La fondation Brigitte Bardot rappelle les 141 accidents annuels, dont onze mortels, pour la saison 2019-2020 : « Chasseurs, sauvez des vies, restez chez vous ! » Les organisations de chasseurs, « scandalisées » par une campagne publicitaire qui utilise les codes rappelant celle du gouvernement à propos du Covid-19, ont porté plainte pour diffamation.
Brigitte Bardot : « Les chasseurs ne manquent pas de toupet ! Non seulement ils n’acceptent pas le moindre questionnement sur leur activité, mais ils ne supportent pas la simple révélation de leurs méfaits. Notre campagne se base sur des chiffres publics et rigoureux. Elle ne dit pas l’angoisse qui étreint les promeneurs dans la campagne et en forêt. Environ 50 % des accidents de chasse se produisent ce jour-là, jour de repos et de balade pour une majorité de Français. Et il faudrait se taire ? Ah non ! Pas mon genre ! Ce n’est pas un énième procès qui va me faire peur ! Avoir traité les chasseurs de « terroristes de nos forêts » m’a valu récemment une nouvelle mise en examen. Mais comment regretter cette image ? Ils sont bel et bien dangereux. Un sondage montre que 78 % des Français sont favorables à ce que le dimanche devienne un jour sans chasse. Mais non : même une demande aussi naturelle, aussi évidente, demeure inacceptable pour ces égoïstes organisés en lobby très puissant… Les jeunes générations, je crois, ont compris que le monde court à sa perte si on ne réagit pas de façon urgente aux horreurs que les hommes font subir à la planète. Et leur attachement à la nature me donne de l’espoir… »
Pour en savoir plus sur Brigitte Bardot :
1er juillet 2018, BIOSPHERE-INFO, l’antispéciste Brigitte Bardot
24 mai 2018, Brigitte Bardot et la maltraitance dans les abattoirs
30 avril 2018, Brigitte Bardot, un extrémisme antispéciste revendiqué
Pour en savoir plus sur les chasseurs :
10 décembre 2019, Les chasseurs dans le viseur
extraits : La colère anti-chasseurs monte, normal quand on voit le discours des viandards…
30 octobre 2018, Le chasseur bientôt interdit de séjour le dimanche ?
extraits : La France est le seul pays d’Europe de l’Ouest où cette activité n’est pas interdite soit le dimanche, soit plusieurs jours en semaine…
28 avril 2018, Chasse, activité dénaturée par des chasseurs motorisés
extraits : … Le chasseur ne devrait pas être cette fourmi motorisée qui envahit les continents avant d’avoir appris à « voir » le jardin à côté de chez lui. [Aldo Leopold, Almanach d’un comté des sables ( 1946, Flammarion 2000)]
Les commentaires sur lemonde.fr égrènent les propos des pro-chasseurs et des anti-chasseurs.
ThreeRavens : La moindre évocation des aberrations de la chasse entraîne la réaction agressive d’un groupe très bien organisé. Les chasseurs ne sont ni des régulateurs ni des amis de la nature. Ils veulent seulement s’adonner à leur loisir en toute quiétude. Et tant pis pour les balles perdues.
Cabal : Cette charmante BB commence fort. Les chasseurs paient pour aller chasser dans des forêts privées. Le public entre en toute illégalité et va se servir. Sachant que les associations de chasseurs sont responsables financièrement des dégâts causés aux cultures par les animaux sauvages, est-elle prête à payer de sa poche pour remplacer ces assos ? Sachant qu’il n’y a aucun prédateur pour maintenir le nombre de sangliers, cerfs etc à un niveau qui ne détruira pas les forêts, peut-elle donner des solutions pratiques pour cela ? Sachant qu’il y a plus de morts et blessés chez les cyclistes que chez les chasseurs, va-t-elle demander aux cyclistes de rester chez eux ?
travailleuse indépendante : Ben oui… on évite la forêt 6 mois par an… et vous trouvez ça normal? Ailleurs, les non-chasseurs ont au moins 1 jour le week-end pour aller se promener sans risquer de se faire tirer dessus. C est ça qui est normal. Pas le contraire.
Acousmate : C’est facile de taper sur les chasseurs, dont une bonne partie est raisonnable mais leurs lobbies et leurs instances les représentent au mieux… Il faudrait rappeler qui fait les lois… Le jour sans chasse par semaine a été abrogé en 2003 par Roselyne Bachelot.
filou2A : Bref, les chasseurs auront plus tués de personnes l’an dernier que le terrorisme.
Sam D : Morts en France du terrorisme islamiste entre 1979 et 2019 : 317. Morts d’accidents de la chasse entre 1999 et 2019 (période deux fois plus courte) : 410. Quand nos courageux politiques déclareront-ils la « guerre à la chasse » comme ils déclarent la « guerre au terrorisme » ?
Sphinx16 : Brigitte Bardot ne voit que de son œil droit et encore que du côté extrême droit dudit œil. La célébrité ne rend le regard ni plus pertinent, ni plus ouvert. Dommage !
Dance Fly : La démonstration n’est plus à faire que la chasse est une activité inutile à la collectivité. Le plus dommageable pour les chasseurs est leur incapacité totale de se remettre en question afin d’adapter la chasse au monde d’aujourd’hui. Quelques pistes: interdiction totale de la chasse dans les réserves naturelles, suppression des chasses à courre et de la chasse en enclos, 1 à 2 jours par semaine sans chasse, réhabilitation de la plupart des espèces dites nuisibles (dont renard, blaireau, fouines, martres, belettes, corneilles, pies, corbeaux, corneilles, geais…), redéfinition des règles concernant le gibier d’élevage (faisans, perdrix, lapereaux…)… Ces quelques mesures permettraient sans doute aux chasseurs de ne pas être détestés par 90% des français.
Mad : La chasse est un combat d’arrière garde, au même titre que la corrida. Il devrait y avoir une seule réunion annuelle autorisée à des fins de prélèvement, et non pas pour défendre un soi-disant mode de vie. J’ai connu ces réunions sans fin des week ends d’ouverture de chasse, avec des chasseurs assez raisonnables… le fait est qu’ils auraient tout aussi bien pu faire une longue balade en forêt et en retirer le même plaisir. Au lieu de ça, une série de non-sens. Le gibier a un goût que la plupart d’entre eux n’apprécient même plus…. Le faisan, le chevreuil sont des viandes amères, désagréables en bouche, que les chasseurs eux mêmes n’apprécient pas et donnent ou laissent sur place.
Michel SOURROUILLE : Le fusil était à l’honneur dans la famille. Mon grand-père paternel était chasseur. Il faisait lui-même ses cartouches. Les lapins étaient nombreux dans les années 1950, le gibier encore sauvage. Puis les lapins ont eu la myxomatose. Et le faisan ne s’envolait plus devant moi, il était apprivoisé et sortait d’un élevage. J’ai arrêté de chasser. La chasse n’était plus ce qu’elle était, une viande d’appoint pour une famille installée à la campagne. Les chasseurs sortent maintenant des villes, avec leur voiture et leur fusil à répétition. La plupart des chasseurs considèrent les écologistes comme des ennemis. Ils ne voient pas que leur ennemi, c’est eux-mêmes. Nous ne sommes plus à l’époque de la chasse et de la cueillette, nous sommes trop nombreux sur chaque territoire, limitant de façon démesurée l’espace de la vie sauvage.