Biosphere-Info : Ecologie, droite ou gauche ?

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A l’heure où l’idée écologique commence à infuser tous les partis politiques s(ou presque) se pose la question de la classification de l’écologie sur l’échiquier politique : droite, gauche, ou ailleurs ? Notons d’abord que depuis les années 1970, le parti socialiste n’a véritablement jamais été présent sur les différents fronts de la lutte environnementaliste et a laissé aux Verts la sous-traitance de cette problématique. Notons aussi que la droite traditionnelle n’a jamais brillé sur le front de l’engagement écologique. Notons pourtant que la droite a eu aussi ses ministres compétents en matière environnementale comme Corinne Lepage, Serge Lepeltier ou Nathalie Kosciusko-Morizet.  Notons surtout que le parti écologiste des Verts a fait en 1984 son entrée en politique sous le slogan : « Ni gauche, ni droite ! ». Son amarrage au Parti socialiste ne date que de 1997 et les élections européennes de 2019 marqueront sans doute son autonomie retrouvée.

Le véritable obstacle en matière écologique ne repose pas sur la dichotomie droite/gauche. Elle repose sur une contradiction qui s’insère au cœur de chaque individu : « Au sein des démocraties, la difficulté viendrait plutôt de la résistance farouche de la majorité des populations à la remise en cause de leur mode de vie, considéré comme un acquis dans le cadre d’un progrès à sens unique, perçu comme un droit. » (Hubert Védrine, Le débat, Janvier-Février 2005, n °133). Plus généralement, il devrait être clair pour tous que l’écologie n’est pas un thème de droite ou de gauche puisque nous sommes tous concernés par l’évolution de la biosphère. Arnold Schwarzenegger le dit simplement : « Il n’y a pas un air républicain ou un air démocrate, il y a l’air que nous respirons tous. » (Le Monde.fr | 11.10.2014, La leçon d’Arnold Schwarzenegger aux climatosceptiques). Voici quelques points de vue historiques sur l’obsolescence de la dichotomie droite/gauche.

1973 La convivialité d’Ivan Illich

La dictature du prolétariat et la civilisation des loisirs sont deux variantes politique de la même domination par un outillage industriel en constante expansion. Une interprétation exclusivement industrielle permet aux communistes et aux capitalistes de parler le même langage. La politique économique socialiste se définit bien souvent par le même souci d’accroître la productivité industrielle que le chantre de la libre entreprise. Aussi longtemps qu’on attaquera le trust Ford pour la seule raison qu’il enrichit Monsieur Ford, on entretient l’illusion que les usines Ford pourraient enrichir la collectivité. La solution ne réside pas dans un certain mode d’appropriation de l’outil, mais dans la découverte du caractère non convivial de certains outils.

1979 Que la crise s’aggrave de François Partant (Parangon, 2002)

En fin de compte, la division entre droite et gauche est aujourd’hui presque totalement dépourvue de sens ; il y a ceux qui cherchent l’avenir en respectant la logique du système, les soumis, et les autres, réfractaires à cette logique : voilà la ligne de partage politique qui traverse toutes les classes. Les écologistes réfractaires luttent contre les moyens et les conséquences de la croissance, ils ébranlent donc notre système qui implique la croissance.

1980 Le Feu vert de Bernard Charbonneau (réédition Parangon, 2009)

L’écofascisme a l’avenir pour lui, et il pourrait être aussi bien le fait d’un régime totalitaire de gauche que de droite sous la pression de la nécessité. En effet, les gouvernements seront de plus en plus contraints. Déjà commence à se tisser ce filet de règlements assortis d’amendes et de prison qui protégera la nature contre son exploitation incontrôlée. Que faire d’autre ? Ce qui nous attend, comme pendant la seconde guerre totale, c’est probablement un mélange d’organisation technocratique et de retour à l’âge de pierre : les intuitions de la science-fiction risquent d’être plus près de la réalité à venir que la prospective progressiste de M.Fourastié.

1991 Philosophie de la crise écologique de Vittorio Hösle (Wildproject, 2009)

Ce ne sont pas les différents régimes de propriété des moyens de production qui déterminent les modalités d’exploitation de la nature mais bien la mentalité de ceux qui prennent des décisions importantes. C’est avec sagacité qu’André Gorz a subsumé l’économie contemporaine capitaliste et socialiste sous un concept plus large, l’industrialisme. Cela est difficile à faire admettre à ceux qui restent tributaires de l’illusion simplificatrice du modèle gauche/droite. Mais on se rend compte actuellement que des chrétiens démocrates et des sociaux-démocrates partageant une même sensibilité écologique sont plus proches les uns des autres que de leurs camarades de parti qui restent attachés au modèle productiviste.

1999 Politiques de la nature (comment faire entrer les sciences en démocratie) de Bruno Latour

L’écologie politique ne cherche pas à choisir une place à droite ou à gauche, selon l’organisation des travées au parlement. Aucun paquet tout ficelé ne permet d’opposer les forces du Progrès et celles de la Réaction. Les divisions à l’intérieur des partis sont depuis déjà longtemps supérieures à ce qui les réunit. Que faire de la gauche et de la droite si le progrès consiste à aller d’un mélange des faits et des valeurs à un mélange encore plus inextricable ? Si la fraternité réside non pas dans un front de civilisation qui renverrait les autres à la barbarie, mais dans l’obligation de construire avec tous les autres un seul monde commun ? Si l’égalité demande à prendre en charge les non-humains sans savoir d’avance ce qui relève du simple moyen et ce qui appartient au royaume des fins ? Si la République devient une forme de parlement des choses ? L’écologie débute à peine, pourquoi aurions-nous fini d’explorer les institutions de la vie publique ?

2003 Pétrole, la fête est finie d’Heinberg Richard (Résistances, 2008)

Tant la gauche que la droite tendent à occulter le problème de la croissance démographique continuelle. Pourtant tous les pays de la planète ont dépassé leur capacité d’accueil.

2005 Comment ne plus être progressiste…sans devenir réactionnaire de Jean-Paul Besset

  • Tu n’es donc plus de gauche ?
  • Non.
  • Tu ne te sens pas un peu à droite ?
  • Pas plus. De toute façon, aujourd’hui, c’est à peu près pareil.
  • Quand même…
  • Si, si, franchement. La carrosserie change un peu mais le moteur reste le même. Croissance, production, progrès…

Le capitalisme et le socialisme participaient de la même valeur productiviste, et si le second avait triomphé plutôt que le premier, nous serions probablement arrivés à un résultat indique. Les deux systèmes ne partagent-ils pas la même vision opérationnelle de la nature, corvéable à merci pour répondre à la demande ? L’un comme l’autre se proposent de satisfaire l’exigence de bien-être social par l’augmentation indéfinie de la puissance productive : logique de développement des forces productives par le marxisme, libérées de la propriété privée ; dynamique des mécanismes de marché pour le capitalisme, en éliminant les obstacles à son fonctionnement.

La lutte contre l’exploitation des uns et l’arrimage aux privilèges des autres ne peuvent être confondus, mais un même corpus idéologique lie les deux mouvements. Ce qui les rassemble demeure plus fort que ce qui les oppose. C’est d’un même mouvement que les néoconservateurs américains décident de nouveaux forages pétroliers dans le parc national de l’Alaska et que le ¨Parti des travailleurs de Lula donne son feu vert à la culture du soja transgénique sur les terres conquises sur la forêt amazonienne. Au nom du progrès, les idéologues de la bourgeoisie mais aussi la plupart des marxistes prédisent un monde sans paysans. A croire que ceux-ci constituaient une race de perturbateurs, celle qui maintient le lien avec la nature, et qu’il fallait définitivement tourner cette page « archaïque » de l’histoire.

Pour basculer vers la société durable, nous n’avons besoin ni de la droite, ni de la gauche. D’un même mouvement, elles se refusent à prononcer les mots qui fâchent – limites, décroissance, sobriété, modération, écotaxes – et elles n’envisagent de changements qu’à l’étalon des mots usés – modernité, développement, progrès.

2006 Pour un pacte écologique (avec le Comité de veille écologique) de Nicolas Hulot

Madame ou monsieur le futur président de la République, l’impératif écologique n’est pas une priorité, c’est LA priorité.

Mobilisation ! J’emploie ce terme à dessin, dans son sens guerrier, même si cette guerre est d’un type particulier puisqu’elle est dirigée contre nous-mêmes. L’ennemi ne vient pas de l’extérieur, il siège à l’intérieur de notre système et de nos consciences. L’impératif écologique ne sera pas relevé en faisant l’impasse sur cette double dimension, collective et individuelle, en sous-traitant le problème aux scientifiques, aux politiques ou aux industriels. Nous avons besoin que chacun participe au changement. L’impératif écologique dessine un paysage politique radicalement différent de ceux auxquels nous sommes habitués. Il suppose une confluence d’intérêts plutôt qu’un conflit d’intérêts. Il faut en finir avec les logiques exclusives de parti, cette psychologie de horde où l’individu abdique toute conscience pour privilégier les intérêts de sa boutique. Si quelque chose émerge, ce ne sera ni à droite ni à gauche, ni au centre, mais au-dessus. Il est indispensable que toutes les familles politiques partagent le même diagnostic et votent de concert les grandes orientations pour une mutation écologique de notre société, d’autant plus qu’elles seront parfois rugueuses.

2006 Les Ecovillages de Jonathan Dawson

L’intérêt principal des communautés de résilience, c’est qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle idéologie, mais d’une pratique : comment faire en sorte que sa communauté d’appartenance puisse faire face prochainement aux chocs que sont l’épuisement des ressources fossiles (le pic pétrolier…), le réchauffement climatique, l’éloignement de l’homme par rapport à la nature. C’est aussi une pratique applicable au Nord comme au Sud, par les gens de droite comme par les gens de gauche, par les bobos et les paysans, par les chefs d’entreprise et par les travailleurs. La volonté de vivre en communauté repose non sur les affinités de ses membres mais sur des valeurs et une mission communes remonte aux brumes de la préhistoire.

2007 petit traité de la décroissance sereine de Serge Latouche (1001 nuits)

La croissance et le développement étant respectivement croissance de l’accumulation du capital et développement du capitalisme, la décroissance ne peut être qu’une décroissance de l’accumulation, du capitalisme, de l’exploitation et de la prédation. La véritable dualité politique n’est plus celle qui distingue « la droite » de « la gauche », mais celle qui sépare les partisans respectueux du souci écologique des autres, les prédateurs. La critique radicale de la modernité a été plus poussée à droite qu’à gauche, avec Hannah Arendt ou Cornelius Castoriadis. Nicolas Hulot, Corinne Lepage, Yann Arthus-Bertrand ne sont pas « de gauche ». Et le programme d’une société de décroissance que nous proposons est aussi peu partagé à gauche qu’à droite.

2009 C’est maintenant ! Trois ans pour sauver le monde de Jancovici Jean-marc et Grandjean Alain (Seuil)

De l’extrême gauche à l’extrême droite, ils sont tous d’accord : il y a peut-être un problème avec le pingouin sur la banquise, ce qui rend les enfants très tristes, mais cela ne concerne pas les affaires des grandes personnes, comme le pouvoir d’achat ou la compétition économique internationale. Au dernier débat présidentiel, c’est donc du même côté de la table que nous aurions dû trouver Royal, Sarkozy, et les deux journalistes politiques qui les interrogeaient. Tous les quatre étaient tellement confiants dans leurs promesses de croissance infinie ! Seule la répartition des sucettes supplémentaires était un sujet de débat.

2009 Simon Charbonneau, Résister pour sortir du développement (le droit entre nature et liberté) (Sang de la Terre)

Le clivage qui marque depuis la Révolution française la séparation entre une droite conservatrice et cléricale et une gauche républicaine et progressiste est obsolète. Les repères se brouillent, la droite a même confisqué à la gauche le monopole du progressisme et de l’engagement écologique. L’opposition entre la droite et la gauche est aussi en décalage croissant avec l’urgence écologique. Faut-il rappeler que les représentants du capitalisme comme ceux du socialisme ont toujours manifesté une foi inébranlable dans les vertus d’un progrès menant l’humanité vers le bien être matériel et la paix entre les hommes. Cette croyance au progrès, marqué pourtant par des totalitarismes et des massacres, entre dans une crise idéologique majeure. Comme l’écologie est transversale, elle ne peut être revendiquée par aucun parti.

2009 Le syndrome du Titanic – 2 de Nicolas Hulot

On ne m’en fera pas démordre : les enjeux écologiques se situent au-delà de l’affrontement traditionnel entre droite et gauche. Nous ne défendons pas des intérêts particuliers, mais l’humanité tout entière. Quel que soit le vainqueur des élections, il s’agissait pour moi de continuer à ouvrir l’espace de l’impératif écologique.

2009 Sur quelle planète vont grandir mes enfants ? (Ecologie, clé du futur) de Jean-Guillaume Péladan

Les modes de gestion des ressources et des biens publics ne sont ni de droite, ni de gauche. Les clivages idéologiques passés accusent leur obsolescence.

2009 Tu viens ? de Nathalie Kosciusko-Morizet

On entre en politique, adolescent, pour faire bouger les choses. Lorsque j’en ai éprouvé le besoin, et rien n’a changé depuis, il m’a semblé que le levier du mouvement était à droite, quand la gauche française me paraissait vouée à la répétition vaine de principes dont elle faisait, au mieux, une sorte de vêtement de l’inertie. L’invocation permanente de la justice sociale, du partage, et du « pluriel », tout cela ne n’habillait plus rien, ne disait plus aucune espérance. Qu’on le veuille ou non, c’est bien la droite qui a porté en France la législation environnementale, qui lui a donné un principe constitutionnel et qui a organisé la première véritable concertation publique sur l’ensemble de ces enjeux : création en 1971 du ministère de l’environnement par Georges Pompidou, loi Barnier en 1995, Charte de l’environnement en 2005 avec Jacques Chirac et « Grenelle de l’environnement » lancé en 2007 par Sarkozy.

2010 Le paradis sur Terre d’Alain Hervé

On l’a entendu aussi bien à gauche qu’à droite pendant le débat parlementaire (en 1979) sur l’industrialisation nucléaire : « Pour réduire les inégalités sociales, nous avons besoin de davantage d’énergie. » Ce qui revient à dire, à droite : « Nous refusons de partager les richesses déjà accumulées, mais ça ne nous coûte pas cher de promettre de partager les richesses à venir. » A gauche, cela veut dire : « Plutôt que chambarder la société, nous attendons que la corne d’abondance nucléaire commence à produire et nous serons là pour répartir justement ses fruits. » Et voilà toute la classe politique agenouillée, mains jointes devant la machine, l’implorant de déverser une pluie de bienfaits. Ainsi soit-il. J’ai eu du fait de ma profession l’occasion de bavarder avec quelques-uns de nos dirigeants. Je peux citer Jospin, Rocard, Guichard, Couve de Murville… Gauche, droite, je les ai tous trouvés parfaitement ignares en ce qui concerne les notions les plus élémentaires de l’écologie : les biotopes, la biodiversité, la chaîne alimentaire, les risques liés à l’énergie nucléaire, aux manipulations génétiques… Enfermé à vie dans un système de références appris à l’école (souvent à l’ENA) et dont ils étaient incapables de sortir. Et ça ne change pas avec les nouveaux venus.

2010 Manifeste pour une société écologique (texte de synthèse lors de la création d’EELV le 13 novembre 2010)

A droite, à gauche ou au centre, beaucoup se disent maintenant convaincus de l’importance de la question écologique. C’est un effet spectaculaire de l’impact de la crise. Les écologistes n’ont pas de raison de douter de la sincérité des évolutions individuelles. Ils s’en réjouissent même. Mais force est de constater que, dans les programmes et les décisions des formations de droite, de gauche ou du centre, l’intégration de la question écologique apparaît plus comme une posture d’opportunité, une concession à l’air du temps, que comme un véritable tournant.

  Dans les mouvements libéraux, conservateurs, sociaux-démocrates ou d’inspiration marxiste, la problématique écologique reste généralement perçue comme relativement secondaire, une catégorie parmi d’autres, un secteur d’intervention supplémentaire qu’il s’agit d’ajuster sans faire obstacle à l’orientation prioritaire, à savoir les politiques de stimulation de la croissance à des fins de redistribution en direction de leurs bases sociales.Fossilisés par leur histoire, ils se refusent à accomplir une mue qui les montrerait nus.

L’écologie politique a donc toute raison de revendiquer son autonomie, refusant de devenir une force d’appoint assignée à la sous-traitance ou au supplément d’âme. Mais autonomie n’est pas isolement. Les écologistes ne sont pas seuls au monde. Il nous faut donc construire des majorités d’idées en cherchant en permanence des partenariats avec d’autres forces politiques et plus largement avec les organisations et les mouvements sociaux concernés, à travers des pactes ponctuels, sectoriels ou régionaux, démarche pouvant se prolonger jusqu’à conclure des accords de gouvernement ou de mandature.

Les écologistes n’exigent aucun passeport idéologique si l’accord intervient sur l’essentiel du projet de société. Mais le poids de l’histoire et la réalité politique obligent à constater que l’attachement des partis de droite aux formes les plus sauvages du libéralisme, vecteur privilégié de l’approfondissement des crises, dogme idéologique et système économico-social rigoureusement incompatibles avec la mutation écologique, rend les rapprochements impossibles. Les écologistes seront toujours disponibles pour appuyer toute mesure qui irait dans le bon sens, quels qu’en soient les protagonistes, mais ils ne se laisseront jamais enfermer dans des opérations de dilution de leur projet dans les méandres du capitalisme vert. L’écologie politique est donc conduite à envisager ses alliances avec la social-démocratie et les partis qui se réclament de la gauche. Cela ne va pas de soi. Certes, des sensibilités voisines sur les questions de droits humains et de justice sociale, confortées par des complicités militantes et des proximités historiques, ont conduit les écologistes à collaborer souvent étroitement avec les forces de gauche. Des valeurs se croisent, des objectifs convergent. L’écologie politique ne sera jamais neutre vis-à-vis du clivage droite-gauche quand il s’agit de choisir entre des politiques qui favorisent les privilégiés et celles qui se préoccupent des démunis.

Pour autant, les écologistes et les gauches ne sont pas des alliés naturels. Ils n’ont pas le même ancrage historique et ne s’inscrivent pas dans le même horizon. Marqués comme la droite au fer rouge du productivisme, fascinés par ses fétiches et ses addictions, la social-démocratie et les courants marxistes restent éloignés de l’essentiel du paradigme écologiste. Les écologistes souhaitent les convaincre de changer d’orientation. Mais ils n’ont pas vocation à épouser une doctrine qui n’est pas la leur en y introduisant un peu de vitamine verte.

Le champ de la discussion et des convergences est donc ouvert ainsi que l’indiquent de nombreux signaux venus des rangs de gauche. Mais les frémissements ne font pas une politique et, de la parole aux actes, le changement de cap reste à démontrer. En l’état actuel des projets respectifs, l’écologie politique n’est pas candidate à une union de la gauche où son identité se dissoudrait. Elle est néanmoins prête à des contrats de partenariats avec les gauches disposées à aller aussi loin que possible vers la transformation écologique et sociale de la société.

2011 Changer le monde, tout un programme de Jean-Marc Jancovici

En Occident, alors que certains pays ont été soi-disant à gauche et d’autres soi-disant à droite, les modes de consommation à l’arrivée sont furieusement identiques ! Dans le monde fini qui est le nôtre, le mode de vie futur va dépendre bien davantage de la disponibilité de l’énergie par personne que de la nature des régimes politiques.

2011 Des écologistes en politique d’Erwan Lecoeur (lignes de repères, 2011)

L’écologie politique comporte la même temporalité ternaire du mythe, passé harmonieux du climax, présent catastrophique et projet de sauvetage de la planète ; toutefois le héros central du récit n’est plus le prolétariat comme dans la philosophie de l’histoire du XIXe, mais la nature. Après le libéralisme et le socialisme du XXe siècle, l’écologie est la grande idée du XXIe siècle, qui répond à la principale question du temps : la question naturelle. C’est au-delà du clivage droite-gauche que se situe l’écologie. Corinne Lepage, Dany, Cécile ou José, tous expriment un refus de se laisser enfermer dans le clivage entre une gauche dont nul ne semble plus distinguer les valeurs et une droite dont on sait trop ce quelle réserve à l’écologie, en dernière analyse.

Corinne Lepage n’a jamais eu d’autres engagements politiques que l’écologie, n’a jamais été dans d’autres partis politiques qui ne soient écologistes. L’écologie doit affirmer son autonomie. Elle était dès la première réunion de Génération Ecologie en 1990, elle a créé Cap 21 en 1996, devenu parti politique en 2000. Elle a parcouru presque tout l’éventail politique, elle en connaît les dessous : « Les partis traditionnels ont certes un volet écologique dans leur programme politique, cela va de soi. Mais la question est traitée en aval. Lorsqu’ils ont décidé le modèle socio-économique qu’ils veulent mettre en place, alors ils se posent la question de l’impact environnemental que cela va avoir. La particularité de l’écologie politique est dans l’inversion de l’ordre des facteurs : qu’est-ce qui fait système ? Moi, je suis pour faire de l’économie un sous-système de l’écosystème global. L’alternative, c’est de ne plus considérer les capacités physiques de la planète comme étant une variable d’ajustement, mais comme étant le point à partir duquel on construit un projet politique. »

Daniel Cohn-Bendit précise : « Dans le ni droite, ni gauche, il y avait quelque chose de juste. C’est vrai qu’on est critique du productivisme de gauche, et du productivisme de droite, donc on est ni à gauche, ni à droite, on est autre part… C’est vrai aussi qu’à certains moments historiques, il faut créer des majorités, et que dans certaines majorités, tu ne peux pas réaliser ce que tu veux faire. »

Cécile Duflot peut conclure : « C’est vrai que c’est compliqué de faire des alliances avec le Parti socialiste. Oui, on est une troisième voie ; oui, on est capable de passer des accords ; non, ce n’est pas automatique. Nous Europe Ecologie et les Verts, notre position, c’est de revendiquer, à la fois, l’autonomie de notre projet politique différent, et la possibilité de passer des accords.  On ne peut légitimer des valeurs politiques qui sont basées sur la compétition, la concurrence, le refus de prendre en compte le long terme… »

En clair, le refus du positionnement procède d’un refus des termes habituels du champ politique pour restituer le radicalisme que les écologistes veulent poser comme une nécessité. Mais comment, sans le soutien du PS,  accéder à la qualification aux législatives, scrutin uninominal à deux tours ?

2011 La décroissance heureuse (la qualité de la vie ne dépend pas du PIB) de Maurizio Pallante

Depuis toujours, les innombrables variantes de la droite et de la gauche se mesurent sur la scène politique à la stratégie la plus efficace pour faire croître la production de marchandises. De 1917 à 1989, la confrontation a été monopolisée par le défi opposant marché et planification, entre le capitalisme des Etats-Unis et le socialisme de l’Union Soviétique. Une confrontation analogue s’est produite et se produit encore entre partis de droite et de gauche à l’intérieur de pays à économie de marché. Le culte de la croissance économique, de l’innovation et du progrès unit tous les partis de droite et de gauche. S’ils sont au gouvernement et que le PIB croît, ils sonnent le clairon et en attribuent le mérite aux choix de leur politique économique. Si, par contre, la croissance ralentit ou, pire, est égale à zéro, ou pis encore, est négative, les partis d’opposition se déchaînent accusant leurs adversaires d’être incapables de gouverner.

En agitant le drapeau du progrès, des changements et des innovations, la gauche a contribué à introduire dans le patrimoine génétique des classes subalternes le système de valeurs sur lesquelles est fondé le mécanisme de la croissance économique et le pouvoir des classes dominantes qui le dirigent. Celui qui dénonce les problèmes très graves causés par la croissance et pense qu’on doit entamer le plus vite possible la voie de la décroissance, se met hors de la dialectique entre droite et gauche. Pourtant il n’est pas nécessaire de regretter le passé pour critiquer le présent. Droite et gauche partent de l’hypothèse que plus le gâteau est gros, plus il y en aura pour tout le monde. Cela n’allège pas les souffrances de quatre cinquièmes de l’humanité auxquels on soustrait ce qui est nécessaire pour vivre, pour faire un grand gâteau dont les classes subalternes des pays développés mangent les tranches les plus fines.

2011 Petit bréviaire écolo de Wilfrid Séjeau et Erwan Lecoeur (les Petits Matins)

« L’écologie, ça ne devrait être ni de droite ni de gauche »

Environ la moitié des Français ne se reconnaît plus dans cette séparation entre droite et gauche. Avant d’être de droite ou de gauche, les écologistes sont… écologistes. L’écologie politique n’est pas ailleurs, elle est devant ! Les écolos sont bien isolés lorsqu’ils posent une critique radicale de la société de consommation et du matraquage publicitaire. Les écologistes sont toujours les seuls à remettre en cause les religions du progrès et de la croissance. Les écolos fauchent les champs d’OGM. Au fond, et en dehors du fait que le sarkozysme a remis la droite sur l’axe de l’extrême droite, c’est quoi, au juste, d’être « de gauche » ? A quoi bon s’enferrer dans des clivages paresseux aux contours flous. Il n’empêche que la préservation des ressources et des milieux naturels ne fait pas bon ménage avec le libéralisme économique.

2012 Le futur a-t-il un avenir ? (pour une responsabilité socio-écologique) de Philippe Lebreton

La droite privilégie le niveau de l’individu, la gauche celui de la société ; les dépassant tous deux, l’écologisme s’intéresse au destin de l’espèce humaine (et de la biosphère) dont dépendent solidairement société et individus.

Question : « Si la droite se convertissait réellement à l’écologie, voteriez-vous pour elle ? » Réponse : « Oui, car ce ne serait plus la droite. » « Et si la gauche faisait de même ? » « Oui, car ce serait enfin la gauche » (Philippe Lebreton, l’excroissance, 1978)

2013 Plus haut que mes rêves de Nicolas Hulot

J’avais lancé le Pacte écologique pour la présidentielle 2007. Je demandais aux politiques de ne plus s’affronter systématiquement mais de valider les idées pertinentes d’où qu’elles viennent. S’il n’existe pas un esprit de concorde entre la droite et la gauche, nous assisterons impuissants à l’effondrement de notre planète. Si les politiques signent le Pacte, je me retire de la course à la présidence. Après son paraphe, Sarkozy me renvoie dans les gencives : « Cet exercice ridicule auquel tu m’as obligé à me prêter devant tes écologistes barbus… »

(…) EELV a négocié un accord avec le parti socialiste sur un certain nombre de députés sans demander mon avis ni celui d’Eva Joly. Conditionner l’engagement écologique à un ancrage politique est un problème majeur. Il aurait fallu que je proclame ma symbiose absolue avec la gauche alors que, sur les sujets écologiques, elle n’est pas plus éveillée ou instruite que ne l’est la droite. Si leurs priorités diffèrent, leurs modalités sont identiques.

21 réflexions sur “Biosphere-Info : Ecologie, droite ou gauche ?”

  1. « La décroissance s’oppose à la fois à la gauche dans son refus de l’idéologie progressiste et à la droite par son anticapitalisme », affirme Vincent Cheynet dans Décroissance ou décadence (Le Pas de Côté, 2014). Le directeur de publication du journal La Décroissance précise dans Marianne : « Le clivage gauche-droite est éminemment piégé car les catégories de « gauche » comme de « droite » renvoient pour certains à un système de valeurs dont la remise en cause ne peut que relever de l’hérésie. En 1966, Jacques Ellul avait intitulé un chapitre de son Exégèse des nouveaux lieux communs : « Qui dit : “ni droite ni gauche” est de droite ». Mais c’est pour ajouter : «  L’homme de gauche est un croyant, et c’est pourquoi il apporte aussi dans le combat politique une dureté que ne peut y apporter celui pour qui la politique a une valeur toute relative, ne débouche sûrement pas sur des lendemains qui chantent, et se qualifie comme une activité parmi d’autres. » En fait la droite et la gauche sont désormais acquises au progressisme et au capitalisme, à savoir la matrice de l’idéologie de l’illimité : la croissance et l’atomisation de la société. Bernard Charbonneau crivait en 1990 : « La mobilisation par la Gauche et la Droite stérilise la pensée et l’action publique au moment où un changement sans précédent engage la France et la planète dans une mutation radicale. Tout se passe comme si ce bipolarisme avait pour fonction de bloquer l’état social sur les rails, en divertissant ses membres des questions qu’il leur pose. »
    Source : « L’écologie, comme le libéralisme, touche nécessairement tous les domaines »

  2. Bien vu.
    Je suis convaincue également que l’ écologie n’est ni de gauche ni de droite mais bien du Monde .
    Alors soyons vigilants à l’ heure où l ‘instrumentalisation est si importante et exigeons des ACTES cohérents!

  3. Aux commentateurs sur notre blog biosphere
    Nous rappelons l’évidence, tout échange se doit d’être non seulement bienveillant avec les autres commentateurs mais aussi conforme au sujet traité, ici le positionnement de l’écologie sur l’échiquier politique.
    Nos modérateurs feront respecter ces deux critères.
    Merci de votre attention…

  4. 22 commentaires + 1 = 23 ! On pourrait dire que c’est pas mal. Hélas !!
    Je rappelle d’abord (notamment pour Biosphère, le « modèrateur » de ce blog, dont le rôle est de recentrer, ou de nous recadrer, quand on s’égare, c’est normal…) bref je rappelle que le sujet tournait autour de la sempiternelle question « Ecologie, droite ou gauche ?”

    Hier matin à 07:55 j’ouvre le bal en invitant les anarchistes. Pas tous bien sûr, c’est pas qu’ils soient trop nombreux, mais quand même. Non, j’invite plutôt à regarder du côté de ce courant qu’on qualifie de vert, disons celui des « anars écolos » .

    Il faut attendre 12:21 pour voir tomber le commentaire suivant. C’est normal, hier on était dimanche et le dimanche on roupille jusqu’à midi. Encore une fois, une seule phrase aura suffit pour faire diversion. Une seule phrase sortie de ce gros pavé servi par Biosphère, une seule phrase (d’Heinberg Richard) chopée au vol par l’excellentissime MARCEL … abracadabra et voilà ! 12:21 marque le début du grand n’importe quoi. Encore une fois !
    D’un autre point de vue, d’écologiste ou pas, on peut dire aussi, que le grand n’importe quoi commence à 7:55. Comme on sait, aujourd’hui tout se vaut, une opinion vaut une opinion et peu importe ce que vaut l’une ou l’autre. Si on ne suit pas, c’est pas grave.

    PELLET hier soir à 21:41 revient avec les anarchistes, disons plutôt avec une sous-espèce d’anars, et même d’anars écolos, disons les « anars abstentionnistes ». Qu’il ne faut pas confondre avec les « anars abstinents ». Et là je me suis dit, « tiens, ça se trouve notre Didier Barthès fait partie de ce club… » On peut dire que PELLET est tombé dans le panneau, puisqu’il en a oublié le sujet initial. Comme si l’écologie se réduisait à la démographie … N’importe quoi !

    En suivant, à 22:53 c’est GUILLOTIN qui envoie une très belle balle :  » La question démographique est une diversion parfaite : sans solution. »
    Eh oui ! Une DIVERSION parfaite ! SANS SOLUTION !
    Donc, comme dit le professeur Shadoko : S’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème.

  5. Puisque les anarchistes sont évoqués, je vous joins un extrait du Supplément au Monde libertaire n°1459, avril 2007-« Croissez et multipliez ? Pour 2050, la population est estimée à 9 milliards d’habitants d’individus ! 50% de plus qu’aujourd’hui ! La question démographique demeure taboue mais il faudra visiblement rompre avec les politiques pro-natalistes, donc s’affranchir des préjugés religieux et patriotiques. La belle formule de « la maternité consciente » revendiquée par les féministes trouve une alliée de choix avec la décroissance. Pour différentes raisons, nous sommes même plusieurs à pratiquer l’abstention…d’enfanter, à ne pas confondre avec l’abstinence ! »

    1. Les européens (d’Europe et des Usa/Canada inclus) ne représentent même plus 10 % de l’humanité ! Tandis que 7 terriens sur 10 habitent en Asie ! Alors je ne vois pas pourquoi ça serait encore aux européens de produire des efforts de décroissance démographique ! Avec notre population qui vieillit, dans 20/30 ans max, on ne représentera plus que 5 % de l’humanité, et encore moins dans les décennies qui suivront ! Ça fait déjà 50 ans que nous sommes en décroissance démographique, et il ne faut pas non se suicider pour se retrouver à zéro !

    2. Le point d’inflexion de la croissance démographique a été franchi au début des années 2010 (sauf erreur de ma part). La question démographique est donc réglée. Maintenant, dites-moi qui faut-il fusiller, étant entendu que déjà avec la population actuelle, nous avons un problème à résoudre. La question démographique est une diversion parfaite : sans solution.

    3. 9 milliards d’individus, c’est 20 % de plus qu’aujourd’hui (7,5 mds). Mais c’est beaucoup trop. Quand j’allais à l’école, on apprenait que nous étions 3,5 mds d’humains… De droite comme de gauche, chrétiens ou musulmans, tout le monde pousse à la natalité. De peur d’être dépassé et subjugué par ses voisins ?

  6. –  » En plus de ça, il faut préciser un point important ! En effet, les gens stupides se multiplient plus vite que les gens intelligents […] On entrevoit déjà le désastre…..  »

    Oh que oui, on l’entrevoit ! Un conseil, sortez couvert !

    1. «  »Et les anars écolos ils sont comment ? Mis à part noir et vert évidemment. » »

      Noir et Vert ça donne des pastèques UmPs périmées ? Même lorsque l’écorce de la pastèque est restée verte; l’idéologie à l’intérieur a subsisté même si elle s’est davantage pourrie en noircissant. Ça on le sait que les pire scélérats de ce monde survivent longtemps comme des vieux charognards (enfin sur le dos des autres quand même)

  7. –  » Comme je l’ai déjà dit, il aurait mieux valu une guerre avant avec un peu de mort, plutôt que de la refouler au nom de la paix puis voir la population enfler comme jamais [etc.] »

    Un peu de morts… pas trop… juste ce qu’il faut ! La juste mesure quoi ! UNE BONNE GUERRE quoi !
    Celle-là aussi je la connais, la chanson. C’est Brassens qui la chantait (« le temps ne fait rien à l’affaire »).

    1. –  » De toute façon, les gens en trop commencent déjà à s’entretuer  »

      Doit-on comprendre que ce malheureux gamin de 19 ans était « en trop » ?
      Doit-on en déduire que ce « très gentil afghan » a agi pour la « bonne cause » ?N’importe quoi !

      Et au fait … Ecologie, droite ou gauche ?

      1. Les deux mon général ! Les écolos de l’UmPs ont l’écorce verte de la pastèque sur l’étalage de la vitrine, mais ils sont bien rouge à l’intérieur…. Des prétextes écolos pour taxer, car les écolos du gouvernements sont avant-tout taxovores !

      2. – « nos ennemis » ??? Et nos amis c’est qui ?
        Les vôtres je sais, les miens aussi, mais les nôtres ?
        – « sur notre sol » ??? Sur le nôtre … vous êtes sûr ?

  8. « Tant la gauche que la droite tendent à occulter le problème de la croissance démographique continuelle. Pourtant tous les pays de la planète ont dépassé leur capacité d’accueil. »

    Merci M. Heinerg pour cette phrase qui résume tout le reste ===> Beaucoup moins nombreux , beaucoup plus heureux et probablement beaucoup plus solidaires .

    1. D’autant que, il faudrait rappeler un principe essentiel, ou plus exactement une équation essentielle. En effet, pour obtenir 1 habitant supplémentaire il ne faut que 9 mois tandis que pour réduire la population d’1 habitant soustrait il faut entre 70 à 80 ans selon l’espérance de vie du pays. Bref, ça va beaucoup plus vite à augmenter qu’à diminuer, autrement dit une fois qu’on a atteint l’état de surpopulation dans son pays, c’est le cauchemar pendant au moins 70 à 80 ans minimum. En résumé, augmenter la population c’est simple comme un coup de pine !

      1. J’ai d’ailleurs produit un calcul plus précis, ça parlera encore mieux !

        Alors
        70 ans x 12 mois = 840 mois
        80 ans x 12 mois = 960 mois

        Soit entre 840 à 960 mois pour mourir et soustraire 1 habitant contre 9 mois pour ajouter 1 habitant.

        Autrement dit la vitesse d’augmentation de la population d’un pays va de
        840 mois divisé / 9 mois = multiplicateur de vitesse x 93,3
        960 mois divisé / 9 mois = multiplicateur de vitesse x 106,6

        Grosso modo, ça va 100 fois plus vite pour ajouter 1 habitant sur Terre que d’en soustraire 1. Évidemment, actuellement la vitesse est inférieure à 100, mais il a fallu des moyens de coercition forts pour ralentir, moyens de contraception, pilules; stérilets, avortements, encouragement au retardement de l’âge de grossesse, mouvements féministes, voir découragement à enfanter, etc…. Mais, malgré tous ces moyens, la vitesse est toujours beaucoup plus rapide, essentiellement dans les pays peu ou pas développés….

  9. Avec cette question de droite ou gauche, on voit bien qu’on n’en sortira pas. Alors pour en finir, pour arrêter de tourner en rond, bref pour avancer, admettons que l’écologie soit «ni-ni» et qu’elle soit «au-dessus».
    Et si nous n’avons rien d’autre à faire… demandons-nous en quoi sommes-nous maintenant plus avancés. Pour se faire aider, à y voir un plus clair, dans toute cette brume, il serait peut-être intéressant de voir ce qu’en pense le courant anarchiste.
    Ben oui, je sais qu’ils ne pèsent pas lourds, eux-non plus, mais faudrait quand même pas les oublier. «Y’en a pas un sur cent et pourtant ils existent… les anarchiiiistes !»
    Seulement là aussi, il y a un hic. L’anarchie est-elle de droite ou de gauche ? Historiquement elle est à gauche. Oui mais après ? Moi je dirais qu’elle se situe au-dessus. Au dessus de la gauche, en tous cas bien au dessus. Mais bon, ça aussi ça se discute, c’est marrant ça.
    Bref, alors à qui demander ça, à qui demander conseil, à qui demander un peu de lumière ? Entre les anarchistes de droite, les anarchistes de gauche, les anarchistes du centre, des fois que ça existe, je sens que là aussi on est bien parti pour tourner en rond. Et ron et ron petit Patatapon. Peut-être alors à un anarchiste vert, à un écolo-libertaire… et ça oui ça existe.

    1. Seulement là encore, il y a un hic… 🙂
      Le mot « anarchie » fait de suite penser au gros bordel, au chaos. Comme seul exemple, Nicolas Hulot au moment de l’épisode NDL : « Ne confondons pas écologie et anarchie ».
      Faut voir également comment le mot « utopie » est entendu. Là encore, le novlangue a bien colonisé les imaginaires. Combien de mots (d’idées) ont-ils (elles) été détourné(e)s ainsi ? Et par qui et pourquoi ? Au stade où nous en sommes, quelle importance ?
      Et pour compliquer encore un peu plus les choses, si ce n’est pour les simplifier… combien de courants de pensées au sein de cet anarchisme vert ?
      Ne serait-il pas temps de se rendre à l’évidence ? Si l’anarchie c’est le bordel, l’écologie aussi. Nous voilà bien avancés.

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