biosphere

jouer en bourse ?

Le cynisme n’a plus de limites ! Le Monde « Argent ! » du 1er avril nous offrait un gros poisson verdâtre : un spécial développement durable sur les moyens qui existent pour jouer en bourse le thème de la protection de l’environnement. Si on y parle des objecteurs de croissance, assurant que le productivisme effréné conduit à la catastrophe, c’est pour mieux les enfoncer grâce au PDG de Suez qui, comme chacun sait, ne pense qu’aux « trois milliards d’êtres humains qui vivent avec moins de 2 euros par jour » et qui ont donc énormément besoin de croissance économique. Mais attention, « On ne peut pas être des prédateurs, on doit se soucier des générations futures », s’exclame le patron de la direction développement durable de Total ! Les affairistes de l’Amérique et d’ailleurs assènent « Green is gold » : il faut sauvegarder les actifs, motiver les employés et attirer la matière grise. Tous ces effets de manche n’empêcheront pas les grands groupes de piller les ressources de la planète puisque c’est là leur raison de vivre ; même l’eau est source de profit. Et le profit n’a jamais résolu ni le problème des limites de la planète, ni le problème des inégalités. On prévoit déjà que 1,8 milliards de personnes au moins connaîtront le stress hydrique en 2025. Mais les titres des entreprises de traitement de l’eau vont s’envoler.

 

Ne nous laissons pas berner, si les entreprises parlent désormais presque autant de la thématique environnementale que de compétitivité et de profits, c’est pour mieux nous endormir. Jamais l’argent gagné au détriment de la Biosphère ne pourra rendre son équilibre aux écosystèmes.

 

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Croissez et multipliez !

Dieu a dit à Adam et à Eve : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-là ; ayez autorité sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, sur tout ce qui est vivant et qui remue sur la terre (Genèse 1,28) ». A partir de ces prémices, le pape Jean Paul II va plonger dans un populationnisme exacerbé dans son discours à l’Académie pontificale des sciences (18 mai 1990) : « La pression de la population est très souvent citée comme une des causes majeures de la destruction des forêts tropicales. Quoi qu’il en soit, il est essentiel d’établir que l’expansion démographique n’est pas seulement un problème de statistiques ; c’est une question profondément morale. En condamner les pressions, y compris économiques, auxquelles les gens sont soumis, spécialement dans les pays les plus pauvres, pour qu’ils acceptent des programmes de contrôle des naissances, l’Eglise soutient inlassablement la liberté des couples de décider du nombre de leurs enfants selon la loi morale et leur foi religieuse. »

 

Le pape confirme son anti-malthusianisme en 1999 : « Il semble que ce qui est le plus dangereux pour la création et pour l’homme soir le manque de respect pour les lois de la nature et la disparition du sens de la vie. Comment est-il possible de défendre de façon efficace la nature si l’on justifie les initiatives qui frappent au cœur de la création, qui est l’existence même de l’homme ? Est-il possible de s’opposer à la destruction du monde, si au nom du bien-être et de la commodité, l’on admet l’extermination des enfants à naître, la mort provoquée des personnes âgées et des malades. »

 

Le pape nie toute corrélation entre la pression démographique et les chocs écologiques, il ne fait aucune référence à l’empreinte écologique de l’homme et voudrait d’une Chine qui atteindrait aujourd’hui presque deux milliards de personnes si le gouvernement chinois n’avait pas mis en place le modèle d’un seul enfant par couple.

 

La Biosphère n’attend rien d’une papauté qui tourne en rond autour d’une simple phrase d’un texte trop ancien, « Soyez féconds et multipliez-vous ». La Biosphère préfère Arne Naess : «  L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution. »

 

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femme, au foyer ?

Alors qu’au moment du baby boom, la femme se devait de rester à la maison, aujourd’hui la considération sociale est inversée. Autrefois elle accomplissait les tâches de cuisinière, assistante maternelle, psychologue, femme de ménage… sans être rémunéré. Elle était même classée inactive par l’INSEE. Avec l’entrée de la femme dans le monde du travail pour soutenir la croissance économique des Trente Glorieuses, le travail à la maison a été dévalorisé et les différentes tâches de la mère au foyer sont désormais accomplies par des personnes différentes. On ne met plus l’accent sur l’éducation familiale des enfants, mais sur la libération de la femme par le travail professionnel. En conséquence, les femmes deviennent sans s’en rendre compte un rouage consentant de la machinerie économique, elles s’identifient à leur poste de travail, pas à leur famille. Même une idéologie revendicative comme le marxisme, et la pratique syndicale, reste productiviste et attachée à la vie de l’entreprise. Le libéralisme voue le cadre à la performance, donc à la multiplication des heures au service de l’entreprise. Le compromis salarial fordiste donne un pouvoir d’achat au travailleur qui s’intègre au système en remplissant son caddie. Le circuit économique production/consommation fonctionne à plein.

 

La chaîne des dépendances s’allonge avec la division exacerbée du travail, la société devient de plus en plus fragile car les relations deviennent de plus en plus impersonnelles, de plus en plus éloignées des ressources de la Biosphère. Le centre de l’activité devrait se recentrer sur le foyer en respectant bien sûr l’égalité de l’homme et de la femme. La société thermo-industrielle est devenue tellement complexe que la spécialisation des tâches, source de productivité, a été poussée à l’extrême. Trop c’est trop, même la mère de famille disparaît !

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tourisme durable ?

Le tourisme, cousin germain de la croissance-développement, ne sera jamais durable. Pour accueillir le tourisme de masse, on bétonne, on dénature, on paupérise, c’est le grand saccage des communautés autochtones qu’on transforme en folklores et l’utilisation des individus qu’on transforme en serviteurs.

 

Pourtant le sociologue J.Viard s’exprime ainsi : « Le tourisme durable ne doit pas rechercher la muséification des sociétés du Sud, reflet de l’imaginaire fondamentaliste autour du thème : ce qui est ancien est le plus beau. Si les entrepreneurs du tourisme ne veulent pas avoir le choix entre des régimes dictatoriaux assurant la sécurité et la fuite devant la violence fondamentaliste, ils doivent créer les conditions de l’après-tourisme, être un vecteur de l’avenir des sociétés d’accueil. »

 

J.Viard recycle ainsi les concepts de développement durable (rapport Brundtland), d’après-développement et d’imaginaire (concepts de Serge Latouche). Mais il va à l’encontre de la position de S.Latouche pour qui « Les mots toxiques sont des obstacles pour faire avancer les choses. La décolonisation de l’imaginaire passe donc par la critique des concepts. Le développement de l’économie est le problème, ce n’est pas la solution. » (in Décoloniser l’imaginaire)

 Le tourisme durable n’est-il pas un mot toxique, un autre oxymore comme l’expression « développement durable » ?

tourisme papal

La célébration de la Journée mondiale du tourisme en septembre 2002 avait provoqué chez Jean-Paul II un amour immodéré du voyage dans son message pour la 23e Journée mondiale du tourisme : « Parmi les innombrables touristes qui chaque année font le tour du monde, nombreux sont ceux qui se mettent en voyage dans le but explicite d’aller à la découverte de la nature en l’explorant jusque dans ses lieux les plus reculés. » La seule condition serait d’y mettre les formes : « Il faudra valoriser des formes de tourisme qui respectent davantage l’environnement, plus modérées dans l’utilisation des ressources naturelles et plus solidaires envers les cultures locales ». Pour Jean-Paul, « Le tourisme permet de consacrer une partie du temps libre à contempler la bonté et la beauté de Dieu dans sa création, et, grâce au contact avec les autres, il aide à approfondir le dialogue et la connaissance réciproque. La pratique du tourisme peut combler le manque d’humanité qui se manifeste souvent dans l’existence quotidienne. » En termes clairs, cela veut dire que le boulot dans les usines est tuant, il faut donc aller se régénérer en allant dans une excursion lointaine emmerder d’autres peuples.

 

Pourtant le touriste qui se hâte de rentrer chez lui est toujours resté étranger à ses lieux de séjour successifs et aux populations rencontrées : il se contente de remplir un album de souvenirs personnels après avoir parasité une vie sociale ou un lieu de rêve. Pour économiser la Biosphère et épargner ses communautés,  vous devez au  contraire rester des voyageurs immobiles, il y a suffisamment de moyens de communication pour faire le tour du monde dans son fauteuil, il y a suffisamment de richesses relationnelles et naturelles près de chez vous pour ne pas avoir besoin d’autre chose.

 

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Balle jaune, carton rouge

La Biosphère constate qu’il y a une sorte de symbiose entre les amateurs de sport en chambre et les médias qui leur servent la soupe. Les humains croient qu’ils sont libres alors qu’ils sont programmés par l’industrie du spectacle à oublier qu’ils ont un cerveau et un corps. Comment redonner le goût de la Nature à des individus qui vont préférer rester leurs après-midi devant leur écran télé plutôt que de s’activer physiquement à l’extérieur de leurs linceuls ?

 

Par exemple, fin mai-début juin de chaque année sur les chaînes publiques, difficile depuis vingt ans en France d’échapper à Roland Garros. On y réconforte les perdants ou félicite les gagnants jusqu’à plus soif. On se désole qu’il n’y ait plus de finaliste français avec des larmes de crocodile. Mais au moins on aura eu un grand spectacle sportif. Pour ce faire, de plus en plus de caméras varient les angles de vue pour remontrer au ralenti le point gagnant ad nauseam ou un grand écart sur terre battue. Lorsque les échanges deviennent interminables et que les téléspectateurs s’endorment, on filme aussi de jolies filles sur les gradins ou des spectateurs assoupis. Pour relayer les ralentis sur la balle, on montre aussi en gros plan l’expression de dépit ou de triomphe du joueur ; quelle source empathie ! Il est vrai que regarder une petite balle jaune courir d’un côté à l’autre d’un filet n’est pas très passionnant. Le plus marrant cette année, c’est quand même que la première semaine de tournoi a été fortement arrosée par la pluie, encombrant de passants désœuvrés les allées d’un site de huit hectares enlevés à la biodiversité. Alors on prévoit la construction d’un nouveau court à toit rétractable, un projet de 120 millions d’euros pour protéger une petite balle jaune. Autant de moins qui ne pourra servir à lutter contre la disparition des grands primates.

 

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sport ou nature ?

Sport et nature sont-ils conciliables ? Une mentalité de puissance et de domination agressive de la Nature se développe avec les loisirs de masse et la  technologie. Les motoristes recouverts de leur carapace (casques, gants, genouillère…) font des sportifs sous bulle qui s’isolent des éléments qui les entourent. La vitesse ne permet plus d’être à l’écoute de la nature qu’on traverse sans y prêter attention. Leur pénétration du milieu, visuelle, sonore, pétaradant, fumante, polluante du sol et de l’atmosphère, rompt la tranquillité, la sécurité, l’état sanitaire de la flore et de la faune, et détruit la végétation par écrasement. L’évolution vers une société du techno-loisir entraîne donc une augmentation des sports de nature qui ont un impact sur le milieu naturel et génèrent des conflits d’usages : les pratiquants de « sports » motorisés (quads, 4×4, trial…) rentrent en conflit avec les activités plus douces des marcheurs et cyclistes. La circulation des véhicules à moteur dans les espaces naturels est interdite par la loi française, mais le lobby des motoristes séduit et corrompt. Il a été vendu en 2005 en France 50 000 quads et si vous tapez sur google « vente quads 2006 France », vous trouverez 615 000 occurrences, un nombre d’items similaire quand vous tapez « biosphere » ! Aurélia « je sais plus qui » nous y livre ses commentaires sur le marché moto et scooter 2006 : « Nous constatons un besoin de mobilité de plus en plus important et complémentaire à l’automobile.. » Bonjour le réchauffement climatique !

 

C’est le moment d’abandonner les moteurs à explosion pour le plus grand bien-être de tous les habitants de la Biosphère. Il est venu le temps de regarder calmement, de ressentir profondément, de réfléchir intensément, de méditer immobile. 

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KACZYNSKI

« Dans les sociétés premières, les individus et les petits groupes avaient un pouvoir considérable sur la nature, il serait peut-être plus correct de dire pouvoir DANS la nature. Quand le chasseur-cueilleur avait besoin de se nourrir, il savait comment trouver et préparer des racines comestibles, comment suivre à la trace le gibier et le prendre avec des armes faites à la maison, il savait comment se protéger du chaud, du froid, de la pluie, des animaux dangereux, etc. L’homme primitif endommageait relativement peu la nature parce que le pouvoir collectif de la société primitive était négligeable comparé au pouvoir collectif de la société industrielle. Le pouvoir énorme de « l’homme moderne » sur la nature est exercé non par des individus ou de petits groupes, mais par de grosses organisations. Dans la mesure où l’individu moderne moyen peut exercer le pouvoir de la technologie, on lui permet de le faire seulement dans des limites étroites et seulement sous la surveillance et le contrôle du système ; les individus ont en réalité beaucoup moins de pouvoir que l’homme primitif n’en a jamais eu. L’individu moderne a seulement les pouvoirs technologiques que le système veut bien lui donner.

 

Le pouvoir de chacun sur la nature est minime, pourtant l’ensemble de la société industrielle a déjà fait des dégâts énormes à la nature et cela prendra très longtemps pour guérir les cicatrices. Quel que soit le type de société qui pourrait exister après le retrait du système industriel, il est certain que la plupart des gens vivront DANS la nature, parce qu’en l’absence de technologie de pointe il n’y a pas d’autre façon de pouvoir vivre. Pour s’alimenter, il faut être paysan ou berger ou pêcheur ou chasseur, etc. L’autonomie locale devrait tendre à augmenter parce que le manque de technologie de pointe et de communications rapides limitera la capacité des gouvernements ou d’autres grandes organisations à contrôler les communautés locales. La nature fait un contre-idéal parfait à la technologie, elle est hors du pouvoir du système à l’opposé de la technologie qui cherche à étendre indéfiniment le pouvoir du système. »

 

La Biosphère approuve complètement cet extrait du Manifeste de Théodore Kaczynski, elle n’approuve pas ses colis piégés envoyés à des scientifiques !

OGM for ever ?

L’amiante, les pesticides, les incinérateurs, l’envol du nucléaire, et maintenant la volonté de généraliser des OGM. Oh, ma Biosphère, réveille-toi, ils sont devenus fous !

 

En passant des hybrides aux chimères, les rendements doublent et les exploitations prospèrent. Les insectes ravageurs du maïs, comme la sésamie qui attaque la tige par le bas, ou la pyrale par le haut sont endigués puisque le maïS Bt génétiquement modifié pour produire une protéine (issue d’une bactérie) tue ces insectes. Cette protéine qui sert d’insecticide est détruite dans l’estomac acide des mammifères. Douze rangs de maïs en bord de champ suffisent apparemment pour prévenir toute dissémination. En effet les distances exigées de séparation avec les champs voisins sont sans doute suffisants pour le maïs, une plante qui offre moins de risque de contamination que le colza. Et puis, d’autres pays comme l’Espagne se lancent dans les OGM, pourquoi pas la France ? Les partisans des transgéniques disent donc qu’aller contre les OGM, c’est aller contre le progrès.

 

Pour les opposants, ce n’est pas parce que les OGM n’ont pas tué des humains que c’est un progrès. Au début on est rassuré, mais les zones de refuge n’empêchent pas les insectes de développer des résistances, et quelques années après tout le monde déchante. Les faucheurs volontaires d’OGM persistent dans leur action au nom du principe de précaution et de la lutte contre l’appropriation des semences par des entreprises multinationales ; ils ont raison.

  

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Planète vivante

Parlons ensemble de la deep ecology… Comme disait Arne Naess, « la richesse et la diversité des formes de vie contribuent à l’accomplissement de ces valeurs et sont également des valeurs en elles-mêmes. »

 

C’est la Nature qui fournit à l’homme les constituants de son bien-être, à commencer par la satisfaction de ses besoins fondamentaux, nourriture et lutte contre le froid. Notre planète nous offre gratuitement ses services, l’air, l’eau, le sol, les éléments constitutifs de notre alimentation, les fibres à partir desquelles sont fabriquées nos vêtements, les matériaux de construction de nos habitations, les ressources pour produire de l’énergie. A cela il faut ajouter deux grands services procurés par les écosystèmes. D’abord les grands mécanismes de régulation, les températures et le climat, les saisons, le cycle de l’eau. Mais aussi les équilibres entre agents pathogènes afin de limiter les maladies. C’est aussi la Nature qui répond aux besoins spirituels car il est impossible de mener une vie heureuse sur une planète malade. Pourtant les sociétés dites prospères cultivent la surconsommation et la combustion du patrimoine naturel pourtant enfoui sous la  terre. L’abondance est présente et l’insatisfaction généralisée !

 

La solution, c’est de ne plus tourner le dos à la Biosphère et de nous engager tous ensemble sur la voie de la sobriété heureuse. 

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perpective éthanol ?

La Biosphère prédit que la production d’éthanol va augmenter la pression sur les terres cultivables, faire monter le prix de la nourriture, accélérer la déforestation, et continuer à faire vivre à crédit la classe globale qui circule en voiture. Les agrocarburants pour déplacement personnel n’ont pas d’avenir durable.

 

Pourtant le Brésil est devenu le deuxième producteur d’éthanol avec un volume de 17,6 milliards de litres. L’union des industriels de canne à sucre estime que la production annuelle pourrait atteindre 30 milliards de litres dans dix ans. La canne recouvre déjà 6 millions d’hectares dont 3,3 millions sont réservés à l’éthanol. Déjà le gouvernement brésilien estime pouvoir approvisionner le monde entier. Selon certains spécialistes, l’extension des plantations ne menacerait pas l’Amazonie car le Brésil dispose de 90 millions d’hectares en friche. Un Forum international (Brésil, Etats-Unis, UE, Chine, Inde et Afrique du Sud) des agrocarburants va se consacrer à l’échange de technologies et à l’établissement de standards. Contrairement à l’OPEP, il s’agit de rassembler en même temps les pays producteurs et les pays consommateurs. Le président Lula plaide aussi pour la levée de la surtaxe américaine de 0,14 dollars par litre sur l’importation d’éthanol brésilien. Sous l’égide de l’ONU, plusieurs pays veulent même établir un marché mondial des agrocarburants qui permettrait de fixer le cours de l’éthanol.

 Une seule solution, casser sa voiture ?

Terminale SES

Parlons ensemble de décroissance !

En France, le développement durable est au programme en terminale SES (sciences économiques et sociales) ; la décroissance pas encore, mais les nouveaux manuels pour la rentrée 2007 s’en rapprochent à petits pas ! Quelques extraits :

 

Magnard : A quelles conditions le développement durable  est-il soutenable ?

Pour l’écologie radicale, le seul moyen de combattre cette funeste perspective (rendre la planète invivable) consiste à bouleverser nos modes de vie et notre système économique. Ainsi la croissance zéro ne ferait que retarder les catastrophes ; seule la « décroissance » permettrait de retrouver un mode de vie soutenable. (J.Généreux, alternatives économiques n° 206 septembre 2002)

Hatier : Les limites sont-elles déjà atteintes ? La thèse de la décroissance.

Après quelques décennies de gaspillage frénétique, la société de croissance n’est ni soutenable, ni souhaitable. Il est donc temps de penser à une société de « décroissance » si possible sereine et conviviale. Une politique de décroissance pourrait consister à une remise en question du volume considérable de déplacements d’hommes et de marchandises sur la planète, donc une relocalisation de l’économie ; une remise en question de la publicité tapageuse et souvent néfaste… (S.Latouche, pour une société de décroissance, Le Monde diplomatique novembre 2003)

Hachette éducation : La décroissance est-elle…soutenable ?

Le concept de développement durable est fortement contesté par certains qui, à la suite de Nicholas Georgescu-Roegen, mettent en avant plutôt la nécessité d’une « décroissance ». Georgescu-Roegen fonde cette conviction sur la notion d’entropie. Dans ces conditions la croissance, bien que nécessitant un travail croissant, est génératrice d’un désordre croissant. Elle détruit plus qu’elle ne produit. Serge Latouche va plus loin. Même durable, le développement est « toxique », car « c’est une entreprise visant à transformer les rapports des hommes entre eux et avec la nature en marchandises ». (Denis Clerc, Déchiffrer l’économie, La découverte, 2004)

Bordas : La décroissance est-elle une alternative possible ?

La décroissance est attachée à l’œuvre de Nicholas Georgescu-Roegen. Ses propositions rejoignent celles de certains penseurs de l’écologie politique en matière d’autolimitation des besoins et d’élaboration d’une norme du « suffisant ». Ivan Illich prônait ainsi une « austérité joyeuse », soit un modèle de société où les besoins sont réduits, mais où la vie sociale est plus riche parce que plus conviviale. (F.D.Vivien, Croissance soutenable ou croissance zéro ?, Sciences humaines n° 49, juillet-août 2005)

Nathan : Quelle stratégie face aux risques environnementaux ?

La thèse de la décroissance : pour éviter  une catastrophe sans précédent pour l’humanité, il n’y a pas d’autres  choix que la décroissance dans les pays qui dépassent les seuils tolérables de ponction sur l’environnement. Le terme de décroissance a un sens principalement symbolique, politique : c’est une rupture avec la religion de la croissance et avec l’idée que le bonheur est dans la consommation. (J.Gadrey, l’impact de la croissance sur l’environnement, Alternatives économiques n° 242 décembre 2005).

 

Les lycéens vont un jour ou l’autre célébrer la décroissance. Cela ne sera durable que s’ils célèbrent aussi la Biosphère.

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chaîne des dépendances

Le fait que les gains de productivité soient le plus souvent à l’origine d’un travail de plus en plus absurde, de plus en plus abstrait, de plus en plus coupé de toute nécessité humaine immédiate (se nourrir, se vêtir, se loger), n’est jamais pris en compte par les économistes. A aucun moment le prix à payer par les individus et les collectivités en échange de ces « gains » n’est questionné. Pourtant de la décomposition et de la prescription détaillées des tâches résulte souvent une déqualification, un abêtissement du travail, une adaptation du travailleur au rythme d’un dispositif qui le dépossède de toute autonomie, une source de frustrations et de souffrances. Ce que n’évoquent jamais les économistes de gauche, c’est le fait que depuis les débuts de l’industrialisation, la réalisation des gains de productivité a presque toujours été imposée contre la volonté des travailleurs.

 

L’histoire est celle de la salarisation généralisée, donc de la séparation généralisée des travailleurs d’avec leurs moyens de production. Séparation aujourd’hui complètement normalisée, à tel point que l’idée de travailler à son compte apparaît comme une adhésion implicite à l’idéologie néo-libérale. Pourtant la figure du producteur indépendant, maître de son outil de travail, fut l’idéal politique de la démocratie américaine au XIXe siècle et de la République française jusqu’à la seconde guerre mondiale. On pensait que la meilleure manière d’acquérir des habitudes démocratiques (autonomie et confiance en soi, responsabilité et initiative) était d’exercer un métier ou la gestion d’un bien de petite taille. Qu’il n’y ait plus de potager en ville, que presque personne ne sache faire son savon ou sa bière soi-même, que de moins en moins d’artisans produisent avec des ressources et des denrées du cru, tout cela semble dorénavant secondaire. (Le cauchemar de Don Quichotte de Matthieu Amiech, édition Climats)

 

Les humains ne voient pas le danger d’une évolution qui fragilise nécessairement notre vie quotidienne, en nous mettant à la merci de processus socio-techniques sur lesquels ils n’ont aucune prise. Du coup cette évolution accule à la croissance perpétuelle de la production pour assurer salaires, allocations, pensions… Un jour ou l’autre, la Biosphère ne pourra plus soutenir cette croissance non contrôlée, la profondeur de la crise sera à la mesure de la longueur de la chaîne des dépendances !

 

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Ten Commandments

Qu’en penses-tu ?

You have more duties than rights ;

You will love the Earth as yourself ;

You will not allow machines to govern you ;

You will always respond in a balanced manner ;

You will respect each element of the Biosphere ;

You will lead your life in an intentionally modest way ;

You will protect the future of  the generations to come ;

You will not cause unnecessary damage to your environment ;

You will adapt your fruitfulness to the capacity of your ecosystem ;

You will live on the fruits of the Earth without undermining its natural wealth.

Jean Baudrillard

Parlons ensemble de la deep ecology…

La séparation de la Nature sous le signe du principe de production est réalisée dans toute son ampleur par le système capitaliste, mais elle ne surgit évidemment pas avec elle. Elle s’enracine dans la grande dissociation judéo-chrétienne de l’âme et de la Nature. L’âme est cette charnière spirituelle par où l’homme se distinguerait radicalement de tout le reste de la Nature. Dieu aurait créé l’homme à son image, et la Nature à l’usage de l’homme. La bible affirme explicitement que c’est la volonté de Dieu que l’homme exploite la nature selon ses propres fins. Dans sa forme occidentale, le christianisme est donc la religion la plus anthropocentrique que le monde ait jamais connu. La « rationalité » commence là, avec la fin de l’animisme et de l’immersion magique de l’homme dans la nature. Alors que par la suite la science, la technique, la production matérielle entreront en contradiction avec les dogmes du christianisme, leur condition de possibilité reste pourtant le postulat chrétien de la transcendance de l’homme sur la nature. On sait aussi que saint François d’Assise et son angélisme christique (toutes les créatures chantent Dieu…), n’était qu’une sorte d’opération contre-feu de l’Eglise catholique pour désamorcer les hérésies cathares et panthéistes. L’Eglise a toujours défendu, en même temps que la coupure avec la nature, une morale de l’effort et du mérite, du travail et des œuvres, jumelée avec un ordre de production liée au pouvoir. (texte de Jean Baudrillard, Le miroir de la production, 1973)

 

Jean précise même à un moment : « Pourquoi faut-il que la vocation de l’homme soit toujours de se distinguer de l’animal ? L’humanisme est une idée fixe qui nous vient, elle aussi, de l’économie politique – enfin, laissons cela -. » Pourtant l’essentiel commence ici car cette phrase fonde une véritable critique du système de production par la remise en cause de l’activité humaine comme dissociée de la nature (la Biosphère). A la même époque, le philosophe Arne Naess se faisait l’initiateur de la lutte contre l’anthropocentrisme avec son manifeste  de l’écologie profonde. 

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Zapatero déconne

L’espagnol Zapatero alloue 2500 euros pour tout enfant né à partir du 3 juillet !!!

 

Un vrai scandale, , une marchandisation d’un bébé, un crime contre la planète. Un couple stérile ou non qui n’a pas d’enfant devrait être fier de soulager notre Terre du poids de la démographie humaine. Les familles espagnoles qui avaient un indice de fécondité de 1,15 enfant par femme en 1995 devraient  servir de modèle.

Nous allons étouffer de notre nombre et de notre voracité en ressources naturelles.

Horreur malthusienne ?

Parlons ensemble de la deep ecology… Comme disait Arne Naess, « l’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution. » Le débat ne devrait pas opposer les traditionalistes des 3K (Kinder, Kirche, Küche) qui réduit la femme à une machine à procréer, et les modernistes qui veulent recruter les femmes comme réservoir de main d’œuvre pour l’industrie. Le débat devrait porter sur la capacité de la Biosphère à supporter une pression démographique occidentale dans des sociétés repues qui consomment plusieurs planètes par leur mode de vie.

 

Grâce à la vigueur de sa natalité (2,07 enfants par femme contre 1,3 en Allemagne), la France a une forte probabilité de devenir la première « puissance économique » de l’Europe dès 2035. En effet l’Allemagne sera alors confrontée à un important déficit de main-d’œuvre en raison du départ en retraite de la génération des « baby-boomers » et de l’arrivée de classes d’âge moins nombreuses sur le marché du travail. Ce scénario donne déjà des arguments à ceux qui prônent une politique familiale ambitieuse. Pour redonner envie aux Allemands d’avoir des enfants et les aider à mieux concilier vie professionnelle et vie familiale, la ministre allemande de la famille, Ursula von der Leyen (CDU), elle-même mère de sept enfants, veut améliorer la prise en charge des jeunes enfants. En Allemagne de l’Ouest, seuls 8 % des d’enfants de moins de 3 ans peuvent « bénéficier » d’une prise en charge hors du foyer familial. Elle a donc proposé en février 2007 de créer 500 000 places supplémentaires d’ici à 2013 dans les crèches et garderies pour les enfants âgés de moins de trois ans. Venant après le salaire parental entré en vigueur en janvier, ce nouveau projet de conciliation de la vie de famille et de la carrière professionnelle vise à inverser un taux de fécondité jugé trop bas. Une étude publiée récemment par l’institut IW montre d’ailleurs que les investissements dans la formation et la prise en charge des jeunes enfants augmentent les chances de qualification des jeunes, réduisent les risques de chômage et limitent ainsi à terme la hausse des charges sociales.

 

L’aile conservatrice dénonce un projet qui justifie l’intervention de l’Etat et veut parquer les très jeunes enfants du matin au soir dans des structures collectives comme cela se faisait en Allemagne de l’Est. La ministre de la famille répond qu’il est « cynique de faire comme si l’offre de prise en charge des enfants était une obligation ».

 

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L’horreur nataliste

Parlons ensemble de la deep ecology…

Au début du XIXe siècle, la France conquérante avait fait la guerre à l’Europe, forte de son statut de première puissance démographique. Puis elle a compris son erreur et s’est contentée de faire moins d’enfants. Les gouvernements qui se sont succédés ont alors imposé aux Français une idéologie nataliste. Dès la défaite de 1871, des projets de taxe sur les célibataires et sur les couples sans enfants sont discutés. Lors de la mise en place de l’impôt sur le revenu en 1914, ce projet devient même une réalité. En 1945, la France introduit le quotient familial, l’un des éléments de l’impôt sur le revenu qui se démarque de la pratique des autres pays européens : on accorde des avantages fiscaux aux familles nombreuses. Aujourd’hui cette propagande a marqué des points, la France, qui compte aujourd’hui 60,6 millions d’habitants contre 82,3 millions de personnes pour l’Allemagne, devrait redevenir le pays le plus peuplé d’Europe d’ici à 2045.

 

             Au milieu du XXe siècle, une Allemagne surpeuplée faisait au nom de son espace vital  la guerre à l’Europe ; la relance économique était passée par la relance de l’armement. La France se prépare-t-elle à une nouvelle guerre ? Un territoire pacifié est celui qui imite les équilibres de la Biosphère entre proies et prédateurs, il faut que nous apprenions à limiter notre population. Comme disait Arne Naess, « l’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution. »

 

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Prius propre ?

Parlons ensemble de la deep ecology…

La Toyota Prius, un hybride qui fonctionne à l’essence et à l’électricité, est plus polluante que le monstrueux 4×4 Hummer de l’armée étasunienne. C’est ce qu’affirme une étude scientifique qui prend en compte l’écobilan global (fabrication, utilisation, élimination) des deux véhicules, méthode qu’on appelle aussi analyse du cycle de vie d’un produit. Une voiture avec deux moteurs est par le fait plus polluante à produire. De plus la fabrication de la Prius, véhicule à haute technologie, nécessite d’importantes quantités de produites toxiques. Ainsi l’extraction de nickel contenu dans ses batteries entraîne de véritables ravages pour l’environnement. En effet le nickel est transformé en Europe, puis transféré en Chine pour fabriquer les batteries. Le journal The Recorder de l’université Central Connecticut State affirme donc que la Prius nécessite 50 % d’énergie en plus que le Hummer pour l’ensemble de son cycle de vie. (information du mensuel la Décroissance n° 39)

 

Le chemin vers une société en paix avec la Biosphère ne peut s’appuyer sur des techniques complexes, mais sur des idées simples. Par exemple, il faudrait considérer que le culte de la vitesse et de la puissance est une forme de barbarie. Arrêtons de glorifier la croissance, et la marche redeviendra la base principale de nos transports.

 

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techniques et liberté

Parlons ensemble de la deep ecology…

« Tandis que le progrès technique restreint continuellement notre sphère de liberté, chaque nouvelle avancée technique considérée isolément semble désirable. L’électricité, la plomberie intérieure, les communications rapides à longue distance … Quels arguments pourrait-on avoir contre une de ces choses, ou contre tout autre des innombrables avancées technologiques qui ont fait la société moderne ? Il aurait été absurde de résister à l’introduction du téléphone, par exemple ; il offre beaucoup d’avantages et aucun inconvénient. Pourtant toutes ces avancées techniques prises ensemble ont créé un monde dans lequel le destin de l’homme moyen n’est plus entre ses propres mains ou entre les mains de ses voisins et amis, mais dans celles de politiciens, de cadres de société ou des techniciens et bureaucrates distants et anonymes que, en tant qu’individu, il n’a aucun pouvoir d’influencer.

Le même processus continuera dans l’avenir. Prenez le génie génétique, par exemple. Peu de gens résisteront à l’introduction d’une technique génétique qui éliminerait une maladie héréditaire. Elle ne fait aucun mal apparent et empêche beaucoup de souffrance. Pourtant un grand nombre d’améliorations génétiques prises ensemble feront de l’être humain un produit manufacturé plutôt qu’une création libre du hasard (ou de Dieu, ou de ce que vous voulez, selon vos croyances religieuses).Une autre raison pour laquelle la technologie est une force sociale si puissante est que, dans le contexte d’une société donnée, le progrès technique avance dans une seule direction; il ne peut jamais être inversé complètement. Une fois qu’une innovation technique a été introduite, les gens en deviennent d’habitude dépendants, à moins qu’elle ne soit remplacée par une autre innovation encore plus avancée. Non seulement les gens deviennent dépendants en tant qu’individus d’un nouvel élément de technologie, mais même le système dans son ensemble en devient dépendant. (Imaginez ce qui arriverait aujourd’hui à la société si les ordinateurs, par exemple, étaient éliminés). Ainsi le système ne peut évoluer que dans une direction, vers plus de technicisme. De façon répétée et constante, la technologie force la liberté à faire un pas en arrière. Il serait pourtant désespéré pour les révolutionnaires d’essayer d’attaquer le système sans utiliser un peu de technologie moderne. Au minimum ils doivent utiliser les médias de communications pour répandre leur message. Mais ils devraient utiliser la technologie moderne dans UN SEUL but : attaquer le système technique. »

 

La Biosphère approuve cet extrait du Manifeste de Théodore Kaczynski, elle n’approuve pas ses colis piégés envoyés à des scientifiques !

 

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