Biosphere-Info, Emmanuel Macron l’anti-écolo

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Emmanuel Macron, plutôt droite, parfois gauche, toujours anti-écolo… Voici la chronique d’un homme qui a osé « Make Our Planet Great Again » le 1er juin 2017 et qui a fait tout le contraire depuis son accession à la présidence ! Lors de son allocution « déconfinement » le 14 juin 2020, aucune allusion aux nombreuses analyses selon laquelle la période post-covid devrait être fondamentalement différente du « business as usual ». Plutôt que la lampe à huile il a récemment choisi la 5G, l’idée de sobriété partagée n’est pas dans son logiciel. Quelques extraits de notre blog biosphere pour mieux cerner le macronisme :

17 septembre 2020, Emmanuel Macron, l’antithèse des Amish

La demande d’un moratoire sur la 5G faisait partie des 149 mesures proposées par les citoyens de la convention climat que le chef de l’État s’était engagé à reprendre. Pourtant Macron montre son incompétence écologique. « Oui, la France va prendre le tournant de la 5G », a lancé Emmanuel Macron devant des entreprises du numérique, en ironisant sur ceux qui préféreraient « le modèle amish » et le « retour à la lampe à huile »…..

11 août 2020,Macron, le magicien de l’écologie politique

Entrez, entrez, mesdames et messieurs, le spectacle va commencer ! L’écologie politique a trouvé son Grand Illusionniste, il s’appelle Emmanuel Macron. Ce qui sort de son chapeau s’appelle relance verte, 7 tours de magie font croire que l’on fait quelque chose. – Tour n°1 : réinventer la démocratie participative…..

30 juin 2020, Philippe prône le 80 km/h, Macron le 130 km/h

Le passage au 80 km/h sur les routes voulu par le 1er ministre Édouard Philippe était une limitation de notre démesure, le président Emmanuel Macron n’en veut pas pour les autoroutes : «  Joker, il faut reporter le débat sur les 110 kilomètres/heure. Ce serait profondément injuste que tout votre travail (celui de la convention citoyenne) soit résumé à cette proposition. Je vous le dis très sincèrement : pour que ça marche, il ne faut pas stigmatiser les gens. Il ne faut pas les diviser…..

17 juin 2019, Macron : la taxe kérosène pourra attendre…

L’Assemblée nationale à la solde de Macron a refuse une taxation de l’aérien le vendredi 14 juin. La loi d’orientation des mobilités (LOM) se vide encore plus de sa substance. Le kérosène bénéficie d’une exonération de TICPE (taxe de consommation sur les produits énergétiques) alors que les automobilistes sont taxés sur le carburant. La ministre des transports, Elisabeth Borne, botte en touche : « Il faut qu’on ait cette réflexion sur la taxation du transport aérien à l’échelle européenne. »  Elle a aussi jugé « possible que le transport aérien puisse aller vers des avions zéro carbone ». L’amendement visant à interdire les vols intérieurs qui ne font pas économiser plus de temps par rapport à un même trajet en train seraient selon la ministre « contraires à la liberté d’entreprendre et à la liberté d’aller et venir ». Les députés ont aussi rejeté un amendement suggérant l’application, sur les billets, d’une taxe d’empreinte carbone aérienne, en cas d’alternative ferroviaire comparable à l’avion. La ministre a mis en garde contre les « distorsions de concurrence » et les risques de « dumping écologique et social »…..

30 avril 2019, Macron : « L’écologie, ça commence à bien faire… »

Le 25 avril, il aura fallu attendre près de quarante minutes de discours avant qu’Emmanuel Macron n’aborde la question de l’urgence écologique. Et le Grand Débat National se traduit par… une nouvelle consultation. Une convention citoyenne, avec 150 membres tirés au sort, aurait l’impossible tâche de définir les mesures permettant de traiter de l’urgence climatique ! Macron a également annoncé la création d’un Conseil de défense écologique… alors qu’il a lui-même créé, il y a quelques mois, un Haut-Conseil pour le Climat, dont il n’y a rien à attendre…..

16 janvier 2019, Macron : le débat écolo a avorté avant de commencer

La transition écologique, un des quatre thèmes du grand débat national, un débat déjà sans avenir. Les anti-écolos s’agitent : le syndicat agricole FNSEA a demandé que l’on revienne sur l’interdiction du glyphosate, tout comme la CGT voudrait un « moratoire » sur la fermeture des centrales à charbon. Dans sa lettre, Emmanuel Macron ne se montre guère précis, il ne parle même pas de la taxe carbone. Sur les problématiques de transport, de chauffage ou d’alimentation, le chef de l’État évoque des solutions locales sans autre précision. Sur la biodiversité, il livre une phrase cryptées car le débat est cadré dans son aspect le plus technocratique…..

13 janvier 2019, Macron, un bilan écologique globalement négatif

Pour savoir si Emmanuel Macron est un « Champion de la Terre », les Décodeurs du MONDE ont établi un bilan écologique globalement négatif : « Objectifs climatiques : une trajectoire inquiétante… Energie, confiance renouvelée au nucléaire… Doute sur le chiffre de 500 000 rénovations énergétique des bâtiments annuelles promises par le gouvernement… Refus d’entreprendre une action ambitieuse contre l’huile de palme… Glyphosate, qui a gagné un sursis jusqu’au moins 2020… Aval à une réglementation européenne plutôt laxiste sur les perturbateurs endocriniens… Quasi-suppression des aides au maintien en bio… Peu de progrès sur la biodiversité et la condition animale… Soutien affiché à plusieurs grands projets d’infrastructures… Des gâteries pour le lobby des chasseurs… Des mesures sur les déchets remis à plus tard… Allégement de la fiscalité écologique sur les carburants… Etc….

8 décembre 2018, Peuple et dirigeants ont un problème avec l’écologie

Écoutons la réponse d’un vieux sage qui, à la question du MONDE (Le président français Emmanuel Macron s’est engagé à agir en faveur de l’environnement. Peut-il réussir ?), répondait ainsi : « Non. Il n’est pas différent des autres. Les problèmes engendrés par le changement climatique et la pollution exigent de déployer des mesures extrêmement coûteuses à court terme mais dont les effets ne se mesureront pas avant des décennies. Aucun homme politique ou parti ne remportera une élection avec un tel programme. C’est la limite de la démocratie, qui a échoué à traiter le problème environnemental – même si elle reste le meilleur régime que nous connaissions… Mais les politiques peuvent bien faire ce qu’ils veulent : les contraintes naturelles détermineront notre futur, pas eux. » (LE MONDE du 3 décembre 2018, Dennis Meadows : « La démocratie a échoué à traiter le problème environnemental ») ….

10 septembre 2018, Les ennemis de l’écologie qui se disent écologistes

Nicolas Hulot a démissionné fin août de son poste de ministre de l’écologie. Il avait essayé de faire bouger les lignes en rentrant au gouvernement. Il savait pourtant que sa force était à l’extérieur, parce qu’il pouvait mobiliser l’opinion, parce qu’il pouvait dialoguer avec les politiques et les mettre face à leurs contradictions. Mais il a eu l’espoir que sa présence en tant que ministre pouvait faire bouger la situation utilement et non pas simplement symboliquement. Il a constaté au bout de 14 mois « au pouvoir » que sa volonté de mettre en place une écologie de rupture avec le système dominant se heurtait à des résistances trop fortes. Nicolas pose clairement le problème de fond : « Quel compromis peut-on trouver entre notre idéal et le monde tel qu’il est, avec son inertie, sa résistance et sa dynamique fulgurante. Si notre combat était partagé par le plus grand nombre, nous l’aurions déjà mis en chantier… Il n’y aura pas de sortie de la myopie démocratique si les citoyens ne sont pas eux-mêmes les défenseurs d’une conscience élargie du monde dans le temps et dans l’espace. » ….

31 août 2018, Alain Hervé : « Le roi (Macron) est nu »

La présence d’un lobbyiste pro-chasse lors la réunion sur la chasse à l’Élysée le lundi 27 août 2018 a fait comprendre à Nicolas Hulot les limites de ce qu’il pouvait entreprendre à son poste de ministre. Il a cru pendant quatorze mois pouvoir être utile à l’écologie. Mais l’incompréhension fondamentale de Macron sur l’évolution d’une société engagée dans une démarche suicidaire collective devient flagrante. Démarche suicidaire résultant de l’explosion démographique et de la course en sac économique à laquelle elle se livre. Une petite démagogie électorale, en vue des Européennes, auprès de 1 200 000 chasseurs lui est apparue plus urgente…..

5 mai 2017, L’écologie n’était pas à la fête avec Macron et Le Pen

Il n’a jamais été question d’écologie mercredi soir pendant les 2h30 qu’a duré le débat d’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. C’est bien sûr d’abord la faute des deux accompagnateurs de ce pugilat, journalistes qui se sont cantonnée des traditionnelles questions générales types « emploi » ou « terrorisme ». C’est aussi la faute d’une candidate de l’extrême droite dont on connaît la répulsion vis-à-vis des questions écologiques. C’est plus surprenant de la part du candidat ni droite ni gauche qui avait su attirer des personnalités issues de l’écologie politique de droite, de gauche et du centre…..

24 avril 2017, Macron président, quelles perspectives écologistes ?

Sur ce blog biosphere, exprimons d’abord notre déception à la lecture du programme de Macron qui nous était envoyé par la poste. Sur les six chantiers, éducation, travail, économie, sécurité, démocratie et international, rien d’explicitement environnementaliste alors que l’urgence écologique est un fait scientifiquement avéré. Croire qu’un « nouveau modèle de croissance » peut réconcilier « transition écolo, industrie du futur et agriculture de demain » est le fourre-tout habituel des promesses plus vagues tu meurs…..

10 octobre 2016, Emmanuel Macron, un programme écologique pervers

Nous nous sommes penchés sur les positions d’Emmanuel Macron en matière d’écologie quand il était encore ministre de François Hollande. Il est pronucléaire sans sourciller : « Le réchauffement climatique est d’une actualité pressante. Grâce à utilisation de l’énergie nucléaire, la France est parmi les pays les plus décarbonés des pays développés. » Il fait une confiance absolue à la croissance : « La France dispose de grande marges de progression dans le domaine l’efficacité énergétique, c’est l’objet de la loi sur la transition énergétique et la croissance verte ainsi que 4 des 9 solutions industrielles qui composent la Nouvelle France Industrielle. » Il adopte le mythe contemporain du progrès technique in(dé)fini : « Le moteur de la transition, c’est l’innovation industrielle autant que l’innovation des business model. Toutes ces innovations (ndlr : non précisées) impliquent des créations d’entreprises et des emplois. Les start-up ont une bannière, la French Tech. Et un objectif : inventer l’économie française de demain qui sera nécessairement positive. » Il est pour l’impossible perpétuation du mode de vie actuel : « Devons-nous réduire nos déplacements ? Non, au contraire ! Il faut imaginer des véhicules individuels plus sobres, comme les véhicules électriques. » …..

2 février 2015, Loi Macron, l’écologie tenue pour quantité négligeable

Jusqu’à présent les soi-disant impératifs de l’économie l’emportent largement sur les nécessités écologiques. Le projet de loi Macron ne fait pas exception. L’article 28 proposait de confier au gouvernement le pouvoir de décider lui-même par ordonnance « des projets publics et privés ayant des incidences sur l’environnement »…..

8 réflexions sur “Biosphere-Info, Emmanuel Macron l’anti-écolo”

  1. Macron n’a jamais été écolo, bien sûr. Mais il est bien obligé de faire semblant de l’être, au moins dans le discours. Un peu, beaucoup, passionnément etc. ça dépend du vent. Dans les faits c’est une autre histoire, essayons de nous mettre à sa place.
    En politique l’écologie est incontournable. Comme l’est l’Opinion, la sacro-sainte, comme l’est le Business, sacro-saint lui aussi. Alors Macron fait avec tout ça. Pour l’«écologie» il ne se débrouille pas trop mal. Aussi bien que les précédents. Parions que le (ou la) suivante(e) ne fera pas mieux. Embrigader le brave Nicolas, fallait le faire. Eh ben il l’a fait ! Pour calmer les Gilets Jaunes il a fait la Convention Citoyenne pour le Climat, il nous a promis une «écologie du mieux», par la bouche de son premier ministre Castex «une écologie du dialogue et de l’apaisement» , «Tous écologistes !» qu’il lui a fait dire ! C’est formidable.

    1. Macron pense bien sûr aux prochaines présidentielles, il a donc une stratégie. Les Verts lui font de l’ombre il doit donc les dégommer. C’est de bonne guerre comme on dit. Pilonner et moquer les «ayatollahs de l’écologie», les «Amish» etc. comme si les Verts c’était ça. N’importe quoi !

  2. Voilà, je n’ai pas l’impression que les résultats obtenus pour la préservation de l’environnement soient proportionnels à la proportion de médiatisation de tous ces sujets. C’est à dire que lorsque les gens prétendent avoir un comportement écologique sur tel ou tel sujet, telle consommation, tel impact, en vérité la plupart du temps ils n’ont fait que déplacer le problème, dans un autre sujet, dans une autre consommation, et peut être un autre impact.
    Hélas, j’ai du mal à voir une volonté de décroissance, on est bloqué dans la croissance…

  3. Malheureusement  » l’idée de sobriété partagée » n’est pas , dans les faits, inscrit au logiciel de grand monde, y compris des écolos politiques qui ne parlent presque que de fric ( toujours plus ) alors qu’ils devraient prôner justement la sobriété heureuse!
    Signé: une citoyenne qui vit en mode sobriété heureuse : 400 euros pris chaque mois sur mes économies et le reste en mode débrouille, écolo, rustique .

  4. fais nous un tableau de synthèse en deux colonnes (les nombreux – et les petits +), c’est plus diffusable et attractif ; merci Michel Adam

  5. Selon le gouvernement, 20 % des 149 propositions de la convention climat, de nature fiscale et budgétaire, devraient se retrouver dans le projet de loi de finances ; 10 pour cent de ces mesures seront mises en œuvre par décret et arrêté ; 5 % relèvent de négociations européennes et internationales,. Enfin, le dernier quart de ces propositions devrait figurer dans des plans d’action, des campagnes de communication ou encore des « consignes aux préfets notamment pour le moratoire sur les nouvelles zones commerciales périurbaines ».
    Mais des petites phrases moqueuses aux nombreuses objections faites à leurs propositions par des membres du gouvernement, les conventionnels ont de quoi douter.

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