Présidentielle 2022, voiture et climat

Une présentation rapide des programmes des présidentiables 2022 sur deux points, la baisse des émission de gaz à effet de serre et l’usage de la voiture, permet de ressentir le décalage profond qui existe entre l’urgence écologique et les flatteries devant l’électeur. Rappelons aux citoyens que réchauffement climatique et usage généralisé de l’automobile sont intrinsèquement liés. Rappelons aux présidentiables que pour réduire notre empreinte écologique, il faudrait politiquement mettre en place une carte carbone et dire que les déplacements en voiture individuelle, qu’elle soit électrique ou thermique, deviendra bientôt hors de prix.

Baisse des émissions de CO2

Zemmour : Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, Eric Zemmour prône l’interdiction des exportations de bois brut n’ayant subi aucune transformation « afin de favoriser la création de valeur ajoutée sur notre sol et d’éviter leur transport extrêmement polluant ». Le candidat exige aussi la mise en place au niveau européen de la taxe carbone aux frontières. Enfin, il veut privilégier les circuits courts en augmentant la part des produits locaux dans la restauration collective.

Pécresse : Ne croyant pas en « l’écologie punitive », elle veut des incitations financières « plutôt que les taxes » pour décarboner la consommation des ménages. Elle souhaite qu’en 2035 plus aucun véhicule neuf ne fonctionne qu’avec des énergies fossiles, et qu’en 2040 tous les véhicules neufs s’en passent complètement. Elle compte aussi remplacer les transports en commun fonctionnant au diesel par des transports propres.

Lassalle : Le candidat souhaite investir dans les énergies renouvelables en développant l’énergie solaire, géothermique et l’énergie de la mer (houle et écarts thermiques entre la surface et les grands fonds). Il met notamment l’accent sur le développement de la recherche sur le milieu océanique.

Roussel : Le communiste veut élaborer un projet d’investissement pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, « avec une forte croissance de la production électrique, en investissant dans les énergies renouvelables (le solaire, l’éolien et surtout l’hydraulique) et dans l’électricité nucléaire avec la construction d’au moins six EPR ».

Hidalgo : plan de relocalisation des activités économiques permettant de réduire de 50 % les émissions de CO2 du secteur industriel d’ici à 2035. Elle compte également créer un fonds pour la réindustrialisation et l’emploi local doté de 3 milliards d’euros pour aider temporairement les entreprises en difficulté relevant d’industries d’avenir ou stratégiques

Mélenchon : Le candidat de gauche propose de baisser de 65 % les émissions de gaz à effet de serre en 2030, soit davantage que l’objectif de 40 % fixé actuellement.

Jadot : Avec ses propositions, Yannick Jadot veut « réduire l’empreinte carbone de la France de 55 % d’ici 2030 en vivant mieux et atteindre la neutralité carbone en 2050 ».

Pas de proposition connue à ce jour (10 mars) : le Pen Dupont Arthaud Poutou Macron

Lire, Les gaz à effet de serre, c’est aussi notre affaire

Avenir de l’automobile

Zemmour : Supprimer les contraintes pour les conducteurs . Le candidat prône la « suppression du permis à points », la « restauration de la limitation de vitesse à 90 km/h » sur les routes, « mettre fin à toute interdiction de circuler en ville », ainsi que « revenir à la limitation de vitesse de 50 km/h en ville ». Il veut aussi « plafonner les amendes de stationnement à 17 euros sur tout le territoire ».

Dupont-Aignan : entend remplacer les 10 millions de véhicules les plus énergivores par le biais d’un nouveau bonus-malus favorable aux véhicules électriques et peu polluants, et accélérer la mise en place de bornes de recharge rapide pour les voitures électriques.

Pécresse : souhaite remplacer les transports en commun fonctionnant au diesel par des transports propres. Elle envisage aussi, pour 2035, de mettre fin aux véhicules neufs consommant des énergies fossiles et de développer les bornes de recharges pour véhicules électriques

Roussel : Estimant que l’amélioration de la qualité de l’air « ne peut pas se faire sur le dos des classes populaires », le candidat propose une prime à la reconversion allant jusqu’à 10 000 euros par foyer pour l’achat d’un véhicule neuf ou d’occasion Crit’air 1 ou 2.

Hidalgo : La candidate souhaite renforcer le recours aux véhicules électriques (aides à l’acquisition, système de location peu coûteux, etc.).

Mélenchon : Diminuer le recours à la voiture individuelle. Pour cela, le candidat propose de mettre en place « un plan national de développement massif des transports collectifs dans les grandes agglomérations » ainsi que le cofinancement avec les grandes agglomérations « des infrastructures cyclables et de stationnement vélo ». Il ambitionne aussi de développer « des parcs de véhicules à faibles émissions pour les ménages à faibles revenus ».

Jadot : Pour « réduire la dépendance à l’automobile », le candidat écologiste souhaite mettre fin à la vente de véhicules neufs avec un carburant fossile (essence, diesel ou hybride) et prône une « vélorution ». Il propose notamment le prêt d’un vélo à tous les jeunes de 16 ans qui le souhaitent

Pas de proposition connue à ce jour (10 mars) : lepen arthaud poutou lassalle macron

Lire, Fin du moteur thermique, dévoiturage obligé

15 réflexions sur “Présidentielle 2022, voiture et climat”

  1. Franchement tu te sens pas ridicules avec tes chevaux et tes ânes pour remplacer la voiture ? Il faudra que tu m’expliques comment en banlieue parisienne (pour ne citer qu’un exemple, et exemple qu’on peut étendre à l’ensemble de la France), donc comment en banlieue les gens entreposent leurs chevaux et leurs ânes ? Ils laissent le bétail stationner sur le parking en bas de l’immeuble ? Et les propriétaires des chevaux et ânes appellent Uber eat pour les nourrir ?

    1. Misère misère !

      Où as-tu lu que je disais que YAKA REMPLACER les 38 millions de voitures par 38 millions de chevaux et d’ânes ? Crois-tu qu’au 19ème siècle tous les Parisiens possédaient un bourrin ? Et si je dis que tous les Parisiens et Parisiennes, banlieusardes et banlieusards, trouveraient sans problème de la place pour ranger leur vélo… qu’est ce que tu réponds à ça ?

  2. Esprit critique

    Jadot évoque la dépendance à l’automobile. Et pour la réduire, lui aussi nous propose ses YAKA-FAUCON. Fin de la vente de véhicules neufs avec un carburant fossile (essence, diesel ou hybride), «vélorution», prêt d’un vélo à tous les jeunes de 16 ans, etc. Moi je veux bien, je prêterais même des chevaux et des ânes. Et pas qu’aux jeunes d’ailleurs. N’importe quoi ! Je pense là à ces primes pour acheter un vélo électrique, ces mesures ne servent qu’à nous amuser. Je me demande si Jadot y croit à cette interdiction des moteurs thermiques. En attendant, que devient le reste du monde dans son histoire ? Comment se déplaceront les Ricains, ou les gens des pays du Golfe par exemple, à dos de chameau peut-être ?

    1. Esprit critique

      Quand on besoin d’une voiture pour aller au travail, à 30 km, pour aller faire ses courses etc. on peut en effet parler de dépendance. Et comme si ça ne suffisait pas, on nous en rajoute avec l’internet etc. La plupart des gens qui ont vraiment besoin d’une voiture n’en ont qu’une, pas forcément du dernier cri. Ce qui fait deux bagnoles par couple, ou par foyer, voire trois… Quoi qu’il en soit ces gens-là savent ce que cette dépendance leur coûte. Si malgré ça certains ont pris la mauvaise habitude de s’en servir pour aller chercher le pain à 500 mètres, je pense qu’avec le litre à 2 euros ils vont commencer à réfléchir.

      1. Esprit critque

        Par contre quand on n’a pas de problème de porte-monnaie, et/ou quand on a «besoin» d’un 4X4, d’un SUV ou d’une grosse Bagnole pour exhiber sa «réussite», là c’est diffèrent. La dépendance doit alors être pensée comme l’assujettissement à une drogue. Et là il n’est plus question de la réduire mais de la supprimer. Pour cela il faut (YAKA !) en finir du culte de la Bagnole.
        Et pour bien faire de la Vitesse et en même temps.
        Comme pour le tabac et l’alcool il faut commencer par interdire toutes les pubs de bagnoles (fussent-elles vertes) et toutes les compétitions. Ensuite les salons, les magasines etc.

      2. ESPRIT CRITIQUE

        Seulement on va me dire qu’interdire c’est pas bien et patati et patata.
        C’est pour ça que je précise en disant qu’on peut collectionner les bagnoles comme les vieilles pendules. Ou les vélos, les motos etc. On peut alors en avoir 2, ou 3 voire 10 ou plus dans son garage, quand on aime on ne compte pas. De toute façon on ne peut pas être au volant de toutes en même temps. Ce qu’il faut voir alors c’est le nombre de km et/ou de litres de carburant, c’est à dire les émissions de CO2 à l’année. Et là on va me sortir la Carte Carbone, les tickets de rationnement etc. OK, mais chaque chose en son temps. Pas avant d’avoir clairement déclaré la guerre au Culte de la Bagnole !

  3. On ne peut quand même pas dire que certains candidats n’ont aucune proposition (avec ou sans guillemets) pour réduire les émissions de CO2. Pour la Bagnole c’est pareil. Toutes et tous ont compris que Bagnole et CO2 vont de pair, que ces deux points sont indissociables de l’écologie désormais incontournable. Et donc tout naturellement, comme pour tout le reste, social, injustices, inégalités, libertés, retraites et j’en passe, chacun et chacune a au moins un ou deux YAKA à nous vendre. Maintenant si ceux-ci se résument en deux lignes (quatre max) alors on peut par exemple dire que pour gagner la guerre contre le CO2, Macron, en tant qu’homme de droite qui se respecte, est à 200% POUR le nucléaire. Pareil pour Le Pen qui veut rouvrir Fessenheim et construire elle aussi six nouveaux EPR. etc. etc.
    En résumé : C’est avec le Nucléaire qu’on va gagner la Guerre. Misère misère !

    1. Du côté gauche, à gauche toute (oublions Roussel), le programme de Mélenchon ne peut quand même pas se résumer en quatre phrases. Je pense qu’il mérite d’être lu.
      Celui de Nathalie Arthaud est plus succinct, lui en effet peut se résumer assez vite : «Nous visons l’expropriation de la classe capitaliste». Maintenant si on comprend que ça ne sert à rien d’atteler la charrue avant les bœufs, alors on peut y réfléchir.
      De son côté Philippe Poutou a publié 3 pages le 25/02/2022. C’est mieux que rien et trois pages c’est vite lu. (Pour une société décarbonée et dénucléarisée – theshiftproject.org)

      Quant à Jean Lassale, qui n’est pas de gauche mais pompiste, il a dit :
      – « Il est de mon devoir de vous servir »

  4. Les solutions proposées sont bien modestes, et pour cause, il s’agit de ne pas se mettre à dos les électeurs automobilistes lors des élections ! D’autant qu’au 1er janvier 2021, le parc automobile se compose de 38,3 millions de voitures particulières, 5,9 millions de véhicules utilitaires légers (VUL), 600 000 poids lourds et 94 000 autobus et autocars en circulation. Bref, sur 67 millions d’habitants si on retire les enfants adolescents et jeunes adultes qui ne votent pas, puis qu’on soustrait les personnes âgées des Ehpad (dont peu de personnes âgées votent), cela revient à dire que quasiment tous les votants sont automobilistes ! Autant dire qu’il s’agit de ne fâcher personne si on ne veut pas perdre les élections !

    1. Autrement dit, les mesures resteront toujours trop modestes et en-deçà des enjeux ! Le dé-voiturage s’imposera par la force des choses, c’est à dire par les pénuries de matières premières, dont des mouvements sociaux violents car le dé-voiturage ne sera jamais consenti, même s’il s’impose de fait…

    2. Business as usual

      Les électeurs automobilistes c’est une chose, et en effet ils sont nombreux. Beaucoup plus nombreux que les marchands de bagnoles. Et même que ces quelques 400.000 français qui «vivent» de l’industrie automobile, en perte de vitesse depuis des années. Et si à ceux là on leur dit qu’au lieu de fabriquer des bagnoles ils fabriqueront des charrues ou des vélos, je ne pense pas qu’ils déclencheront la Grève Générale. Ceci pour dire que je ne crois pas que l’interdiction de la pub pour les bagnoles provoquerait la Révolution. En tous cas pas du côté des électeurs automobilistes. Je pense même qu’il n’y aurait pas trop de remous si on interdisait les courses de vroum-vroum, les SUV, le salon de l’Auto, Auto-Plus et American-Cars. Et rien que ça ce serait déjà pas mal.

      1. Ben non, si on dit aux constructeurs de bagnoles de construire des charrues à la place, je ne crois pas qu’ils seront aussi enthousiastes que tu le racontes ! Je t’ai déjà démontré qu’il n’y aura jamais assez de chevaux pour tirer autant de charrues, bref, des charrues ils n’en vendraient pas tant que ça faute de chevaux, et ils se retrouveraient au chômage ! Rappel = seulement 1,2 millions d’équidés pour plus de 40 millions d’automobilistes ! A noter qu’il faut au moins 2 équidés pour tirer une charrue, autrement dit 600.000 équidés pour plus de 40 millions d’automobilistes ! En tout cas tu me feras toujours marrer avec tes Yaka faucon enrobés de formule marketing toute simple, mais quand on creuse le détail on s’en rend que c’est absolument absurde !

      2. Parti d'en rire

        Trop fort ! Spécialiste des charrues et des équidés en plus. Sans compter les ânes, sais-tu combien les rues de Paris comptaient de chevaux en 1900 ?
        – « En 1900 il existait à Paris 3 compagnies d’omnibus et de tramways : leurs 15.500 chevaux logeaient dans des écuries à 2 ou 3 étages. Dans chacune, 24 places étaient réservées aux chevaux fatigués, éreintés ou les bronchiteux enveloppés de couvertures: c’était l’infirmerie. Au dernier étage, les concasseurs broyaient les 8 tonnes de nourriture de la journée. Dans des souterrains, les voies ferrées emportaient le fumier vers des péniches qui approvisionnaient champignonnières et maraîchers des environs.» (Quand les rues de Paris comptaient 800 000 chevaux chaque matin ! attelage-patrimoine.com)
        Mais si ce ne sont que les équidés qui coincent, con centre-toi sur les vélos.
        Sais-tu que bien avant de vendre des autos Peugeot vendait des vélos ?
        Tu te vois bronchiteux sur un vélo Peugeot ?

      3. et bien dansez maintenant

        Vous voulez dire « charrettes » parce que les « charrues » sont bien la dernière chose à remettre au goût du jour à moins de vouloir voir l’effondrement encore plus rapidement en bousillant ce qui reste de sol fertile…

      4. Vous avez raison, autant pour moi ! C’est vrai que labour profond et permaculture ne font pas bon ménage. Alors va pour les charrettes et les charriottes ! Et quelques herses quand même, non ? 🙂

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