BIOSPHERE-INFO n° 375, lectures de vacances

extraits de nos lectures de vacances développées sur ce blog biosphere

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30.08.2016 Limite n° 2, revue d’écologie intégrale

Galaad Wilgos (p.67 à 70) : « L’immigrationnisme, c’est-à-dire l’idéologie valorisant les flux migratoires, a selon nous toujours été l’ennemi des classes populaires. Tout indique que le capitalisme ne peut fonctionner sans une main d’oeuvre mobile, malléable et mal payée. Pompidou, déjà, disait en septembre 1963 que «l’immigration est un moyen de créer une certaine détente sur la marché du travail et de résister à la pression sociale.» C’est chez Marx et Engels que l’on trouve une des premières critiques révolutionnaire de l’immigrationnisme. Ils emploient le concept d’armée de réserve pour désigner l’existence d’une masse de sans-emploi permettant aux détenteurs du capital de ne pas augmenter les salaires et de menacer ceux qui ont la chance de disposer d’un travail. Dans les conditions actuelles de la concurrence universelle, les migrations ne sont rien d’autre qu’un moment de plus de celle-ci… (Trimestriel janvier 2016, 98 pages pour 10 euros)

28.08.2016 Du sentiment de justice et du devoir de désobéir

Conversation entre José Bové et Erri de Luca (animée par Gilles Luneau)
…Erri de Luca : J’ai toujours besoin de confronter la position de l’autorité avec ma conscience.
José Bové : Depuis tout jeune, je n’ai jamais pris l’autorité extérieure, celle des pouvoirs auxquels on est confronté, comme un fait établi d’autorité. Pour moi, l’obéissance imposée est une chose que j’ai toujours interrogée.
Erri de Luca : Le «non» d’aujourd’hui, c’est le « oui» de demain. On devrait se mobiliser contre le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin qui va empoisonner le val de Suse, s’opposer aux forages en mer Adriatique
José Bové : Reconnaître que la nature est un élément indépassable, c’est être libre dans un espace donné.
Erri de Luca : Accepter les limites, c’est connaître sa mesure, notre condition d’infériorité sur cette planète… (éditions indigène, 44 pages pour 4 euros)

27.08.2016 Refonder l’action politique(Autonomie, écologie et démocratie)

…Au niveau des solutions envisagées face à la crise socio-écologique, Georges Fandos prône un retour du protectionnisme et utilise même le terme de démondialisation. Au niveau des valeurs, il s’appuie sur le mythe de Prométhée pour montrer que nos innovations technologiques commencent à être inappropriées. La régulation des marchés est une nécessité, la logique économique ne doit par primer sur tout le reste. L’Europe peut lutter contre les délocalisations et bien entendu l’aménagement du territoire nationale doit être repensé. De nombreuses pistes sont ouvertes par Georges Fandos qui attendent maintenant leur application. Les écologistes ne sont pas assez écoutés actuellement, mais la réalité biophysique s’imposera un jour ou l’autre à la gent politique, c’est inéluctable… (un livre de Georges Fandos, Edilivre 2016, 210 pages pour 21,50 euros)

24.08.2016 Antispéciste d’Aymeric Caron, la politique autrement

…L’antispécisme est l’un des champs d’application de l’écologie essentielle, laquelle vise à repenser complètement la communauté qui compose la société. Cette écologie souhaite l’établissement d’une biodémocratie, c’est-à-dire une démocratie étendue à l’ensemble du peuple du vivant, auquel sont conférés de réels moyens d’expression. D’où le souhait de Michel Serres, «Donnons la parole à des hommes de long terme. La biodémocratie peut s’appuyer sur plusieurs propositions qui ont émergé ces dernières années afin d’imaginer de nouvelles instances à même d’exprimer une vision du long terme et de tenir compte des intérêts du vivant : le Parlement des choses de Bruno Latour (qui représenterait les non-humains), l’Académie du Futur de Pierre Rosanvallon, l’Assemblée du Long Terme de Dominique Bourg ou l’Assemblée de la nature et des vivants de Corine Pelluchon. Mais la proposition la plus novatrice qui émerge de la réflexion collective est celle d’une nouvelle chambre du Parlement. Elle représenterait les enjeux environnementaux étendus aux intérêts de animaux non humains. L’idée de ce collège chargé d’éclairer lesdécisions politiques et d’informer les citoyens, je choisirais de l’appeler Comité du Vivant… (éditions Don Quichotte 2016, 488 pages pour 20,90 euros)

21.08.2016 Le futur a-t-il un avenir ? (pour une responsabilité socio-écologique)

Charles de Gaulle déclarait à Alain Peyrefitte le 5 mars 1959 : « Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber 10 millions de musulmans qui seront demain 20 millions et après-demain 40 millions ? Si nous faisons l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-le-Deux-Eglises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées. » Comment ne pas reconnaître qu’il y a quelques similitudes également légitimes entre le «droit à la différence» et le «droit à l’identité», pourquoi ne pas admettre qu’en ayant été opposé à la francisation de l’Algérie, on puisse être aujourd’hui inquiet du phénomène inverse ?… (Philippe Lebreton aux éditions Sang de la Terre 2012, 380 pages pour 24,50 euros)

18.08.2016 Zones A Défendre (de Sivens à Notre-Dame-des-Landes)

Le terme de ZAD est le détournement ironique d’un sigle familier     aux aménageurs, la Zone d’Aménagement Différé. Sur décision du préfet, elle permet à une collectivité locale ou à un maître d’ouvrage public de préempter des terrains très en amont du début des travaux afin de constituer les réserves foncières nécessaires à un prix relativement bas et d’éviter ainsi toute spéculation. La captation du sigle par les opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes s’explique par l’existence de ce projet d’aménagement différé créé en 1974, réactivé par le gouvernement Jospin fin 2000 et devenu aujourd’hui «Zone A Défendre». Depuis 2008, une quinzaine de conflits locaux ont été qualifiés de ZAD par les médias… (Philippe Subra aux éditions de l’aube 2016, 126 pages pour 14 euros)

17.08.2016 Éléments d’une politique convivialiste

Ils se sont mis à 60 auteurs et plus pour formuler chacun trois propositions de changements pour une société convivialiste. Malheureusement il en ressort un livre superficiel dans sa synthèse et allant absolument dans tous les sens dans les apports individuels. Le plus grave, c’est qu’il s’agit de propositions hors sol, on fait comme si les contraintes écologiques n’existaient pas. C’est pourquoi nous reprenons seulement la contribution de Dominique Méda, la seule auteure ou presque qui met au centre de sa réflexion la reconversion écologique de nos sociétés (page 163-164)… (éditions «Le bord de l’eau» 2016, 220 pages pour 10 euros)

14.08.2016 Faut-il attendre la croissance ? (Florence Jany-Catrice et Dominique Méda)

…Jean Fourastié termine son livre écrit en 1979 par un chapitre intitulé : la fin des temps faciles : « Depuis 1968, j’attendais la fin des Trente Glorieuses. Ma raison était simple. Une grandeur qui double dix fois de suite devient plus de 1000 fois plus forte qu’à son origine. Voyez-vous les gens consommer 1000 fois ou seulement  60 fois plus qu’aujourd’hui ? La production française  a été multipliée par 5 en 27 ans, de 1947 à 1974. Cela fait une multiplication par 25 en 54 ans, par 125 en 81 ans, par 625 en 108 ans. Le maintien d’une telle croissance supposerait une production française de 100 milliards de tonnes d’acier vers l’an 2100, et mondiale de 25 000 milliards de tonnes. » Pourtant ce n’est pas ce mode de raisonnement qu’ont tenu les économistes et les responsables politiques dans les années qui ont suivi. l’augmentation du taux de croissance reste un objectifs absolument central… (La documentation française 2016, 174 pages pour 7,90 euros)

28.07.2016 BIOSPHERE-INFO n° 374, L’écologie à l’épreuve du pouvoir

Ce numéro spécial juillet-août de notre bimensuel Biosphere-Info fait une présentation du livre de Michel Sourrouille, « L’écologie à l’épreuve du pouvoir (un avenir peint en vert pour la France?) » aux éditions Sang de la terre 2016, 370 pages pour 19 euros

C’est un livre à lire absolument avant d’aller voter. Pour une présentation plus complète, allez sur le site biosphere : L’écologie à l’épreuve du pouvoir

27.08.2016 « Le progrès m’a tuer » (collectif)

Toutes les manifestations actuelles défilent sous le mot d’ordre «non à l’austérité» avec une belle unanimité. Les Verts, les Rouges, les Bruns, la CGT, la CFDT, le NPA, le FN, LO, tous-ensemble-tous-ensemble-ouais-ouais, disent «non à l’austérité»… Au lieu de marcher vaguement «contre l’austérité» (donc pour la gabegie), désignons ce qu’elles sont : un programme libéral et inégalitaire de destruction sociale… L’austérité, cela signifie en réalité : consommer mieux, ne gaspiller aujourd’hui que ce qu’on recyclera demain, ne produire que ce qu’on reproduit… (éditions Le pas de côté, 230 pages pour 20 euros)

23 juillet, Hubert Védrine, le monde au défi

Hubert Védrine décrit le choc des cultures et la décomposition du monde malgré la volonté d’universalisme de la communauté internationale. Pour échapper aux conflits de toutes sortes et retrouver une sorte d’homogénéité, il croit cependant au passage de la géopolitique à la géo-écologie : « On en arrive donc à la conclusion que seule la nécessité, vitale à proprement parler, de garder la Terre habitable, pourrait et devait concerner tous les êtres humains, et ce quelles que soient leur situation et leurs croyances. C’est de «l’habitabilité» de la biosphère pour tous ses habitants, en étendant ce concept à tous les êtres vivants, qu’il est question.»…   (Fayard 2016, 120 pages  pour 13,50 euros)

8 juillet, La décroissance (juillet-août 2016)

Dans son dernier numéro (Le spectre d’une candidature Hulot, juillet-août 2016) paru juste avant la décision de retrait par Hulot de sa candidature à la présidentielle, ce mensuel va jusqu’à l’ignominie, la diffamation absolue : « Au sommet, personne n’était dupe. En privé, ils savaient parfaitement que l’ex-animateur de TF1 était un attardé au centre clinique du terme. Lui-même l’avait affirmé dans un éclair de lucidité bien imprudent à un mag’pipole : « J’ai tenté un jour de devenir adulte et j’y ai définitivement renoncé (Psychologies, janvier 2007).» Dans un même élan il avait avoué tourner au Solupred, un corticoïde pour malade bipolaire (JDD, 27-09-2009)»…

29 juin, Nicolas Hulot, états d’âme

…Voici quelques extraits d’un livre* de Nicolas Hulot qui caractérisent ses états d’âme…. En 1991 : « L’émission Ushuaïa est le reflet d’une aspiration universelle à découvrir la nature, à en tirer des leçons, à rêver sur la beauté… Qu’on ne demande pas à la télévision d’usurper d’autres fonctions que celle de distraire et d’informer. La fonction d’éducation ne lui appartient pas. Seul le livre peut éduquer, l’image passe… »( JCLattès 1991, 377 pages pour 99 francs)