Burkina Faso, une surpopulation à 23 millions

Pauline Rossi a investi un champ de recherches – la famille et la fécondité – auquel les économistes s’intéressent trop peu. Mais quand ils le font, ils ne voient pas l’essentiel, ils voient l’économique, ils oublient le surnombre !

Pauline Rossi : « La famille et la fécondité, ce sujet parle à tout le monde. Chacun a un avis sur le fait d’avoir des enfants, combien, quand, avec qui. L’agrégation de ces millions de décisions individuelles a des répercussions sur les pays. Il existe depuis toujours une tension entre ces choix intimes et les comportements que les pouvoirs publics souhaiteraient voir adoptés. Mais la démographie est un paquebot difficile à diriger. Chaque manœuvre se fait sentir sur trente ou cinquante ans. L’Afrique est le dernier continent à ne pas avoir encore achevé sa transition démographique, les projections des Nations unies anticipent aujourd’hui un quasi-quadruplement de sa population d’ici à 2100. Dans des sociétés qui ne garantissent pas l’égalité entre les hommes et les femmes, notamment en matière de droits de propriété ou d’héritage, il est important d’avoir de nombreux enfants pour assurer ses vieux jours. La raison qui explique fondamentalement la permanence d’un fort taux de fécondité, c’est donc l’insécurité économique. En Afrique australe, il est frappant de voir comment la baisse de la fécondité est corrélée à la création des systèmes de retraite.

La contraception ne peut rester qu’un instrument aux effets marginaux. L’étude que je viens d’achever au Burkina Faso va dans ce sens. Un groupe de femmes rattaché à un centre de santé a eu accès gratuitement pendant trois ans à la contraception. Au terme de cette période, nous n’avons pas constaté qu’elles aient moins d’enfants que celles qui ne participaient pas à l’étude. »

Le point de vue des écologistes malthusiens

L’Éveillée : Je n’ai vu nulle part que ce sont avant tout une conception culturelle et des valeurs traditionnelles qui balayent tout le reste.

Statisticon : Quelques chiffres pour ne pas sombrer dans l’optimisme béat de la transition démographique. La densité du Burkina Faso est passée de 18 hab./km² en 1961 à 79 hab./km² en 2020. Le taux de croissance était de 1,4 % en 1961, 3,1 % en 2005 et encore de 2,7 % en 2021. Ce dernier taux signifie un doublement de la population tous les 26 ans, soit une population qui passerait de 23 millions en 2023 à 46 millions en 2050. Elle était de 4,3 millions en 1951, donc une multiplication par plus de dix  en un siècle ! C’est invivable et définitivement ingérable… A titre de comparaison, la population française en un siècle en 1800 est de 29 millions, de 40 millions en 1900, ce qui est déjà beaucoup trop.

Michel SOURROUILLE : Il y a une contradiction interne dans les propos de Pauline Rossi. Elle dit que l’insécurité économique l’emporte sur les méthodes de contraception en matière de fécondité. Mais elle constate aussi qu’il n’y pas de dividende démographique quand la population augmente trop vite. C’est donc un cercle vicieux, le développement économique en Afrique devient impossible et il n’y a pas de transition démographique. Si les femmes au Burkina Faso et ailleurs ne se rendent pas compte que des enfants de trop sans avenir assuré va à l’encontre de leurs propres enfants, on n’y peut rien, sauf à aider le planning familial par l’aide au développement. Au niveau mondial, près de la moité des grossesses ne sont pas planifiées, soit près de 121 millions de femmes concernées. 60 % de ces grossesses aboutissent à un avortement. L’économiste et apprentie sociologue Pauline Rossi ne connaît-elle pas cette statistique ?

Démographie Responsable : Étudier les causes du retard de la baisse de la fécondité africaine peut aider à trouver des parades et des solutions et ce serait tout-à-fait bienvenu. Car si la population du continent est multipliée par quatre d’ici la fin du siècle, on peut à coup sûr prédire le pire pour ses habitants. Quant aux idéologues qui se succèdent sur les plateaux télévisés pour nier le problème et retarder la prise de conscience, ils seront en partie responsables de l’inévitable chaos environnemental et humain.

LouisPierre : Je crois que l’on devrait faire un parallèle entre la manière dont les européens ont détruit leur environnement et ce qui est en train de se passer en Afrique. L’Europe a pillé et détruit ailleurs pour ne pas avoir à gérer sa croissance démographique… Malheureusement, sur une planète exsangue, il n’y a plus rien à piller parce que tout a été déjà détruit ! L’avenir des jeunes Burkinabés est bien compromis.

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9 réflexions sur “Burkina Faso, une surpopulation à 23 millions”

  1. – « Ce blog biosphere a débuté en 2005, il y aura treize ans. Consacré entièrement à l’écologie dans tous ses domaines, il représente déjà 3865 articles. Les commentaires sont libres, actuellement il y en a 7985. [etc.]» (Biosphère 20 mars 2018)

    – « Le contenu de ce blog, 7070 articles à ce jour, est au service du peuple écolo en formation [etc. etc.]» (Biosphère 9 mai 2023)

    Statistiques : Quelques chiffres pour ne pas sombrer dans la dépression.
    3865 articles en 13 ans => 297 articles / an
    Puis 3205 en 5 ans => 641 articles / an. Bonjour la juste mesure.
    Parions que dans un an Biosphère aura passé la barre des 10.000. Dont au moins la moitié consacrés à la seule question démographique : L’Exponentielle, le Surnombre, Malthus, le Tabou, I=et patati et patata ! Et je ne sais combien de mots et de caractères, sans parler des commentaires. Côté croissance du nombre de ses lecteurs, là c’est plutôt la misère.
    ( à suivre )

    1. Et en même temps :
      6,5 milliards en 2005 : l’horreur ! Et 8 milliards en 2023 : L’HORREUR !!!!
      1,5 milliard de PLUS en 18 ans ! Bonjour l’EXPONENTIELLE !!!!
      Parions que dans 26 ans la planète en portera le double : 16 milliards en 2049.
      Et 32 milliards en 2075. Et ainsi de suite et pour des siècles et des siècles amen.

      Conclusion : Plus Biosphère en parle et plus ça augmente. C’est automatique.
      Mieux, c’est mathématique. C’est en tous cas ce que je viens de «démontrer» par a+b. Tout en respectant à la lettre la logique et les règles biosphériques.
      Moralité : Vive le no-limit ! Vive le Toujours Plus !
      Et au diable l’intelligence collective. 🙂

  2. « Mais elle constate aussi qu’il n’y pas de dividende démographique quand la population augmente trop vite »
    C’est d’une évidence limpide ! Si la population s’accroit plus vite que les ressources disponibles, il est clair que ça va clasher tôt ou tard ! Comme je l’avais mentionné plusieurs fois ici, en plus de ça on ne sait plus par quel bout prendre le problème ! Qui a envie d’aller en Afrique pour tenter de résoudre le problème ? Plus personne ! Tu vas sur place tu es noyé de problèmes ! Le temps de résoudre 1 problème en Afrique, il est trop tard 5 ans après le problème en question s’est multiplié ! Tu es écrasé par la masse ! Par exemple, le temps de bâtir une école pour former les enfants et de former et trouver des enseignants, ben tu as 4 fois plus d’enfants derrière ! Ce qui est fait qu’il n’y aura jamais assez d’écoles pour prendre tous les enfants à charge pour les former, car les enfants se multiplient beaucoup plus vie que les écoles.

    1. Et c’est pareil pour tous les sujets; logements, nourriture, produits d’hygiène, eau, université, collège, entreprises pour offrir de l’emploi, matières premières, énergie… Le nombre d’individus qui veulent bénéficier de tout ça se multiplie plus vite que la production de tout ça afin de répondre aux besoins et exigences de la population !
      Puis les africains pourront de moins en moins compter sur l’Occident pour les aider, car nos populations d’Europe sont vieillissantes mais aussi nos populations se paupérisent ! En plus du déclin énergétique qui va s’amplifier dans les années à venir. Qui veut aller sur place en Afrique pour faire avancer les choses ? Plus grand monde pour le moment et bientôt plus personne du tout. D’autant plus que la violence s’accentue aussi là-bas, alors si en plus, en voulant aider tu te fais tabasser voir tuer, autant dire que le nombre de volontaires continuera de se réduire.

      1. Bien sûr qu’il a raison. Puisqu’il est le Champion.
        Encore une fois notre BGA nous «démontre», par a+b, tout en respectant à la lettre la logique et les règles biosphériques, que s’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème !
        Question, à la con : Alors à quoi ça sert que Ducros il se décarcasse ?

      2. Le Michel Toujours avec ses commentaires inutiles ! Tu sais toutes les guerres sans exception, que ce soit des guerres interétatiques, tribales, ou civiles, et peu importe si on enrobe les guerres pour les déclencher par des prétextes idéologiques ou religieuses, et ben tous les cas, dans le fond de l’histoire, elles sont déclenchées pour des raisons de ressources naturelles ! Et si un pays veut déclencher une guerre, c’est pour accéder à de nouvelles ressources naturelles, et si le pays veut accéder à de nouvelles ressources alors c’est qu’il estime qu’il n’en a pas assez pour toute sa population ! Alors oui, il y aura de plus en plus de guerres pour les ressources puisqu’elles se tarissent et qu’on est de plus en plus nombreux pour se partager de moins en moins de ressources !

    2. Bref, ça se passera comme pour le Sierra Léone, il y aura des guerres civiles puis ils s’entretueront entre eux jusqu’à temps que le nombre d’habitants corresponde au nombre de ressources disponibles… L’anthropophagie reviendra à la mode, ils gouteront pour de vrai aux croque-môssieurs, mais aussi aux croque-madames…

      1. marcel duterte

        Ils n’ auront plus de pouvoir d’ achat mais alors ce sera le pouvoir de machette qui fera loi 😁 : une solution malthusienne façon Rwanda qui éclaircira les rangs .

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