Biodiversité en péril extrême, tout le monde s’en fout

LE MONDE en page Une et gros titre : « Un million d’espèces menacées de disparition… Il n’est pas trop tard pour agir. » Bonne nouvelle, on commence dans l’éditorial* à s’éloigner de l’anthropocentrisme dominant : « La planète s’achemine vers la sixième extinction de masse avec un unique responsable : l’homme… Rien ne saurait justifier qu’une espèce – la nôtre – s’arroge le droit de vie et de mort sur toutes les autres… L’humanité fait partie intégrante de la biodiversité, elle a un destin lié avec l’ensemble du vivant… » Mauvaise nouvelle, l’utilitarisme refait très vite surface : « En sapant la biodiversité, nous mettons en péril notre propre avenir… La qualité de l’air que nous respirons, de l’eau que nous buvons, de la terre qui nous nourrit, est aussi tributaire de celle des milieux naturels. » Le problème, c’est que pour ce média « La réponse à l’extinction des espèces est désormais entre les mains des gouvernements ». Faire confiance à des gouvernements qui n’ont jamais considéré l’épuisement en ressources fossiles, qui organisent depuis bientôt 25 ans des conférences sur le péril climatique sans rien changer à nos modes de vie, c’est un non-sens. D’autant plus que la biodiversité, tout le monde s’en tape le coquillard. Nous aurons ce que nous méritons, famines, guerres et épidémies sur un sol où ciment, goudron et friches industrielles conserveront les ultimes traces de la civilisation thermo-industrielle.

Pour agir vraiment il faudrait verser dans l’écocentrisme prosélyte, pratiquer la sobriété partagée et combattre la société de croissance. C’est notre envahissement de l’espace de toutes les espèces vivantes par notre population et nos activités qui entraîne la chute de la biodiversité. Quelques points de vue sur lemonde.fr :

Hum : « Rien ne saurait justifier qu’une espèce, la nôtre.. » Attention, l’homme a peut-être tous les défauts du monde mais cette planète est d’abord la sienne, il y a créé ce qu’aucune autre espèce n’est capable de faire, civilisations, cultures, valeurs, histoires.

Animal poilu mais pas méchant : Pour sauver je ne sais pas combien des millions d’espèces dans les siècles à venir, il y a une seule espèce à supprimer : l’espèce humaine et sa cupidité, son arrogance, son ignorance et son incompréhension de la place qui lui revient dans l’ordre naturel.

HdA : Depuis la sortie d’Afrique d’Homo Erectus, partout où il est passé, des centaines d’espèces ont disparu. L’agriculture a accéléré le phénomène. La vie moderne met la barre un peu plus haut. Et rien ne vient enrayer cette détermination à détruire, des mammouths aux loups de Tasmanie et passant par les mégathériums, le dodo, la vache marine de Stelléride, la perruche de Caroline et des milliers d’autres. Nous avons toujours une bonne raison de les détruire.

Claude Hutin : Qu’une grenouille à pattes vertes endémique à Bornéo disparaisse, ça fait quoi au juste concrètement ? Pendant ce temps il y a des vraies personnes qui meurent, du paludisme par exemple, et les écologistes s’en fichent. La sauvegarde de la biodiversité n’est pas une fin en soi, il faut savoir ce qu’on veut préserver et pourquoi.

Alphonse : A moins que cette petite grenouille ne soit capable de se nourrir des larves de moustiques porteurs du paludisme? Pauvre petit Hutin.

JEAN-PHILIPPE PETIT : L’origine humaine de l’effondrement prévu est attestée, mais rien de vraiment très concret ne l’empêche et l’humanité le sait. Nous colloquons. En 2018, total des dépenses militaires mondiales : 1 565 milliards d’euros. Les rogner ou « suicider » l’humanité prochaine ?

SIMON M : il faudra quand même parler de l’éléphant dans la pièce… la destruction des habitats, c’est la surpopulation, et l’incapacité (ou l’absolu manque de volonté) de certains états à contrôler/limiter les naissances… C’est sûr qu’à plus de 7 milliards d’êtres humains (d’autant que nous sommes une espèce relativement auto-centrée sur nos besoins), ça laisse moins de place aux autres espèces…

Marcel : La nature poursuit tranquillement son chemin, elle n’a que faire de l’avenir de l’humain. L’avenir est au plus malin, et ce n’est pas l’humain, mais le cafard qui existe depuis 355 millions d’années…

1 réflexion sur “Biodiversité en péril extrême, tout le monde s’en fout”

  1. Oui tout le monde s’ en fout, c’ est un fait!

    Qui change quoique ce soit dans son comportement quotidien, dans ses choix de consommateur, dans sa réflexion sur sa place parmi le Vivant? A ce propos qui sait ce que Ecologie signifie et Biodiversité?

    Eh bien ce sont toujours les mêmes ,avec la conscience en éveil depuis souvent longtemps.
    Le citoyen  » normal  » ne change pas , il attend tout des autres et de l’ Etat qui a bon dos . Pas étonnant que la mayonnaise des gilets jaunes ait si bien pris avec une mentalité aussi irresponsable.
    Je vois des voisins, des copains… sympas certes, mais ils ne remettent rien en cause et pensent d’ abord à leur confort matériel, parfois en adhérant ou défilant avec une jolie pancarte mais ça en va guère plus loin.
    Comment croire qu’on va s ‘en sortir?

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