« Depuis quelques années, les larcins agricoles prennent de l’ampleur, surtout en périphérie des grandes agglomérations. Les gendarmeries sont mobilisées… sans grand effet ! Les réservoirs des tracteurs sont siphonnés, parfois c’est un coup de pioche dans le réservoir. Les câbles électriques en cuivre des travées d’irrigation, les piquets en fer des clôtures, les asperseurs, des morceaux de serre… disparaissent. Sans compter les animaux d’élevage, parfois dépecés sur place pour leur viande, les fruits et légumes dont des champs entiers sont pillés le temps d’une nuit. On vient saccager un travail pénible et peu rémunérateur, les paysans deviennent fous ! Alors on creuse des fossés, s’entoure de chiens, s’équipe de caméras de vidéosurveillance à infrarouge. Des rondes de surveillance nocturne s’organisent, un trufficulteur de la Drôme a abattu un voleur à coups de fusil à pompe. Quand l’alarme se déclenche quelque part en pleine nuit, les gars n’y vont pas avec un bâton. L’ambiance a bien changé dans les campagnes, jadis réputées accueillantes. Le Front national grimpe chez ces bosseurs qui ne supportent plus le laxisme. La République les a abandonnés à leur sort. »
Nous n’avons rien changé, ce sont les expressions exactes d’un article du MONDE*. Quand la misère dans les villes va exploser après le choc pétrolier tout proche, quand il n’y aura plus grand chose à manger dans les banlieues difficiles, des bandes vont saccager les campagnes. Il faudra être bien armé. C’est ce que pensent les survivalistes :
« D’abord l’essence devint rare et chère, et maintenant il n’y en a plus. L’âge de l’automobile est terminé. L’électricité aussi. Aucun ordinateur ne fonctionne. Les grandes entreprises n’existent plus. L’argent papier ne vaut plus rien. Des villes ont été détruites. Il n’y a plus de gouvernement… La concurrence pour des ressources de plus en plus rares sera féroce. On observe très bien, dans le cas d’effondrements d’Etats ou de révolutions, des comportements violents dont les gens ne se croyaient pas capables : massacre atroces, viols, pillages, enfants-soldats. Une arme à fort impact psychologique dissuasif est le fusil à pompe : le clic-clac caractéristique de celui-ci lorsqu’on charge une cartouche est généralement suffisant pour que les agresseurs se calment et quittent la zone. Un voleur de volaille s’est fait attraper et a été immédiatement jugé par le chef coutumier du village. Il a été lapidé. On ne plaisante pas avec la nourriture. C’est trop important. »**
* LE MONDE du 22 août 2013, Les agriculteurs exaspérés et démunis face aux vols sur leurs exploitations
** Survivre à l’effondrement économique de Piero San Giorgo (2011)
Ce scénario que l’on croyait de science fiction est hélas de plus en plus probable. L’effondrement nous guette et il conduira sans doute à la généralisation de ces comportements. Notre démocratie est dépendante de l’énergie et du niveau de vie qu’elle nous procure provisoirement. Quand nous aurons épuisé la Terre, nous aurons toute les chances de tomber dans la barbarie.
Ce scénario que l’on croyait de science fiction est hélas de plus en plus probable. L’effondrement nous guette et il conduira sans doute à la généralisation de ces comportements. Notre démocratie est dépendante de l’énergie et du niveau de vie qu’elle nous procure provisoirement. Quand nous aurons épuisé la Terre, nous aurons toute les chances de tomber dans la barbarie.