semaine sans écrans. Cette campagne est relayée en France par le mouvement Casseurs de Pub et son mensuel « La décroissance, journal de la joie de vivre ». A lire, leur encart spécial Semaine sans écrans de mars 2010.

Pour en savoir plus :

L’empire des écrans de Jacques Gautrand, 2002

Overdose d’info de Michel Lejoyeux , 2006

La fin de la télévision de Jean-louis Missika, 2006

La tyrannie technologique, collectif, 2007

Homo spectator de Marie-José Mondzain, 2007

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Europe en panne, biosphère en capilotade

Ce blog entend se placer à l’avant-garde, au nom de l’intérêt général et de la défense des générations futures, contre les enjeux économiques de court terme. « L’Europe entendait se placer à l’avant-garde, au nom de l’intérêt général et de la défense des générations futures, contre les enjeux économiques de court terme. Attitude courageuse, mais difficile tant elle heurte les industriels. (Editorial du Monde, 20 mars) » Ce que l’Union européenne ne peut faire contre le réchauffement climatique (à Copenhague) ou en faveur du thon rouge (à Doha), ce blog biosphere ne peut sans doute pas grand chose de plus. Mais comme on est entre nous, nous pourrions réfléchir un peu plus profondément ensemble. Nous pensons que les lecteurs de ce blog pourraient tomber d’accord sur le fait que privilégier les intérêts à court terme est une impasse. Nous pensons aussi, contrairement à l’éditorial du Monde, que « le droit au développement pour repousser les contraintes environnementales » va à l’encontre des intérêts à long terme de l’espèce humaine. Nous pensons enfin que les accords internationaux ne sont possibles que si les citoyens rendent nécessaires ces accords.

Les écolo-consommateurs qui décident personnellement de limiter leurs déplacements en voiture individuelle luttent contre les émissions de gaz à effet de serre. Beaucoup de citoyens agissant ainsi et Copenhague aurait été un aboutissement, pas un échec ! Les écolo-consommateurs japonais qui décident de ne plus consommer de thon rouge soutiennent la pérennité de cette espèce. Beaucoup de citoyens agissant ainsi et Doha aurait été un aboutissement, pas un échec ! Il n’y a pas besoin de conférences internationales pour poser les problèmes que nous pourrions déjà résoudre par la simplicité volontaire. Mais le culte des intérêts à court terme, soutenu par des lobbies, des Etats et la masse de la population, rendent possible une future dérive fasciste prenant prétexte de l’écologie. L’écologie politique pratiquée suffisamment à temps par des individus responsables empêche le totalitarisme. La dérive croissanciste du capitalisme libéral  mondialisé nous entraîne vers le totalitarisme.

 

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Semaine sans écrans

Le chronique « journée sans… » a oublié la semaine sans écrans ! Sandrine Blanchard nous énumère, journée sans voiture, journée sans tabac, journée sans achat, journée sans viande, journée sans portable, journée sans baladeur (leMonde du 18 mars). Sandrine croit que les « journées sans », c’est comme une punition… qui n’a pas beaucoup de prises sur les jeunes. C’est seulement souligner à quel point notre société a besoin de s’engager dans une désintoxication mentale. Informons donc Sandrine et les autres journalistes du Monde que la semaine du 22 au 28 mars devrait se passer sans écran. La démarche se veut préventive pour tenter de désintoxiquer des addictions à l’écran et informative pour alerter médias et citoyens sur la surconsommation d’écran. La biosphère adhère complètement.

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le parti de l’insécurité

François Fillon s’assimile au Front national :« L’insécurité est un combat permanent. C’est un combat sur lequel personne ne peut faire de triomphalisme, parce que la violence se réinvente en permanence ». C’est déjà grâce à ce sentiment d’insécurité propagé par les médias en transe que le deuxième tour des présidentielles en 2002 avait opposé la droite et l’extrême droite. Cette obsession sécuritaire a pour fonction d’entretenir une illusion de sécurité qui serait protégé par des lois de plus en plus répressives. Depuis que Sarko a été ministre de l’intérieur, nous en savons quelques chose en France. Or ce culte politique voué à l’insécurité criminelle nous prépare à supporter des régimes de plus en plus dictatoriaux qui profiteront des krachs écologiques à venir (pic pétrolier, réchauffement  climatique, etc.) pour imposer la reconduction des élites.

Après le régime de dictature économique qui a été le nôtre depuis cinquante ans et qui a mené l’humanité où elle en est aujourd’hui, risque donc de venir le temps de celui d’un totalitarisme. Une décroissance brutale engendrée par un effondrement de l’économie mondiale entraînera une explosion de violences collectives et de conflits politiques majeurs. L’effondrement des macrosystèmes technologiques qui alimentent en particulier les populations urbaines en eau et en énergie ne pourra avoir que des conséquences catastrophiques. La compétition sur des ressources naturelles comme l’eau, le bois et l’alimentation deviendra féroce, tandis que le peuple frustré réclamera son dû. De cette situation pourrait naître une écocratie nationaliste dont le sarkozysme n’aura été que l’avant-garde et Fillon le serviteur zélé.

Rédigé avec l’aide du livre de Simon Charbonneau, Résister pour sortir du développement

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quel parti pour Corinne Lepage ?

Comment s’engager politiquement, avec qui militer ? Autant l’engagement associatif paraît facile, France Nature Environnement, Greenpeace, Réseau sortir du nucléaire, etc., autant déterminer quel parti politique choisir pour faire avancer la cause écologique est devenu un véritable casse-tête. Pour les herboristes de droite comme pour les naturalistes de gauche, il est évident que la nature est apolitique. La candidature de René Dumont aux présidentielles de 1974 n’était pas étiquetée politiquement, elle était poussée par le mouvement associatif, les Amis de la Terre principalement. Les Verts se positionnent à l’origine « ni droite, ni gauche ». Aujourd’hui que les crises écologiques ne peuvent plus être ignorées par les politiques, tous les partis se disent écologistes, droite et gauche confondue. Alors, dans quel parti  un écologiste convaincu devrait-il militer ?

Prenons l’exemple de la députée européenne Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement classé à droite qui annonce sa démission du centre-droit MoDem (LeMonde du 18 mars).

 Corinne Lepage croyait avec le MoDem élaborer un projet qui permette un développement soutenable. Elle s’est trompée, elle a soutenu un homme qui a pour seule ambition l’élection présidentielle. Corinne Lepage a soutenu la liste Europe Ecologie en Alsace, la seule région où les écologistes avaient une chance de devancer le PS. Mais la multiplicité des courants écologistes présentés aux électeurs en Alsace n’a pas permis d’atteindre cet objectif. Alors Corinne Lepage travaille à la constitution d’un « grand rassemblement », une chimère poursuivie par tous ceux qui veulent un front uni de gauche, un parti unique à droite, un parti centriste prépondérant, ou un parti écologiste conquérant.

L’écologie n’entre pas dans le cadre politicien, elle cherche l’harmonie entre l’homme et la nature, et les élections ne sont qu’un des moyens de poursuivre dans cette voie. Chaque groupe humain possède des individus réfractaires à la société thermo-industrielle, et d’autres qui soutiennent le mode de vie occidentalisé destructeur des équilibres. C’est là la véritable séparation politique. Peu importe que l’écologiste s’engage dans tel ou tel parti du moment où il se range aux côtés de ceux qui ont conscience des limites contre ceux qui n’ont aucune conscience. Aux électeurs de déterminer dimanche prochain celui ou celle des listes régionales qui aura la plus grande sensibilité écologiste pour nous assurer un avenir durable.

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la biomasse ne peut remplacer le pétrole

La biomasse devient une source d’énergie renouvelable importante pour les humains, il faut bien trouver un substitut aux énergies fossiles. LeMonde du 14-15 mars consacre donc sa page Planète aux appels d’offre pour soutenir l’émergence de grands projets qui vont brûler toujours plus de biomasse. La définition retenue par notre quotidien de référence est très restrictive, anthropocentrée : « La biomasse constitue la partie biodégradable des produits, déchets et résidus provenant de l’agriculture, de l’exploitation des forêts et des déchets industriels et ménagers. » Cette source d’énergie paraît indéfiniment renouvelable, à la manière d’une batterie qui se décharge et que le soleil recharge. Encore faudrait-il intégrer ses spécificités, par exemple la lenteur de la croissance végétale, et arbitrer avec les autres utilisations possibles des sols (aliments, fibres, bois d’œuvre, biodiversité…). Mais les humains préfèrent ne s’intéresser qu’aux humains ; cela entraîne un déséquilibre de la biomasse.

Si on ouvre un dictionnaire encyclopédique de l’écologie comme celui de François Ramade, la biomasse n’est pas anthropocentrée : « Terme désignant la masse totale de matière vivante présente à un niveau trophique donné dans un écosystème. On distingue la biomasse des autotrophes (producteurs primaires, les plantes vertes) et celle des consommateurs (les animaux). » L’espèce humaine est donc une simple partie de la biomasse, et un simple consommateur qui dépend entièrement des autotrophes. L’ensemble de la biomasse forme une chaîne alimentaire, chaque espèce dépend de la précédente, mais également de la suivante. A chaque passage d’un maillon de la chaîne trophique à un autre, il s’opère un transfert d’énergie. Quel que soit l’écosystème considéré, l’énergie transmise d’un niveau au suivant diminue considérablement. Cela explique la baisse d’individus dans les niveaux trophiques supérieurs : le nombre de sardines et plus important que celui des thons qui est lui-même plus important que celui des requins. Mathématiquement, pour que ça fonctionne, il faut donc beaucoup plus de non-humains que d’humains. Or non seulement les humains utilisent la biomasse pour leurs besoins alimentaires, mais aussi pour tous leurs autres besoins, chauffage, déplacement, etc. ; la surexploitation de la biomasse entraîne donc un déséquilibre structurel. La combustion de la biomasse devrait être l’exception, pas la règle.

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Jacques au Moyen Age

Nous ne sommes plus au Moyen Age. Pourtant Jacques Le Goff, spécialiste de cette époque lointain, y  croit encore. Il compare la peur de la fin du monde des millénaristes aux inquiétudes de la science aujourd’hui : « L’écologie, la peur du réchauffement climatique engendre des propos producteurs de transes et de  cauchemars. » (LeMonde du 14-15 mars). D’abord, il suffit d’écouter les psalmodies des élections régionales, on n’y trouve aucun cauchemar puisque la croissance sera verte et le développement durable, même pour les candidats écolos. Ensuite le citoyen moyen ne s’imagine pas du tout que son monde va s’écrouler, il a tellement besoin de sa bagnole et de son confort. Enfin les climato-sceptiques l’emportent largement dans l’imaginaire de nos contemporains : dormez, braves gens, l’apocalypse c’est irrationnel, vaut mieux s’occuper du concret, de la faim, des maladies, du niveau de vie.

Les écologistes ne disent pas qu’il faut revenir au Moyen Age ou à l’âge de pierre, ils ne disent pas qu’il faut ignorer les inégalités et difficultés sociales, ils nous disent simplement avec Jacques Chirac : « La planète brûle et nous regardons ailleurs »… Cette diatribe irraisonnée de Jacques Le Goff  est donc pitoyable, presque pathétique. Mais de la part d’un homme de 86 ans qui en est resté au Moyen Age, c’est excusable. Ce qui l’est moins, c’est que Le Monde lui fasse de la place dans ses colonnes alors qu’il y a tant à dire sur les crises écologiques qui minent la biosphère, alors que l’espace éditorial est si petit, alors que les médias sont si influents.

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la guerre du climat, une idiotie

La guerre du climat fait rage. La médiatrice du Monde consacre son intervention à ce conflit brûlant (édition du 13 mars) : « réchauffistes » contre climato-sceptiques ! Pourtant le raisonnement suivant (en 7 parties) nous semble validé par les scientifiques. En conséquence, nous avons l’obligation de réduire nos émissions anthropiques de gaz à effet de serre. Nous estimons que penser autrement, c’est vraiment idiot, c’est faire l’impasse sur l’avenir de nos générations futures.

1/7) introduction

Une inquiétude est née de l’observation du réchauffement climatique. Pourtant, ce n’est que dans les années 1970 que la relation théorique entre teneur de l’atmosphère en CO2 et augmentation des températures est corrélée. L’inquiétude grandit quand les carottages de glace en Antarctique révèlent, en 1985, que CO2 et réchauffement ont été corrélés dans le passé de la Terre. La politisation du débat se fait alors très rapidement : une conférence réunit en octobre 1985 à Villach (Autriche) des scientifiques et des fonctionnaires internationaux. Cela débouche sur la création du GIEC en 1988. Son premier rapport est publié en 1990 et conduit à l’adoption, en 1992, de la Convention sur le changement climatique. Tout cela se transforme en processus impliquant tous les Etats au sein d’une négociation internationale qui commence à peser sur les débats politiques nationaux. Les Etats sont amenés à adopter le protocole de Kyoto en 1997.    

Traditionnellement les politiques et les industriels imposent aux sciences appliquées leurs désirs de puissance ou de profit. Pour la première fois le GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) a mis les politiques et les industriels à l’écoute des scientifiques. Une interaction féconde unit de plus en plus solidement communauté scientifique et gouvernements. Les groupes de travail tiennent compte des compétences, mais aussi de l’équilibre géographique pour que les pays en développement soient aussi bien représentés que les pays riches.

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on nous prend pour des cons

Les climato-sceptiques nient par leur propagande cette évidence : il  faut diminuer les émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. Les élites médiatisées, en proclamant la nécessité du développement-croissance, nient cette évidence : l’humanité a déjà dépassé les possibilités d’accueil de la biosphère. Les démographes patentés, polarisé par le vieillissement (mondial) de la population, nient cette évidence : il y a un décalage inquiétant entre la croissance de la population mondiale et le potentiel de ressources alimentaires. Jean-Pierre Guegan est l’un des rares démographies qui ose enfourcher le cheval de bataille de la planification familiale en Afrique (LeMonde du 12 mars) : « Une croissance de 2,5 % à 3 % du taux de fécondité, ce qui est le cas aujourd’hui dans une quinzaine de pays d’Afrique subsaharienne, est insoutenable. » Pourquoi donc le discours apparent dans notre société peut-il à ce point nier l’évidence ?

Parce que le discours sur l’effondrement ne peut être tenu par les responsables économiques et politiques, qui, à la place qu’ils occupent, sont soumis aux contraintes de l’interaction spéculaire (« relatif au miroir », mimétisme). La société est un système de représentations croisées entre individus : je me représente la manière dont les autres se représentent les choses et moi-même. Ce  mimétisme constitue ce qui garantit l’unification des sociétés. Mais aussi leur marche au pas de l’oie vers le désastre, socio-politique ou écologique. Un individu soumis à la dictature ne se demande pas s’il veut renverser le régime, mais seulement s’il le ferait au cas où un certain nombre d’autres le feraient aussi. De nombreux exemples historiques montrent qu’ainsi un régime détesté de (presque) tous s’impose et se maintient plus longtemps qu’un régime légitimé par une majorité. C’est parce qu’il y a interaction spéculaire que les climato-sceptiques, les élites médiatisées et les démographes patentés peuvent faire aujourd’hui la loi.

Néanmoins, la pensée unique peut aussi s’effondrer rapidement tellement sont imprévisibles les dynamiques sociales dues à l’interaction spéculaire. On nous prend pour des cons, mais nous pouvons réfléchir. Montrons l’exemple, soyons écolos.

 

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la principale guerre du XXIe siècle

La guerre des terres ! L’avenir n’est ni dans l’industrie, ni dans les services ; il se déploiera dans l’agriculture et l’artisanat. La logique thermo-industrielle qui faisait décroître le secteur primaire pour faire croître le secteur industriel avec comme finalité de se terminer par un tertiaire obèse est en train de s’inverser. Nous voyons les prémices de ce changement en Inde, dans la guerre des terres qui se radicalise entre paysans et industriels (LeMonde du 11 mars). Nous savons que l’expropriation des paysans s’est faite historiquement en toute malhonnêteté, au nom de l’« intérêt général », c’est-à-dire pour le plus grand profit des investisseurs étrangers à la terre. Nous savons qu’un désengagement de l’Etat dans l’expropriation laisserait libre cours aux hommes de main des grandes industries et aux mirages d’un emploi dans ce qui a détruit l’emploi. Mais nous savons aussi qu’avec l’effondrement du système thermo-industriel, seuls ceux qui seront au plus près des ressources alimentaires pourront s’assurer un avenir durable (s’ils ne sont pas victimes de pillards). Manger est une nécessité, pas rouler dans une Tata Nano. C’est pourquoi Rajapogal, leader du mouvement des sans-terre, prône l’application des idées du Mahatma Gandhi. Ce philosophe et activiste (1869-1946) est en effet l’un des rares penseurs à avoir imaginé une société  durable :

1) « Je dois reconnaître qu’entre l’économie et l’éthique je ne trace aucune frontière précise : le régime économique qui va à l’encontre du progrès moral d’un individu ou d’une nation ne peut qu’être immoral. Le but à atteindre est de promouvoir le bonheur de l’homme, tout en le faisant parvenir à une complète maturité mentale et spirituelle. Pour parvenir à cette fin, il faut qu’il y ait décentralisation. Car la centralisation est incompatible avec une structure sociale non-violente. Si chaque région produit ce dont elle a besoin, le problème de la distribution se trouve automatiquement réglé ; il devient plus difficile de frauder et impossible de spéculer. »

2) « Après des réflexions prolongées, j’en suis venu à une définition du Swadeshi : le fait de nous restreindre à l’usage et aux ressources de notre environnement immédiat. En matière économique, ne faire usage que des biens produits par le voisinage. Un Swadeshiste apprendra à se passer de centaines d’objets qu’il considère aujourd’hui comme indispensables. Sous la discipline du Swadeshi, la privation d’une épingle qui ne soit pas fabriquée en Inde n’a rien d’intolérable. La profonde misère dans laquelle est plongée la majorité des Indiens est due à l’abandon du Swadeshi. Si aucun bien n’avait été importé en Inde, ce pays serait aujourd’hui une contrée où coulerait le miel. »

(L’Ecologiste n° 6, hiver 2001 « Défaire le développement, REFAIRE LE MONDE »)

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Ecologie et régionales

Quelle est la place de l’écologie dans la bipolarisation de la vie politique française ? Pour Eric Loiselet, membre fondateur du pôle écologique du PS, animateur de la motion B (pour un parti socialiste résolument écologiste) lors du Congrès de novembre 2008, adjoint national auprès de la secrétaire à l’environnement Laurence Rossignol, les choses étaient claires : l’urgence écologique devait être prise en compte par le PS. Mais la motion B n’a eu aucun succès lors du vote des militants, et la commission nationale à l’environnement a depuis lors un encéphalogramme plat. Loiselet s’est donc envolé vers Europe Ecologie, on pourrait le comprendre. Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement, récupérée par le Modem pour les présidentielles, juge maintenant que « nous pouvons construire une maison commune des écologistes, des démocrates et des humanistes ». Faisant fi des accusations de « déloyauté » lancées par François Bayrou (LeMonde du 10 mars), il s’agirait de mettre fin à la bipolarisation de la scène politique. Mais le positionnement de chacun pour les régionales n’est qu’un épiphénomène ; les transfuges ne placent pas la bipolarisation là où elle se trouve.

Sans doute le clivage qui marque depuis la Révolution française la séparation entre une droite conservatrice et  cléricale et une gauche républicaine et progressiste est-il obsolète. Sans doute l’opposition entre la droite et la gauche est-elle en décalage croissant avec l’urgence écologique. Mais faut-il rappeler que les représentants du capitalisme comme ceux du socialisme ont toujours manifesté une foi inébranlable dans les vertus d’un progrès menant l’humanité vers le bien être matériel et la paix entre les hommes. Cette croyance au progrès, marqué pourtant par des totalitarismes et des massacres, entre dans une crise idéologique majeure. Les repères se brouillent, la droite a même confisqué à la gauche le monopole du progressisme et de l’engagement écologique. Car l’écologie est transversale, elle ne peut être revendiquée par aucun parti. Un troisième pôle politique, représenté principalement par les Verts (Europe-Ecologie), peut sans doute faire réfléchir l’électorat et accélérer une prise en compte de l’urgence écologique. Mais la distinction essentielle ne se trouve plus dans une appartenance à la droite, la gauche ou une alternative, elle se trouve à l’intérieur de chaque parti, à l’intérieur de chaque militant, à l’intérieur de chaque citoyen : il y a notre part « moderniste » qui revendique un système économique sans limites, et notre réflexion profonde qui commence à savoir que nous avons déjà franchi les limites de la biosphère et qu’il faut changer de chemin…, pas de parti !

 

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les transfuges des régionales

Les élections régionales donnent l’occasion d’une recomposition politique. Eric Loiselet, socialiste premier fédéral de Haute Marne, est devenu tête de liste d’Europe Ecologie en Champagne-Ardenne. Stéphane Gatignon, maire communiste de Sevran, est devenu tête de liste en Seine-Saint Denis. Est-ce le signal d’une vague écolo en France ? Nous pourrions d’abord dire que c’est le signe de la décomposition de nos élites qui vont toujours là où le vent souffle. Autrefois il s’agissait de rester dans le même parti qui servait de tremplin électoral. Aujourd’hui, en ces temps incertains, on change de parti comme de chemise. Cela correspond aussi au fait qu’Europe Ecologie n’était pas très regardant sur la force des conversions écolo de son affichage : « Ce mouvement est aveuglé par la peopolisation et la recherche de starisation pour leurs listes » (Alain Bucherie).

On peut d’ailleurs dire du socialiste Loiselet qu’il véhicule un écologisme mou : « Loin d’être des partisans de la décroissance, du retour à la bougie et de la dépopulation, les Verts veulent retrouver le chemin du développement économique et de la dynamique démographique » (AFP, 1er février 2010). On peut dire du communiste Gatignon qu’il a encore du mal à parler d’écologie, car sa vraie nature, c’est d’être communiste. Et un bon communiste est toujours imprégné du productivisme marxiste (c’est le même que le productivisme social-libéral).

Comme l’exprime Simon Charbonneau, un vrai écologiste sait distinguer la décroissance subie de la décroissance choisie. En ce qui concerne la première catégorie, il faut rappeler que la croissance de nos biens matériels produits par l’industrie entraîne la décroissance de nos biens matériels naturels. Il s’agit d’une logique imparable qui explique l’appauvrissement de la biodiversité, l’épuisement des ressources naturelles, l’uniformisation de nos paysages. Une décroissance choisie implique au contraire une remise en question complète de la performance technologique et économique et de l’accentuation de la mobilité des hommes et des marchandises. De telles perspectives impliquent une réflexion politique totalement nouvelle que ne peuvent porter pour le moment ni Loiselet, ni Gatignon.

Source documentaire :

Loiselet : Mensuel La  décroissance (mars 2010), Europe Ecologie ou le triomphe de la société du spectacle

Gatignon : Quotidien LeMonde  (9 mars 2010), Du rouge au vert

 

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à poil et sans poils

La femme moderne se veut l’égale du singe, elle se montre à poil, du moins sur les affiches. La femme moderne ne se veut plus l’égale du singe, elle enlève ses poils. En cette journée mondiale de la femme, parlons du poil qui libère et de l’épilation intégrale qui enchaîne. D’abord les femmes ôtèrent les poils du mollet, c’était dans les années 1920 avec les robes courtes et les premiers bains de mer. Et puis les maillots couvrant de moins en moins de chair, ce fut l’épilation de la jambe entière et même des poils du pubis qui pouvaient dépasser. Aujourd’hui les jeunes filles deviennent adeptes de l’épilation intégrale.

Il n’y a pourtant dans cette évolution que conformisme et effet de mode orchestré dans le seul but de vendre des tissus dont l’élasticité croissante (fini les maillots en laine, vive les matières synthétiques !) et la texture permettait de réduire la taille du bikini ou de mouler les mollets. Aujourd’hui les hommes se mettent au diapason. Pour les garçons la transformation du duvet en barbe révélait la fin de l’adolescence et l’identité masculine, un véritable ancrage dans une spécificité corporelle. Mais on a inventé les rasoirs mécaniques ou électriques, les jetables et les super-performants à trois lames. Maintenant  il y a une convergence des sexes qui fait que les hommes ne se rasent plus seulement la barbe, mais  pratiquent aussi de plus en plus une épilation poussée. Manière d’affirmer la supériorité de la culture sur la nature, manière de souligner l’éloignement de l’homme  de son origine animale? Que nenni ! Les corps des deux sexes sont dorénavant instrumentalisés, le poil est devenu le cœur d’une nouvelle cible à des fins mercantiles. Ainsi l’industrie mondiale de l’épilation a réalisé en 2008 un chiffre d’affaires de 1,3 milliards d’euros

Nous ne trouvons pas positive l’évolution de la société moderne. Contre la société thermo-industrielle et pour un rapprochement de notre mère Nature, inversez la tendance et redécouvrez le plaisir d’être velu, que vous soyez hommes ou femmes.

PS : Pour les données chiffrées, LeMonde du 7-8 mars (La tyrannie de l’épilation) ; les journalistes nous rappellent que celles qui se dénudaient à Woodstock étaient à l’aise dans tous leurs poils.

 

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des déchets en héritage

Avec l’explosion démographique, le carcinome de l’urbanisme désordonné, les eaux d’égout et les déchets formant désormais de véritables couches géologiques, il est certain qu’aucun créature autre que l’homme n’a jamais réussi à souiller son nid en un temps aussi court. Si l’humanité disparaissait, combien de temps faudrait-il pour rendre à l’Eden l’allure et les parfums qui étaient les siens à la veille de l’apparition d’Adam ? La végétation recouvrirait le bitume et le béton, tout ce qui fait les routes et les villes, les maisons et les usines disparaîtraient du regard. Ce processus ne prendrait que quelques centaines d’années. Mais les métaux lourds comme le plomb, le mercure ou le cadmium mettraient des millénaires à être recyclés et la concentration en gaz carbonique dans l’atmosphère ne retrouverait des niveaux pré-humains que dans au moins 100 000 ans.

Un espace emplis de déchets plastiques et grand comme le Texas a été découvert récemment dans l’Atlantique nord : ils se rassemblent dans une gyre, là où les courants aboutissent  et dont les objets ne s’échappent jamais. Le plastique est très résistant, aucun micro-organisme n’est capable de le dégrader complètement. Même transformé en poudre, tous les plastiques produits depuis que l’homme les fabrique sont encore présents à l’état de trace dans l’environnement. Il faudra attendre que les processus géologiques refaçonnent la surface de la Terre pour que soit anéanti le plastique de la poupée Barbie.

Les humains ne seront à leur place dans la biosphère que s’ils utilisent uniquement ce qui est biodégradable, que ce soit pour leurs habitations ou leurs consommations. Ce n’est pas les pyramides d’Egypte qui importent, elles sont seulement significatives de la démesure de ceux qui nous gouvernent. Les humbles paysans du temps des pharaons n’ont laissé aucun trace, et cela est bon.

Source documentaire :

The Historical Roots of Our Ecologic Crisis de Lynn White Jr. (1966)

Homo disparitus d’Alan Weisman (2007)

LeMonde du 6 mars 2010

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