Benoît Hamon va à l’encontre de l’impératif écologique

Benoît Hamon oublie en 2017 les leçons de l’expérimentation aventureuse de Mitterrand en 1981 : toute politique dispendieuse débouche sur un surcroît d’importation, des tensions inflationnistes et se transforme finalement en politique de rigueur budgétaire. L’écologie, c’est au contraire le sens des limites, la considération du long terme, la recherche de la sobriété partage sur une planète dont a déjà dilapidé presque toutes les ressources. Toute les orientations du programme de Hamon vont à l’encontre de ces critères. Il s’agit d’une politique de la demande, axée sur la consommation des ménages pour relancer l’économie, donc augmenter l’empreinte écologique de la France. Hamon se fonde sur une projection de 1,3 % de croissance dès 2018 alors qu’on sait que toute croissance dans un monde fini et en voie d’épuisement est une absurdité. Il s’agit d’augmenter le Smic, les minima sociaux et de revaloriser les salaires, comme Mitterrand là aussi. Son obsession du revenu universel d’existence veut dire la possibilité aux individus de consommer davantage sans donner de contre-partie. Il s’agit également de rêver aux technologies dites d’avenir, investissements dans le numérique, « contribution sociale sur les robots », etc. Quant à la réduction des inégalités qui devrait être au cœur des politiques d’économie écologique, Benoît Hamon se contente de poncifs, taxe sur les « superprofits des banques, « taxe sur les bénéfices détournés »… Voici quelques commentaires pertinents sur lemonde.fr* :

Monsieur Plus : Il nous dit « La croissance c’est finie » mais relance la demande. Il nous dit vouloir préserver la planète et ses ressources mais relance la consommation. Il nous prédit la fin du travail mais se veut le candidat de la fiche de paie. Tout cela en assurant que cela se fera sans augmenter la dette. C’est un génie.

3f6sous : Mauroy 1981 et la banqueroute budgétaire qui s’en est suivie. BH fait appel à ceux qui sont trop jeunes pour se rappeler l’illusion au pouvoir.

KDO : Chouette, des hausses de salaires ! On va pouvoir acheter des habits chinois, des voitures roumaines, des télés coréennes, des caméscopes japonais, .…

FÉLIX UD : Relancer la consommation crée des emplois, c’est vrai, mais en Chine.

le sceptique : Relancer la consommation des ménages avec un argent que l’on n’a pas, pour consommer des biens que nos entreprises ne produisent plus, en taxant des robots qui seront installés ailleurs et des banques qui investiront moins, au service d’une écologie soudain devenue compatible avec la croissance keynésienne, le tout en réduisant le temps de travail. Chapeau à l’équipe Benoit Hamon, encore un petit effort pour passer en dessous des 10% de gogos disposés à croire en ces sornettes.

Nawak :Pour la taxe sur les robots, je ne comprends pas. S’il taxe les robots, pourquoi les entreprises investiraient dedans? Un robot, ça peut se déplacer encore plus facilement que les humains, non? Donc il y aura une fois une taxe, puis plus de robots en France..

CYNIQUE DU BON SENS ET RAISON : Comme si la planète et même la France (un département bétonné tous les dix ans) pourrait-elle encore soutenir cette « croissance » destructive ? Hamon peut faire alliance avec les écologistes sans avoir réellement intégré les idées forces qu’il faut défendre et promouvoir. Est-ce possible d’être cohérent et… intelligent.

* LE MONDE du 17 mars 2017, Benoît Hamon : un programme axé sur la consommation des ménages

2 réflexions sur “Benoît Hamon va à l’encontre de l’impératif écologique”

  1. Après Mélenchon et Jadot, les autres n’en parlons même pas… allons-y , haro sur Hamon !Au point où nous en sommes aujourd’hui ce n’est plus bien grave. Il n’empêche que ce sont les seuls qui portent des idées écolos. Elles valent ce qu’elles valent, certes.N’oublions tout de même pas que Jadot était crédité de 2% quand il a rejoint Hamon. Quant à ses 500 signatures, il était loin du compte.
    Ouvrons les yeux, la réalité est ce qu’elle est ! L’écologie n’est pas au centre des intérêts des Français. Imaginons seulement un candidat qui mettrait la baisse de la consommation au coeur de son programme … et qui expliquerait que le bonheur ce n’est pas d’avoir (toujours plus) « de l’avoir plein nos armoires ».
    Il ne nous reste plus qu’à digérer la défaite. A condition bien sûr, d’avoir cru à un moment donné que l’écologie pouvait gagner.

  2. Après Mélenchon et Jadot, les autres n’en parlons même pas… allons-y , haro sur Hamon !Au point où nous en sommes aujourd’hui ce n’est plus bien grave. Il n’empêche que ce sont les seuls qui portent des idées écolos. Elles valent ce qu’elles valent, certes.N’oublions tout de même pas que Jadot était crédité de 2% quand il a rejoint Hamon. Quant à ses 500 signatures, il était loin du compte.
    Ouvrons les yeux, la réalité est ce qu’elle est ! L’écologie n’est pas au centre des intérêts des Français. Imaginons seulement un candidat qui mettrait la baisse de la consommation au coeur de son programme … et qui expliquerait que le bonheur ce n’est pas d’avoir (toujours plus) « de l’avoir plein nos armoires ».
    Il ne nous reste plus qu’à digérer la défaite. A condition bien sûr, d’avoir cru à un moment donné que l’écologie pouvait gagner.

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