Bolsonaro au Brésil, le massacre de l’Amazonie

Le nouveau président brésilien Jair Bolsonaro nous ramène aux heures les plus sombres de la colonisation : « Quel dommage que la cavalerie brésilienne ne se soit pas montrée aussi efficace que les Américains. Eux, ils ont exterminé leurs Indiens… » Le 1er janvier, le leader de l’extrême droite, qui avait promis lors de sa campagne qu’une fois élu « pas un centimètre carré de terre ne serait octroyé aux indigènes », a signé la mesure provisoire 870 (MP 870), qui ôte à la Funai le rôle de démarcation des territoires indiens pour l’attribuer au ministère de l’agriculture. Enragé à l’idée de ne pas pouvoir exploiter les richesses des terres indigènes, le président compte ainsi empêcher toute nouvelle démarcation. Une attaque sans nuances aux droits des populations autochtones. A ses yeux, préserver les droits, la culture et les rites indigènes est un frein au développement. Le gouvernement Bolsonaro prétend faire de l’Indien un « Brésilien comme les autres » : « L’armée a fait du beau travail en incorporant les Indiens dans les forces armées »

Désespérés, les Indiens, considérés comme les meilleurs protecteurs de l’environnement, en appellent désormais à la communauté internationale. « Maintenant nous avons besoin de vous, les Européens », plaide le vieux chef Raoni : « Le gouvernement doit comprendre que dans ce pays vivent l’indigène et le Blanc. Que chacun a un mode de vie différent. Nous vivons de la chasse, de la pêche, le Blanc élève du bétail sur de grandes propriétés. Ces activités se rapprochent de nous et menacent nos terres. Nous voulons voir le président, nous voulons dialoguer ! La préservation de la forêt est notre affaire, mais aussi celle de l’homme blanc. Nous avons tous besoin d’air pur pour respirer, d’eau potable pour se désaltérer. »

Sur lemonde.fr, il y a ceux qui comprennent l’importance de la sauvegarde du mode de vie des sociétés premières :

MICHEL LEPESANT : Comme toujours, l’extrême-droite au pouvoir fournit un cas d’école, un miroir grossissant, de ce qu’est le monde du capitalisme : exploitation, colonisation, cynisme… (ce qui n’interdit pas, logiquement, de retrouver les mêmes horreurs quand une certaine « gauche » est au pouvoir).

Abert : Il est temps de judiciariser les crimes contre l’environnement, crimes contre la vie et l’humanité. Des gens comme Bolsonaro ne doivent plus pouvoir sortir de chez eux sans risquer de finir devant une cour de justice comme la CPI

un pavé dans la mort : Mais tout ça est le déroulement normal de la trajectoire du neoliberalisme. L’argent comme seule valeur, négation du vivant, négation de la société. Bolsonaro n’est qu’un bon petit soldat zélé. Il va en pousser d’autres, si vous croyez que le « bon sens » va l’emporter vous rêvez…

YucaFrita : N’oublions pas de mentionner qu’environ 2% des propriétaires terriens possèdent environ 80% des terres agricoles du Brésil.

DOMINIQUE GREUSARD : L’article ne parle pas de la 3e composante de l’alliance BBB, qui joue aussi un grand rôle dans l’ethnocide en cours : la Biblia, les évangélistes qui s’installent partout où ils peuvent en Amazonie, avec les méthodes du Hezbollah (dispensaires, aides sociales et bourrage de crâne…), pour compléter le travail des groupes armés et de l’agrobusiness et éradiquer l’indianité du pays. Le géno/ethnocide n’a jamais cessé depuis 1500 et Pedro Cabral, il s’accélère juste avec le mytho.

Et puis sur le monde.fr, il y a Claude Hutin qui ne comprend rien à rien du monde tel qu’il s’écroule. Florilège de sa pensée sur l’Amazonie:

Je ne suis pas un spécialiste du Brésil, c’est pour cela que j’attends du Monde qu’il donne une information complète sur la situation, sans tomber dans une imagerie à la Disney des bons indiens contre les méchantes multinationales, même si ça brosse le lecteur boboécolo dans le sens du préjugé.

– Je vous suggère de vous grouper pour acheter ces terres amazoniennes, ça sera plus efficace que de faire vos courses dans un biocoop hors de prix. Quant aux indiens, le fait qu’ils vivent dans le dénuement et le sous-développement n’émeut apparemment personne.

– On peut faire remarquer que 13% du territoire pour 0,3% de la population, cela se discute.

– Je ne vois pas pourquoi il y aurait des gentils peuples qui pourraient accaparer la terre. De tous temps les déséquilibres se sont résorbés de gré ou de force. Surtout quand il s’agit d’habitants d’un même pays. Accessoirement c’est l’occasion de faire sortir les peuples indigènes de leur arrriération et de donner les mêmes chances qu’aux autres à leurs enfants.

– Quand un gros propriétaire terrien exploite une terre, il ne le fait pas seul : il donne du boulot à d’autres, dans un pays où il y a 13% de taux de chômage, et il contribue à développer l’économie de son pays. Mais vu de son canapé en France, on s’en fiche des chômeurs brésiliens, on préfère les indiens arriérés mais so romantic. Si 13% de la France métropolitaine était réservée à quelques autochtones, les mêmes qui hurlent contre Bolsonaro seraient les premiers à réclamer une redistribution des terres.

– Eh ben allez vivre chez eux, sans électricité, sans frigo, sans internet (sans le Monde), sans frigo, sans IRM. On ne vous retient pas. Bye.

– Pendant qu’on y est, pensons à poursuivre les crimes écologistes, par exemple le dénigrement absurde du DDT, la lutte contre le riz doré, qualifiée de crime contre l’humanité par 109 prix Nobel visant notamment Greenpeace, les tentatives de blocage du gène drive contre le paludisme, etc.

* LE MONDE du 3-4 mars 2019, Brésil : la détresse des indigènes face au mépris de Jair Bolsonaro

1 réflexion sur “Bolsonaro au Brésil, le massacre de l’Amazonie”

  1. Quand les quantités de pétrole commenceront à se contracter de manière conséquente, les scientistes fermeront leurs poires, et même disparaîtront puisqu’ils n’ont aucune résilience, on en fera de l’engrais à ce moment là… Pour le moment, ils perçoivent du fric de l’état en étant planqués dans la fonction publique et même haute fonction publique ainsi que toutes les planques d’élus, donc ils sont main dans la main, cul et chemise avec l’industrie agro-alimentaire, donc ils perçoivent du fric puis consomment par des actes d’achat dans les magasins, mais dès lors qu’il n’y aura plus assez de pétrole pour faire fonctionner la machine chimique alimentaire, ils ne pourront plus se nourrir et disparaîtront de fait ! Ils ne savent même pas faire pousser un radis, même si c’est ce qu’il y a de plus simple à faire pousser. Tu sais, dans leur esprit, les dits futurs progrès attendus pour remplacer le pétrole sont déjà acquis selon eux, ils pensent que c’est déjà acquis que les progrès arriveront à temps pour substituer le pétrole puis il n’y aura aucun problème, les scientistes ont une foie aveugle aux progrès de la science, au progressisme sans fin et illimité… Attendons le déluge puis c’est tout, que voulez-vous qu’on fasse ? S’interposer pour les empêcher de faire une connerie ? Impossible, car ils utiliseront la brutalité étatique ! Un écologiste pour eux c’est un régressiste, une philosophie de la régression, hors pour eux c’est juste une idéologie régressive qui s’oppose à leur idéologie du progrès, c’est comme ça que les scientiste perçoivent la situation, ils ne veulent pas l’entendre que la plupart des progrès sont dû essentiellement par les ressources limitées fournies par la Terre et non par le génie humain dont ils s’entêtent à le croire…. Laissons les dilapider le pétrole une bonne fois pour toute, puis ils disparaîtront avec leur idéologie scientiste du progrès…

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