Bientôt le survivalisme climatique obligé

« Il faut aménager et ménager la nature. L’écologie, c’est protéger les gens ». Belle phrase qui a pour inconvénient de ne porter à nulle conséquence. Le 10 mars 2025, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, a présenté la version finale du troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc). Ce document de 52 mesures est pensé à partir de la perspective, inquiétante mais très réaliste, d’un réchauffement de + 4 °C en France d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle.

Mais les entreprises ne devront plus être obligées d’« instaurer progressivement » des plans adaptation, mais seulement « incitée »s. Des conférences des parties (COP) régionales vont se pencher sur les besoins de leur territoire afin de « commencer à réfléchir ». Les discussions s’annoncent très compliquées avec le secteur agricole ou avec certaines filières touristiques dans les zones de montagne.

Le point de vue des écologistes réalistes

hapax : Le défaitisme est déjà un climatoscepticisme.

Christian Giusti : L’objectif de l’accord de Paris en 2015 était de +1,5 degrés. Se donner +4 comme objectif n’est-il pas l’aveu d’un renoncement total à tenir +1,5 ou +2 ? Or chaque dixième de degré compte ! Et là, on lâche d’un coup 2,5 degrés…

Calbot : Etant donnés les efforts (?) entrepris depuis des décennies et le résultat obtenu aujourd’hui, le temps qu’on mette au point une adaptation à 4°, le réchauffement aura déjà pris 6° au moins.

Hnaillon : Nous avons eu en 2024 en moyenne +1,54°C sur Terre. Et nous avons constaté que l’adaptation est une illusion. Alors +4°C…

Vieux : Donc on ne fait même plus semblant d’essayer de lutter contre le changement climatique.

le sceptique : On va payer des tas de bureaux d’études qui vont faire des tas de rapports sur l’adaptation de chaque territoire, rapports qui se seront discutés dans des tas de réunion. Puis on choisira quelques mesures, les moins chères faute d’argent. Puis on mettra le rapport dans un tiroir.

Michel SOURROUILLE : On veut faire des conférence des parties locales à l’image des COP climat internationales. On sait que ces conférence qui ont déjà 29 années derrière elles n’ont servi à rien, les émissions de gaz à effet de serre continent d’augmenter au niveau mondial. Ainsi va le système démocratique qui ne voit qu’à court terme et protège d’abord les dominants. Nous n’allons réagir collectivement que les pieds dans l’eau, trop tard pour ne pas souffrir. Il faudra s’adapter, ce que les riches savent mieux que les autres pratiquer.

Dan78 : S’adapter à vivre avec +4°C ? C’est un peu comme se préparer à vivre avec 1 mètre d’eau dans la maison sans même penser à colmater la fuite.

KonTiki : +4°C c’est le Sahara en France. S’adapter va être difficile. D’autant que le Sahara, le vrai, enverra des bouffées d’air à 60°C

Gh. Delaurens : Est-ce qu’en préparant le pays à une augmentation de 4°C on ne solde pas tout espoir de lutte contre l’effet de serre ?

Antwan : Les pouvoirs publics ne semblent (veulent) pas se rendre compte qu’à +4°C, la mer est 5m plus haute et donc tous les ports de commerces sous l’eau, plus rien ne pousse sur la moitié du territoire, la moitié de l’humanité est en migration climatique, les infrastructures et services publics inutilisables. +4°C, ce n’est pas de l’adaptation, c’est du survivalisme. Courage aux générations qui connaîtront cela.

Réaliste : La survie se jouera presque certainement à l’écart du monde actuel, dans des refuges qu’il faudra savoir aménager et défendre. Mon fils de 8 ans s’est progressivement transformé en survivaliste en culottes courtes ; son petit sac à dos, qu’il désigne lui-même comme son « kit de survie », doit permettre – en théorie – de parer à toute situation d’urgence, lampe de poche à manivelle, une paire de jumelles, une boussole, une mini-trousse de premiers soins, un sifflet, une bougie, un Opinel à bout rond, etc. Yves Cochet, effondriste assumé, est parti se réfugier dans une longère près de Rennes : « Il fallait ne pas être trop proche de la ville, parce que les citadins iront saccager ce qu’il y a autour. »

Quelques citations pour mieux comprendre le survivalisme

Je ne veux pas vous faire peur, mais je crois que la convergence des immenses problèmes auxquels l’humanité fait face et d’une culture et d’un leadership défaillants rend la catastrophe inévitable.

Au lieu de chercher à faire rouler une voiture avec autre chose que du pétrole, il serait temps de réfléchir à un mode de vie sans voitures.

Appréciez les vieilles technologies. Les outils d’antan qui fonctionnaient sans électricité et qui étaient inusables sont ceux dont vous avez besoin. Apprenez à faire les choses par vous-même. Soyez frugal et souvenez-vous du mode de vie de vos grands-parents. Apprenez à être en phase avec la nature et à suivre les saisons.

Une arme à fort impact psychologique dissuasif est le fusil à pompe : le clic-clac caractéristique de celui-ci lorsqu’on charge une cartouche est généralement suffisant pour que les agresseurs se calment et quittent la zone.

Ses amis milliardaires qui étaient restés à Saint Tropez se sont fait attraper par une horde de chômeurs affamés alors qu’ils essayaient de se rendre, par convoi de limousines, à l’aéroport de Nice. Il paraît que la vue de leurs corps pendus aux réverbères était terrifiante.

Un voleur de volaille s’est fait attraper et a été immédiatement jugé par le chef coutumier du village. Il a été lapidé. On ne plaisante pas avec la nourriture. C’est trop important.

Cette ferme est tenue par une communauté d’anciens babas cool écolos et leurs enfants. Ils ont tout ce qu’il faut, de l’eau, des panneaux solaires, un très grand potager, un élevage de chèvre. Ils ont recueilli une vingtaine de personnes. Le patriarche explique que la violence ne résout rien et que l’esprit est plus fort que les armes…. La ferme fut occupée par un gang de motards. Tous les habitants furent tués, les femmes furent violées, les stocks pillés et la ferme brûlée.

Bien qu’au moins 60 % de la population mondiale ait disparu en moins de deux ans, il reste de l’espoir.

« Il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont l’heure est venue. » (Victor Hugo)

Piero san Giorgo in Survivre à l’effondrement économique (édition le  Retour aux Sources, 2011)

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Devenir survivaliste ou résilient en cas de catastrophe

extraits : Pour se préparer à la fin du monde, du 23 au 25 mars 2018 s’est tenu le premier Salon du survivalisme : combat et survie en montagne, initiation à la permaculture, sensibilisation aux plantes sauvages comestibles, gestes de premiers secours, dépassement de soi, télécommunications en situation de crise, autonomie dans la vie quotidienne… Sur les 5 000 m2 d’exposition, une centaine de stands proposaient un éventail de produits allant du stage de survie au kit d’évacuation, en passant par le sac à dos, le couteau multifonction ou les systèmes de purification d’eau. L’organisateur s’enthousiasme, « Il y a un marché potentiel énorme…..

survivre aux survivalistes

extraits : Le mensuel La Décroissance (septembre 2008) nous présente un dossier «  survivre aux survivalistes ». Résumé : « Aux Etats-Unis, les survivalistes se donnent comme père fondateur Kurt Saxon, qui édite depuis 1974 une revue «le survivant ». Il s’agit de présenter des techniques de survie, mais aussi de combat dans la perspective de l’après-pétrole. Il ne s’agit pas tant de se préparer à survivre dans un monde devenu hostile que face à des humains devenus hostiles. Le survivaliste s’inquiète plus des futures pulsions de ses congénères que des possibilités de garder la terre fertile. Ce mouvement compte des milliers de membres, surtout aux Etats-Unis, qui réapprennent les techniques de la terre, la ferronnerie, l’artisanat d’antan. Selon eux, l’entrée dans l’ère du pétrole rare et cher va se concrétiser par une grande famine, par une relocalisation très brutale et par le retour à un âge de fer où seuls les plus organisés survivront. »….

Etre ou ne pas être survivaliste face au chaos

extraits : Carolyn Baker : « La vérité est que je mourrai un jour, que j’ai des réserves de provisions ou non. Si je meurs à cause d’une chute de population qui survient pour compenser notre dépassement des capacités de la nature, eh bien c’est la vie également. Finalement, si ma mort fait partie de quelque chose qui sert la communauté élargie, qui aide à stabiliser et à enrichir le bout de terre dont je fais partie, c’est tant mieux. » in L’effondrement (petit guide de résilience en temps de crise) aux éditions écosociété, 154 pages pour 10 euros….

9 réflexions sur “Bientôt le survivalisme climatique obligé”

  1. Nous sommes déjà 8 milliards d’habitants, et dans les décennies qui viennent nous seront entre 10 à 12 milliards d’habitants ! Bref, il y aura entre 2 à 4 milliards d’habitants supplémentaires, autrement dit 2 à 4 milliards de consommateurs supplémentaires à qui il faudra un logement, de l’eau, de la nourriture et des vêtements, autant de denrées supplémentaires à produire ! Et c’est sans compter les technologies dont ces individus supplémentaires vont aspirer : smartphones, voitures, machines à laver, télévisions, ordinateurs, et autres appareils électro-ménagers ! DONC, on va systématiquement émettre beaucoup plus de CO2 dans l’air que nous le faisons déjà maintenant ! Alors ça ne sert à rien de vouloir lutter contre le CO2 car on ne peut pas y arriver, c’est de la logique et du bon sens ! On n’aura pas le choix que de s’adapter au nouveau climat de sa région !

    1. Parti d’en rire

      Oui c’est bon ON a compris. Sauf que tu ne réponds toujours pas à la question.
      Survivaliste… pour Toi, c’est bon ou pas ? Explique nous, en détail, comment Toi tu comptes faire pour y arriver, à t’adapter et à survivre. Ton Yaka quoi.

  2. esprit critique

    – « Si l’effort d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre est mondial,
    l’effort d’adaptation au changement climatique est national et local. »
    ( PRÉSENTATION DU PLAN NATIONAL D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
    page 5/14 – ecologie.gouv.fr )

    Belle phrase là-aussi, non ? Une lapalissade, mais bon. En tous cas elle dit que ce plan ne vient absolument pas à l’encontre de la lutte (avec ou sans «») contre le réchauffement, notamment les émissions. Et comme dit l’autre, défaitiste, quand bien même tous les Français se suicidaient… eh ben ça continuerait à chauffer.
    Maintenant qu’ON le sait… le comble serait qu’ON ne fasse rien pour limiter la casse. Quand la météo annonce un cyclone, il vaut toujours mieux clouer des planches sur les fenêtres etc.
    ( à suivre)

    1. ESPRIT CRITIQUE

      (suite) ON peut toujours critiquer ce plan (pas moins de 51 mesures), mais que dirait-ON si rien n’était fait dans ce sens, celui de l’adaptation ?
      Et qui aujourd’hui (sauf bien sûr les extralucides) peut dire sérieusement si en 2050 et/ou 2100 ces mesures seront à la hauteur ou pas ?

  3. Crôque môsieur et madame

    – « Ses amis milliardaires qui étaient restés à Saint Tropez se sont fait attraper par une horde de chômeurs affamés alors qu’ils essayaient de se rendre, par convoi de limousines, à l’aéroport de Nice. Il paraît que la vue de leurs corps pendus aux réverbères était terrifiante. »

    Un réverbère c’est quand même moins terrifiant qu’une grue, et bien plus intéressant pour les chiens. Ceci dit l’histoire ne dit pas ce qu’ils faisaient là, pendus aux réverbères. Les y faisait-ON sécher, comme les jambons et les saucissons, ou alors les avait-ON pendus là juste pour décorer, comme les piments à Espelette ?
    Quoiqu’il en soit ON ne plaisante pas avec la nourriture !
    – « Un voleur de volaille s’est fait attrapé et a été immédiatement jugé par le chef coutumier du village. Il a été lapidé. On ne plaisante pas avec la nourriture. C’est trop important. »

  4. Parti d’en rire

    Climato-sceptico-réaliste, grand économiste, anti-gôchiste, extralucide, misogyne, vieux garçon, champion de l’Argumentation, et de la Démonstration, entre autres… qui suis-je ?
    Petit indice : « Je l’ai toujours dit, si vraiment il y a changement climatique lié à l’activité humaine ou pas, on devra s’adapter à ce nouveau climat ! Et puis c’est tout ! Mais on ne pourra pas en empêcher le phénomène… Ainsi soit il ! »
    (20 mars 2025 à 05:34 “On est foutu, et on l’a bien cherché” )

    Notre super phénomène biosphérique devrait donc être à fond derrière Agnès Pannier-Runacher, pour défendre ce Pnacc et ces COP régionales. Logiquement…

    1. Ben oui démonstration si tu veux ! Alors pour sauver ton soit disant climat il va falloir voter des lois qui ne soient pas censurés par le Conseil constitutionnel, qui ne soient pas censurés par l’Union européenne, qui n’enfreignent pas les accords commerciaux internationaux (puisque tu veux un monde sans frontière) et donc que veux tu faire interdire pour sauver le climat ? (évidemment qui ne provoquent pas de révolte !, sic !) Interdire les avions ? Interdire les camping car ? Interdire d’avoir un ordinateur ? Interdire les smartphone ? Interdire les voitures ? Interdire d’avoir plus de 40 mètres carré d’habitat par habitant ? Interdire manger de la viande ? Interdire les bateaux de plaisance ? Interdire les robots électro-ménager ? Interdire lave vaisselle et machine à laver ? Interdire l’usage de plastique dans tous les objets (dont les jouets) ? Ou as tu autre chose à proposer qui soit suffisant pour baisser le CO2 à la hauteur des enjeux ?

    2. Après comme solution il y a baisser la population mondiale pour baisser le nombre de consommateurs, mais ça on sait déjà que tu ne veux pas ! Bref, je suis curieux de connaître tes solutions qui ne soient pas censurées par le conseil constitutionnel et par les instances internationales ? Selon moi on peut avoir plein de solutions en théorie mais pas en pratique, donc je suis bien réaliste quand je dis tout ça ! Et en imaginant même que tu parviennes à faire interdire tout ou partie des objets évoqués précédemment, la population votera un nouveau gouvernement 5 ans plus tard pour lever toutes tes interdictions ! Donc tu ne feras rien de tout ça même si tu as le pouvoir suprême à l’Élysée ! Au mieux tu instrumentaliseras l’écologie pour taxer davantage afin de t’assurer des rentes …. Mais ça ne sauvera pas le climat pour autant…

      1. Parti d’en rire

        Mon soi-disant climat… t’es vraiment un sacré phénomène !
        Climato-sceptico-réaliste, grand économiste, c’est bon tout le monde l’a compris. Lepeniste, trumpiste, poutiniste, c’est toujours bon de le rappeler. Défaitiste OK !
        Mais survivaliste… pour Toi c’est bon ou pas ?

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