biocide et humanicide

Comment alléger son empreinte sur la biosphère ? Jusqu’à aujourd’hui, nous pensions qu’il n’était pas possible de faire mieux que Diogène le Cynique (vers 410-323 avant J.-C.). Ayant vu un jour une souris qui courait sans se soucier de trouver un gîte, sans crainte de l’obscurité, et sans aucun désir de tout ce qui rend la vie agréable, il la prit pour modèle. Ce « Socrate en délire », comme le surnommait Platon, marchait pieds nus en toute saison, dormait sous les portiques des temples et avait pour demeure habituelle un tonneau. Méprisant les biens matériels, il jeta un jour son écuelle en voyant un enfant boire l’eau de la fontaine avec ses mains : « Cet enfant m’apprend que je conserve encore du superflu. » Le principe de sa philosophie ? L’homme doit vivre sobrement, s’affranchir du désir, réduire ses besoins au strict minimum. Il justifiait sa conduite en affirmant que les hommes s’imposent des efforts démesurés en oubliant de vivre simplement et sainement selon la nature.

                Mais LeMonde du 3 août nous apporte la preuve qu’il y a plus fort encore. Des moines anachorètes se mettent en position de méditation assise, jambes croisées, et entrent dans l’immobilité (nyujo). Ils retiennent leur souffle et les battements de leur cœur, commencent un long jeune anorexique. Pour abandonner leur enveloppe corporelle, ils se laissent dépérir en se privant de  céréales puis, après 2000 jours, se privent encore de fruits et d’herbes pour ne plus boire que de l’eau. Au moment où la mort d’inanition advient, le corps est déjà presque momifié. Dans les temples de la région de Yodona au Japon, on peut encore admirer une vingtaine de ces momies. Ces moines sont parvenus, du point de vue de la doctrine ascétique, à vivre simultanément dans le monde des vivants et le Nirvana. Ce n’est pas plus stupide que d’endurer 660 km de bouchons le samedi 31 juillet ou d’emprisonner les parents de mineurs délinquants comme le propose l’UMP en France.

                Plus sérieusement, cela pose la question des limites : A quel moment faut-il s’arrêter de consommer, s’arrêter de procréer, s’arrêter de respirer ? Alors que nous ne parvenons pas à freiner l’hystérie consumériste et la détérioration de la planète, certains en arrivent à envisager des positions extrêmes. Le politologue Paul Ariès nous a révélé par exemple qu’il existait une Eglise d’Euthanasia qui a son siège social à Somerville (USA) et revendique officiellement un statut religieux. Cette « Eglise » fut reconnue officiellement le 25 mars 1994 dans l’Etat du Delaware, puis, le 22 août 1995, par l’administration fédérale américaine. Sa devise est limpide « économisez la planète, détruisez-vous ». La population humaine serait, selon cette « Eglise », responsable de par sa croissance d’un vrai écocide. Elle menacerait d’extinction toutes les autres espèces végétales et animales. Seul un humanicide pourrait arranger la situation : « Nous avons quelque chose à faire très rapidement et la chose la plus importante que nous puissions faire est de réduire notre population (…) C’est quelque chose que chacun de nous peut faire, elle n’exige pas de formation spéciale et c’est pourquoi chaque membre de l’église d’euthanasia prend le vœu de ne plus jamais procréer ».

Source : http://www.prevensectes.com/euthanasia1.htm

3 réflexions sur “biocide et humanicide”

  1. N’empêche, blague à part, amis et ennemis du développement dit durable (en contradiction dans les termes), ne serait-il pas temps de faire quelque chose ? Dites vous ?
    De choisir entre toutes les voies ? Est-ce ce que vous dites ?
    Diogène, moines, Malthus, ou continuer sur notre lancée, admirer le capitalisme triomphant, dévorant, mondialisant le monde jusqu’à son explosion colonisatrice et polluante dans le cosmos ou sa perte par extinction de combustible, sur notre trop petite planète et maintenant déjà ravagée, telle serait la question.

    Ne peut-on plus probablement imaginer l’humanité courant, à la fois dans toutes les directions :
    surproduction, surpopulation, ascétisme, voeux de pauvreté ou de retour au strict nécessaire, sectes, chapelles, universalisme, communautarismes, pénurie, misère, guerre et tous les chemins intermédiaires du cynisme radical jusqu’à la sagesse retrouvée ou aux nouvelles folies inventées ?
    Rien de bien nouveau, en définitive, sous le soleil, sauf une terrible pagaille et un entrelacement féroce de proliférations contradictoires qui vont s’entasser en couches et nous booster encore le capitalisme pour quelques lustres ou plus, sans fin perceptible pour nous, produisant même le luxe de pénuries d’idées et de surproduction d’objets .

  2. « Sa devise est limpide « économisez la planète, détruisez-vous ».
    ce qui serait « éco-responsable », c’est qu’ils commencent par montrer l’exemple, mais comme beaucoup parmi ces ayatollahs de la pensée écolo, ce sont des « faites ce que je dis, pas ce que je fais »…
    et, sérieusement, vous y croyez à ces histoires de moines? ça ne vous rappelle pas une époque pas si lointaine où des milliers d’occidentaux, jeunes et moins jeunes, qui filaient à Katmandou ou dans des lieux de ce type, se faire embrigader et surtout escroquer, au propre comme au figuré, par des pseudos moines…
    ah, décidemment, l’homos occidentalus est prêt à gober toutes les fadaises pouvu qu’elles le sortent de son ennui et de son confort « petit bourgeois », bien matérialiste et qui pourtant le fait vivre grassement.
    aujourd’hui, les moines ascètes. Demain, les sumos goinfres. Les modes sont des éternels recommencements.!!!

  3. « Sa devise est limpide « économisez la planète, détruisez-vous ».
    ce qui serait « éco-responsable », c’est qu’ils commencent par montrer l’exemple, mais comme beaucoup parmi ces ayatollahs de la pensée écolo, ce sont des « faites ce que je dis, pas ce que je fais »…
    et, sérieusement, vous y croyez à ces histoires de moines? ça ne vous rappelle pas une époque pas si lointaine où des milliers d’occidentaux, jeunes et moins jeunes, qui filaient à Katmandou ou dans des lieux de ce type, se faire embrigader et surtout escroquer, au propre comme au figuré, par des pseudos moines…
    ah, décidemment, l’homos occidentalus est prêt à gober toutes les fadaises pouvu qu’elles le sortent de son ennui et de son confort « petit bourgeois », bien matérialiste et qui pourtant le fait vivre grassement.
    aujourd’hui, les moines ascètes. Demain, les sumos goinfres. Les modes sont des éternels recommencements.!!!

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