biosphere

malus bancaire

Sarko propose 26 milliards d’euros pour relancer la croissance, le PS propose aussitôt de dépenser 50 milliards dans l’économie (LeMonde du 22 janvier). On est toujours généreux avec l’argent des contribuables. Sarko propose de soutenir l’automobile, le PS propose de soutenir l’automobile. Nous allons droit vers le pic pétrolier, mais droite et gauche n’en ont vraiment rien à cirer. Pourtant l’expert en énergie JM Jancovici n’y va pas avec le dos de la cuiller dans son dernier livre : C’est maintenant !  Nous n’avons plus que trois ans pour sauver le monde !! Pourtant c’est lui le réaliste, et il constate que tout le monde s’en fout, de la planète et de ses ressources. Il faut faire comme avant, approfondir les déficits budgétaires, soutenir l’investissement pour les uns, soutenir la consommation pour les autres, ce qui est la même chose : on investit quand la demande va s’accroître, on accroît la demande, ce qui va agir sur l’investissement… ou sur les importations ! Le PS veut distribuer 500 euros aux ménages modestes…pour acheter un écran plat et continuer à se faire vider les cerveaux par TF1 ! Tout cela n’est qu’enfantillage, la solution n’est pas de relancer l’économie mais de transformer radicalement la répartition des revenus.

Pourtant ce n’est pas le parti socialiste qui est en avant-garde pour supprimer les bonus des dirigeants des banques, c’est encore une fois Sarko. C’est à n’y  rien comprendre, où sont les socialistes ? Hervé Kempf prône le revenu maximal admissible. Moi je prône l’égalité de la valeur humaine : la femme de ménage de la Société générale ne démérite pas par rapport à son PDG, que le salaire horaire soit le même. Admettons seulement qu’une fois rentrée chez elle la technicienne de surface ne pense plus, mais alors plus du tout à son boulot. Admettons que les 2 milliards de bénéfices de la Société générale pour 2008 empêchent son PDG de dormir. Bon, un petit bonus pour la tête pensante, un salaire double de la femme de ménage, pas plus. C’est le bonus pour le travail de nuit.

Alors les bonus, parachutes dorés et autres escroqueries légales, moi, si j’étais socialiste, cela fait longtemps que j’aurais supprimé tout ça. Quant à la relance, commençons tous à vivre ensemble avec les ressources de la planète telle que nous les avons vidées, et serrons-nous plutôt la ceinture…

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Obama, c’est Mitterrand

J’ai reconnu dans la grande liesse du mardi 20 janvier pour l’investiture de Barack Obama la même allégresse qui a scandé l’élection de Mitterrand aux présidentielles françaises de 1981. J’ai donc ressenti la même méfiance qui me tord les tripes quand je contemple ces foules immenses qui croient encore au Père Noël. Je suis encore plus choqué par cette référence, cette fois spécifiquement américaine, de dire que les choses arrivent « par la grâce de Dieu ». Mais que ce soit en France ou aux Etats-Unis aujourd’hui, je retrouve cette illusion social(ist)e de 1981 de croire qu’une relance économique est possible dans le monde tel qu’il est. La relance de 1981 a entraîné la politique inverse dès l’année suivante, les relances de 2008 risquent de se terminer encore plus mal car le  contexte écologique de notre planète est beaucoup plus instable et dangereux. La raréfaction du pétrole et le réchauffement climatique nécessitent de sortir le plus rapidement possible de la voiture individuelle pour tous. Or Obama, Sarkozy aussi, et même le Secrétaire nationale du PS français (page débats du Monde du 21 janvier) misent beaucoup sur l’aide à l’automobile. Comme l’indique un communiqué de presse de France Nature Environnement, c’est une stratégie du perdant, perdant…et perdant :

« François FILLON a annoncé le 19 janvier lors des premiers Etats Généraux de l’industrie automobile une aide de l’Etat de l’ordre de 5 à 6 Milliards d’euros pour le secteur. Des efforts de la part des constructeurs sont attendus par l’Etat mais les objectifs initiaux du Grenelle en matière de transport sont oubliés. Pour France Nature Environnement, cette aide ne profitera pas au contribuable, ne sauvera pas un secteur industriel en fin de cycle et ne contribuera en rien à une meilleure préservation de l’ environnement… »

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décroissance et écologie politique

L’écologie politique a bien du mal à émerger. Lors des présidentielles de 1974, René Dumont n’avait obtenu que 1,32 % des voix. Aux présidentielles de 2007, le score de Dominique Voynet avait à peine progressé, à 1,57 %. A l’intérieur du Parti socialiste, le pôle écologique du PS (motion B au Congrès de Reims, novembre 2008) n’a attiré que 1,58 % du vote des militants ; la série noire continue. L’alliance Europe écologie cherche à éviter ce funeste destin et compte atteindre les 10 % donnés par les sondages (LeMonde du 20 janvier). En effet pour la première fois des militants de différentes tendances se retrouvent sur une même liste : Daniel Cohn-Bendit (Vert allemand), José Bové (ex-Confédération paysanne), Sabine Bélier (ex-France nature environnement), Yannick Jadot (ex-Greenpeace), Jean-Paul Besset (ex-Ligue communiste révolutionnaire). Face à la norme actuelle de croissance économique (mesurée par l’accroissement du PIB) qui s’impose encore à tous, que ce soit les économistes, les politiques, les médias, les consommateurs, le vote Europe écologie mérite donc l’attention des électeurs en juin prochain. Pourquoi ? Parce qu’ils sont enfin en présence d’un programme qui parle de décroissance face à l’urgence écologique. Voici quelques éléments de réflexion sur cette décroissance qui va s’imposer, que nous le voulions ou non. 

1) l’analyse de Schumpeter

Le taux de croissance du PIB est devenu incontournable depuis la deuxième guerre mondiale, on croit à sa pérennité dans les pays développés à économie de marché et à l’impossibilité de la décroissance, mais on oublie les leçons de l’histoire. En effet, on retrouve déjà l’idée de décroissance dans l’œuvre de Joseph Aloïs Schumpeter, mais sous un autre nom, celui de dépression. Schumpeter vient au monde l’année même de la mort de Karl Marx, en 1883. Très bon connaisseur de l’œuvre de Karl Marx, Schumpeter est à la fois un grand admirateur et un féroce critique du capitalisme. Son analyse de la croissance comme dynamique du capitalisme (The theorie of Economic Development en 1911) et Business Cycles en 1939) va en effet à l’encontre de la thèse libérale de l’équilibre automatique grâce à la loi du marché. Il explique, par le rôle de l’entrepreneur et de l’innovation, la mise en évidence statistique des cycles longs par Kondratieff au XIXe siècle (deux cycles, 1780-1840, puis 1840-1897), c’est-à-dire une phase d’expansion (des prix, de la production, de l’emploi) sur 20 à 30 ans qui débouche nécessairement sur une crise suivie par une phase de dépression, une décroissance économique sur 20 à 30 ans.

Schumpeter est  donc pessimiste sur l’avenir du capitalisme : du fait de la disparition des entrepreneurs innovateurs, il y aurait déclin inéluctable. La grande crise des années trente viendra confirmer les idées de Schumpeter concernant la phase de récession. De même la reprise des Trente Glorieuses peut être aussi expliquée par l’analyse de Schumpeter : une nouvelle vague d’innovations, innovations de procédés (taylorisation généralisée) et innovations de produits (en particulier l’équipement des ménages en biens durables), permet une nouvelle phase ascendante d’un cycle long. Dans ce contexte, le choc pétrolier de 1973 n’est que le catalyseur du retournement de tendance par épuisement des gains de productivité du taylorisme et saturation des besoins des ménages en biens durables. Mais comme l’interventionnisme gouvernemental est généralisé dans les pays développés à économie de marché, comme la publicité modèle de nouveaux besoins plus ou moins artificiels, la décroissance économique a été évitée, la récession économique s’est transformée jusqu’à nos jours en croissance molle.  

2) les limites de la planète 

En fait la mystique de la croissance pour la croissance nous empêche actuellement de comprendre que la décroissance est au bout du chemin de la croissance. Le début des années 1970 voit apparaître le nouveau concept de limites de la planète. Cela commence par une réactualisation aux Etats Unis de la thèse malthusienne avec La bombe P (P pour population) de Paul Ehrlich en 1971. L’année suivante a lieu la première conférence internationale sur l’environnement dans le cadre de l’ONU à Stockholm ; cette conférence est précédé par l’établissement d’un rapport préparatoire intitulé de façon prémonitoire Nous n’avons qu’une seule terre de B.Ward et R.Dubos. Un autre livre est publié en 1972, The limits to growth ou rapport du club de Rome commandité auprès du MIT (Massachusetts Institute of technology). L’idée générale de toutes ces idées émergentes, c’est qu’une croissance exponentielle dans un monde fini n’est pas possible. Nous quittons le domaine des cycles économiques centrés uniquement sur l’initiative entrepreneuriale pour passer à une vision plus globale analysant les rapports complexes entre l’activité humaine et l’état des ressources naturelles. La récession n’est qu’un simple défaut de croissance, synonyme de chômage et de paupérisation ; la décroissance correspond au contraire à une modification globale des conditions et des règles du développement. Ce n’est pas l’infrastructure économique qui explique l’évolution  idéologique et politique d’une société (la superstructure) comme le pensait Marx. L’infrastructure construite de main d’homme est elle-même superstructure relativement à la véritable infrastructure, celle des ressources et circuits de la nature.

Depuis le Néolithique, les humains ont voulu faire place nette à leurs cultures et troupeaux par la hache, le feu, l’élimination de tout ce qui ne leur paraissait pas utile. Mais l’échec de la civilisation maya est prémonitoire de ce qui arrive actuellement à la civilisation thermo-industrielle. Couvrant un territoire allant de l’actuel Yucatan (Mexique) jusqu’au Honduras, cette nation comptait à son apogée quelque quinze millions d’habitants. En quelques générations la société s’est effondrée, laissant derrière elles des villes  désertées, des routes commerciales abandonnées et des pyramides en ruines. L’hypothèse climatologique de ce déclin semble aujourd’hui confirmée : c’est une période de sécheresse excessive qui serait à l’origine de cet effondrement entre 750 et 950 de notre ère. Une longue période de climat très sec aurait réussi à mettre fin à ce monde, ponctuée par trois sécheresses catastrophiques vers 810, 860 et 910, chacune durant quelques années. Bien sûr la thèse climatologique n’exclut pas d’autres hypothèses antérieurement émises comme la surpopulation, les guerres intestines, les conflits sociaux, la déforestation…mais ces évènements ne peuvent qu’accompagner le changement climatique. Aujourd’hui notre planète toute entière se retrouve face à une situation similaire, le réchauffement climatique, la surpopulation, les guerres intestines, les conflits sociaux, la déforestation.

Cette situation est préfigurée dans le livre de Jared Diamond en 1997, « De l’inégalité parmi les sociétés » (essai sur l’homme et l’environnement dans l’histoire). Il montre que l’inégalité entre les sociétés est liée aux différences de milieux. Il marque notamment le rôle de la production alimentaire. Cette conception est approfondie dans son dernier livre de 2006, « Effondrement » (Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie). S’il remarque ne connaître aucun cas dans lequel l’effondrement d’une société ne serait attribuable qu’aux seuls dommages écologiques, il cible les facteurs principaux : dommages environnementaux, changement climatique, voisins hostiles et partenaires commerciaux. Ces quatre éléments restent très significatifs de la période contemporaine. Il ajoute un cinquième facteur, les réponses apportés par une société à ses problèmes environnementaux : des sociétés différentes réagissent différemment à des problèmes similaires. 

3) la catastrophe en marche

Nous aurions donc dépassé le concept d’état stationnaire, évoqué par John Stuart Mill en1848 comme aboutissement normal de la croissance quand l’incitation à investir disparaît. John Stuart Mill pensait que l’état stationnaire correspondrait à une stagnation dans le domaine matériel ; mais cet état stationnaire pouvait conduire l’individu à se tourner vers son perfectionnement intellectuel et moral. Le rapport du club de Rome envisageait de même la croissance zéro. Mais ces analyses ont été ignorées, ce qui fait qu’aujourd’hui, on nous explique que la croissance de la civilisation thermo-industrielle court à sa fin prochaine. C’est ce que J.Rifkin appelle « le grand cataclysme » (chapitre 5 de l’économie hydrogène) ou Y.Cochet La pétrole apocalypse (titre de son livre). Plutôt que de développer longuement la situation de la planète, voici quelques éléments bibliographiques significatifs. Les livres se multiplient à partir des années 2000 : Combien de catastrophes avant d’agir ? de N.Hulot ; Sauver la terre de Y. Cochet et A.Sinaï ; Vers l’ultime extinction de Ph.Dubois ; L’humanité disparaîtra, bon débarras de Y.Paccalet, etc.

           

Le livre du Canadien Ronald Wright, La fin du progrès ?, nous fournit une bonne conclusion :

– La multiplication par vingt du commerce mondial depuis les années 1970 a pratiquement éliminé l’autosuffisance. Joseph Tainter note cette interdépendance en prévenant que « l’effondrement, s’il doit se produire à nouveau, se produira cette fois à l’échelle du globe. La civilisation mondiale se désintégrera en bloc ».

– Les civilisations chutent plutôt soudainement – l’effet château de cartes -, parce que, lorsqu’elles atteignent le point où la pression sur l’environnement est maximale, elles deviennent fortement vulnérables aux fluctuations naturelles. Le danger le plus immédiat que pose le changement climatique se trouve dans les greniers agricoles du monde.

– Nous possédons les outils et les moyens nécessaires pour partager les ressources, dispenser les soins élémentaires, contrôler les naissances, fixer des limites qui soient alignées sur les limites naturelles. Si nous ne faisons pas cela dès maintenant, tant que nous sommes prospères, nous ne serons jamais capables de le faire quand les temps seront devenus difficiles. Notre destin s’échappera de nos mains. Et ce nouveau siècle ne vivra pas très vieux avant d’entrer dans une ère de chaos et d’effondrement qui éclipsera tous les âges des ténèbres du passé.

– Si nous échouons, si la Biosphère ne peut plus assurer notre subsistance parce que nous l’aurons dégradée, la Nature haussera simplement les épaules en concluant que laisser des singes diriger un laboratoire était amusant un instant, mais que, en fin de compte, c’était une mauvaise idée.

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le criminel Bush

Le bilan de l’administration Bush est critiqué par les écologistes de tous les pays (LeMonde du 18-19 janvier). Voici quelques indications complémentaires sur un président américain qui s’est toujours retranchée derrière la voix de dieu pour fuir ses responsabilités personnelles et derrière sa conscience personnelle pour nier les vérités scientifiques.

Bush en 2003 : « Je me suis vu confié une mission, Dieu m’a dit : ”Georges, va combattre ces terroristes en Afghanistan”. Et je l’ai fait. Et puis Dieu m’a dit : ”George, va mettre fin à la tyrannie en Irak”. Et je l’ai fait ». Et comme George Bush était en présence du premier ministre palestinien (en juin 2003), Bush rajoute : « Et de nouveau maintenant je sens le verbe de Dieu venir en moi : ”Va donner aux palestiniens leur Etat et aux Israéliens leur sécurité, et fais la paix au Moyen-Orient”. Et Dieu m’est témoin que je vais le faire ! ». La Maison Blanche s’est refusée à commenter ce qu’elle a présenté comme une conversation privée.

Bush en 2004 : les USA ont augmenté leurs GES de 2 % en 2004, le volume global s’est élevé à 5,9 milliards de tonnes de CO2 sans compter les autres gaz à effet de serre comme le méthane. Ces émissions sont supérieures de 16 % au niveau de 1990 alors que le protocole de Kyoto (refusé par Bush en 2001) demandait aux USA de les diminuer de 7 % en 2012 par rapport à 1990. C’est un lobby pétrolier, l’American Petroleum Institute, qui a entraîné Bush à sortir du protocole de Kyoto sous le fallacieux prétexte que les sciences du climat étaient si incertaines que l’impact de l’activité humaine sur l’effet de serre serait contestable.

Bush en 2005 : Le chef du conseil de la Maison Blanche a modifié substantiellement, pour en amoindrir la portée, des rapports officiels décrivant les recherches scientifiques sur le changement climatique. Depuis quatre ans la politisation du pouvoir américain, il faudrait plutôt dire « les agissements des vendus aux marchands de pétrole « , a eu des conséquences terribles sur les programmes scientifiques, jusqu’à entraîner de l’autocensure. Tout cela a abouti à tromper sciemment des Américains qui ont déjà tendance à se tromper eux-mêmes sur la pérennité de leur niveau de vie. A cause de cet aveuglement américain volontaire, le libéral-capitalisme pille les ressources non renouvelables jusqu’au point de non retour.

Bush en 2006 : Lors de son discours de 2700 mots (sur la loi sur l’énergie), le président Bush a été incapable de simplement mentionner le changement climatique, le réchauffement ou les gaz à effet de serre. Selon G.Bush, le but de la loi sur l’énergie (adoptée en août 2005) est « d’aider chaque américain qui se rend au travail en voiture, chaque famille qui paie une facture d’énergie, et chaque propriétaire de petite entreprise qui souhaite voir son affaire se développer ». Il faut dire que lors d’une rencontre avec Michael Crichton, le trop célèbre auteur de « état d’urgence », Bush avait confié : « Les rapports des scientifiques ne sont pas toujours très solides. Mais comment en convaincre les gens ? ». Bush et Crichton sont beaucoup plus fort que les centaines de scientifiques qui ont participé au GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat). La communauté scientifique converge pour annoncer un réchauffement moyen de la planète compris entre 1,5 et 4° d’ici 2100, Crichton se moque : « Si un gouvernement osait publier des projections budgétaires pour le siècle à venir, tout le monde rigolerait ». Crichton sûr de lui :  « Si l’activité humaine n’était responsable que d’un degré de plus, faudrait-il que la planète entière renonce, dès demain au pétrole et au charbon ? ». G.Bush se contente d’ajouter : « Nous sommes d’accord »

Bush en 2007 : Dans son discours de l’Union fin janvier 2007, George Bush avait souligné, pour la première fois depuis le début de sa présidence en 2000, qu’il fallait donner des réponses au « sérieux défi du changement climatique mondial ». Mais Bush se refuse encore à envisager un objectif de diminution de CO2, il ne peut admettre une remise en question du niveau de vie américain. Il se contente donc de croire en la technologie, il déclare faire confiance dans une loi imposant aux constructeurs de produire des véhicules plus économes en carburant ainsi que des voitures hybrides, il souhaiterait développer les carburants de substitution comme l’éthanol ou le charbon propre, il revient au credo d’autrefois qui repose sur le culte de l’énergie nucléaire.

G.Bush a eu une révélation pour son peuple, celle d’être « les gérants responsables de la Terre que le Tout-Puissant nous a confiée ». Dans son allocution du 28 septembre 2007, G.Bush affirmait encore la nécessité de « produire moins d’émissions de gaz à effet de serre ». Attention,  certainement pas en réduisant la consommation d’énergie : « Dans ce nouveau siècle, le besoin d’énergie ne fera que croître ». Car Bush croit au miracle : « En développant de nouvelles technologies à basses émissions, nous pouvons satisfaire la demande croissante d’énergie et, en même temps, réduire la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre. »

Bush en 2009 : Le 20 janvier, Barack Obama va succéder à Bush. Dans sa dernière allocution, Bush reste fidèle à lui-même, ridicule :  » Le Bien et le mal sont présents en ce monde, et entre les  deux, il ne peut y avoir de compromis (…) La liberté est un cadeau universel de Dieu tout-puissant ». Il est étonnant qu’un tel personnage ait été désigné pour conduire l’Amérique pendant deux mandatures. C’est à désespérer de la démocratie. Les générations futures accuseront Bush de crime contre l’environnement ; Bush plaiderait qu’il n’était que la main de Dieu ! C’est à désespérer de la religion.

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assistanat destructeur

Le Nunavut (territoire des Inuits du Canada) a acquis son indépendance le 1er avril 1999. Le tout proche Groenland, sous tutelle danoise, réclame dorénavant son indépendance après le référendum sur l’autonomie élargie du 25 novembre 2008. Mais quelle indépendance ? Le contact avec la culture occidentale a déstructuré toutes les sociétés vernaculaires, y compris celle des esquimaux. Les jeunes se sentent piégés dans un territoire isolé. Alors l’alcool ou le haschisch font des dégâts considérables. Il y a des épidémies de suicide tellement les relations familiales sont devenues désespérantes et le mode de vie incohérent.

Tous ces problèmes trouvent leur source dans les années 1950 et 1960, quand le Danemark a apporté l’Etat-Providence au Groenland (LeMonde du 17 janvier). L’assistanat s’est traduit par une politique de concentration des habitants des hameaux les plus dispersés, les populations ont été coupées de leur mode de vie traditionnel. D’où la difficulté de s’identifier en tant qu’Inuit et de vouloir vivre en même temps selon le clinquant du monde moderne. Les Inuits ont perdu le sens de la communauté ; le terrorisme de l’argent du Danemark entraîne qu’il n’y a plus personne autour de soi sur qui compter puisque la grande île de 56 000 habitants perçoit encore annuellement 430 millions d’euros d’aide. Les Groenlandais qui croient pouvoir échapper aux chaînes de la dépendance financière ne pensent plus qu’en terme de tourisme et réclament des policiers, des ingénieurs et des routes. Le tourisme représente un nouvel eldorado, mais ce n’est qu’une nouvelle forme d’assistanat.

Il faut que les Inuits recouvrent le sens du non monétisable. Il faut que les Inuits recouvrent leur parenté avec la nature, les animaux, le vent, le froid. Il faut que les Inuits recouvrent leur véritable autonomie, celle de ne compter que sur leurs propres forces. Lorsqu’on a moins d’argent, on partage davantage de choses, on sait qu’on peut compter sur les voisins, s’appuyer sur sa propre communauté. Le seul avenir viable pour les Inuits, c’est de réapprendre leurs techniques traditionnelles pour vivre en autarcie.

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tous végétariens ?

Aucune inquiétude à avoir, une alimentation végétarienne qui exclut tout aliment provenant de la chair d’animaux terrestres ou marins n’entraîne aucun carence En revanche le végétalisme, qui exclut aussi les produits laitiers et les œufs, peut entraîner des carences, surtout chez les plus jeunes.

Au-delà de ces considérations sur la santé individuelle, le choix entre régime végétarien et carnivore pose un problème beaucoup plus crucial. La FAO avait publié à l’automne 2006 un rapport titré La grande ombre de l’élevage. A l’échelle de la planète l’élevage représente 18 % de l’effet de serre, davantage que la totalité des transports, et occupe 26 % des terres émergées. Les causes du réchauffement de la planète par l’élevage sont dues à 35 % par la déforestation qu’implique l’augmentation des superficies transformées en pâturages, 31 % par le fumier et le lisier, 25 % par la fermentation entérique des ruminants, 7 % par la production d’aliments de bétail et le reste résulte de la transformation et du transport. Ces émissions de gaz à effet de serre par l’élevage sont dans le monde de 7,1 milliard de tonnes d’équivalent CO2, soit près de 13 fois les émissions de la France, toutes sources confondues. Donc, nécessité absolue de limiter la taille de ton steak ?

Selon une étude publiée par The Lancet (13 septembre 2007), on consomme dans le monde 100 grammes de viande par jour et par personne, le taux moyen atteignant 200 à 250g dans les pays développés alors qu’il plafonne entre 20 et 25g dans les pays pauvres. Mais presque partout dans le monde, au fur et à mesure que le niveau de vie augmente, la consommation de produits animaux, viande et produits laitiers, augmente au détriment des produits végétaux. Donc, nécessité pour les pays développés de montrer l’exemple en basculant vers le végétarisme ?

Ces deux questionnements sont beaucoup plus fondamentaux que le simple respect de la vie animale, motivation souvent à la base du végétarisme. De toute façon, la diminution du risque  cardio-vasculaires et du risque de diabète est davantage lié à une consommation plus importante de fruit, de légumes et de noix qu’au fait de ne pas manger de viande (LeMonde du 16 janvier).

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postcapitalisme

Hervé Kempf en est persuadé, nous sommes sur le  chemin du postcapitalisme. Son dernier livre « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme » en est un témoignage. Le fait nouveau, c’est que des dirigeants politiques commencent à penser la même chose !

Angela Merkel, chancelière allemande : «  Les pays industrialisés doivent absolument comprendre que nous avons vécu au-dessus de nos moyens. Nous avons fait un emprunt sur l’avenir sans en avoir produit la contre-valeur dans l’économie réelle, cela ne peut pas ne pas avoir de conséquences graves. » Et elle répète : « Nous avons vécu au-dessus de nos moyens. »

Wouter Bos, ministre des finances des Pays-Bas:  « Nous ne devrions pas penser que nous allons sortir du système seulement en ayant plus de régulation du profit et une meilleure supervision. La société capitaliste a besoin d’une discussion sur un nouvel équilibre entre nous voulons toujours plus et nous avons assez (…) La crise financière n’est pas le plus grave problème auquel fait face le système capitaliste. La crise climatique va progressivement devenir plus importante, et la crise alimentaire persiste. Ces deux crises sont bien plus fondamentales que la durabilité du capitalisme. »

 Ces discours tenus lors d’un colloque de prospective (in LeMonde du 15 janvier, le chemin du postcapitalisme) montrent que même si l’ordre du jour ne comportait pas l’examen d’alternatives au capitalisme, il n’était que temps de s’interroger. Hervé Kempf souffle une solution partielle, établir un RMA (revenu maximal autorisé). Mais ce n’est que lors d’une révolution écologique que les têtes des aristocrates de la finances peuvent se retrouver au sommet d’une pique. Madoff doit sans doute être encore en liberté…

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impossible transparence

La multiplication des réseaux d’information transforme notre réalité en un magma informel en perpétuelle expansion ; il est donc difficile de savoir de qu’il faut savoir. Ainsi, dans l’éditorial du Monde du 14 janvier « Nucléaire responsable », on souligne les limites de la transparence. Sur le site de l’ASN (autorité de sûreté nucléaire), tout est dit, mais les énoncés techniques et abscons empêchent de s’y retrouver Ce n’est que grâce à la lecture attentive des militants du réseau « Sortir du nucléaire » qu’on peut relever l’essentiel : on ne peut pas faire confiance aux laboratoires d’EDF pour mesurer la radioactivité autour des centrales d’EDF. Trop d’informations tue l’information. Nous sommes submergés, entre la presse écrite et l’hypertexte qui permet d’être en contact direct avec la mémoire de tous, nous ne savons plus ce qui compte vraiment. Normalement les journalistes sont là pour nous rassurer. Ainsi Bruno Frappat aux Assises du journalisme en mai 2008 : « N’ayez pas peur ! Tant qu’il y aura des nouvelles, il faudra des gens pour faire le tri, hiérarchiser les événements, en jeter. Autrement dit pour penser l’actualité ; il faut parier sur le journalisme durable ».

Analysons l’événement qui mobilise une page entière du Monde du 14 janvier, « le chic électrique ». Le titre est engageant, la photo prometteuse, il y a un choix journalistique en faveur du Tesla Roadster, une voiture « 100 % propre », car tout électrique, et même sportive (démarrage foudroyant, vitesse de pointe à 200 km/h… Il faut lire attentivement l’article pour se rendre compte que le sous-titre « 100 % propre » devient 100 % « propre ». Notez l’astuce de l’emplacement des guillemets ! Alors, faudrait-il douter de la technologie verte du tout électrique ? Que nenni ! Jamais une interrogation dans cet article sur la provenance de l’électricité.  On parle géostratégie « guérir l’Amérique de son addiction au pétrole », on ne s’interroge jamais sur la part des centrales thermique dans la production d’électricité. Ce n’est pas faire du journalisme durable que de terminer en pontifiant : « Un jour, quand nous raconterons à nos petits-enfants que nous circulions dans des gros engins bruyants qui crachaient de la fumée toxique, ils auront du mal à nous croire. »

Nos petits-enfants auront à leur charge le réchauffement climatique, le traitement des déchets nucléaires et l’impossibilité de posséder un véhicule personnel. Ils auront du mal à croire que les médias d’aujourd’hui faisaient leur véritable travail d’(in)formation, ils auront du mal à croire à tant d’égoïsme de la part de la génération actuelle. Si tu lis ce blog, si tu  vas  sur mon site, tu deviendras peut-être un peu plus clairvoyant…

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sobriété énergétique?

C’est assez rare pour être commenté. L’analyste du Monde Jean-Michel Bezat termine son article du 13 janvier en supputant la possiblité d’une « forme de sobriété énergétique ». Il est vrai qu’avec un pic de consommation électrique de 92 400 Mw le 7 janvier la France n’est pas à l’abri d’un lock-out. Mais après le premier choc pétrolier de 1973, on raisonnait sainement en termes d’économies d’énergie ; le Premier ministre de l’époque avait même interdit les courses de formule 1. Aujourd’hui le patron d’EDF se plaint du manque d’investissement de son prédécesseur (faut produire toujours plus !) et les consommateurs plus ou moins jeunes font tourner leur Internet à haut débit 24 heures sur 24 tout en s’émerveillant des prouesses de bolides qui vont à Dakar en passant par l’Amérique du Sud. Et le Premier ministre (je crois qu’y en a un en France !) est un fanatique des 24 heures du Mans… 

Le réchauffement climatique et le prochain pic pétrolier auront-ils raison de la connerie humaine ?

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fuite en avant technologique

Notre système techno-scientifique, appuyé sur son relais médiatique, fait preuve d’un optimisme forcené. Selon l’en-tête du Monde (11-12 janvier 2009) « L’approvisionnement des futures centrales nucléaires semble assurée pour plusieurs décennies ». Il y aurait 5,5 millions de tonnes exploitables d’uranium pour une consommation annuelle de 70 000 tonnes. Calcul rapide de moyenne, il en reste pour « environ quatre-vingt ans », soit trois générations seulement. Mais si le parc des centrales double, croissance folle que souhaite Sarkozy et les tenants de la relance nucléaire : en 2050, il n’y aura plus d’uranium, comme il n’y aura plus de pétrole : ni radiateur électrique, ni chauffage au fuel, ni voiture hybride, ni voitures tout court. Toute ressource non renouvelable atteint ses limites géophysiques un jour ou l’autre, et 2050, c’est déjà demain. 

Comme d’habitude on envisage l’hypothèse technologique, l’espoir insensé de trouver autre chose : « Les millions de tonnes d’uranium emprisonnés dans les phosphates et les milliards de tonnes contenues dans l’eau des océans pourraient être exploitées ». « Pourraient… ». Mais « les obstacles techniques et financiers sont encore – à ce jour – insurmontables ». Donc attendons patiemment un autre jour ! Oublions que la technique nucléaire nous permet de prétendre à l’holocauste nucléaire et nous a apportés quelques bienfaits immédiats en nous permettant de consommer sans penser à nos générations futures …

Même page Planète du Monde, même démesure technologique : l’ensemencement en fer de l’océan. Hervé Kempf, mon journaliste préféré, nous définit parfaitement cette procédure de géo-ingénierie : « transformation forcée des mécanismes naturels à l’échelle de la planète ». Forcée, donc forcenée. Nous craignons à juste titre le réchauffement climatique ? Alors les techno-scientifiques envisagent de déposer des tonnes de fer dans la mer pour ensemencer le phytoplancton qui, en se multipliant, pourrait capturer le carbone excédentaire. « Pourrait » ! Mais les effets secondaires ne sont pas encore maîtrisés. On ne sait pas encore faire, mais on fait quand même : le navire Polarstern est parti  déposer ses 20 tonnes de fer sur 300 km2 d’océan en bravant l’accord d’interdiction passé par la communauté internationale !

Le plus grave dans ces deux histoires, le trait commun de notre folie humaine, c’est que l’espoir de trouver la technologie qui sauve nous empêche de résoudre dès aujourd’hui nos problèmes énergétiques. Les privilégiés de la classe globale, celle qui se permet indûment de posséder un véhicule personnel, font confiance à nos apprentis sorciers pour ne pas remettre en question leur mode de vie. Cela n’est pas durable… 

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graine de bouddha

Je ne résiste pas au plaisir de partager avec toi quelques morceaux choisis du texte de Graine de Bouddha (album BD aux éditions Picquier Jeunesse). Il ne te reste plus qu’à acheter les illustrations qui vont avec  :

– Les bonzes en marchant font attention de ne pas piétiner les jeunes pousses. Pourquoi ? Pour ne pas blesser ces nouvelles vies si fragiles.

– Même une simple pierre, les bonzes ne la déplacent pas sans y réfléchir longuement. Pourquoi ? Parce tout se trouve déjà à la place qui lui convient.

– Lorsqu’ils sont confrontés à une difficulté, les bonzes gardent toujours une attitude positive. Pourquoi ? Parce que là où il y a l’ombre, il y a aussi la lumière.

– Les bonzes pensent que tous les êtres vivants ont la même importance. Pourquoi ? Parce que toute vie est précieuse.

 – Les bonzes vénèrent la nature. Lorsqu’ils vont dans la montagne, il disent qu’il « entrent en montagne », comme on entre en religion. Pourquoi ? Parce que, pour eux, c’est comme se blottir dans ses bras.

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mélange de technologie et d’idiotie

En 2005, Orange II, le maxi-catamaran de Bruno Peyron, avait heurté un gros cétacé dans sa tentative de battre le record du tour du monde à la voile. L’histoire humaine nous dit que son safran bâbord a été endommagé, mais qu’il n’y a ni voie d’eau ni danger véritable ; par contre rien ne nous a dit si l’épaulard a subi des avaries telles qu’il ou elle ne puisse finir son propre tour de la Biosphère.

Aujourd’hui Yann Eliès se confie après son accident sur le Vendée Globe (LeMonde du 10 janvier) : «  J’ai été très touché par le fait que Bernard Stamm abandonne. Je voulais me venger de l’océan Indien et venger Bernard, mon pote… J’y retournerai quoi qu’il arrive ».

L’océan et ses poissons, qui se contentent de vivre leur vie sont toujours emmerdés par des rigolos qui concourent dans la course à l’inutile. Il est grand temps que cette situation inacceptable s’arrête !

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réinventer l’avenir

Je pense depuis plusieurs années que nous allons vers des krachs écologiques. J’essaye avec mes faibles forces d’aider à une prise de conscience. Mon site biosphere.ouvaton.org s’efforce de donner des informations accessibles à la fois aux amoureux de la nature et aux objecteurs de croissance qui mènent le même combat sans en avoir souvent conscience. J’ai ajouté depuis début 2008 une critique quotidienne des informations véhiculées par Le Monde  sur mon blog. Je ne peux qu’être satisfait de trouver dans l’éditorial du Monde du 9 janvier la prise en compte de mes préoccupations :  

« Il est urgent de rebattre les cartes du monde dans le sens de la sauvegarde de notre écosystème naturel et humain… Défenseur du capital naturel, Pavan Sukhdev réfléchit aux moyens de garantir la sécurité écologique en réduisant l’impact de l’activité humaine sur les ressources naturelles et leur pérennité… Conjuguer l’économie et l’écologie, consommer autrement, partager et préserver ; ce sont là les bases d’un nouvel ordre mondial qui reste à établir… Des dizaines, des centaines de milliards de dollars devront être débloqués pour éviter une crise écologique majeure qui dévasterait nos sociétés à coups de sécheresses et d’inondations, de paupérisations urbaines et de migrations dramatiques qui viendraient s’ajouter aux famines, aux épidémies et forcément aux guerres pour le contrôle des ressources… Bien des civilisations n’ont pas survécu à des épisodes écologiques meurtriers… Le respect des forces naturelles, la recherche de l’équilibre entre l’homme et la terre-mère si éloignée de nos valeurs auraient pu être le frein nécessaire au progrès technique occidental ».  

Je retrouve là tous mes thèmes d’inquiétudes, et même ma devise selon laquelle il faut pratiquer la pédagogie de la catastrophe, sinon c’est la catastrophe qui servira de pédagogie: « Si les troubles qui nous vivons conduisaient à une prise de conscience universelle, on pourrait alors estimer que la crise survenue à l’automne aura été bénéfique et, pourquoi pas, salutaire ». Malheureusement une expression vient gâcher mon complet accord avec cet éditorial, « Il reste à imaginer une  croissance… » ! Comme si la croissance que nous avons connue jusqu’à présent n’avait pas mis notre planète au pillage. Comme s’il pouvait exister une croissance vertueuse ! Comme si une évolution « plus économe et plus autonome » comme le voudrait cet éditorial n’était pas l’exact contraire de la croissance économique ! Comme si un article qui ferait l’impasse sur l’idée de  croissance serait une faute contre le bon sens ! Comme si on voulait encore nier que c’est l’imaginaire progressiste qui nous a conduit à l’impasse actuelle !  

Bien entendu, il ne faut pas tomber dans l’opposition stérile croissance/décroissance. Croissance n’est pas un mot tabou, tout dépend de ce qui croît, sur quelle période, et pour quelle finalité. Décroissance n’est pas un mot tabou. C’est pourquoi on peut prôner à la fois la décroissance des inégalités et la croissance du bien-être généralisé, la décroissance de la morosité et l’ouverture vers un avenir durable, la décroissance de nos besoins illimités et l’augmentation de notre humilité, la décroissance de notre impact sur la planète et l’amélioration de nos relations sociales. Nous pouvons à la fois manger moins de viande et acheter plus de produits locaux. Ne soyons pas réducteurs, ne laissons pas les économistes confisquer le mot richesse et l’assimiler au Produit intérieur brut. Le PIB est devenu un mauvais indicateur, il ne doit pas être sacralisé. La volonté de croissance économique doit faire place au sens des limites, il faut réinventer l’avenir en changeant des valeurs soumises à l’emprise de la révolution industrielle. Il faut donner du sens à la réalité de la terre-mère…

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coût de la complexité

 Les experts américains du FBI parlent en ce début d’année 2009 de cybergeddon ou apocalypse cybernétique. Dans notre société dite avancée, tout ce qui est important est lié, voire contrôlé, par les ordinateurs. Une attaque informatique mettrait en péril la sécurité d’une nation développée (LeMonde du 8 janvier). Cette crainte du cyberterrorisme n’est sans doute qu’un moyen de réclamer plus de moyens pour la cyberpolice déjà omniprésente. Plus grave est l’incapacité de notre société à maîtriser les coûts de la complexité.            

Pour Lewis Mumford dans Les transformations de l’homme (1956), l’homme a perdu avec la société thermo-industrielle le secret de son humanisation. Il prévoyait que le développement à venir des systèmes cybernétiques permettraient de prendre des décisions sur des sujets excédant les capacités humaines de calcul. Ce faisant, « l’homme posthistorique est sur le point d’évincer le seul organe humain dont il fasse quelques cas : le lobe frontal de son cerveau ».  En érigeant en absolus les connaissances scientifiques et les inventions techniques, il a transformé la puissance matérielle en impuissance humaine. L’homme moderne s’est dépersonnalisé si profondément qu’il n’est plus assez d’hommes pour tenir tête aux machines. Un système automatique fonctionne mieux avec des gens anonymes, sans mérite particulier, qui sont en fait des rouages amovibles et interchangeables. Nous ne maîtrisons plus la chaîne de la spécialisation des tâches, rendant chaque individu complètement dépendant de la bonne marche de la société. Plus la division du travail est poussée, plus la société est fragile.            

Pour Al Gore dans Urgence planète Terre (2007), nous avons avec l’ordinateur industrialisé la production d’informations en oubliant de tenir compte de notre capacité limitée à assimiler les connaissances nouvelles. Il y a tant d’informations nouvelles produites chaque jour que leur avalanche a étouffé le lent mécanisme de maturation qui change la connaissance en sagesse. De plus, la crise de l’environnement illustre la confiance suprême en notre capacité à relever n’importe quel défi en rassemblant à son sujet des tonnes d’informations, en les divisant en éléments simples à étudier et en trouvant finalement la solution technique. Mais l’idée selon laquelle de nouvelles technologies peuvent résoudre tous nos problèmes constitue l’élément central d’un mode de pensée défaillant. La technologie ne résout plus le problème, elle devient aussi le problème. 

Terminons avec le blocage énergétique qui représente l’autre facette du blocage informatique. Pour Richard Heinberg dans Pétrole, la fête est finie ! (traduction française, 2003), entre 2 et 5 milliards d’êtres humains n’existeraient probablement pas sans les combustibles fossiles. Lorsque l’afflux d’énergie commencera à décliner, l’ensemble de la population  pourrait se retrouver dans une situation pire encore que si les combustibles fossiles n’avaient jamais été découverts. Les sociétés  complexes tendent à s’effondrer car leurs stratégies de captage de l’énergie sont sujettes à la loi des rendements décroissants. En effet les coûts d’entretien engendrés par chaque individu augmente avec la complexification sociale de telle façon qu’on doit allouer une proportion croissante du budget énergétique au fonctionnement des institutions organisationnelles. Alors que des points de tensions émergent nécessairement, de nouvelles solutions organisationnelles doivent être échafaudées à des coûts croissants jusqu’à l’effondrement final.

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spéculation carbonique

Je ne crois pas au marché du carbone, il a été inventé au début des négociations sur le réchauffement climatique par les Américains pour qu’on ne prenne pas de mesures contraignantes. Je ne crois pas au marché du carbone, le premier fonds spéculatif va être lancé fin du mois à Londres (LeMonde du 7 janvier). Quand on sait que les USA, après avoir obtenu toutes les compromissions qu’ils voulaient (marchandisation de l’effet de serre, bluff des puits de carbone…) ont abandonné le protocole de Kyoto dès qu’il s’agissait de signer. Quand on sait que les fonds spéculatifs sont ceux qui nous ont mis dans la merde du tsunami financier, je ne crois plus aux marchés. Le fonds spéculatif qui va jouer sur la valeur du carbone vise une rémunération annuelle de 20 %. Cela me fait penser aux fonds Madoff qui promettait la même rémunération. La création d’un hedge fund n’est pas les signe d’une maturation du marché du carbone, il est le signal que les obligations pourries infectent tout ce qu’elles touchent. Le CF Carbon Fund sera administré par la banque Fortis, c’est fort du café, c’est la banque qui vient d’être sauvée de la faillite à l’automne 2008. 

Je ne suis pas rassuré par le fait que le marché du carbone ne représente en un an que quelques minutes des transactions du marché financier, il progresse rapidement, le carbone est contenu dans tous nos achats. Je ne suis pas rassuré par l’inertie politique. Le gouvernement Sarkozy devait soumettre un rapport au Parlement avant la fin 2008 pour une taxe carbone (LeMonde du 6 mai 2008) ; mais il s’agissait d’une taxe à l’importation et on attend toujours le rapport.

Que les citoyens mettent les gouvernants en face de leurs responsabilités ! Que ceux qui placent leur argent sachent qu’un jour ou l’autre il faudra pendre les spéculateurs qui ne se pendent pas eux-mêmes ! Que les consommateurs acceptent l’idée d’un rationnement prochain de notre consommation de carbone ; cette consommation est une destruction de ressources fossiles limitées, irremplaçables, non renouvelables et non recyclables à court terme. Que le dieu de la Biosphère me préserve du marché carbone et de la folie humaine. 

Pour la petite histoire : A l’initiative de Jean Launay, les 6 députés du Pôle écologique du PS avaient déposé un amendement au projet de budget 2009 visant à créer une taxe carbone. Mme Christine Lagarde, ministre de l’économie, avait répondu : « Monsieur Launay, vous avez eu raison de souligner que l’un de nos objectifs était de modifier les comportements, en les orientant davantage vers le respect de l’environnement. J’ai été particulièrement sensible à la manière dont vous avez présenté vos réflexions sur ce point, et j’espère qu’il donnera lieu, entre nous, à des échanges riches. Comme vous, nous souhaitons infléchir les comportements de manière progressive. » Blabla, Blabla, Blabla.

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Contradictions

Contradiction, contradiction, tout n’est que contradiction. Chaque numéro du Monde apporte son lot de désillusions, ainsi celui du 6 janvier. Pour se développer, le Groenland va installer une usine géante de production d’aluminium en 2015, mais cela se fera au détriment du climat. La pilule est un moyen de libérer la condition féminine, mais le Vatican dénonce ses effets dévastateurs sur l’environnement. En fait nos contradictions découlent nos croyances actuelles.

L’usine d’aluminium va augmenter de 75 % les rejets groenlandais de gaz à effet de serre. Le Groenland va produire de l’aluminium pour le monde entier puisque sa population de 56 000 habitants n’a pas besoin des 360 000 tonnes produites annuellement par la future usine. Alors pourquoi exporter de l’alu ? Parce que l’industrie de la pêche, qui représente 90 % des exportations, est vulnérable à cause du réchauffement climatique, réchauffement lui-même provoqué par l’émission de gaz à effet de serre. On tourne donc en rond, le diable se mort la queue.

Le Vatican croit au diable et ne veut pas de contraception chimique. Mais il ne veut pas non plus qu’on enveloppe sa queue. Nos papes considèrent l’encyclique Humane Vitae, qui interdit depuis quarante ans aux catholiques l’usage de la pilule et du préservatif, comme prophétique. Selon l’Osservatore Romano, la pollution environnementale serait due aux « tonnes d’hormone » relâchées « dans la nature » à travers les urines des femmes qui la prennent. Les scientifiques considèrent cette position cléricale comme inepte car « une fois métabolisées, les hormones contenues dans les contraceptifs oraux n’ont plus aucun des effets caractéristiques des hormones féminines ». De toute façon le Vatican ne croit pas à la surpopulation humaine, il ne considère pas que la capacité de charge de la planète est déjà dépassée, il ne considère que ce qui est péché pour les détraqués du sexe qui dirigent l’Eglise actuelle.

 Sous prétexte de croyances en l’importance de nos croyances, qu’elles soient religieuses ou croissancistes, nous détruisons allègrement les possibilités de vie des générations futures. Alléluia !

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carte carbone

James Hansen le climatologue, célèbre pour avoir le premier alerté en 1988 de la réalité des périls du réchauffement, demande à « Michelle et Barack » de bannir le charbon. Mais dans l’article juste à côté (LeMonde du 4-5 janvier), les organisations islamistes font distribuer gratuitement du charbon aux familles modestes turques depuis les années 1990, pratique concrétisée officiellement par l’AKP au pouvoir depuis 2003. La fumée épaisse dans les villes de Turquie contient des niveaux de pollution jusqu’à dix ou quinze fois supérieurs au seuil acceptable défini par l’OMS. Le taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère s’envole. Comme l’exprime James, «  il y a une « profonde déconnexion entre les actions envisagées dans les cercles dirigeants et ce qui est exigé par la science pour la préservation de la planète. Que faire ?            

L’idée de James d’instaurer une taxe carbone sur tous les produits, proportionnelle à leur contribution au changement climatique, est réaliste. Le reversement de cette taxe aux personnes réduisant plus que la moyenne son empreinte carbone apparaît séduisante. Mais que vont faire de cette somme d’argent supplémentaire les ménages, si ce n’est acheter ! Et acheter quoi quand on veut se priver de carbone, et donc mépriser la plupart des biens durables ? Nous sommes face à l’effet  rebond, chaque fois que nos techniques réussissent à économiser telle ou telle matière première, l’effet de ce gain sur l’efficacité énergétique (ou la dématérialisation) est plus que compensé par une volonté des ménages d’accroître encore plus les consommations, donc les quantités produites. Ainsi une voiture qui consomme moins de pétrole incite à rouler davantage… Mieux vaudrait à première vue verser ces recettes budgétaires supplémentaires dans l’élimination totale de la dette publique, mais alors le mécanisme de bonus-malus induit par la taxe carbone s’efface : on perd de vue la liaison entre ceux qui perdent et ceux qui gagnent.            

Puisqu’une action par les prix (la taxe carbone agit sur les prix, donc sur les comportements), il reste l’autre solution, l’action sur les quantités. Les moyens d’un rationnement de l’énergie sont déjà à l’étude en Angleterre. Un système de carte carbone par personne a été proposé fin juin 2005 par le ministre de l’environnement E. Morley qui espérait voir son projet aboutir d’ici cinq à dix ans. Les points carbone de la carte seraient débités chaque fois que son détenteur achèterait des combustibles fossiles, que ce soit pour se chauffer, pour cuisiner, pour se déplacer, pour acheter des engrais…. Il est en effet malheureusement évident qu’un rationnement du type « simplicité volontaire » est illusoire collectivement, il faudra une dose de coercition. Etant donné les limites de la Biosphère et la contrainte des gaz à effet de serre, les énergies renouvelables doivent le plus rapidement possible satisfaire 100 % du total des besoins humains. Cela ne pourra se faire que si nous choisissons ensemble une société qui cultive la sobriété énergétique grâce au rationnement de l’énergie et à l’extension des rapports de proximité. J’attends avec impatience le premier politique qui présentera un tel programme : il est sûr d’être élu !

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Jean-Marc Jancovici

Je relaye la dernière analyse du formidable Jean-Marc Jancovici, le seul consultant qui vous offre la Lune sans que vous ayez à la demander… www.manicore.com 

« Pendant 5 secondes, j’y ai cru. Pensez donc : c’est la première fois depuis que je suis né que nous avons à la fois un candidat qui a signé le pacte écologique, un n° 2 du gouvernement en charge de l’environnement, un Grenelle avec Greenpeace embrassant presque le Ministre sur la bouche, et enfin deux prix Nobel (Sen et Stiglitz) chargés de remplacer le PIB par quelque chose de plus djeun’s. 

C’est dire si la guettais, pendant les voeux, la petite phrase du locataire de l’Elysée expliquant que ce qui nous arrivait ressemblait bigrement à une crise de ressources que la relance serait environnementale ou ne serait pas (en plus y avait qu’à copier Obama, même pas la peine que les conseillers de notre présent se creusent la caboche), puisqu’il n’y aura pas plus d’activités économiques sans ressources naturelles que de beurre sans lait.  

Et bien j’en aurai été pour mes frais : rien ! nada ! nib ! peau-de-balle ! bernique ! Pas le moindre atome de carbone dans l’allocution ! Pas la moindre ressource environnementale dans la feuille de route ! Pas la moindre ambition de nous « sortir du fossile » alors que (presque) tout ce que la planète compte de pétroliers et de scientifiques du climat est pendu à la corde du tocsin ! Et à la place d’un plan qui ravirait les quelques millions d’enfants de notre pays, que nous concocte notre président ? Une « relance économique » basée sur ce qui a fonctionné au 20è siècle, en croyant que ça va continuer à fonctionner à l’avenir, avec force vente de voitures et kilomètres d’autoroutes, une pincée d’immobilier en banlieue étalée pour pimenter le tout (car l’étalement urbain est la conséquence concrète des prêts actuels), en nommant même un ministre pour faire le contraire de ce que devrait normalement faire Borloo.  

Y’a pas à dire, la politique c’est un beau métier.

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tourisme vert ?

LeMonde du 3 janvier consacre une pleine page au Costa Rica. On nous incite à plonger dans le royaume de la biodiversité. Ce merveilleux pays de 4,5 millions d’habitants attire déjà avec ses forêts vierges et sa faune exceptionnelle près de 2 millions de touristes. L’or vert l’emporte sur l’or noir, la Nature devient un argument de vente. Le Costa Rica, pays d’objecteurs de conscience puisque l’armée a été supprimée dès 1948, mise sur le tourisme écologique. Mais il n’a pas atteint encore le niveau de conscience des objecteurs de croissance. Car il ne peut pas y avoir d’écotourisme ou tourisme vert. Pour un individu, le vol Paris-San José épuise déjà le crédit carbone de toute une vie. On transforme les dernières sociétés premières comme les Indiens Boruca en attraction pour touristes. Le label « tourisme durable » des hôtels est un leurre, avec son personnel le plus souvent issu du Nicaragua et ses cinq degrés de « perfection ». A quoi sert-il d’aller au bout du monde pour savourer un Jacuzzi dans sa chambre. D’ailleurs, à quoi sert donc un Jacuzzi quand on peut s’asperger soi-même !

             On chiffre les déplacement annuels internationaux à un milliard dont 70 % sont consacrés au tourisme. Ces déplacements constituent une pratique dégradante intimement liée à l’hyperconsommation et à la marchandisation de notre planète. Pour accueillir les touristes, il faut construire des aéroports, des routes, des équipements, des parkings. Il faut  donc stériliser des territoires tout en dévorant une énergie considérable nécessaire pour voler dans les airs et traverser la jungle. Le touriste est aussi une agression insupportable contre une culture particulière, que ce soit le tourisme « solidaire » dans les ghettos de Soweto ou les folklores reconstitués dans la forêt tropicale. La liberté de se déplacer semble devenu un droit de l’Homme alors que c’est un acte terriblement destructeur non seulement pour les sociétés humaines, mais aussi pour la Biosphère : supprimons le tourisme, restons à proximité de notre lieu de vie…

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valeur de la nature

Pavan Sukhdev, originaire de l’Inde, est responsable de l’étude commanditée par l’UE sur « L’économie des écosystèmes et de la biodiversité ». Le résultat final de ses travaux est attendu en 2010. Pavan déconcerte encore ses interlocuteurs lorsqu’il parle de capital naturel, il ne parle pas de décroissance car il sait que  ce mot est inaudible dans les milieux qu’il fréquente. Mais il aime citer Adam Smith, le père du libéralisme (1776) : « Ce qui est très utile, l’eau par exemple, n’a pas toujours une grande valeur, et tout ce qui a beaucoup de valeur, par exemples les diamants, n’est pas forcément très utile ». Pavan pense en effet qu’il faudrait donner un peu plus de valeur à l’eau, à la forêt, à tous les services essentiels rendus par la nature…et un peu moins aux diamants (LeMonde du 2 janvier 2009). Pavan voudrait mettre en place une comptabilité verte : « Il faut donner un prix à la biodiversité » (LeMonde du 25 juin 2008).

C’est une tâche impossible, la Biosphère n’a pas de prix, elle a une valeur intrinsèque, non comptabilisable. Dans la philosophie de l’écologie profonde, le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine et non-humaine sur Terre ont une valeur en soi qui doit être respectée. La richesse et la diversité des formes de vie contribuent à l’accomplissement de ces valeurs et sont également des valeurs en elles-mêmes. Les valeurs portées par la Nature sont donc indépendantes de l’utilité que peut représenter le monde non-humain pour nos intérêts humains. Ce ne sont pas des valeurs marchandes. En fait Pavan Sukhdev se déclare explicitement à l’opposé de cette philosophie. Il ne voit dans le capital naturel que ce qui permet d’assurer notre bien-être et notre santé, et la qualité des écosystèmes n’est mesurable qu’à cette aune. Il regrette la disparition des ressources génétiques liées à la déforestation car elle sont « exploitées par la médecine ». Il n’attache une valeur à la forêt que parce qu’elle permet de stabiliser les ressources agricoles et permet donc indirectement de « nourrir l’humanité ». Il pense qu’il faut rémunérer le capital naturel uniquement parce que l’industrie ne peut fournir un emploi à tous et que 1,5 milliard de personnes vivent d’un lien étroit avec la nature. Toute la pensée de cet ex-banquier est reliée à l’intérêt marchand pour l’homme d’une sauvegarde de la planète. Il a oublié que si nous en sommes arrivés à cette disparition accélérée du capital naturel, c’est justement parce que nous avons donné un prix à toute chose sans nullement nous soucier que la nature avait une valeur intrinsèque.

 Trop d’anthropocentrisme nuit. L’homme a été un grand exterminateur du vivant, ce n’était pas durable. Il ne suffit pas de protéger les dernières baleines ou le dernier Bonobo, il ne suffit pas de changer de mode de vie, il nous faut changer de mentalité et donner enfin à la nature sa valeur intrinsèque.

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