Barbari Pompili bientôt à l’épreuve du réel

« L’écologie n’est pas une option. Accélérer, c’est au cœur des priorités que le président m’a chargé de mettre en œuvre », a confirmé le nouveau premier ministre, Jean Castex. Pourtant selon le HCC « le gouvernement ne fait pas suffisamment de suivi des politiques climatiques qu’il annonce » et son « pilotage manque de fermeté ». Les grandes lois d’orientation (Egalim, ELAN, LOM), n’ont pas été évaluées au regard de leur impact sur les émissions, contrairement aux promesses du gouvernement. Surtout, la stratégie nationale bas carbone (SNBC), l’outil de pilotage de la politique climatique du pays n’est toujours pas « le cadre de référence de l’action collective. »Le gouvernement, faute d’être parvenu à respecter ses objectifs pour la période 2015-2018, a relevé les budgets carbone − les plafonds d’émissions − pour la période 2019-2023. Pour ne pas prendre la température, on casse le thermomètre !

Les solutions pour mener une véritable relance verte sont pourtant connues depuis plus de dix ans, rappelle le Haut Conseil pour le climat. Il propose soit de relancer la croissance de la taxe carbone – gelée après le mouvement des « gilets jaunes » – mais en corrigeant ses effets inégalitaires, soit de renforcer les mesures réglementaires (par exemple les normes d’émissions de CO2 pour l’automobile). Le troisième projet de loi de finance rectificative en cours de discussion à l’Assemblée nationale permettra de fixer la ligne du nouveau gouvernement sur le point crucial de la conditionnalité des aides accordées aux secteurs polluants. Plusieurs amendements seront débattus pour obliger les grandes entreprises récipiendaires de l’aide publique à baisser leurs émissions dès l’année prochaine. Une position défendue par la député Barbara Pompili lors de l’examen en commission des finances, contre l’avis du gouvernement. Reste à savoir si la position de la nouvelle ministre de la transition écologique et solidaire est inchangée.

Les commentaires sur lemonde.fr montrent que la France est partagée en deux, ceux qui estiment qu’il est urgent de ne rien faire (les imbéciles) et les écologistes réalistes :

untel : « La France n’est toujours pas à la hauteur des enjeux climatiques ». C’est encore heureux !!! Si nous l’étions nous serions des climato-dupes : ceux qui font les efforts que les autres ne font pas et qui, du coup, perdent en compétitivité par rapports à ces derniers… sans que cela ne change rien du climat. Vous vouliez la limitation du réchauffement ? Vous aurez le réchauffement et la faillite.

Davemoz : Untel, ce que vous nous proposez c’est de vivre dans un monde pollué, mais avec des sous sur notre compte en banque ? En espérant que cet équilibre débile dure encore quelques dizaines d’année sans doute. Vous me faites rêver mon cher Untel. Mes enfants certainement beaucoup moins.

jea.vie : Les visions purement françaises des émissions de gaz à effet de serre n’ont qu’un intérêt anecdotique à l’échelle de la planète. Nous sommes a peine 1% de la population et avec le nucléaire l’un des pays développés les plus vertueux en la matière. Nous émettons 2 fois moins de CO2 par habitant que les Allemands. Alors certes on adore se culpabiliser en France, mais pendant ce temps là, la Chine construit 150 GWatt de centrales à charbon…

DLB @ jea-vie : Reprenons votre raisonnement : Imaginons que vous soyez obèse et que votre médecin vous recommandeun régime draconien pour ne pas mourir prématurément. Vous, vous lui répondriez : « oui mais mon voisin est plus obèse que moi, c’est à lui de faire un régime, pas à moi ! » Collectivement nos sociétés ont encore des réflexes d’adolescent immature quand il s’agit de faire des efforts.

Philipp69 : Y en a marre de ces ayatollahs de l’écologie voulant que les Français sacrifient leurs emplois et leur niveau de vie simplement pour avoir bonne conscience. Rappelons-le une énième fois, la France c’est 0,9% de la population du monde, 2,5% du PIB mondial et 1% des gaz à effet de serre du monde. Et on voudrait qu’elle fasse des efforts considérables! Pourquoi? Pour donner l’exemple? Qui peut croire que la France va entraîner la Russie, la Chine, les E-U, le Nigeria, le Brésil ou l’Inde dans son sillage ? Quelle attitude présomptueuse que de croire que le monde nous regarde et qu’il va se sentir coupable s’il ne prend pas modèle sur nous! Bref, ces objectifs de réduction de la part dans la France dans la production mondiale de GES est à la fois irréaliste et pathologique, c’est un désir névrotique d’expiation, une haine de soi en tant qu’occidental développé et libéral.

DLB :On demande juste au gouvernement de respecter ses propres engagements, fruits d’une concertation internationale. Chaque pays peut trouver des prétextes comme les vôtres, Philipp, pour ne rien faire et dans ce cas on va dans le mur. Lisez le rapport du GIEC puisque vous avez l’air d’aimer les chiffres.

Or : Il est important de rappeler que si la France a baissé de 20% ses émissions nationales depuis 30ans, l’empreinte carbone des français n’a pas cesser pour autant d’augmenter et reste très élevée. En effet nous avons délocalisé notre production polluante en Chine mais nous avons continué d’acheter des produits polluants. Une solution, la décroissance : consommer moins mais mieux (donc augmentation des prix pour pouvoir acheter des choses produites en France selon des procédés vertueux), meilleure répartition des richesses (=forte taxation du capital) pour que la décroissance soit socialement acceptable et ne touche pas que les plus démunis et pour ça il faut un état stratège, interventionniste et protectionniste (n’ayons plus peur d’utiliser ces mots)

Thibaut : Je vous rejoins entièrement. Il faut ajouter que ce n’est pas un choix idéologique, mais purement rationnel, qui découle d’une réalité géophysique. On peut s’aveugler, s’obstiner et le retarder, mais on finira immanquablement par y venir. Plus ce sera tard, plus ce sera humainement coûteux.

Tundra Cotton : Tant que l’on ne verra pas une baisse de la population mondiale et donc du nombre de consommateurs-pollueurs, ces efforts ne servent pas à grand chose. Mais les divisions politiques, et la volonté des humains à vouloir faire des gamins, rendent une telle tendance impossible. Le facteur limitant sera donc malheureusement l’épuisement des ressources mondiales, et surtout l’accès à l’eau.

3 réflexions sur “Barbari Pompili bientôt à l’épreuve du réel”

  1. Si elle gère ses dossiers de façon volcanique, on parlera des dernières heures de Pompili 😃

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