Biosphere-info septembre, l’espérance en mouvement

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extraits de « L’espérance en mouvement » de Joanna Macy et Chris Johnstone (labor et fides 2018)

1/4) Résumé du livre

On fait comme d’habitude : Le pétrole constitue notre carburant principal et nous consommons maintenant plus de 80 millions de barils par jour. Le 7 mai 2001 Ari Fleischer, l’attaché de presse du président Bush, a invité les journalistes à poser des questions sur la hausse du coût de l’énergie. Le journaliste : «  Compte tenu de la quantité d’énergie que les Américains consomment par personne, et aussi de combien elle dépasse la consommation de tout autre citoyen de n’importe quelle partie du monde, est-ce que le président pense que nous devons adapter nos modes de vie pour répondre au problème de l’énergie ? »

Réponse d’ Ari Fleischer : « Absolument pas. Le président estime que c’est le mode de vie américain, et que l’objectif des décisions politiques devrait être de le protéger. »

On fait plus que d’habitude : Avant 1970, quatre achats seulement étaient considérés comme essentiels en Chine : une bicyclette, une machine à coudre, une montre et une radio. Dès les années 1980 se rajoutaient un réfrigérateur, une télévision couleur, une machine à laver et un magnétophone. Une décennie plus tard, il était devenu normal pour une tranche croissante de la population chinoise d’avoir une voiture, un ordinateur, un téléphone potable et un climatiseur. Et cette liste s’allonge encore. Le PDG de Walmart Asie explique : « Il y a beaucoup moins de bicyclettes, ce qui réduit le facteur exercice, les gens prennent du poids, les ventes d’équipement sportif marchent bien et nous aurons bientôt Slimfast et tous ces types de produits. » Certains considèrent que c’est le progrès.

La Grande Désintégration : Chaque choc pétrolier a été suivi par une récession économique. Avec le réchauffement climatique qui atteindrait les 4 à 6°C et une population de neuf milliards en 2050, on pourrait n’avoir qu’un demi-milliard de survivants (Kevin Anderson du centre Tyndall). La réalité dominante du « On fait comme d’habitude » est de plus en plus perturbée par les mauvaise nouvelles de « La Grande Désintégration ». En 2010, les sondages américains montraient qu’une majorité du public pensait que les conditions de vie seront plus difficiles pour la prochaine génération que pour les gens qui vivent aujourd’hui. Pourtant la presse moderne scrute de préférence les potins sur les célébrités.

Le Changement de cap : Pour rester motivés dans les moments les plus difficiles, nous avons besoin de la volonté inébranlable de voir notre vision se réaliser. Une petite voix intérieure peut nous dire : « Cela ne sert à rien, cela n’arrivera jamais. » C’est la pensée statique qui suppose que la réalité est fixe et rigide, et qu’elle résiste au changement. Avec la pensée dynamique nous considérons la réalité comme un flux dans lequel tout passe continuellement d’un état dans l’autre. Puisque nous ne pouvons jamais savoir avec certitude ce que l’avenir nous réserve, il est plus logique de nous concentrer sur ce que nous aimerions qu’il se passe, et de jouer notre rôle pour rendre cela plus probable. Dans son livre Blessed Unrest, Paul Hawken décrit ce qu’il appelle le plus grand mouvement social de l’histoire : « Il y a déjà un à deux millions d’organisations qui œuvrent pour la durabilité écologique et la justice sociale. »

2/4) Toute la folie du monde en cinq citations

– Il y a des problèmes qu’on ne peut pas résoudre sur le plan de la conscience où ils ont été créés (Albert Einstein)

– Un producteur de bois a déclaré un jour qu’en regardant un arbre, tout ce qu’il voyait était un tas d’argent sur une souche.

– Parce que notre culture industrialisée a oublié le principe de réciprocité, les forêts continuent à rétrécir et les déserts à croître.

– Les États-Unis ont dépensé plus de 3000 milliards de dollars pour la guerre en Irak (The Three Trillon Dollar War, Stiglitz et Bilmes, 2008)

– L’énergie atomique, qui repose sur la fission des particules d’uranium, constitue le symbole par excellence de la nature brisée et de la séparation de l’être humain avec la Terre. Produire et abandonner des substances qui dégradent les conditions d’existence des générations futures n’est moralement pas acceptable.

Citations extraites de « L’espérance en mouvement » de Joanna Macy et Chris Johnstone (labor et fides, 2018)

3/5) Toute la sagesse du monde en dix citations

– Le même fleuve de vie qui court à travers mes veines court nuit et jour à travers le monde (Rabindranath Tagore)

– Chaque être humain a le devoir sacré de protéger le bien-être de notre Mère Terre d’où provient toute vie (chef Iroquois devant l’Assemblée générale des Nations Unies en 1985)

– Lorsque les Iroquois se réunissent en conseil pour examiner des décisions majeures, leur pratique est de se demander : « Comment cela affectera-t-il la septième génération ? » Chaque génération devrait s’engager à préserver les fondations de la vie et du bien-être pour les générations futures.

– Ce dont nous avons le plus besoin, c’est d’écouter en nous l’écho de la Terre qui pleure (maître Zen vietnamien)

– Chacun de nous est tellement plus vaste qu’un simple « soi » séparé ; notre soi relié repose sur la reconnaissance que nous faisons partie de nombreux cercles plus élargis, la famille, les amis, notre groupe d’appartenance, la planète, la toile de la vie. C’est à partir de nos êtres reliés qu’émerge ce que les gens apprécient le plus dans la vie : l’amour, la loyauté, la confiance, l’engagement, la gratitude, l’entraide, la raison d’être…

– Lorsque la définition du soi change, les notions d’intérêt personnel et de motivations égocentrées changent en conséquence (Marilynn Brewer, psychologue)

– J’essaie de me rappeler que ce n’est pas moi, John Seed, qui essaie de protéger la forêt tropicale. Mais plutôt que je fais partie de la forêt tropicale qui se protège elle-même. Je suis la partie récemment émergée de la forêt tropicale qui a le pouvoir de se penser.

– Quand nous percevons notre identité profonde comme un soi écologique qui ne se limite pas à nous-mêmes, mais qui inclut toute la vie sur Terre, alors agir pour le bien de notre monde ne semble pas un sacrifice. Cela paraît tout à fait naturel (Arne Naess, le philosophe de l’écologie profonde)

– Il est facile de dénigrer une action hors contexte en pensant : « Cela ne sert pas à grand chose. » Pour se rendre compte du pouvoir d’une simple action, il faut au contraire se demander : « De quoi fait-elle partie ? »

– Si une personne devient écologiste, alors toutes les autres le peuvent aussi.

Citations extraites de « L’espérance en mouvement » de Joanna Macy et Chris Johnstone (labor et fides, 2018)

4/5) PARABOLE significative du comportement politique

Voici un vieux conte du Danemark au sujet d’une rencontre entre deux rois. « Vous voyez cette tour ? Dit le premier roi au second, montrant du doigt une partie imposante, hautement fortifiée de son château. Dans mon royaume, je peux ordonner à n’importe lequel de mes sujets de monter au sommet de cette tour, et en un saut, de se donner la mort. Mon pouvoir est tel que tous m’obéiront. » Le second roi, qui était en visite, regarda autour de lui ; puis il désigna une humble petite demeure. Dans mon royaume, dit-il, je peux frapper à la porte d’une maison comme celle-ci et, dans n’importe lequel des mes villages, je serai accueilli. Mon pouvoir est tel que je peux y rester la nuit, et bien dormir sans aucune crainte pour ma sécurité. «  Le premier roi avait le pouvoir sur, celui de la domination, et le second roi avait le pouvoir partagé.

Pour actualiser l’histoire de ces deux rois, nous constatons que d’envoyer des jeunes gens à la mort pour faire la guerre n’est pas si différent que de leur ordonner de sauter du haut d’une grande tour fortifiée. En revanche le changement de cap tend à créer le genre de communautés où les gens peuvent dormir tranquilles la nuit dans le monde entier. Plus l’appétit de ressource d’un pays est grand, plus il est probable qu’il fasse la guerre, qu’il ordonne le saccage des forêts pour créer des mines à ciel ouvert, et le forage des fonds océaniques pour en extraire les dernières gouttes de pétrole. Nous pouvons choisir une autre voix, celle des communautés de résilience qui seront en mesure de fonctionner de manière autonome au niveau alimentaire et énergétique lorsque l’âge du pétrole prendra fin. C’est la communauté qui donne un sens à notre sentiment d’appartenance.

5/5) QUESTIONS à se poser à soi-même

Les phrases ouvertes offrent un point de départ efficace pour la réflexion . Chacun des questions suivantes est un tremplin pour aborder un domaine habituellement exclu de la conversation ordinaire. Exemples :

– Quand je considère l’état de notre monde, je pense que cela devient… (trouver un adjectif et développez) => Les réponses démontrent en général le niveau élevé d’inquiétude quant à notre avenir.

– Quand j’imagine le monde que nous laisserons à nos enfants, il ressemble à…

– Parmi les sentiments qui m’envahissent quand je pense à cela, il y a…

– Ce que je fais de ces sentiments, c’est…

– Parmi les stratégies pour éviter ces sentiments, j’ai…

– Dis-moi, qu’arrive-t-il à travers toi ?

– Si la Terre parlait, que nous dirait-elle ? On peut le découvrir en imaginant que la Terre écrit à travers nous…

– Est-ce que ma façon de vivre est en harmonie avec les changements que je veux instaurer ?

=> Le but du jeu est de voir comment vous pouvez diminuer vos dépenses tout en augmentant votre qualité de vie…

10 réflexions sur “Biosphere-info septembre, l’espérance en mouvement”

  1. Je n’ai plus d’espoir,l’humanité est une espèce animale trop stupide pour échapper à la catastrophe qu’elle a créée.Preuve:notre manie de nous autodétruire tout au long des guerres.L’Histoire est la description d’un asile d’aliénés.Ça va seulement s’intensifier par notre dernière prouesse.Je ne crois plus au péché originel,mais à la génétique.Je ne rêve plus qu’à un miracle qui sauverait mes petits enfants,et les autres pauvres gens.Arrêtons de nous mentir sur notre nature.

  2. KLOBOUKOFF Miichel

    Très chers, soyons clairs…
    AVEC +2.4°C NOUS VENONS D’ENTRER DANS L’IRREVERSIBLE CLIMATIQUE
    Notre espèce étant devenue une force de la nature, elle agit telle une force aveugle qui s’oppose à l’écosphère. Partant de ce point de vue, en se plaçant du côté de la « réaction climatique », il n’y a plus d' »humanité » qui tienne. Il n’y a plus qu’un rapport de forces en présence.
    Alors que nous sommes entrés dans l’irréversible climatique nous ne pourrions plus que tenter de différer la survenue du pire qui se met en scène (+2.4°C en France cette année).
    Il nous est très préjudiciable de bêtifier en parlant de  » Terre mère », mais encore de prétendre agir pour la « planète », créant le trouble en confondant la planète avec son écosphère, qui elle va disparaître, quand la planète ne risque strictement rien!
    Ce n’est pas juste un problème de sémantique mais la seule bataille qui reste à mener puisqu’il s’agit d’une impérieuse prise de conscience généralisée.
    MK

  3. Bravo et merci Jako. Au moins vous, vous avez osé.
    Vous voyez donc le monde « pas si mal » … et d’un certain point de vue vous avez raison, d’ailleurs c’est ce que vous dites, en fait c’est comme quand on regarde la bouteille. De mon côté je dis souvent « jusque là tout va bien », je parle d’abord pour moi, bien évidemment. Mais je crois que ça rejoint ce que vous dites.
    Vous dites ensuite que vos enfants « sauront quoi faire de leur monde » … Oui, c’est comme Mad Max, lui aussi il sait ce qu’il doit faire, pour survivre. Quant aux zombies du « meilleur des mondes » ils ne se poseront probablement pas nos questions, de ce côté là ils seront peinards..
    La déception ? Gardez-vous de la déception, pour cela il suffit de ne rien espérer.
    Mais l’essentiel, le plus important, pour vous, pour moi, pour Pierre Paul ou Jacques… c’est d’être bien dans ses baskets, en harmonie avec soi-même. Et puisque vous en êtes là, bravo !

  4. Bon, je fais le suivant.
    Je ne suis pas certain d’aimer ce petit jeu mais cela ne fait pas de mal de le tenter.
    Tout d’abord, oui, lorsque l’on porte son rib en pendentif : oui, il faut des arbres. Sinon comment on imprime son rib ? Hahaha.
    Parole, quand tu payes ton notaire, il faut faire un virement. Quand tu payes le fisc, il faut faire un virement. Quand tu veux ton argent de ton compte, tu ne peux pas : t’es limité. Quand tu veux acheter une voiture, il te faut de plus en plus faire un virement (le paiement carte bleu est une espèce de virement). Oui, il faut des arbres, des silences quand cela te sidère, et des tigres pour avoir peur de quelque chose de réel. Parce que Big Brother n’est pas visible.

    – Quand je considère l’état de notre monde ? Hé pas si mal, cela dépend de ou c’est qu’on regarde. Ma femme n’est pas morte en couche, ma mère non plus, ma grand-mère : si. Mon fils ne fera jamais de service militaire. Mon père fût exempté. Mon grand père est mort au front.

    – Quand j’imagine le monde que nous laisserons à nos enfants ? Là, je ne sais pas quoi répondre. Alors je pense au poème : «  »Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la vie à elle-même. Ils ne sont pas nés pour vous, ils sont nés de vous » ». Alors je leur fais confiance à Apolline, Delphine et Damien ; ils sauront quoi faire de leur monde.
    – Parmi les sentiments qui m’envahissent quand je pense à cela ? De la déception.
    – Ce que je fais de ce sentiment ? Je vis avec pardi. Mais je m’efforce dans mes faibles moyens à laisser du « propre ». Entendre : bio, équitable et sans gaspi. Je fais le modeste colibri dans ma modeste maison sur mes modestes 1500m².
    – Si la Terre parlait, que nous dirait-elle ? J’ai pas d’imagination pour ça mais je vais retourner voir si je trouve la réponse dans les dessins de Serre. Soirée BD en perspective.
    – Est-ce que ma façon de vivre est en harmonie avec les changements que je veux instaurer ? Pas si mal. Passé de retraité pour devenir jardinier en césu : oui, je m’étonne moi-même ! En plus, je case des « composteurs » à certains de mes clients.
    Ca y est, j’ai fini mon tour !

  5. pour Bonnin,
    si lire et élargir ses vues ne contribue pas à renforcer le mouvement, alors il faut rapidement se désincrire de Biosphère
    le risque alors est de ne pas partager grand chose et rester dans un mouvement immobile,
    comprenne qui pourra,
    amicalement,
    jm

  6. Acheter un livre chez Amazon ou FNAC !!!
    NON !!!
    La Transition ne peut être que globale !

  7. Je recommande un ouvrage qui a le mérite d’approcher le problème de façon très complète et très approfondie:
    « La spiritualité est notre voie d’évolution » vendu chez Amazon ou FNAC aussi en format électroniqure chez Smashwords.com
    Egalement très intéressant pour faire lien avec un autre organisme très actif, dont l’action est fondée sur des analyses remarquables et réalistes:
    abonnement gratuit à
    https://popularresistance.org/
    https://popularresistance.org/category/newsletter/
    cordialement,
    jm

  8. Quand on a le cerveau en forme de CAC 40,
    quand on a les valvules mitrales en tablettes 4.0
    quand on a stocké du Nutella pour 30 ans,
    et quand on porte son RIB en pendentif…
    a-t-on encore besoin d’arbres, de silence ou de tigres ?

  9. J’aime bien ce petit jeu, alors allons-y :
    – Quand je considère l’état de notre monde, je pense qu’il devient de plus en plus urgent de se faire une raison, urgent d’apprendre à vivre avec.
    – Quand j’imagine le monde que nous laisserons à nos enfants, il ressemble à celui de Mad Max ou alors au Meilleur des mondes. De toute façon je ne suis pas Madame Irma.
    – Parmi les sentiments qui m’envahissent quand je pense à cela, il y a la tristesse et la colère.
    – Ce que je fais de ces sentiments ? Comme tout le monde je m’en accommode comme je peux, à chacun sa came ! C’est du survilalisme.
    – Si la Terre parlait, que nous dirait-elle ? Ahahah ! et si ma tante en avait ? Eh ben elle nous dirait  » Pfff ! Même pas mal !  »
    – Est-ce que ma façon de vivre est en harmonie avec les changements que je veux instaurer ? Bof… si peu. Mais c’est toujours mieux que rien, non ?

    Allez, au suivant !

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